Lip Posté(e) 5 février 2011 Posté(e) 5 février 2011 Bonjour à tous, Je suis directrice d'une école 3 classes uniquement constituées de triples niveaux. Ce qui exige pas mal de boulot aussi bien de la part des enseignantes que des enfants qui n'ont d'autres choix que d'être le plus autonomes possibles. Ca fonctionne plutôt pas mal à l'exception de quelques élèves (forcément) un peu agités, mais cela reste gérable à part pour un qui s'avère être de plus en plus difficile à cadrer. C'est un élève de CE2 chez ma collègue qui est en perpétuelle provocation. Il ennuie ses camarades,il se lève sans cesse en classe, il est souvent à l'origine de conflits dans la cour. Aucune punition ne l'atteint. Dernièrement, il a volé une toupie dans mon bureau pendant la récré et il a tenu des propos racistes auprès d'une élève de type africain. Ses parents disent que ce n'est pas de sa faute, que les grands l'entrainent, et rient souvent de ses bêtises. Nous on ne rit plus depuis bien longtemps. On a essayé les lignes, les privations de récrés (je sais tout ça est interdit), l'exclusion dans ma classe, les mots aux parents, et là on commence à être à court... La semaine prochaine, ma collègue et moi rencontrons les parents pour reposer les problèmes que nous rencontrons mais j'ai peur que ça n'aboutisse à rien. Quelles sanctions pouvons-nous donner? Que peut-on faire pour aboutir à quelque chose de constructif? Helllppppp!!!!
dada Posté(e) 5 février 2011 Posté(e) 5 février 2011 A -t-il été observé en classe par le psycho scolaire? Est-il suivi en dehors de l'école? Avez-vous essayez de passer par la gentillesse, lui laisser qq libertés que n'ont pas les autres en échanges du respect de certaines règles? Les petits contrats par semaine? Et si tout a déjà été fait je serais d'avis de convoqué une Equipe Educative pour formaliser un peu les choses compte tenu du discours des parents qui visiblement excuse toujours leur enfant.... En attendant, un conseil noté tout au jour le jour, c'est très souvent plus révélateur.
Lip Posté(e) 5 février 2011 Auteur Posté(e) 5 février 2011 On a essayé la gentillesse, les responsabilités, les punitions.Je ne suis pas du genre peau de vache sauf quand c'est trop, je parle beaucoup avec les enfants, mais là, ça ne marche pas. Lors d'une de ses exclusions dans ma classe, j'ai même essayé le tutorat avec un CP, NADA! Pour le RASED, on ne les a vus que deux fois, moi pour une équipe éducative pour un élève orienté CLIS d'urgence, puis elles sont passées en début d'année pour voir qui avait besoin et il n'y a pas eu de suivi, trop de demandes... Je pense que si rien ne se passe après l'entretien, je vais les rappeler et essayer d'organiser une équipe d'urgence, ça devient vraiment pénible, surtout pour ma collègue qui le gère en permanence. Merci pour ta réponse dada.
trosétro Posté(e) 6 février 2011 Posté(e) 6 février 2011 (modifié) J'ai été confronté à ce genre de problème plusieurs fois dans ma carrière. Plusieurs intérêts malheureusement divergents : 1) l'enfant en question 2) la famille de l'enfant 3) les autres élèves de la classe, voire de l'école 4) les enseignants 5) la hiérarchie L'intérêt de l'enfant consiste si la pathologie est avérée par un suivi par un établissement spécialisé (ITEP) ou un pédopsychiatre. La procédure est souvent très longue à mettre en place (manque de disponibilité, refus des parents,…), c'est peut-être la seule efficace à long terme. Sinon, si il s'agit d'un simple laxisme familial, aux parents de se ressaisir. L'intérêt de la famille à long terme est de suivre le conseil ci-dessus, mais à court terme, il arrive que les parents soient dans le déni, d'où conflit entre intérêts de l'enfant et de la famille. Reste la persuasion ou au pire "l'information préoccupante" aux services sociaux, à l'IEN et à l'IA. Quand les perturbations touche au harcèlement d'un enfant ou à l'impossibilité pour une classe de fonctionner, il faut faire remonter cette information afin que nul ne puisse te reprocher ton inertie par la suite. Si ces troubles concernent d'autres enseignants de l'école,demander à chacun un témoignage écrit, éventuellement un dépôt de plainte en cas d'insultes ou autre. Quant à l'IEN et à l'IA, ils ont visiblement pour consigne (explicite ? implicite ?) d'étouffer tout incident et s'opposeront par principe à toute demande de changement d'école. Mets les devant leur responsabilité en faisant remonter les problèmes, tes efforts pour le régler, les mesures à mettre en œuvre (suivi spécialisé que tu n'obtiens pas). Au mieux tu pourras résoudre le problème de manière pérenne. Au pire tu te seras couverte en cas d'incident grave (blessure d'un autre élève). Rapproche toi du GDID et de ses numéros téléphoniques d'aide en cas de problème grave. Bon courage Modifié 6 février 2011 par trosétro
Lip Posté(e) 6 février 2011 Auteur Posté(e) 6 février 2011 Merci pour vos réponses. Il n'a jamais insulté une enseignante, en fait il est toujours limite. J'ai eu des enfants plus pénibles que lui, mais sur des niveaux simples c'était gérable. Sur 3 niveaux c'est impossible, on ne peut pas le tenir en laisse à côté en permanence. (Je plaisante hein!) Je pense qu'il y aurait un travail à faire niveau psy (enfant très écouté, parents ultra permissifs, attention je ne juge pas, je sais à quel point c'est dur d'élever un enfant, c'est juste un constat de faits). Je pense que je ferai remonter à l'inspection une fois la réunion avec les parents faites. Et je vais proposer aux parents un suivi RASED et entamer une procédure avec une psy. Ca va jaser mais tant pis, comme vous dites, il faut se couvrir et agir pour l'enfant. Mais bon, si je comprends bien, pas de remède miracle à court terme, juste le "supporter" encore une paire de mois.
Lip Posté(e) 7 février 2011 Auteur Posté(e) 7 février 2011 Du nouveau aujourd'hui... La mère de la fille qui a été l'objet de propos racistes est venue me voir aujourd'hui pour me prévenir qu'elle avait porté plainte à la gendarmerie. Je sens que ça va monter au créneau encore, à 16H30, les 2 mamans des bambins étaient en grande conversation devant l'école... Porter plainte, est-ce la "bonne" démarche? J'ai convoqué les parents de l'enfant "difficile" vendredi prochain et je comptais en parler avec eux. Mais après on est toujours limite niveau sanctions...
dhaiphi Posté(e) 7 février 2011 Posté(e) 7 février 2011 Porter plainte, est-ce la "bonne" démarche? Je pense que la maman concernée a bien agi, il ne fallait pas laisser passer une fois encore de tels propos... si cela, en plus, peut vous aider à faire avancer les choses au niveau de l'EN qui comme tu le dis est fort pauvre en solutions alternatives, faute de moyens essentiellement, c'est encore mieux. Bon courage.
Tinsel Posté(e) 7 février 2011 Posté(e) 7 février 2011 A priori je trouve ça bien pour toi. Les gendarmes aussi seront très limités niveau sanction, surtout pour ce genre d problème, mais ils auront sûrement plus d'autorité que toi sur la famille.
dada Posté(e) 7 février 2011 Posté(e) 7 février 2011 Lip prévient ton IEN de ce qui se passe et joint l'autonome aussi, par mesure de prudence (oui oui ouvre le parapluie avant qu'il pleuve )
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