benjamin67000 Posté(e) 31 janvier 2011 Posté(e) 31 janvier 2011 Bonjour à tous et à toutes, Je suis étudiant en journalisme à Strasbourg et travaille actuellement sur la réalisation d'un reportage radio concernant le malaise des enseignants, notamment les professeurs stagiaires: stress, angoisses, classes surchargées, problème du tutorat, la rémunération. J'attends vos témoignages avec plaisir. Si vous souhaitez me contacter n'hésitez pas, voici mon numéro: 06.18.57.20.99
Lady Oscar Posté(e) 31 janvier 2011 Posté(e) 31 janvier 2011 Je ne me sens pas capable d'être enregistrée pour passer à la radio mais je vous laisse ici les causes principales de mon malaise concernant mon métier: -les effets d'annonces de notre ministre -la volonté de détruire la maternelle (fin des deux ans, manque de places pour les 3 ans) -la fausse question des rythmes scolaires qui est en fait un problème de société auquel on ne peut pas grand chose--> horaires compliqués des parents + familles éloignées + fin du samedi matin = enfants très peu chez eux la semaine (garderie-cantine-garderie) donc ils sont moins gérables chez eux (heure du coucher le soir par exemple) car fatigués et les parents veulent profiter des enfants le weekend, les emmener dans la famille sans les faire se reposer efficacement et les enfants reviennent encore plus fatigués le lundi matin -le fait que le travail de préparation de classe ne soit pas reconnu et qu'on nous fasse passer pour des gens qui ne travaillent que 26 h par semaine et toujours en vacances! -la démolition du RASED et le manque de moyens pour aider les enfants en difficultés et pour scolariser les enfants handicapés -l'aide personnalisée que je ne trouve pas toujours efficace car je suis fatiguée le soir -mon manque de formation en anglais, TICE... Sinon ma classe ça va, les parents d'élèves ça va, mes collègues ça va, mes élèves en difficultés avancent quand même malgré tout car il s'agit surtout d'orthophonie et les parents me soutiennent pour les questions de comportement, j'ai de la chance quand je pense à ceux qui subissent la violence et le détresse des élèves au quotidien.
linette72 Posté(e) 2 février 2011 Posté(e) 2 février 2011 Je me reconnais tout à fait dans le témoignage de Lady Oscar donc je cite "Je ne me sens pas capable d'être enregistrée pour passer à la radio mais je vous laisse ici les causes principales de mon malaise concernant mon métier: -les effets d'annonces de notre ministre -la volonté de détruire la maternelle (fin des deux ans, manque de places pour les 3 ans) -la fausse question des rythmes scolaires qui est en fait un problème de société auquel on ne peut pas grand chose--> horaires compliqués des parents + familles éloignées + fin du samedi matin = enfants très peu chez eux la semaine (garderie-cantine-garderie) donc ils sont moins gérables chez eux (heure du coucher le soir par exemple) car fatigués et les parents veulent profiter des enfants le weekend, les emmener dans la famille sans les faire se reposer efficacement et les enfants reviennent encore plus fatigués le lundi matin -le fait que le travail de préparation de classe ne soit pas reconnu et qu'on nous fasse passer pour des gens qui ne travaillent que 26 h par semaine et toujours en vacances! -la démolition du RASED et le manque de moyens pour aider les enfants en difficultés et pour scolariser les enfants handicapés -l'aide personnalisée que je ne trouve pas toujours efficace car je suis fatiguée le soir -mon manque de formation en anglais, TICE... Sinon ma classe ça va, les parents d'élèves ça va, mes collègues ça va, mes élèves en difficultés avancent quand même malgré tout car il s'agit surtout d'orthophonie et les parents me soutiennent pour les questions de comportement, j'ai de la chance quand je pense à ceux qui subissent la violence et le détresse des élèves au quotidien." Je rajouterai que je fais partie des enseignants qui ( encore pour le moment )adorent leur métier et que je suis très heureuse à l'école et dans ma classe. ]
stef9433 Posté(e) 11 février 2011 Posté(e) 11 février 2011 Je partage l'avis de Lady Oscar et linette 72, j'aime enseigner mais j'en ai assez de la pression de la hiérarchie, de la paperasse qui prend du temps au détriment du travail pour les élèves, marre du peu de reconnaissance de certains parents mais aussi de ma hiérarchie, de toutes les casquettes qu'on nous fait porter: prof, psy, médecin,infirmière et j'en passe... L'avenir me fait peur avec toutes les annonces qui sont faites: suppressions de postes donc classes surchargées, il parait qu'à terme on va aussi aller enseigner au collège dans le cadre du programme CLAIR!!! moi j'ai passé le concours d'instit pas celui de prof!! et la cerise sur le gâteau, avec l'alignement des cotisations retraites sur le privé, mon salaire baisse!!! heureusement j'ai une classe sympa et des parents qui me font confiance mais je pense de plus en plus à changer de boulot car c'est de pire en pire!!!
Loulou9 Posté(e) 12 février 2011 Posté(e) 12 février 2011 J'aime beaucoup mon métier mais je souffre surtout de la très mauvaise image qu'il véhicule...Le manque de respect de la part de certains parents envers notre travail et notre autorité en classe. Je ne me suis jamais permise d'expliquer à mon boulanger comment faire du pain pourtant, de plus en plus de parents se permettent de nous donner des conseils ou de nous faire des reproches injustifiés ! Le fait que tout le monde croit que nous faisons "un métier de feignants" alors que c'est un travail difficile, très fatigant nerveusement et qui demande beaucoup de préparation à la maison... Pour l'instant, je continue à prendre plaisir à faire classe, je m'investis beaucoup... mais pour combien de temps encore ?
li44 Posté(e) 12 février 2011 Posté(e) 12 février 2011 c'est ma 3è année dans le spécialisé, sans être spécialisée. la 1ere année on ne m'a rien demandé : ITEP dans le département voisin, on m'a menacé si je refusais le poste de m'envoyer à l'autre bout de département, d'écrire une lettre de plainte qu'on étudiera... Cette année j'ai demandé mon poste spécialisé : on me reproche de l'avoir demandé alors que je n'ai pas le CAPA-SH L'administration c'est quand ça les arrange : aucun remerciement, des menaces, des sanctions, des pressions (comment vous ne prenez pas plus de 4 psychotiques violents en même temps ! mais une classe c'est 12 élèves madame ! ouai bah quand il y a bagarre au couteau et qu'on propose de venir dans les classes voir les élèves y'a plus personne même un conseiller péda avait dit, dans le couloir, que c'était impossible de faire vraiment classe et que ça dépassait ses compétences) cette année j'ai quitté ma classe suite à une crise d'angoisse...j'ai perdu 4kg...Réponse des collègues : tu n'as que 9 élèves alors te plains pas! On tire tellement sur la corde des moyens, du temps...on a tellement d'élèves en difficultés...que même les collègues n'ont plus le temps de s'écouter et s'aider aussi bien qu'avant. Moi je sature de bosser tous les soirs jusqu'à 23h/minuit après que ma fille soit couchée pour préparer mes cours et j'enrage quand des personnes me disent qu'on ne travaille pas et qu'on a un salaire de roi ! (beaucoup de vacances c'est vrai, nous ne sommes pas au smic nan plus mais ça pourrait être mieux vu les années d'études) et au bout de 5 ans je me questionne sur une possible reconversion (et bizarement plusieurs collègues aussi...)
juju74 Posté(e) 27 février 2011 Posté(e) 27 février 2011 Je ne sais pas si votre article est bouclé mais je me permets d'ajouter quand même mon témoignage en temps que PE stagiaire. Je suis d'accord avec plusieurs des choses évoquées sauf que moi je ne suis pour l'instant pas du tout embêtée par les parents! Je voudrais commencer par revenir sur l'image des enseignants dans la société. Mon copain et moi sommes enseignants tous les deux et nous souffrons beaucoup du manque de reconnaissance! Non pas que nous voudrions sans cesse des compliments mais il est difficile de se défoncer pour un travail pour: 1) n'avoir au retour que des commentaires sur ce qui ne va pas de la part de notre hiérarchie 2) être perçus comme des feignants par la société, les gens qui pensent que l'on sort du boulot à 16h30 et qu'on arrive le matin à 8h30. En revanche ce sont souvent ces mêmes personnes qui nous disent "je ne sais pas comment vous faites, avec des gamins toutes la journée!" En tant que stagiaire c'est l'isolement qui me pèse le plus. Avant les PE2 étaient au moins deux jours par semaine à l'IUFM, même si la formation était critiquable, ils pouvaient échanger, discuter, se rassurer. Nous, non. On a bien un tuteur à qui faire appel pour des conseils mais ce ne sont pas non plus des personnes spécialisées dans tous les domaines, de plus ce sont à la fois nos formateurs et ceux qui nous évaluent (un seul formateur par stagiaire) du coup il est difficile pour moi d'aller voir celui qui doit me valider à la fin de l'année pour dire que je ne m'en sors pas! Nous manquons aussi de temps pour prendre du recul sur nos méthodes (que l'on invente d’ailleurs sur le tas, dans la précipitation), sur les problèmes de comportements (savoir se remettre en question sans finir par complètement douter de nous), sur les contenus disciplinaires (comment aborder les notions dans l'ordre, en leur donnant du sens, sans en faire simplement une liste de compétences et de savoirs décousus?). Nous sommes passé d'un stage d'observation à un poste à plein temps, que nous avons connus deux jours avant, sans prendre le temps de se faire la main. Pour autant, ce métier reste un des plus beaux métiers du monde si l'on a la force de garder ses convictions et un moral d'acier (ce qui j'espère s'acquiert avec l'expérience!) En espérant vous avoir aidé.
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