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Posté(e)

Bonsoir à tous mes collègues directrices et directeurs.

Un petit coup de blues ce soir après une journée bien difficile.

Depuis quelques temps, nous avions une famille qui nous inquiétait : l'hygiène des enfants qui laissait à désirer, un problème récurrent de poux, nous savions par le collège que la plus grande en 5ème fuguait régulièrement. A la maison c'est la fille aînée qui fait la loi, décide des achats.

Le problème de poux devenant vraiment problématique pour l'école nous avons mis la famille face à ses responsabilités en les prévenant qu'au jour de la visite médicale faite par l'infirmière de secteur, si les enfants avaient encore des poux, nous ferions un signalement. La plus jeune fait partie des enfants devant être vus

Aujourd'hui, c'était le jour de la visite.

A la récréation la maîtresse de la plus jeune, vient me signaler que la petite se plaint d'avoir très mal à l'épaule et que c'est sa grande soeur qui l'a battu car elle avait fait une bêtise.

La petite ne devait voir l'infirmière que l'après-midi, mais nous décidons de la faire examiner immédiatement et là LA CLAQUE!

L'infirmière m'apprend que la petite grouille de poux, à le corps recouvert de piqûres de puces, présente des signes d'hypothermie récurrente sur la peau, à un IMC limite. La petite lui a dit qu'à la maison c'était pâtes midi et soir : pas de viande, de produits laitiers, de fruits ou de légumes,qu'elle avait tout le temps faim, qu'elle ne se brossait pas les dents car il n'y a pas de brosse à dent à la maison, qu'elle est fatiguée car elle fait beaucoup de cauchemar, qu'elle est malheureuse à la maison et veut partir.

L'infirmière m'a aussi dit que le bilan de vision demandé par le médecin de la PMI en MS n'a jamais été fait.

L'ensemble de l'équipe est choquée et nous nous en voulons tous, mais la petite ne s'est jamais plainte.

L'infirmière va faire un signalement et je dois faire le mien de mon côté.

Cette journée a été vraiment dure,et cette situation me touche sûrement plus que mes collègues car je connais cette famille depuis 6 ans et le papa est cantonnier du village. Je me dis que je suis passée à côté de tout. Maintenant, il ne me reste plus qu'à rattraper mon erreur...

Je crois qu'il fallait que je l'écrive pour pouvoir le digérer.

Merci d'avance à ceux qui me liront.

Posté(e)

On ne peut pas tout voir ! Je pense que tu ne devrais pas t'en vouloir et tu n'as pas à prendre sur tes épaules tout ce qu'a pu vivre cette petite. ;)

Posté(e)

Quand on a déjà fait des signalements on sait par où tu passes, alors juste :wub: :wub: Dis toi que tu as fait au mieux de ce que tu savais mais dis toi surtout que cette famille va être pris en charge, les parents avaient peut-être besoin que quelqu'un fasse cette démarche pour que l'ainée soit pris en charge.... Et puis la petite va vite être soignée et entourée, mm si c'est dur pour toi et pour ton équipe, vous serez là pour elle.

Après n'oublie pas de prévenir ton IEN de ton signalement et bon courage pour la rédaction car il faut peser chaque mot , j'espère que tu as ton équipe autour de toi pour t'aider.

Posté(e)

En te lisant, j'avais presque l'impression de lire ce qui me tracasse en ce moment... même genre de souci avec une petite, poux, hygiène, soeur aînée qui fait la loi et tape la maman, en plus se rajoute des accidents pipi quotidiens et je ne trouve plus de solutions...

Je te souhaite plein de courage pour la rédaction de ton signalement, tu fais ce qu'il faut pour la petite, et tu ne peux pas tout voir...

Posté(e)

Chez nous, on ne parle plus de signalement, mais "d'informations préoccupante". Le signalement au Procureur de la République, c'est uniquement quand il y a danger de mort ou sévices sexuels. Le directeur rédige l'information préoccupante, la transmets à l'IEN et c'est l'IEN qui l'envoie à l'ASE.

En 3 ans de direction, j'ai fait :

- 4 informations préoccupantes (dont seulement une où un début de suivi de la famille s'est mis en place)

- 2 signalement au Procureur de la République où à chaque fois les 2 enfants ont fini par êtres placés (l'un en 72 heures, l'autre en plus d'un an ! ).

On ne peut pas tout voir... je vous rappelle que statistiquement il y a un enfant battu ou abusé sexuellement dans chaque classe...

Posté(e)

Comme l'ont très bien dit des collègues, on ne peut pas tous voir, l'important c'est que la situation éclate avant qu'il ne soit trop tard !!!

Maintenant, je te souhaite que vos signalements fassent avancer la situation. J'ai fait une note d'information préoccupante en janvier 2010 pour une situation un peu plus grave que celle que tu décris ici, suivi d'une envoyée par l'infirmière scolaire, puis d'une envoyée par le médecin scolaire, et la situation n'a pas bougé d'un poil depuis donc :(

courage !!!!

Posté(e)

Chez nous, on ne parle plus de signalement, mais "d'informations préoccupante".

+1

Bon courage pour la rédaction des documents.

pfuuuu...

pauv' 'tite puce :(

Posté(e)

Comme l'ont très bien dit des collègues, on ne peut pas tous voir, l'important c'est que la situation éclate avant qu'il ne soit trop tard !!!

Maintenant, je te souhaite que vos signalements fassent avancer la situation. J'ai fait une note d'information préoccupante en janvier 2010 pour une situation un peu plus grave que celle que tu décris ici, suivi d'une envoyée par l'infirmière scolaire, puis d'une envoyée par le médecin scolaire, et la situation n'a pas bougé d'un poil depuis donc :(

courage !!!!

Moi j'ai fait un signalement au Procureur de la République (il y avait danger de mort...) pour un élève en juin 2009, les choses ont commencé à bouger en mai 2010 et l'enfant a été placé au cours de l'été 2010... il a fallu un an pour qu'il se passe quelque chose.

Quand on fait une information préoccupante, c'est encore plus long. Le dossier est traité en moyenne 3 mois après le dépôt de l'information. Il y a évaluation de la situation (ça peut prendre du temps au sein d'une commission), puis transmission à l'AS de secteur (les AS ont souvent des délais de plusieurs mois)...

Posté(e)

Comme l'ont très bien dit des collègues, on ne peut pas tous voir, l'important c'est que la situation éclate avant qu'il ne soit trop tard !!!

Maintenant, je te souhaite que vos signalements fassent avancer la situation. J'ai fait une note d'information préoccupante en janvier 2010 pour une situation un peu plus grave que celle que tu décris ici, suivi d'une envoyée par l'infirmière scolaire, puis d'une envoyée par le médecin scolaire, et la situation n'a pas bougé d'un poil depuis donc :(

courage !!!!

Moi j'ai fait un signalement au Procureur de la République (il y avait danger de mort...) pour un élève en juin 2009, les choses ont commencé à bouger en mai 2010 et l'enfant a été placé au cours de l'été 2010... il a fallu un an pour qu'il se passe quelque chose.

Quand on fait une information préoccupante, c'est encore plus long. Le dossier est traité en moyenne 3 mois après le dépôt de l'information. Il y a évaluation de la situation (ça peut prendre du temps au sein d'une commission), puis transmission à l'AS de secteur (les AS ont souvent des délais de plusieurs mois)...

Ce n'est pas toujours aussi long, j'ai fait un signalement au procureur, le lendemain matin j'avais la police qui venait auditionner l'enfant à l'école et le surlendemain, ils venaient le chercher accompagner de la maman ( qui n'était pas en cause) pour qu'il soit filmer au commissariat.

  • 2 semaines plus tard...
Posté(e)

Que te dire que je me reconnecte depuis hier pour voir comment vont les autres ...

Le nez dans le brouillard des signalements et des IP comme ils disent.

Soyez sûres et sûrs que ce n'est pas si simple, que tous les donneurs de leçons , tu aurais dû , tu devrais, ne sont là où vous êtes.

Si votre équipe enseignante est soudée, parlez, parlez parlez, si vous êtes plus ou moins seuls parlez, parlez, parlez ...

Nous sommes un des seul métier où la prise en compte des émotions des adultes passe pour du "non-professionnalisme".

Pourtant dans les situations difficiles comme celles d'un signalement la prise en compte des émotions par une réunion avec l'équipe et un professionnel (psy , médecin ou un travail social de L'ASE) permet de repartir avec une vision plus sereine de l'évènement.

Il faut savoir que les réunions que certains appellent synthèse, d'autres régulation d'autres encore débrieffing permettent à chacun de retrouver un équilibre dans une situation difficile et que cela évite bien des déprimes et des rancoeurs dans l'équipe ...

Posté(e)

Que te dire que je me reconnecte depuis hier pour voir comment vont les autres ...

Le nez dans le brouillard des signalements et des IP comme ils disent.

Soyez sûres et sûrs que ce n'est pas si simple, que tous les donneurs de leçons , tu aurais dû , tu devrais, ne sont là où vous êtes.

Si votre équipe enseignante est soudée, parlez, parlez parlez, si vous êtes plus ou moins seuls parlez, parlez, parlez ...

Nous sommes un des seul métier où la prise en compte des émotions des adultes passe pour du "non-professionnalisme".

Pourtant dans les situations difficiles comme celles d'un signalement la prise en compte des émotions par une réunion avec l'équipe et un professionnel (psy , médecin ou un travail social de L'ASE) permet de repartir avec une vision plus sereine de l'évènement.

Il faut savoir que les réunions que certains appellent synthèse, d'autres régulation d'autres encore débrieffing permettent à chacun de retrouver un équilibre dans une situation difficile et que cela évite bien des déprimes et des rancoeurs dans l'équipe ...

Heureusement qu'il existe certains forums avec des MP pour pouvoir faire ce travail....ce n'est pas normal, nous avons souvent des cas lourds à gérer, des choses pas faciles à entendre pour peu qu'on ait des enfants de ces ages... Bref peut-être qu'un jour nous aurons une machine humaine pour ses enseignants ( oui je sais je rêve surtout en ce moment :cry:)

Posté(e)

Que te dire que je me reconnecte depuis hier pour voir comment vont les autres ...

Le nez dans le brouillard des signalements et des IP comme ils disent.

Soyez sûres et sûrs que ce n'est pas si simple, que tous les donneurs de leçons , tu aurais dû , tu devrais, ne sont là où vous êtes.

Si votre équipe enseignante est soudée, parlez, parlez parlez, si vous êtes plus ou moins seuls parlez, parlez, parlez ...

Nous sommes un des seul métier où la prise en compte des émotions des adultes passe pour du "non-professionnalisme".

Pourtant dans les situations difficiles comme celles d'un signalement la prise en compte des émotions par une réunion avec l'équipe et un professionnel (psy , médecin ou un travail social de L'ASE) permet de repartir avec une vision plus sereine de l'évènement.

Il faut savoir que les réunions que certains appellent synthèse, d'autres régulation d'autres encore débrieffing permettent à chacun de retrouver un équilibre dans une situation difficile et que cela évite bien des déprimes et des rancoeurs dans l'équipe ...

Heureusement qu'il existe certains forums avec des MP pour pouvoir faire ce travail....ce n'est pas normal, nous avons souvent des cas lourds à gérer, des choses pas faciles à entendre pour peu qu'on ait des enfants de ces ages... Bref peut-être qu'un jour nous aurons une machine humaine pour ses enseignants ( oui je sais je rêve surtout en ce moment :cry:)

oui oui tu rêves...

Heureusement il y a aussi msn et puis les appels illimités...

:wink:

Et FB pour quelques infos diverses et variées :wink::D

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