mra Posté(e) 29 décembre 2010 Posté(e) 29 décembre 2010 L'école et le collège, principales victimes des réductions de postes A la rentrée 2011, les effectifs enseignants vont fondre dans toutes les académies métropolitaines. Collèges et écoles vont subir les 16 000 suppressions de postes prévues au budget 2011. Depuis 2007, 66 000 postes ont disparu. Jusque-là, une mauvaise anticipation du nombre de départs en retraite avait préservé l'école primaire, y laissant plus d'enseignants que les calculs ministériels ne le prévoyaient. Dans le second degré, même si les remplacements d'enseignants absents devenaient très aléatoires, les gains de postes restaient presque invisibles. Cette fois, le nombre d'élèves par classe devrait remonter. Tout un symbole. Dans le premier degré, des classes seront fermées puisqu'on attend 8 900 nouveaux élèves et que 8 967 postes d'enseignants disparaissent. Dans le secondaire, 48 500 élèves supplémentaires sont attendus et il faudra faire avec 4 800 postes de moins. C'est essentiellement le collège qui sera ponctionné puisque le ministre Luc Chatel a promis des moyens constants pour installer sa réforme du lycée général. Alors que le groupe des élèves qui ne maîtrisent ni la lecture ni les mathématiques ne cesse de croître, ce sont les classes durant lesquelles se réalisent ces apprentissages de base qui vont être les plus touchées. La répartition académique de l'effort vient d'être dévoilée. En février, chaque département connaîtra son contingent de profs et, en mars, chaque établissement. Syndicats et parents manifesteront le 22 janvier. L'école primaire à laquelle la France consacre déjà 15 % de moins que la moyenne des pays de l'OCDE va voir diminuer encore un peu la scolarisation des moins de 3 ans, une partie des enseignants qui travaillaient sur les réseaux d'aide va être rapatriée dans les classes ainsi que tous les enseignants de langues vivantes. Dans l'enseignement primaire, c'est l'académie de Lille qui, avec 336 postes en moins sur 20 938, subit en valeur absolue le plus de pertes, suivie par l'académie de Nancy-Metz avec 298 suppressions sur 12 243. Les documents ministériels indiquent cependant qu'une baisse des effectifs d'écoliers est attendue dans deux académies à la prochaine rentrée. Ce qui n'est pas le cas sur tout le territoire. A la hausse des effectifs prévue pour la rentrée, l'entourage de Luc Chatel, le ministre de l'éducation, rétorque que le phénomène ne sera pas durable. "On aura quoi qu'il arrive une baisse du nombre d'élèves dans le premier degré ces prochaines années." D'autre part, l'argumentaire ministériel insiste sur le fait que les coupes actuelles concernent "des surnombres accumulés ces dernières années" et "des enseignants qui ne sont pas devant les élèves, sauf de manière épisodique". Ce à quoi les syndicats rétorquent que, d'une part, les maîtres en surnombre ont bel et bien été employés et que dans son savant calcul le ministère oublie de dire qu'outre les 5 600 postes en surnombre, il s'attaque aussi à 3 367 postes d'enseignants qui eux assuraient bien des enseignements. Face à un tel bilan, le SNUipp-FSU, principal syndicat du primaire, dénonce une "asphyxie de l'école", alors même que le crédit de l'école primaire n'est plus aussi haut dans l'opinion publique et que les enseignants se battent au quotidien pour laisser le moins d'enfants sur le bord de la route. "Pour la première fois depuis plus de vingt ans, cette coupe claire historique se traduirait par une baisse du nombre d'enseignants devant les élèves. Dans les départements, seule la règle à soustraction fonctionnera", se désole le secrétaire général du Snu-ipp, Sébastien Sihr. Dans l'enseignement secondaire (collèges et lycées), les académies les plus touchées en valeur absolue sont celles de Versailles (493 postes supprimés) Lille (470 postes), Créteil (426 postes) et Nancy-Metz (524 postes). Des grosses académies. En proportion, celles qui perdent le plus de postes sont la Martinique (moins 3,9 %) et Nancy-Metz (3,4 %). Le ministère justifie ces mesures par la baisse démographique dans ces deux académies, de même qu'il justifie par l'augmentation attendue des effectifs d'élèves les augmentations de postes en Guyane et, pour le seul secondaire, dans certaines collectivités d'outre-mer. Cependant, des hausses du nombre d'élèves sont également attendues dans les académies de Lille et de Créteil, qui subissent respectivement une perte de 1,8 % et de 1,5 % de leurs postes. Pour le Snes-FSU, le plus puissant syndicat dans les lycées et collèges, "les suppressions porteront cette année sur des postes devant les élèves", et cela "au moment où le ministère annonce une augmentation des effectifs dans le second degré public de 48 500 élèves". Ce nouveau coup de rabot n'est pas une surprise : le projet de loi de finances pour 2011, adopté le 15 décembre par le Parlement, avait confirmé la suppression de 16 000 équivalents temps plein (ETP), toujours en application de la règle du non-remplacement d'un fonctionnaire sur deux partant en retraite. Ce qui change, c'est la procédure adoptée. Cette fois, le ministère ne gère pas ces coupes depuis la Rue de Grenelle. Il s'en remet aux recteurs, qui lui-même travaille avec ses inspecteurs. "Il n'y aura aucun cumul des remontées des recteurs" donnant à voir le nombre de suppressions de postes "par catégorie" au niveau national, avait prévenu Luc Chatel, au printemps. "Les grandes lignes des gisements d'efficience ne seront pas connues", insistait-il. "Je ne veux pas de statistiques nationales qui diraient "voilà, on a trouvé tel gisement dans telle académie"", avait-il alors souligné. En revanche, le ministre croit dans l'échange d'expériences. En clair, il aimerait utiliser pour récupérer des postes une mutualisation qui a bien du mal à voir le jour en ce qui concerne les bonnes pratiques pédagogiques. En juin, Luc Chatel affichait une grande sérénité, confiant "ne pas être inquiet" sur la capacité du système à digérer cette nouvelle vague de coupes. "Il y a de la marge", ajoutait encore son entourage en septembre. Côté syndical, la colère monte. Le 22 janvier 2011, pour protester contre ce "budget de pénurie", une journée nationale de mobilisation est prévue à l'initiative du collectif L'éducation est notre avenir, qui rassemble 25 organisations dont la quasi-totalité des syndicats d'enseignants et la plus grosse fédération de parents. Cette journée ne se traduira pas forcément par des grèves mais "prendra des formes variées dans les départements". Reste que le mécontentement pourrait s'échelonner sur une partie du printemps puisque certains départements, élections cantonales obligent, ne connaîtront la répartition des coupes qu'après le scrutin. Maryline Baumard Les emplois "retrouvés" n'annulent pas les suppressions Le recomptage des effectifs de fonctionnaires auquel les services de l'Etat, sur la demande du gouvernement, ont procédé dans le cadre de la préparation du budget 2011 annulerait-il le solde négatif dû aux suppressions de postes annoncées pour 2011 dans l'éducation nationale ? Séduisante, l'hypothèse ne résiste pourtant pas à l'examen. Le résultat, rendu public début novembre dans un rapport de la commission des finances du Sénat, est saisissant : 20 359 emplois d'enseignants, non recensés jusque-là, ont été retrouvés. La tentation est grande de soustraire les 16 000 postes des 20 359. On obtiendrait alors un solde positif de 4 359 postes... De quoi démentir les plaintes des syndicats d'enseignants ? Le gouvernement ne s'est pas risqué à cette exploitation. En effet, la correction en elle-même ne crée aucun poste mais rend seulement mieux compte de ce qui existait déjà. Si la base de calcul était fausse, les suppressions prévues n'en restent pas moins réelles : il y aura bien, dans les effectifs d'enseignants, 16 000 équivalents temps plein (ETP) de moins en 2011 que l'année précédente. La rectification illustre le flou régnant sur les effectifs, à l'échelle des quelque 852 907 enseignants du public et du privé (chiffre officiel de la rentrée 2010). L. Cé. Article paru dans l'édition du 29.12.10 "LE MONDE" http://www.lemonde.fr/societe/article/2010/12/28/l-ecole-et-le-college-principales-victimes-des-reductions-de-postes_1458395_3224.html
Mogwli Posté(e) 29 décembre 2010 Posté(e) 29 décembre 2010 En revanche, le ministre croit dans l'échange d'expériences. En clair, il aimerait utiliser pour récupérer des postes une mutualisation qui a bien du mal à voir le jour en ce qui concerne les bonnes pratiques pédagogiques. Et ce n'est pas pour rien que la réforme des "rythmes scolaires" est un enjeu stratégique pour le gouvernement, l'un des objectifs principaux étant de casser le lien un maître/une classe sous couvert d'innovation pédagogique dans le cadre des projets éducatifs locaux. Il suffit de déconnecter définitivement le temps de travail des enseignants de celui des classes, de réformer notre statut pour nous rendre responsables de la coordination des temps scolaire et périscolaire, de nous amener peu à peu à "évoluer" du métier d'enseignant au métier de contremaître. Contremaître qui sera chargé d'organiser le travail d'équipes constituées pour une large part de précaires divers auxquels nous serons censés déléguer une partie des tâches d'enseignement (ce qui supposera que nous ayons aussi à les former). C'est la Charte pour l'Ecole du XXIe siècle. Quand Allègre avait ébauché ce projet de réforme pour le gouvernement Jospin, il avait expliqué tout ça (en particulier les économies de postes qui en découleraient) de manière très claire dans je ne sais plus quel canard, je me demande si ce n'était pas "Les Echos". Darcos et Chatel n'auront pas trop eu à se fouler pour la finaliser, ce qui leur laisse plein d'énergie pour la mener tambour battant. On ne devrait pas tarder à entendre parler d'un petit projet de revalorisation pour nous vendre tout ça.
mra Posté(e) 29 décembre 2010 Auteur Posté(e) 29 décembre 2010 En revanche, le ministre croit dans l'échange d'expériences. En clair, il aimerait utiliser pour récupérer des postes une mutualisation qui a bien du mal à voir le jour en ce qui concerne les bonnes pratiques pédagogiques. Et ce n'est pas pour rien que la réforme des "rythmes scolaires" est un enjeu stratégique pour le gouvernement, l'un des objectifs principaux étant de casser le lien un maître/une classe sous couvert d'innovation pédagogique dans le cadre des projets éducatifs locaux. Il suffit de déconnecter définitivement le temps de travail des enseignants de celui des classes, de réformer notre statut pour nous rendre responsables de la coordination des temps scolaire et périscolaire, de nous amener peu à peu à "évoluer" du métier d'enseignant au métier de contremaître. Contremaître qui sera chargé d'organiser le travail d'équipes constituées pour une large part de précaires divers auxquels nous serons censés déléguer une partie des tâches d'enseignement (ce qui supposera que nous ayons aussi à les former). C'est la Charte pour l'Ecole du XXIe siècle. Quand Allègre avait ébauché ce projet de réforme pour le gouvernement Jospin, il avait expliqué tout ça (en particulier les économies de postes qui en découleraient) de manière très claire dans je ne sais plus quel canard, je me demande si ce n'était pas "Les Echos". Darcos et Chatel n'auront pas trop eu à se fouler pour la finaliser, ce qui leur laisse plein d'énergie pour la mener tambour battant. On ne devrait pas tarder à entendre parler d'un petit projet de revalorisation pour nous vendre tout ça. Je n'aurais pas dit mieux. Et je ne sais pas comment agir, concrètement.
LouisBarthas Posté(e) 29 décembre 2010 Posté(e) 29 décembre 2010 En revanche, le ministre croit dans l'échange d'expériences. En clair, il aimerait utiliser pour récupérer des postes une mutualisation qui a bien du mal à voir le jour en ce qui concerne les bonnes pratiques pédagogiques. Et ce n'est pas pour rien que la réforme des "rythmes scolaires" est un enjeu stratégique pour le gouvernement, l'un des objectifs principaux étant de casser le lien un maître/une classe sous couvert d'innovation pédagogique dans le cadre des projets éducatifs locaux. Il suffit de déconnecter définitivement le temps de travail des enseignants de celui des classes, de réformer notre statut pour nous rendre responsables de la coordination des temps scolaire et périscolaire, de nous amener peu à peu à "évoluer" du métier d'enseignant au métier de contremaître. Contremaître qui sera chargé d'organiser le travail d'équipes constituées pour une large part de précaires divers auxquels nous serons censés déléguer une partie des tâches d'enseignement (ce qui supposera que nous ayons aussi à les former). C'est la Charte pour l'Ecole du XXIe siècle. Quand Allègre avait ébauché ce projet de réforme pour le gouvernement Jospin, il avait expliqué tout ça (en particulier les économies de postes qui en découleraient) de manière très claire dans je ne sais plus quel canard, je me demande si ce n'était pas "Les Echos". Darcos et Chatel n'auront pas trop eu à se fouler pour la finaliser, ce qui leur laisse plein d'énergie pour la mener tambour battant. On ne devrait pas tarder à entendre parler d'un petit projet de revalorisation pour nous vendre tout ça. Et, évidemment, tout cela se fera sous couvert de modernité et d'innovation pédagogique. Voici ce qu'a dit Philippe Meirieu de la "Charte pour l'école du XXIe siècle" : Meirieu-Charte
mra Posté(e) 29 décembre 2010 Auteur Posté(e) 29 décembre 2010 En revanche, le ministre croit dans l'échange d'expériences. En clair, il aimerait utiliser pour récupérer des postes une mutualisation qui a bien du mal à voir le jour en ce qui concerne les bonnes pratiques pédagogiques. Et ce n'est pas pour rien que la réforme des "rythmes scolaires" est un enjeu stratégique pour le gouvernement, l'un des objectifs principaux étant de casser le lien un maître/une classe sous couvert d'innovation pédagogique dans le cadre des projets éducatifs locaux. Il suffit de déconnecter définitivement le temps de travail des enseignants de celui des classes, de réformer notre statut pour nous rendre responsables de la coordination des temps scolaire et périscolaire, de nous amener peu à peu à "évoluer" du métier d'enseignant au métier de contremaître. Contremaître qui sera chargé d'organiser le travail d'équipes constituées pour une large part de précaires divers auxquels nous serons censés déléguer une partie des tâches d'enseignement (ce qui supposera que nous ayons aussi à les former). C'est la Charte pour l'Ecole du XXIe siècle. Quand Allègre avait ébauché ce projet de réforme pour le gouvernement Jospin, il avait expliqué tout ça (en particulier les économies de postes qui en découleraient) de manière très claire dans je ne sais plus quel canard, je me demande si ce n'était pas "Les Echos". Darcos et Chatel n'auront pas trop eu à se fouler pour la finaliser, ce qui leur laisse plein d'énergie pour la mener tambour battant. On ne devrait pas tarder à entendre parler d'un petit projet de revalorisation pour nous vendre tout ça. Et, évidemment, tout cela se fera sous couvert de modernité et d'innovation pédagogique. Voici ce qu'a dit Philippe Meirieu de la "Charte pour l'école du XXIe siècle" : Meirieu-Charte Merci pour le lien, ça valait le coup de cliquer...
Mogwli Posté(e) 29 décembre 2010 Posté(e) 29 décembre 2010 Et, évidemment, tout cela se fera sous couvert de modernité et d'innovation pédagogique. Voici ce qu'a dit Philippe Meirieu de la "Charte pour l'école du XXIe siècle" : Meirieu-Charte Ah oui, merci, il est édifiant ce document ! Allez, on continue sur la lancée ? Voici quelques analyses qui remontent déjà à quelques années, mais sinistrement d'actualité : http://www.alaintale.com/BigBroth.pdf Pour ceux qui ne craignent pas les lectures "gore" avant d'aller se coucher.
maiden Posté(e) 29 décembre 2010 Posté(e) 29 décembre 2010 Jusque là je n'appréciais guère Meirieu mais c'était vague, impressionniste, maintenant c'est beaucoup plus clair . Mis à part le passage sur l'entreprise qui doit être considérée comme notre égale, j'ai beaucoup goûté ce passage-là : Lui (l'enseignant), qui assumait jusqu’ici la responsabilité solitaire de « procédures de transmission des savoirs » (ce que l’on nommait jadis « les cours » ou « les leçons ») doit devenir responsable, en collaboration avec les collègues de son établissement, du « processus d’apprentissage de ses élèves ». Ainsi lundi prochain je commence la semaine par une procédure de transmission des savoirs consacrée à l'Islam. Je peux appeler ça une PTS vous croyez ?
Mogwli Posté(e) 29 décembre 2010 Posté(e) 29 décembre 2010 Jusque là je n'appréciais guère Meirieu mais c'était vague, impressionniste, maintenant c'est beaucoup plus clair . Mis à part le passage sur l'entreprise qui doit être considérée comme notre égale, j'ai beaucoup goûté ce passage-là : Lui (l'enseignant), qui assumait jusqu’ici la responsabilité solitaire de « procédures de transmission des savoirs » (ce que l’on nommait jadis « les cours » ou « les leçons ») doit devenir responsable, en collaboration avec les collègues de son établissement, du « processus d’apprentissage de ses élèves ». Ainsi lundi prochain je commence la semaine par une procédure de transmission des savoirs consacrée à l'Islam. Je peux appeler ça une PTS vous croyez ? Comment ? Tu veux dire que tu enseignes comme JADIS ? Mais tu n'es pas encore grabataire ? Remarque, si ça se trouve, tu as peut-être connu Mahomet, et pour le coup, tu auras plein d'anecdotes à leur narrer, à tes apprenants, pour mettre un peu de vie dans tes cours poussiéreux !
maiden Posté(e) 29 décembre 2010 Posté(e) 29 décembre 2010 Déjà j'essaie d'enseigner, c'est te dire à quel point je suis rétrograde. Si on devient manager des savoirs, j'espère qu'on aura une belle revalorisation, comme la casquette chez Mac Do. Comme on dit chez moi, ça met la houèle...
Mogwli Posté(e) 29 décembre 2010 Posté(e) 29 décembre 2010 Déjà j'essaie d'enseigner, c'est te dire à quel point je suis rétrograde. Si on devient manager des savoirs, j'espère qu'on aura une belle revalorisation, comme la casquette chez Mac Do. Comme on dit chez moi, ça met la houèle... Rien que le titre, "Manager des savoirs", c'est pas déjà une somptueuse revalorisation, ça, hein ? Ne me dis pas que ça ne te suffit pas. Il y a des types, dans les entreprises, qui sont prêts à renoncer à des pans entiers du droit du travail, et notamment à l'encadrement de la durée du travail, rien que pour le titre de "cadre". Comment ? Tu veux des sous en plus ? Mais c'est que tu es vénale ! Et la vocation, hein, la vocation, qu'en fais-tu ? Déjà qu'on n'arrive pas à la cheville des curés. C'est notre omniprésident qui l'a dit : "Dans la transmission des valeurs et dans l’apprentissage de la différence entre le bien et le mal, l’instituteur ne pourra jamais remplacer le curé ou le pasteur, même s’il est important qu’il s’en approche, parce qu’il lui manquera toujours la radicalité du sacrifice de sa vie et le charisme d’un engagement porté par l’espérance." Alors si tu restes crispée sur tes privilèges exorbitants, au lieu de concéder quelques modestes sacrifices, on n'est pas rendu !
mra Posté(e) 29 décembre 2010 Auteur Posté(e) 29 décembre 2010 Rien que le titre, "Manager des savoirs", c'est pas déjà une somptueuse revalorisation, ça, hein ? Ne me dis pas que ça ne te suffit pas. Il y a des types, dans les entreprises, qui sont prêts à renoncer à des pans entiers du droit du travail, et notamment à l'encadrement de la durée du travail, rien que pour le titre de "cadre". Ben tu sais, l'ambiance au passage d'instituteur à prof des écoles c'était un peu cela: préférer bouziller l'EN, cracher sur la retraite à 55ans, renoncer au logement de fonction, pour accepter une revalorisation salariale (qui n'en a été une qu'un temps vu comme le niveau de vie a baissé), les iufm, moins de formation continue, la retraite à 60, le recrutement à licence... Enfin je me comprends. Les gendarmes avec une prime de mille euros et un gilet pare balle (jamais renouvelés, pis encore tous n'ont pas eu le gilet) ont laissé un certain ministre de l'intrieur les transformer en radars humains dénués de tout acte d'aide à la population (le but est de les faire hair), de tout acte de prévention...Vous voyez ce que je veux dire? On trouve des exemples similaires un peu partout. Et ça va encore passer...Je dirais pas "comme une lettre à la poste" vu ce que la poste devient, mais c'est l'idée. En attendant, que faire?
Invité mufab Posté(e) 30 décembre 2010 Posté(e) 30 décembre 2010 En attendant, que faire? ? Bonjour Je ne suis pas parano d'habitude, je m'accroche aux branches, mais là je trouve que ça s'accélère depuis deux-trois ans. On commence avec l'aide personnalisée, et la disparition programmée des RASED (si, si, y'en a des biens), voire des sections spés... on fabrique des évals bidon où quand tu ne triches pas sur le temps imparti aux exos, tu te retrouves à la masse avec 5% de réussite... et on aboutit pour les ordinaires à la réduction juillet-août comme peau de chagrin, une aberration, surtout quand on se situe du côté de l'élève, du rite de passage, des trucs anthropologiques, quoi. Moi j'aime bien Meirieu, je ne souhaite pas enseigner "comme jadis", sauf si Jadis il me donne des billes. Mais là ça craint. On ne peut pas enseigner sans disposer d'un peu de temps pour nourrir sa réflexion, on ne peut pas apprendre sans un référent stable et sûr de ce qu'il fait, surtout à l'âge où on les a, les nisses. (Hé Mogwli, même si j'encombre, tu vas nous sortir une idée géniale, dont tu as le secret si bien gardé au demeurant ?)
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