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Le signalement


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Posté(e)

Bonsoir à tous,

Je suis inquiète pour un enfant de ma classe (il ne voit plus son père parce qu’il le battait, sa mère n’est pas là souvent, il fait très souvent des crises de nerf, il fait tout pour attirer l’attention des autres, et sa mère refuse toutes les aides proposées…), et je pense de plus en plus à faire un signalement.

Mais quelles sont les conséquences d’un signalement ? Avez-vous déjà fait un signalement ? Dans quelles circonstances ?

Merci de m’éclairer un peu !

Bonne soirée !

Posté(e)

Tu n'es pas toute seule dans ces cas-là, rapproche-toi de la psy scolaire, du mèdecin scolaire, ou éventuellement du mèdecin de la PMI dont dépend ton école, ou du CSMI, ou des professionnels du RASED(si tu as la chance qu'ils existent encore dans ton coin).N'hésite pas à agir avec l'appui d'un professionnel.

Dans tous les cas, appelle ton IEN, il devra être en mesure de t'aiguiller.

Ce sont des mauvais moments à gérer et qui ne nous quittent pas en sortant de l'école.Pour avoir vécu la situation plusieurs fois, je sais que c'est difficile.Bon courage à toi

Posté(e)

Ne pas oublier quand même l'obligation légale qui nous est faite de signaler.

Les protocoles font l'objet de circulaires des IA ou de brochures type "guide pratique du signalement" consultables souvent sur les sites des IA.

8 ans de CLIS et 10 signalements au compteur, dont 3 au procureur, avec les rendez vous à la gendarmerie qui vont avec...mais je n'en regrette aucun.

Posté(e)

Je plussoie.

Les signalement qu'on fait "toute seule" ne sont réservés qu'à des cas extrêmement pointus, et encore, il faudrait que tu aies une preuve de maltraitance grave et que pour une raison X autour de toi on ne veuille pas agir. Dans ce cas, tu peux t'adresser directement au Procureur de la République.

Par contre, pour moi, la première personne à contacter est le médecin scolaire, suivi de l'assistante sociale.

En cas d'urgence, ils peuvent rappliquer dare-dare.

Une petite histoire qui nous est arrivée en maternelle, à méditer si tu veux : une gamine se fait mal. Pour lui mettre un pansement, on soulève son T-shirt. Elle avait le dos entièrement couvert de zébrures bleues. On lui demande ce que c'est : silence buté. Elle se met à pleurer. On lui demande si elle a fait une bêtise et si son papa l'a grondée, elle opine en pleurant. C'était la récré du matin. On appelle en urgence le médecin scolaire (qui dans ce cas-là laisse le reste dans son autre école et rapplique).

Il était presque 11 h 30, la gamine mangeait à la maison, on a appelé les parents pour leur dire qu'on la gardait, sans trop leur expliquer pourquoi. Les pauvres parents, qui ne comprenaient pas bien le français, étaient un peu affolés, et on n'était pas hyper aimables avec le père, je dois avouer.

Le médecin a examiné la petite et donné son diagnostic : dans l'ethnie dont elle venait, à la limite de la Mongolie, certains enfants avaient des zébrures bleues sur une partie du corps, baptisées couramment "taches mongoloïdes". La pression retombée, elle a interrogé la petite, qui lui a dit qu'elle avait effectivement cassé un bol deux jours avant et que son papa lui avait donné une tape sur la main.

On était super mal, mais le médecin nous a dit qu'on avait été dans notre rôle d'alerte, et qu'elle avait été dans son rôle de diagnostic. Les dommages pour la famille ont été minimes, et voilà.

Je sais que ton cas est sûrement très très très différent, mais c'était juste pour dire qu'un regard extérieur et professionnel me semble INDISPENSABLE sur ces coups-là.

Bon courage !

Je suis confrontée à ce type de problème, un enfant sans manteau, très gentil mais fatigué, à "L'Ouest" par rapport aux autres, les pieds sales, les habits qui sont les mêmes pendant une semaine, les chaussures complètement trouées ou mises à l'envers. On lui donne des habits, il revient sans la veste, sans le bonnet etc... La maman est " perdue" ( elle me semble droguée même ou limitée mentalement)et ne semble pas tout comprendre, le papa " alcoolique" ( il me fait peur). On pensait que c'était un pb de pauvreté mais même pas, ils ont plus de 2500E par mois.

La directrice a fait un rapport d'informations préoccupantes,appuyé par l'infirmière, l'assistante sociale qui était déjà venue nous parler a dû faire quelque chose car la mère et ses deux enfants se retrouvent déjà ( en 2 jours) dans un centre de femmes d'urgence...

Que va t-il arriver?

Vais je devoir témoigner de quelque chose? On redoute les représailles du pèreglare.gif

Posté(e)

Bonsoir,

Merci à tous pour vos témoignages et vos conseils...

Là je n'ai aucune preuve de maltraitance, c'est juste que l'enfant me semble très malheureux, en grande souffrance psychologique...

La maman refuse l'intervention du RASED (d'après elle, cela rabaisserait l'enfant :devil_2: )

J'en ai parlé avec les collègues et l'IEN: l'IEN m'a dit que si la maman refusait toutes les aaides proposées, alors il faudrait faire un signalement. Mais voilà, la maman a dû sentir venir la chose, et cette semaine, elle a pris rdv chez un pédopsychiatre... donc pas de signalement... mais bien sûr, toujours autant de vigilence!

Ces pauvres enfants, ils ne partent pas tous avec les mêmes chances dans la vie...

Bon week end à tous!

Posté(e)

Je reviens vers vous... la situation se complique!

Etant donné que le père a battu l'enfant, le tribunal lui a enlevé l'autorité paternelle et lui a interdit de voir l'enfant.

Hier soir, nous avons rencontré la mère, qui nous a dit que depuis quelques temps, l'enfant passe quelques moments chez son père (alors que le tribunal l'a interdit). D'après la mère, ça se passe bien, d'après l'enfant, "il y a quelques soucuis avec papa"....

Que faire?? Je vais appeler l'inspection et on va voir...

Posté(e)

Je plussoie.

Les signalement qu'on fait "toute seule" ne sont réservés qu'à des cas extrêmement pointus, et encore, il faudrait que tu aies une preuve de maltraitance grave et que pour une raison X autour de toi on ne veuille pas agir. Dans ce cas, tu peux t'adresser directement au Procureur de la République.

Par contre, pour moi, la première personne à contacter est le médecin scolaire, suivi de l'assistante sociale.

En cas d'urgence, ils peuvent rappliquer dare-dare.

Une petite histoire qui nous est arrivée en maternelle, à méditer si tu veux : une gamine se fait mal. Pour lui mettre un pansement, on soulève son T-shirt. Elle avait le dos entièrement couvert de zébrures bleues. On lui demande ce que c'est : silence buté. Elle se met à pleurer. On lui demande si elle a fait une bêtise et si son papa l'a grondée, elle opine en pleurant. C'était la récré du matin. On appelle en urgence le médecin scolaire (qui dans ce cas-là laisse le reste dans son autre école et rapplique).

Il était presque 11 h 30, la gamine mangeait à la maison, on a appelé les parents pour leur dire qu'on la gardait, sans trop leur expliquer pourquoi. Les pauvres parents, qui ne comprenaient pas bien le français, étaient un peu affolés, et on n'était pas hyper aimables avec le père, je dois avouer.

Le médecin a examiné la petite et donné son diagnostic : dans l'ethnie dont elle venait, à la limite de la Mongolie, certains enfants avaient des zébrures bleues sur une partie du corps, baptisées couramment "taches mongoloïdes". La pression retombée, elle a interrogé la petite, qui lui a dit qu'elle avait effectivement cassé un bol deux jours avant et que son papa lui avait donné une tape sur la main.

On était super mal, mais le médecin nous a dit qu'on avait été dans notre rôle d'alerte, et qu'elle avait été dans son rôle de diagnostic. Les dommages pour la famille ont été minimes, et voilà.

Je sais que ton cas est sûrement très très très différent, mais c'était juste pour dire qu'un regard extérieur et professionnel me semble INDISPENSABLE sur ces coups-là.

Bon courage !

J'ai eu exactement le même cas. On a expliqué à la maman ce qu'on avait pensé et on lui a dit de penser, quand la petite changerait d'école, à signaler ces marques pour éviter que la machine ne s'emballe.

Posté(e)

Je ne suis pas directrice mais j'ai constaté dans différentes écoles que lorsque mes directeurs faisaient des signalements (enfants qu'on en vient pas chercher à cause de l'acool à cuver ou qui arrivent seuls à l'école après s'être débrouillés pour manger, s'habiller, traverser la rue à 3 et 6 ans...) les services sociaux font en sortent de soutenir les familles, les assister afin d'éviter le placement de l'enfant, donc n'ayez pas de scrupules à signaler car il vaut mieux se tromper (et les services sociaux sont assez compétents pour le voir dans ce cas) que de ne pas passer le relais à des personnes compétentes pour venir en aide.

C'est difficile de faire un signalement car il faut prendre la responsabilité d'enclencher une enquête sociale autour d'un enfant et les familles se doutent bien que ça vient de l'école mais c'est aussi un soulagement de voir que l'on s'occupe de savoir ce que vivent ces enfants, de constater des amélioration avec le temps (c'est parfois assez long et au début on se demande si il y a bien quelque chose de mis en place)

Bon courage, et pense à t'entourer de tes collègues, ça rend plus fort.

Posté(e)

Alors ça c'est sûr que les collègues ça aide, et je souhaite à tout le monde d'avoir les collègues que j'ai dans mon école!!!!!

On va en reparler cette semaine, et on va voir...

Posté(e)

Ne pas oublier quand même l'obligation légale qui nous est faite de signaler.

Les protocoles font l'objet de circulaires des IA ou de brochures type "guide pratique du signalement" consultables souvent sur les sites des IA.

8 ans de CLIS et 10 signalements au compteur, dont 3 au procureur, avec les rendez vous à la gendarmerie qui vont avec...mais je n'en regrette aucun.

L'obligation est faite de signaler, mais pas à titre individuel.

C'est en général une décision d'équipe, après discussion et réflexion.

Attention à ce que tu écris

circulaire 97-119 du 15-05-97

L'obligation est faite à "tout fonctionnaire qui dans l'exercice de ses fonctions...." donc c'est une obligation individuelle, les sanctions en cas d'absence de signalement (loi 92-686, article 434.3 du code pénal: jusqu'à 3 ans de prison)ne concerneront jamais une équipe mais des individus.

Posté(e)

Brandir des articles de loi et des menaces de sanction me semble totalement inapproprié.

Il y a obligation de signalement en cas de mauvais traitement avéré et grave. Si un gamin arrive un matin en t'expliquant que son père l'a violé ou que sa mère lui a mis le fer à repasser sur le bras, et que l'assistante sociale de ton école, la psy et le directeur te disent "Ecoute, c'est pas mon problème", là, effectivement, tu es en devoir de t'adresser directement au procureur de la République.

Brandir des articles de loi et des menaces de sanction me semble totalement inapproprié.

Il y a obligation de signalement en cas de mauvais traitement avéré et grave. Si un gamin arrive un matin en t'expliquant que son père l'a violé ou que sa mère lui a mis le fer à repasser sur le bras, et que l'assistante sociale de ton école, la psy et le directeur te disent "Ecoute, c'est pas mon problème", là, effectivement, tu es en devoir de t'adresser directement au procureur de la République.

Je ne brandis rien, je me permets simplement, et c'est mon droit, de rappeler le cadre légal et de relever ton erreur.

C'est pas si grave de se tromper, ça arrive à tout le monde plusieurs fois par jour.

Le cadre légal, ce n'est pas une grossiereté inappropriée, c'est ce qui nous protège et ce qui protège les enfants victimes.

Ton exemple est particulièrement de mauvaise foi, tu sais très bien qu'aucun psy ou assistante sociale se laverait les mains à la connaissance de pareils éléments, mais qu'ils s'en lavent les mains ou pas, tu serais dans l'obligation légale de les signaler, que ça te plaise ou non. Que tu le fasses ou pas c'est ton problème, mais dis pas sur un forum ou des jeunes collègues cherchent des infos que ce n'est obligatoire que dans des cas théoriques extrêmes, c'est faux, les textes disent le contraire.

Et non, il n'est pas question de signaler tout et n'importe quoi sans réfléchir, mais de protéger des enfants, et le plus souvent d'aider des familles à s'en sortir.

Posté(e)

Et voilà, la procédure est lancée, l'enfant est arrivé ce matin en me disant "il faut que je te dise quelque chose": et là, il m'a dit que son père avait recommencé à l'insulter et à la taper"... Et depuis qu'il m'a dit ça, l'enfant m'a répété plusieurs fois dans la journée que ça allait mieux depuis qu'il m'avait dit ça... maintenant la balle est dans notre camp, on va faire tout notre possible pour l'aider!!!!!!

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