trosétro Posté(e) 20 février 2011 Posté(e) 20 février 2011 De septembre à fin février, j'en suis à 10 envois "informations préoccupantes" ou "signalements" divers, presque 2 par mois. deux règles importantes : 1) ne pas attendre (un nombre trop important de signalement se produit les veilles de vacances ou le vendredi soir, ce qui retarde les interventions) 2) ne pas juger du bien fondé, nous n'en avons généralement ni les moyens, ni la compétence, faire circuler l'information brute : "tel enfant a dit <<citation>>, tel enfant a fait … J'adresse les "informations préoccupantes" par fax au Conseil Général, à la MDS, à l'IEN et à l'IA, chacun étant informé des autres destinataires. Les délais d'interventions sont variables : j'ai connu parfois rapide (une fois dans la journée pour la brigade des mineurs pour des sévices avérés), parfois quelques semaines, quelques mois, voire des années. Le problème se complique quand les assistant(e)s de services sociaux se retranchent derrière leur déontologie pour ne rien dire du suivi : on peut légitimement s'interroger sur l'utilité d'un signalement puisqu'on ne sait pas s'il est pris en compte ou jeté à la poubelle. Réciproquement, on peut d'ailleurs refuser de donner uns information sensible par téléphone et exiger une demande officielle écrite par la voie hiérarchique. Mais cette guéguerre se ferait aux dépends des enfants. Dans notre école, nous travaillons main dans la main avec les assistant(e)s de services sociaux de la MDS, nous sommes informés de la prise ne compte de notre signalement et des décisions qui peuvent concerner la scolarité (ce qui nous regarde), le reste ne nous regarde pas. En retour, il m'arrive souvent de décrocher le téléphone pour communiquer une information urgente. Les émotions sont utiles car se sont elles "qui mettent en mouvement", déclenchent le signalement. Mais dans la communication des informations elles-mêmes, il faut s'en garder et se contenter des faits, rien que les faits, tous les faits. Quant aux remords pour les délais avant signalement, on peut toujours se dire qu'on aurait pu faire plus tôt. On aurait aussi pu faire plus tard. Ou ne rien faire. Nous faisons tous parfois au mieux, parfois au moins mal. Bon courage.
Invité Posté(e) 20 février 2011 Posté(e) 20 février 2011 Je propfite de ce post car j'ai une question: la psychologue de mon école refuse de prendre un élève (je lui ai donné l'accord signé d'un parent) sous prétexte que l'assistante sociale est déjà sur le coup... A t elle le droit de refuser? Y a t il un texte?
pepinsetcitrons Posté(e) 20 février 2011 Posté(e) 20 février 2011 Je propfite de ce post car j'ai une question: la psychologue de mon école refuse de prendre un élève (je lui ai donné l'accord signé d'un parent) sous prétexte que l'assistante sociale est déjà sur le coup... A t elle le droit de refuser? Y a t il un texte? Depuis quand est-ce qu'une assistante sociale fait le même travail qu'une psychologue scolaire ? Si tu juges qu'un élève a besoin de faire un bilan avec la psychologie scolaire, y'a pas de raison qu'elle refuse surtout si elle n'a jamais vu l'enfant. Appelle ton IEN pour avoir confirmation. Pour Piloute87 qui a ouvert ce fil, je te dirais d’arrêter de te faire des reproches. L’important c’est d’agir à partir du moment où tu as conscience du problème. Un signalement c’est une décision lourde de conséquences : l’enfant peut être retiré de la famille, les parents mécontents ou les gendarmes qui débarquent à l’école etc. Dans le doute, il vaut mieux attendre. Chez nous, on nous recommande de faire un signalement au Procureur parce que c’est la seule procédure qui laisse des traces juridiques. Et franchement, dans le cas que tu décris, c’est ce que je ferais. Pour répondre aux différents commentaires, j’ajouterais, que l’aide psychologique c’est bien mais qu’il faudrait surtout arrêter de nous considérer comme des quantités négligeables. Face à toutes ces situations familiales complexes, personne n’est tenu de nous informer de quoi que ce soit et nous avons encore moins à exiger de l’être. Par contre, s’il y a eu un pépin là on saura nous trouver pour nous casser du sucre sur le dos.
flosuperflo Posté(e) 30 avril 2011 Posté(e) 30 avril 2011 Une question que je me suis posée vendredi : comment évaluer s'il y a danger de mort sur un élève ? (ce qui oblige à faire un signelement au Procureur de la République et non pas une IP). Je m'explique car j'ai eu ce cas de conscience vendredi. J'ai fait il y a juste un mois pour une élève une IP car on avait des soupçons de maltraitance (bien que l'on n'ait jamais constaté aucune trace), des soupçons sur ce que l'enfant voyait ou entendait sur le côté sexuel à la maison, des certitudes sur le mal-être de l'élève après le bilan avec la psychologue scolaire. Nous avons fait une équipe éducative et expliqué aux parents que nous faisions une IP auprès de l'ASE. Vendredi matin, l'enfant arrive à l'école avec des traces visibles de blessures sur le visage (deux plaies de plus de 5 cm chacune). J'interroge l'enfant, assez rapidement, elle me dit qu'elle a été frappée par ses deux parents la veille au soir et me montre aussi un hématome important sur le bras. J'appelle le médecin scolaire qui vient la voir dans la journée et à qui elle redonne la même version des faits. Le médecin scolaire et moi-même rencontrons hier en fin d'après-midi les parents qui nient ce qui s'est passé et dépeignent leur fille comme une menteuse. Le médecin scolaire va donc faire une IP car elle estime qu'il n'y a pas de risque mortel, que bien souvent quand on dit aux parents qu'on sait qu'il y a maltraitance, ça les calme et ils ne recommencent plus. J'ai toute confiance en ce médecin scolaire (qui a 59 ans et qui m'a déjà à maintes reprises montrer son professionnalisme), mais comment être certain que ça ne va pas être pire ensuite ??? Il y avait déjà eu l'équipe éducative il y a un mois où on leur avait parlé de soupçons et ça ne les a pas empêchés de frapper l'enfant jeudi soir... La CPC m'a demandé de faire un écrit (que j'ai fait vendredi après-midi) en vue d'une éventuelle transmission au Procureur de la République, c'est l'IA qui devait voir en fonction de mon document (nous n'avons plus d'IEN depuis 2 mois... enfin il est arrêté). Donc voilà comment évaluer le risque de mort ou pas après des violences physiques ?
esterella Posté(e) 30 avril 2011 Posté(e) 30 avril 2011 Tu as fait ce qu'il faut. C'est à l'IEN (enfin l'IA pour toi) d'alerter le procureur (ce qu'ils vont faire d'ailleurs, enfin c'est ce que le mien fait systématiquement) et c'est lui qui va décider des suites à donner. Ce n'est pas à toi d'évaluer le risque de mort, mais au procureur et aux gendarmes, d'après l'enquête qu'ils vont mener. Par contre si tu voit que les choses empirent, de nouvelles traces ou que l'élève est absent, tu appelles tout de suite ton CPC.
dada Posté(e) 30 avril 2011 Posté(e) 30 avril 2011 Tu as fait ce qu'il faut. C'est à l'IEN (enfin l'IA pour toi) d'alerter le procureur (ce qu'ils vont faire d'ailleurs, enfin c'est ce que le mien fait systématiquement) et c'est lui qui va décider des suites à donner. Ce n'est pas à toi d'évaluer le risque de mort, mais au procureur et aux gendarmes, d'après l'enquête qu'ils vont mener. Par contre si tu voit que les choses empirent, de nouvelles traces ou que l'élève est absent, tu appelles tout de suite ton CPC. Ici c'est moi qui fait les signalements mais sur avis de l'IEN. Tu as fait le nécessaire mais si tu constates de nouveaux bleus lundi tu rappelles l'IA directement et si tu n'as pas de réponses tu lui envoies un mail avec copie à l'autonome.
Pistache Posté(e) 1 mai 2011 Posté(e) 1 mai 2011 Je suis de tout coeur avec toi ! C'est une partie de notre fonction qui n'est pas la plus facile...On se sent souvent bien seul(e)...J'ai vécu cela aussi et heureusement que j'adhérais à l'autonome de solidarité car dans les 2 cas les responsables se sont retournés contre moi et ont porté plainte... Mais à chaque fois, les faits étaient vrais donc les enfants furent protégés et moi aussi ! Courage à toi, nous soutenons ta démarche. Tu as fait ce qu'il fallait et c'est très courageux !
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