milie789 Posté(e) 20 mars 2011 Posté(e) 20 mars 2011 Bonjour à toutes et tous, J'aurais besoin de vos conseils, de votre éxpérience concernant un enfant qui est dans ma classe et qui ne doit pas aller très bien en ce moment. Je m'explique : Depuis le début d'année ce petit bonhomme, Y., est un peu agité comme un garçon de son âge ni plus, ni moins. En décembre, il commence à mentir et change de comportement. La maman m'explique qu'elle est séparée d'avec le papa (mais pas divorcée)depuis 4 ans et que ça ne se passe pas très bien, que Y. raconte un peu n'importe quoi à son papa la concernant ( "bcp d'hommes viennent chez maman", etc...) Décembre, janvier il est un peu plus remuant en classe, il est bagarreur en récré, pas très agréable toujours et continue ses mensonges. La semaine dernière: Sa maman s'est faite frapper par son beau frère et sa belle mère chez elle (Y. a lui même ouvert la porte, croyant retrouver sa mamie "gentille" de d'habitude, et il doit certainement se sentir coupable de ce qui est arrivé.), sa belle-famille ne supportant pas le fait qu'elle et le papa de Y. se remettent ensemble. Y., et on peut comprendre pourquoi, est de plus en plus "dérangé" par tout ça (j'ai vu avec le psy scolaire pour qu'il mette rapidement en place quelque chose, j'attends). Nouvel épisode vendredi matin, la maman vient me voir : en gros Y. lui a menti en lui disant que je lui avais confisqué son ballon alors que son ballon est sur le toit de l'école (on a des bâtiments assez bas avec des toits plats). Jusque là, rien de très grave. La maman demande juste une explication à Y. qui commençait déjà à s'éloigner. Il la rejoint difficilement et quand elle insiste pour lui parler, il recule et se protège le visage avec les mains comme pour éviter une gifle, plus que méfiant... Du coup, l'impression qu'il doit lui aussi en recevoir de la part de sa maman... Vendredi après-midi, nouvelle "bêtise" après les douches de la piscine, pendant qu'il était avec d'autres garçons aux toilettes. Il fait pipi volontairement sur un camarade... Là, j'avoue, je sais plus trop quoi faire... Je souhaite pas le mettre en difficulté chez lui face à cette maman qu'il semble craindre a priori, donc ne veux pas lui en parler, mais il en fait des belles et devient désagréable avec ses camarades... Ce n'est pas un enfant dur et insolent, mais il fait un tas d'âneries très souvent comme pour me dire qu'il a besoin d'aide. Je lui ai parlé mais lui ne parle pas. Que faire face à cela? Comment lui faire comprendre que je ne peux accepter son comportement et qu'il doit le modifier, quoi mettre en place? Que feriez-vous ? Je ne sais pas si j'ai été très claire, ni si vous comprenez mon questionnement, mais je me fais du soucis pour lui et suis un peu démunie... Merci d'avance. Emilie, T2
marie87 Posté(e) 20 mars 2011 Posté(e) 20 mars 2011 franchement là moi déjà je ferais un signalement enfin je remplirais une fiche d' "information préoccupante" parce qu'il y a des choses louches quand même. mais que ce n'est pas à toi de faire "l'enquête". après, je pense que tu as fait les premières démarches : voir le psy sco... et sinon, au sein de la classe, tu dois avoir les même règles que pour les autres élèves voilà ce qui me vient en tête... avec mon peu d'expérience. Dans tous les cas, bon courage.
Agathabaga Posté(e) 20 mars 2011 Posté(e) 20 mars 2011 Bonjour Le "pipi sur un copain", ça dénote un truc pas normal .. (je bosse en IMP et on peut y rencontrer ce genre de comportement ...) Il faut que tu en parles avec tes collègues/directeur et que tu demandes l'avis du psychologue scolaire, bien sûr. Je ne connais pas la démarche "légale" en enseignement ordinaire.
milie789 Posté(e) 20 mars 2011 Auteur Posté(e) 20 mars 2011 Merci à vous 2 pour vos réponses. La demande d'aide auprès du psy scolaire a été faite en effet, notamment à la demande de la maman. Elle se rend compte que son garçon ne se sent pas bien et que ce qui se passe dans la sphère familiale le perturbe beaucoup. Pour l'information préoccupante, je vais en parler aux collègues et directeur pour avoir leur avis également. On en a déja discuté vendredi mais assez rapidement il est vrai. Encore merci.
mlca66 Posté(e) 20 mars 2011 Posté(e) 20 mars 2011 j'ai un sentiment "bizarre", je ne suis qu'une maman, mais et si la maman mentait ou ne disait pas tout ? et si le comportement du petit garçon était un appel à l'aide face à un truc qui le dépasse et qu'on lui aurait demander de taire ? ... le geste de peur d'une claque me met mal à l'aise aussi bon courage
cristal21 Posté(e) 20 mars 2011 Posté(e) 20 mars 2011 Voici un extrait d'un document (guide du signalement mineurs en danger 2010-2011) : La transmission d'information(s) préoccupante(s) au Conseil Général (service de l'aide sociale à l'enfance, Cellule Enfance en Danger) est effectuée dans les cas de situations préoccupantes d'enfant en risque de danger ou de suspicion de maltraitance (sans forcément que les faits soient avérés). La Cellule Enfance en Danger du Conseil Général est chargée du recueil, du traitement, et de l'évaluation de ces informations. Après évaluation, la Cellule Enfance en Danger du Conseil Général peut saisir, si nécessaire l'autorité judiciaire. Le signalement direct au Procureur de la République est effectué pour les situations suivantes : - Informations préoccupantes à caractère sexuel (notamment révélation ou suspicion d'attouchement, d'abus) - Situations de danger pouvant avoir un caractère pénal, pour lesquelles une évaluation semble contraire à l'intérêt de l'enfant (ex :coups et blessures avec si possible certificat médical) L'information aux Familles : · Dans la mesure du possible et sauf intérêt contraire de l'enfant (risque de représailles, de pression…), il est important que la famille soit informée de la transmission d'information(s) préoccupante(s). · Dans les cas de signalement direct au Procureur de la République, l'information donnée aux familles revient au Parquet. Cela a pour objet principal d'éviter que l'enfant ne fasse l'objet de pressions familiales ou extra familiales, de ne pas entraver les investigations nécessaires à une poursuite pénale des auteurs qui pourrait être entreprise par le Parquet. S'il s'avérait que dans ce cas précis, la famille soit informée du signalement par une autre personne, cet élément est à communiquer au Procureur. Tout personnel de l'Education Nationale à l'origine de la transmission d'information(s) préoccupante(s) au Président du Conseil Général ou d'un signalement au Procureur, est tenu d'en informer : Le directeur d'école ou le chef d'établissement L'inspecteur de l'Education Nationale chargé de circonscription L'inspecteur d'académie, directeur des services départementaux QUELQUES RECOMMANDATIONS Eviter de rester seul face à une situation préoccupante d'enfant en danger ou en risque de l'être. Pour les personnels du 1er degré, contacter l'assistante sociale de la Maison du Conseil Général du domicile des parents pour savoir si la famille est connue voire suivie par les services du CG. Voilà tout ce que j'ai. Le cas de cet enfant semble relever d'une transmission et non d'un sgnalement. J'espère t'avoir aider et tiens-nous au courant de la suite.
enviedespoir Posté(e) 20 mars 2011 Posté(e) 20 mars 2011 (...) Il la rejoint difficilement et quand elle insiste pour lui parler, il recule et se protège le visage avec les mains comme pour éviter une gifle, plus que méfiant... Du coup, l'impression qu'il doit lui aussi en recevoir de la part de sa maman...(...) j'ai un sentiment "bizarre", je ne suis qu'une maman, mais et si la maman mentait ou ne disait pas tout ? et si le comportement du petit garçon était un appel à l'aide face à un truc qui le dépasse et qu'on lui aurait demander de taire ? ... le geste de peur d'une claque me met mal à l'aise aussi bon courage Le souvenir d'un enfant qui se protégeait le visage avec le coude lorsque la maîtresse s'approchait de lui me conduit à t'inciter à la prudence dans tes déductions. Que l'enfant reçoit des gifles, c'est sûr ; qu'elles proviennent de la maman. Peut-être, mais pas sûr du tout. Ce réflexe persistait alors que le père était parti depuis deux mois : "on te bat chez toi ? " avait demandé la maîtresse. "Mon papa me battait" avait répondu l'enfant. "Il ne te bat plus alors ? ". "non il est parti" . Les parents s'étaient séparés (justement pour ça) depuis début juillet et l'école reprenait vers le 10 ou le 15 septembre. En tout cas c'est un enfant qui appelle à l'aide, là je suis d'accord. Bon courage
milie789 Posté(e) 20 mars 2011 Auteur Posté(e) 20 mars 2011 Merci pour vos avis. Intéressant d'avoir vos points de vue extérieurs à cette situation. Enfin, comme il ressort de chacune de vos interventions, il me demande de l'aide. Je ne connaissais pas la transmission d'information préoccupante au Conseil Général qui semble plus correspondre au cas de Y. Merci pour l'extrait de ce guide Cristal21. Je bosse en zep et avec plusieurs collègues de mon école, on est effaré de voir qu'on (nous, instits de cette école) banalise souvent une situation qui dans une autre école aurait été vue comme inquiétante... La violence, la maltraitance physique, psychologique, par négligence, c'est notre quotidien et celui de beaucoup de monde certainement ici, et plus rien ne semble nous étonner... C'est bien triste.
enviedespoir Posté(e) 20 mars 2011 Posté(e) 20 mars 2011 Merci pour vos avis. Intéressant d'avoir vos points de vue extérieurs à cette situation. Enfin, comme il ressort de chacune de vos interventions, il me demande de l'aide. Je ne connaissais pas la transmission d'information préoccupante au Conseil Général qui semble plus correspondre au cas de Y. Merci pour l'extrait de ce guide Cristal21. Je bosse en zep et avec plusieurs collègues de mon école, on est effaré de voir qu'on (nous, instits de cette école) banalise souvent une situation qui dans une autre école aurait été vue comme inquiétante... La violence, la maltraitance physique, psychologique, par négligence, c'est notre quotidien et celui de beaucoup de monde certainement ici, et plus rien ne semble nous étonner... C'est bien triste. Bon à savoir: Certaines souffrances qui se voient dans l'écriture peuvent aussi vous échapper au vu du comportement. Une écriture qui tout à coup devient toute petite (1/2 interligne) ou qui tout à coup se met à avoir des saccades, c'est à dire des angles inattendus et éventuellement des finales et barres de t prolongées d'un trait brusque doit vous mettre en éveil. Il se passe quelque chose de psychologiquement douloureux. (Attention, il ne s'agit pas forcément de maltraitance, mais il est arrivé quelque chose à l'enfant)
Manuestrella Posté(e) 21 mars 2011 Posté(e) 21 mars 2011 Merci pour vos avis. Intéressant d'avoir vos points de vue extérieurs à cette situation. Enfin, comme il ressort de chacune de vos interventions, il me demande de l'aide. Je ne connaissais pas la transmission d'information préoccupante au Conseil Général qui semble plus correspondre au cas de Y. Merci pour l'extrait de ce guide Cristal21. Je bosse en zep et avec plusieurs collègues de mon école, on est effaré de voir qu'on (nous, instits de cette école) banalise souvent une situation qui dans une autre école aurait été vue comme inquiétante... La violence, la maltraitance physique, psychologique, par négligence, c'est notre quotidien et celui de beaucoup de monde certainement ici, et plus rien ne semble nous étonner... C'est bien triste. Bon à savoir: Certaines souffrances qui se voient dans l'écriture peuvent aussi vous échapper au vu du comportement. Une écriture qui tout à coup devient toute petite (1/2 interligne) ou qui tout à coup se met à avoir des saccades, c'est à dire des angles inattendus et éventuellement des finales et barres de t prolongées d'un trait brusque doit vous mettre en éveil. Il se passe quelque chose de psychologiquement douloureux. (Attention, il ne s'agit pas forcément de maltraitance, mais il est arrivé quelque chose à l'enfant) J'ai un enfant où effectivement le changement d'écriture a été flagrant et je sais qu'effectivement il s'est passé qqch mais voilà la psy est au courant et doit le voir mais elle est over bookée, et pas facile de communiquer avec les parents Alors c est vrai j ai fait ce que je devais faire mais l enfant ne va pas mieux...
enviedespoir Posté(e) 21 mars 2011 Posté(e) 21 mars 2011 (...)Bon à savoir: Certaines souffrances qui se voient dans l'écriture peuvent aussi vous échapper au vu du comportement. Une écriture qui tout à coup devient toute petite (1/2 interligne) ou qui tout à coup se met à avoir des saccades, c'est à dire des angles inattendus et éventuellement des finales et barres de t prolongées d'un trait brusque doit vous mettre en éveil. Il se passe quelque chose de psychologiquement douloureux. (Attention, il ne s'agit pas forcément de maltraitance, mais il est arrivé quelque chose à l'enfant) J'ai un enfant où effectivement le changement d'écriture a été flagrant et je sais qu'effectivement il s'est passé qqch mais voilà la psy est au courant et doit le voir mais elle est over bookée, et pas facile de communiquer avec les parents Alors c est vrai j ai fait ce que je devais faire mais l enfant ne va pas mieux... Si l'action de l'enseignant participe à réduire une douleur psychologique de l'enfant, des quantités de paramètres lui échappent, ne serait-ce que parce qu'il n'en connaît pas l'origine et/ou il n'a aucun moyen d'action à ce niveau là. Toutefois savoir que ces brusques variations (mais parfois même cet état chronique de l'écriture) peuvent avoir une origine psychologique est important : les remarques, les observations négatives, les punitions n'y feront rien, au contraire, elles ajouteront à la souffrance.
milie789 Posté(e) 21 mars 2011 Auteur Posté(e) 21 mars 2011 Son écriture n'a pas changé. Il peut arriver, comme avant, qu'il ne suive pas les lignes mais pas de changement à ce niveau là, ouf ! Grâce à tous les conseils de collègues, d'amies et d'edpien(ne)s, voilà ce que je pense faire : rediscuter avec Y., sans être non plus trop "gênante" dans la discussion, rappeler le psy et prendre rdv avec la maman pour dire (sans non plus rentrer dans les détails) ce qui se passe à l'école, voir si elle ressent les mêmes changements de comportements que moi à la maison. Ce n'est pas une maman qui est contre le dialogue. C'est aussi elle-même qui est venue demander si une aide psy était possible à l'école. Je vous tiendrai au courant pour la suite !
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