Timis Posté(e) 4 janvier 2011 Posté(e) 4 janvier 2011 Bonjour, Voilà mon petit problème. Je suis T1 et remplaçante cette année. Il s'avère que dans mon école de rattachement deux congés maternité se suivent, j'ai donc fait la classe de CE1-CM1 depuis septembre jusqu'aux vacances de Noël. Et depuis deux jours je suis passée dans la classe voisine des CE2-CM2. Et autant j'ai pas trop de problème avec les CE2 autant les CM2 me posent plus de problèmes. Je m'explique. Avant les vacances il y a eu des gros problèmes de violence entre les CM2 : en gros bastons (oeils au beurre noir et compagnie) dans et en dehors de l'école, et évidemment beaucoup d'insultes agrémentaient tout cela. Je précise tout de suite que je suis dans une petite école rurale, donc je pense que c'est à relativiser par rapport à d'autres écoles mais c'était quand même pas mal. Mais bon c'était pas à moi de gérer tout ça. Le fait est que la bagarre est à priori plus dans leurs priorités. Ayant été prévenue de cette classe de CM2 réputée assez difficile par les collègues depuis deux jours je la joue un peu militaire avec eux. Mais si ça règle à peu près pour l'instant les problèmes d'insultes etc que je vois, il reste qu'il règne dans la classe une ambiance assez détestable et je sais pas quoi faire. D'un côté je me dis je peux pas les obliger à s'adorer mais d'un autre côté je sens pas du tout de passer plusieurs mois à faire la police car là l'ambiance tourne sans arrêt au règlement de compte dès qu'ils ont l'occasion. Quelques exemples : je suis 5 minutes avec les CE2, certains élèves arrêtent leur travail et dessinent des bonshommes, puis disent à un autre élève "t'as vu j'ai dessiné ta sale tronche" réponse de l'intéressé "je te vomis dessus". Enfin bref et ça ne fait que deux jours et ce n'est que la partie que j'entends. Enfin bref, je sais que ma collègue précédente avait beaucoup parlé avec eux, fait des débats etc... et son remplacement s'est finit sur cette bagarre, preuve que ça a pas très bien marché. Je sais pas trop quoi faire.
maiden Posté(e) 4 janvier 2011 Posté(e) 4 janvier 2011 Quelle est l'origine des désaccords (si tu la connais) ? Parce que si c'est des histoires de village, bon courage ...
miyaki Posté(e) 4 janvier 2011 Posté(e) 4 janvier 2011 Bonsoir, As-tu déjà pu recueillir les sentiments de chacun des élèves se trouvant au centre de ces conflits ? Si ce n'est pas le cas, je te conseillerais dans un premier temps d'aborder, de façon individuelle, et seulement avec les enfants que tu identifierais comme étant au coeur de ces conflits, comment ils se sentent en général à l'école : s'ils se sentent bien, dans leur travail, avec les copains, ... Puis dans l'hypothèse où l'enfant te dirait que tout va bien, lui faire part de ton ressenti : tu crois avoir remarqué qu'il y a mésentente entre lui et tel ou tel autre de ses camarades, et tu t'inquiètes pour lui. Il devrait alors, je pense, confesser ses sentiments et t'expliquer l'origine du conflit qui l'oppose à ce (ces) autre(s) camarades. Répète ensuite cette opération d'"infiltration" (je trouve ce mot bien approprié à la situation, ça fait très agent secret tout ça ! ) avec les autres élèves que tu auras identifiés comme étant au centre du conflit, mais toujours de manière individuelle, discrète et tendre à la fois... L'élève à qui tu parles doit à ce moment se sentir en confiance, et il ne faut pas que vous courriez le risque d'être interrompu ou écouté par un autre élève de la classe. A toi de trouver le moment propice pour cela ! Fais-nous part ensuite des paroles et des sentiments que tu auras recueillis au travers de ces confessions... En tout état de cause, je ne te conseillerais pas d'"attaque directe et massive" ("Ras-le bol de vos disputes, je vous ordonne d'être gentils, quand bien même je n'ai pas cherché à savoir pourquoi vous ne vous aimez pas!"), ni d'"attaque frontale" (interroger ensemble les élèves qui ne cessent de se disputer). Je pense que tu n'obtiendrais dans le meilleur des cas, qu'une paix de surface, et la situation pourrira entre les enfants (l'origine de leur inamitié n'ayant jamais été objectivement et clairement identifiée et analysée). Comme un médecin ne prescrit pas de traitement avant d'avoir diagnostiqué telle ou telle maladie, je te conseillerai donc, pour ma part, de recueillir les sentiments de tes élèves et la cause de leur mal-être vis-à-vis des camarades avec qui ils ne parviennent pas à s'entendre. Il te faut être en possession de toutes "les pièces du dossier" pour pouvoir ensuite aviser et agir avec la plus grande efficacité. Tiens-nous au courant !
Timis Posté(e) 5 janvier 2011 Auteur Posté(e) 5 janvier 2011 Merci pour vos conseils, j'essaye ça dès demain. Le problème c'est qu'ils sont 13 et que y'en a très peu qui ne sont pas concernés. Mais ça me paraît être de bonnes idées, merci beaucoup, je vous tiens au courant. Encore merci
ndelsol Posté(e) 7 janvier 2011 Posté(e) 7 janvier 2011 Ce sont des situations qui arrivent dans les petites écoles quand un groupe est obligé de se supporter plusieurs années. Dans ma classe j'ai annoncé qu'ils avaient le droit de ne pas s'aimer mais que s'insulter, se battre ce n'était pas possible donc la seule solution pour eux (puisque je ne tolère aucun dérapage)c'est de s'ignorer. Et après j'essaie de les éloigner dans la classe. Les CM2 sont dispersés et les CM1 font tampon. Ca donne un peu d'air et ensuite on peut leur proposer de se "redécouvrir" en douceur.
miyaki Posté(e) 7 janvier 2011 Posté(e) 7 janvier 2011 Bonsoir, En réponse à Volubilys, je suis comme toi PE et non psychologue. Je ne crois néanmoins pas qu'il faille être psychologue pour être à l'écoute des enfants qui nous sont confiés. Je ne connais pas de "métier de l'humain" qui se cantonne strictement à la sphère qui le définit théoriquement, parce que dès lors qu'on exerce, comme c'est le cas dans notre métier d'enseignant, une profession où l'on travaille en relation directe, intense et permanente avec d'autres êtres humains (en l'occurence nos élèves, les parents d'élèves, nos collègues, ...), la réalité ne nous permet pas de nous limiter à la théorie de notre métier. Nous faisons tous preuve de "psychologie" de l'instant où nous nous levons à celui où nous nous couchons, dès lors qu'on dit bonjour à quelqu'un, qu'on lui parle, qu"on l'écoute. La psychologie est une composante de toute personne qui vit en société, et donc de nous, enseignants. Nous ne faisons pas qu'instruire, nous éduquons aussi. Pour y parvenir, tu ne te limites pas non plus à enseigner, Volubilys : tu "fais la police" ! Tu dis faire respecter "la loi", archiver "des plaintes"... Or nous ne sommes pas plus psychologues que policiers. ! Tes propos ("Je suis PE, pas psychologue") entrent en contradiction les uns avec les autres ("Donc, moi, dans ce genre de situation, je fais la police"). Quand on est confronté à une situation de classe difficile, nous cherchons toujours, toutes et tous, à la résoudre, à lui trouver une solution. Tu as, de ton côté, choisi de recourir à un système qui, dans l'idée, se tient si tu es en accord avec lui-même et si tu arrives à le "porter", aussi bien en pratique qu'en ton for intérieur. Pour ma part, je n'adhère pas à la mise en place d'un état policier (au sens dur du terme) au sein-même de l'école. Ces principes ne sont pas les miens. Ce que je dis là ne relève pas de la simple théorie. J'ai moi aussi déjà été confronté, et ce à déjà plusieurs reprises, dont une année entière il y a deux ans avec une classe de CM2, à la situation que nous décrit Timis dans son message. Ce fut, notamment cette année-là, très difficile pendant plus d'un trimestre. J'aurais pu recourir à un système comme le tien, mais je courrais alors le risque d'une paix précaire et d'un pourissement grave de la situation, simplement parce que les enfants auraient senti, de façon plus ou moins consciente, mon désaccord avec la façon dont j'essayais de résoudre la situation et d'améliorer l'ambiance de la classe. J'ai donc opté pour une plus grande écoute et du dialogue, et cela a été efficace, parce qu'en accord avec moi-même. Je ne vais pas, pour répondre à une collègue, tenir des propos auxquels je ne crois pas et afficher des convictions qui ne sont pas les miennes. Pas plus que tu ne l'as fait en expliquant ne pas être en accord avec ma vision des choses. C'est très bien ainsi, parce que c'est en recueillant le plus d'avis tantôt complémentaires, tantôt (en partie ou complètement) divergents que Timis (qui a ouvert le sujet de ce forum) pourra se forger sa propre idée de la façon dont elle va pouvoir essayer de remédier à la situation qui est sienne et dans laquelle elle ne se sent pas bien. En lui permettant de pouvoir lire le plus possible d'avis et de témoignages, on aura au moins essayé de l'aider au mieux parce qu'elle va disposer d'un éventail d'idées dans lequel elle pourra puiser celle (ou celles) qui sont en accord avec sa propre façon d'être et d'enseigner. Et c'est finalement là l'essentiel. Agir en accord avec sa propre façon d'enseigner, ses propres principes, et sa situation personnelle. Ce que toi et moi, Volubilys, faisons tous les deux malgré nos différences.
miyaki Posté(e) 8 janvier 2011 Posté(e) 8 janvier 2011 L'état policier, tout de suite. Comme si les obliger à respecter les lois (insulte, coup, vol, destruction du bien d'autrui...) était monstreux. Ca fait partie du vivre ensemble et de l'éducation à la citoyenneté... Par ailleurs, imaginons qu'on t'agresse dans la rue, tu porterais plainte en espérant le jugement du coupable par la justice, ou tu dialoguerais avec lui pour comprendre le pourquoi de son geste? Tu évoques toi-même la lourdeur du système que tu as mis en place dans ton message, et sa relative efficacité. Tu dis faire respecter "la loi" (pour ma part, je fais respecter un "règlement") et noter le moindre incident et la moindre plainte des élèves. De mon côté, je préfère d'abord écouter (ou, lorsque la situation est nébuleuse, prendre une mesure préventive) avant d'aviser et de prendre une décision qui peut tout à fait être une mesure disciplinaire. Ecouter avant de réprimer n'est pas une mauvaise chose, bon sang ! Faire respecter un règlement, des règles de vie en collectivité n'a rien de monstrueux, je te remercierais de ne pas déformer mes propos. Je te dis simplement ne pas me sentir en adéquation avec la façon dont tu gères ce genre de situation, tout comme tu as émis un avis contraire à ma prise de position. Encore une fois, je ne pense pas qu'il y ait de mauvais système, dès lors que celui qui l'applique se sent bien avec sa pratique : c'est tout ! Quant à ta dernière question, permets-moi de te répondre qu'on ne parle pas dans le sujet de ce forum d'une agression dans la rue faite par un voyou ou un délinquant, mais d'une ambiance de classe difficile entre des gamins de 10 ans dont la responsabilité nous ait confiée. Alors, oui, je pense qu'on peut commencer par les écouter.
myosotis11 Posté(e) 20 mai 2011 Posté(e) 20 mai 2011 Alors finalement quelle méthode as-tu adoptée? Je fais un remplacement depuis fin mars en CM1-CM2 et j'ai un gros souci de disputes chez les CM1. Les CM2 s'entendent tous très bien et empêchent parfois les disputes de dégénérer en récréation. Mais dans le groupe de CM1, il y a pas mal de garçons pénibles (et un seul adorable + quelques filles). Parmi ces garçons de CM1, il y en a 2 (V et A) qui sont à la fois pénibles et très susceptibles, et les autres passent leur temps à les chercher. Du coup parfois en classe ça dégénère : ça commence de façon inaudible pour moi, donc je ne sais jamais qui a commencé, puis ça continue en "Tais-toi" avec une "amélioration" progressive du vocabulaire. Ce matin j'étais contente car ils se sont bien tenus et la classe était calme. Cet après-midi a été très dur. Les punitions (privation d"une partie de récréation, lignes) n'ont pas d'effet. Je ne sais plus quoi faire. Chacun a l'impression d'être la victime.... "J'ai rien fait.. Il m'insulte et je suis puni". Hier il y a eu une grosse dispute entre V et les autres garçons de CM1. A était malade. Aujourd'hui A est revenu et c'est lui qui a été au centre de la dispute. Pendant ce temps V était tranquille.... Quand j'ai vu tourner la classe avec la titulaire il régnait un silence absolu. Je précise que c'est une classe de 29 élèves.
Timis Posté(e) 20 mai 2011 Auteur Posté(e) 20 mai 2011 J'ai réglé ça en me battant tous les jours pour qu'ils arrêtent, en parlant, en discutant des solutions autres que la violence. C'était surtout adressé contre un élève qui les cherchait / se faisait chercher. Beaucoup de discussions sur pourquoi cet élève se comportait ainsi et que sans l'excuser, ben il fallait l'aider et pas l'enfoncer. Et c'est loin d'être parfait, mais je crois qu'ils ont été aussi pénibles suite à plusieurs remplaçants qui m'ont précédé avec qui il y a eu beaucoup de problèmes, et du coup j'ai réussi je pense peu à peu à les mettre en confiance et du coup ils me respectent maintenant. Et ça a tout changé. J'ai encore des bagarres, en classe je dois séparer tous les CM2 en mettant des CE2 au milieu, donc c'est pas les bisounours Sinon à chaque conflit s'ils ne sont pas d'accord je les envoie sur un banc en leur disant qu'ils n'en partiront pas tant qu'ils n'arrivent pas à la même conclusion : et d'un coup tout le monde est d'accord.
maiden Posté(e) 20 mai 2011 Posté(e) 20 mai 2011 Bonnes nouvelles ! De toute façon à partir des janvier la plupart des CM2 (surtout les garçons !) deviennent souvent assez casse-bonbons, ne parlons pas de la fin d'année. Enfin c'est ce que j'en ai vu.
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