laucanhel Posté(e) 15 avril 2011 Posté(e) 15 avril 2011 Bonjour à tous, Je passe le CRPE, et je suis actuellement en stage en responsabilité dans un CE2/CM1. Le problème, c'est que plus les jours passent, plus les élèves sont "intenables" ! C'est un brouhaha permanent ou presque, ils interviennent à tort et à travers, discutent sans cesse, et j'ai en prime 2 élèves avec de vrais troubles du comportement qui ne ratent pas une occasion de se faire remarquer. Ces 2 là, je les ai déjà punis 3 fois cette semaine (bagarre en récré, refus de travailler...), je les ai envoyés chez les collègues... rien n'y fait. Il y en a même un avec qui ça commence à être tendu, je le sens très remonté contre moi. Mes collègues disent que c'est une classe difficile, mais là, je suis vraiment débordée par la situation ! Ce matin, ça a été punition collective parce qu'ils n'écoutaient vraiment rien, ça les a calmés sur le moment, mais c'est tout. J'essaie de leur faire comprendre que du coup, ils ne font pas plein de trucs sympas (moins de temps pour l'EPS, pas d'arts visuels...), plusieurs fois dans la journée, je leur demande de tout arrêter et de faire le silence absolu, je finis par avoir le calme mais ça ne dure pas. Et ce qui m'inquiète, c'est que ça ne fait qu'empirer de jour en jour ! Avez-vous des idées ????
marie b Posté(e) 15 avril 2011 Posté(e) 15 avril 2011 Si tu en as la possibilité, tu devrais contacter la titulaire, elle est la mieux placée pour te dire comment tu peux gérer au mieux cette classe là. Tu dois repérer au plus vite les meneurs et les "isoler" . Expliquer clairement à la classe que les règles qui s'appliquent avec la titulaire s'appliquent aussi avec toi, que tu n'accepteras pas un tel désordre et que si pour avoir le calme il doit avoir sanction sur sanction ce sera sanction sur sanction (précision : sanction sur sanction pour les élèves perturbateurs, sinon comme le dit Julinette, tu risques de te mettre les moins pénibles aussi à dos) Cela fait pas mal de temps que je n'ai pas eu de classe "épouvantable" mais ....Pour avoir le calme je prenais une bonne grosse équerre en bois que je faisais claquer sur le bureau, barbare certes, mais très efficace. On lève la main (en silence) et on attend son tour pour prendre la parole sinon j'ignore l'élève (très forte diminution des interventions intempestives). Faire des trucs sympas peut aussi aider à canaliser les mauvaises énergies, parce que justement, à ce moment là ils font un truc sympa. Regarde ce qu'ils aiment faire et quelles activités tu pourrais leur proposer, en lien avec quelle matière. Et surtout N'hésite pas à demander de l'aide à tes collègues avant de te faire dévorer. Une année, les élèves d'une classe difficile avaient décidé de faire vivre un "enfer" à la remplaçante qui débutait. Pour gérer le problème nous décloisonnions très souvent les classes ou bien elle venait prendre en charge ma classe pendant une demi-journée et moi la sienne.
Invité Julinette Posté(e) 16 avril 2011 Posté(e) 16 avril 2011 Oui le coup de la brosse en bois contre le tableau peut te permettre te ramener temporairement le silence. Mais là faut pas se louper : tu disposes de 30 secondes chrono pour faire passer un message qui sera (pour une fois) écouté. (Style "On est- vous êtes- là pourquoi" ?) Essaie aussi de valoriser les comportements positifs : "Untel et untel, c'est bien ce que vous avez fait", " Ah je vois que Bidule et Bidulette ont déjà sorti le cahier...", "Remarque intéressante, Machin Chouette"... Evite les punitions collectives, tu risques de te mettre aussi les sympas à dos. Facile à dire, je sais. Bon courage.
Titirish Posté(e) 16 avril 2011 Posté(e) 16 avril 2011 Je viens de finir mon stage en responsabilité de 2 semaines en CE1. On m'avait annoncé "une classe très sympa mais un peu bavarde", j'ai trouvé une classe plutôt sympa en effet, avec de bons éléments, mais très très bavarde, avec moi en tout cas! Les avertissements d'abord, puis les punitions (après avertissement puis sans avertissement, au bout d'un moment on ne prévient plus!), les exclusions temporaires de la classe (j'envoyais les élèves perturbateurs ou trop bavard, qui ne savaient pas tenir en place, dans la classe voisine, avec accord de la collègue), les débats en classe sur les conditions nécessaires pour travailler et avoir une bonne ambiance dans la classe, rien n'y a fait. Jusqu'au dernier jour, c'est-à-dire hier, j'ai eu une classe très agitée. Je ne m'attendais pas au calme complet avec eux, je vois bien comment ils sont, mais eux comme moi, nous avons tous besoin d'un minimum de calme pour se concentrer et travailler. J'ai tenté de leur proposer des activités intéressantes, plus "ludiques", avec des jeux mathématiques, des jeux de cartes pédagogiques, des moments interactifs, mais c'est justement à ce genre de moments que ça débordait le plus, donc j'ai décidé de leur proposer des activités plus cadrées, où ils devaient plus écrire, et plus individuelles. Ça marchait un moment, puis très rapidement j'avais à nouveau du bruit, même si je donnais plus à ceux qui avaient plus de facilités ou qui allaient plus vite, ils parlaient sans cesse. J'ai bien vu pendant ma première semaine d'observation de la titulaire en classe que ces élèves n'étaient jamais vraiment silencieux, mais ça n'était jamais au point de ne pas pouvoir se concentrer pour faire la tâche demandée! Les élèves eux-même s'en plaignaient! Et moi je perdais fréquemment le fil de ce que je disais ou faisais à force de m'interrompre pour redemander le silence (et l'obtenir pour 1/2 minute...). Apparemment, c'était plus ou moins la même situation dans les autres classes de l'école aussi (école avec un public ZEP mais non-classée ZEP...), mais bon, les autres profs étaient titulaires de leur poste (sauf les quelques remplaçants, là donc à titre temporaire) et n'avaient pas de compte ni de rapports à rendre à la fin de l'année! Je me suis beaucoup remise en question pendant ce stage (y compris ma volonté d'exercer ce métier...) mais les autres profs me disaient qu'il ne fallait surtout pas se remettre en question dans une classe comme celle-là (qui n'était pas si terrible que ça quand même, juste très très bavarde!) et dans un tel contexte. Mais comment ne pas se remettre en question quand ça ne va pas?? Les quelques "solutions" (qui n'en sont finalement pas vraiment) que j'ai trouvées: j'arrivais à avoir le calme le plus complet (je n'en demandais pas tant!!) lorsque je leur racontais des histoires (j'ai amené la Sorcière de la rue Mouffetard, de Pierre Gripari, ils ont a-do-ré, évidemment), du coup je ponctuais la journée de moment d'histoire: en début d'après-midi, pour les calmer un peu et les canaliser quand ils revenaient de la pause de midi; après les récréations si nécessaire, en fin de journée quand je n'arrivais plus à rien obtenir d'eux et afin de ne pas rendre des enfants complètement surexcités à leurs parents... Tout en me disant: "j'ai des choses à leur faire faire, je ne peux pas passer mon temps à leur raconter des histoires" mais au moins j'arrivais à "gérer" la classe... je réussissais également à les intéresser en leur proposant des situations compétitives: j'organisais des "concours de rapidité pour réciter les tables de multiplication", à l'endroit ou à l'envers, et j'ai vu des progrès!! (eh oui, même en 2 semaines) et pendant qu'un récitait sa table, c'était le silence, les autres écoutaient!! Bon, ça durait peu de temps mais qu'est-ce que ça nous faisait du bien, à tous!! Voilà, tu n'es pas la seule à avoir le bazar dans ta classe, apparemment c'est de plus en plus fréquent, moi ça m'a aidé à relativiser de voir que c'était pareil pour les autres...
maina1505 Posté(e) 16 avril 2011 Posté(e) 16 avril 2011 Alors sache d'abord qu'au début c'est normal:) Je suis brigade, donc j'ai l'habitude de prendre des classes au pied levé! Pas toujours évident! J'ai aussi eu MA classe:) Alors au début, je criai beaucoup! ben j'ai vite arrêté! Ca ne fonctionne pas ou juste pour moi ( ça défoule). Donc moi, je croise les bras, et j'attends le silence! Je prends un élève assez bavard et lui fait une remarque cinglante, ça démotive les autres en général! On a toujours tendance à se dire que les élèves ne vont pas nous aimer si on est strict du départ: au contraire, ils aiment les règles et cherchent toujours à les dépasser, comme avec leurs parents. Moi j'ai un système de bons points ( je remplace une personne en mi-temps thérapeutique j'ai donc la meme classe deux jours par semaine), les élèves savent qu'une croix et c'est fini pour eux, plus 10 lignes à faire signer par les parents (je me fiche de la longueur au départ: l'important c'est que les parents soient prévenus du comportement de leur "ange" lol) Au bout de trois croix (j'ai une tolérance pour certains qui ne peuvent pas tenir tranquille sinon on n'y arrive pas:) c'est le feu rouge, et là ils savent que je prends les parents à la sortie ou que je télephone pour informer du comportement! Mais au bout de 10 points un cadeau: en ce moment les animaux en plastiques de ma boite secrete ont un franc succès bien sur acheté sur mon budget perso:) Et bien vu par l'inspecteur, enfin le mien en tout cas, il trouve ça chouette:) Bref, l'implication des familles est essentiel: nous sommes là pour instruire pas pour éduquer, ça c'est le rôle des familles. (On le fait quand même) Donc ne culpabilise pas si tu punis, choisis les tetes de classe en bavardage isole les si tu n'as pas des vieilles tables comme moi à deux et tables collé (moi c'est impossible du coup) Mais le plus important: valorise les le plus possible en cas de bonne action et il faut aussi que ta pédagogie soit adaptée:) ils sont plus tentés de parler quand ils s'ennuient c'est sur et certain:) Courage, contrairement à ce que j'ai cru, l'autorité s'apprend aussi, ce n'est pas forcément inné (on est d'accord qu'un grand maitre bien baraqué , ça sera plus facile au départ )
Charivari Posté(e) 16 avril 2011 Posté(e) 16 avril 2011 Il y a un truc essentiel : à l'IUFM et dans les bouquins, on voit plein de trucs qui ont l'air géniaux, de travaux en groupes, de jeux de cartes etc... C'est génial, c'est vrai, mais c'est TRES bruyant. Mon conseil à un PES, ce serait d'éviter tous ces dispositifs "de groupe" tant qu'on ne tient pas la classe. En attendant d'avoir la classe en main, on fait de l'individuel, éventuellement des choses avec le voisin s'ils son capables de chuchoter, mais c'est tout.
Invité Julinette Posté(e) 17 avril 2011 Posté(e) 17 avril 2011 Mon conseil à un PES, ce serait d'éviter tous ces dispositifs "de groupe" tant qu'on ne tient pas la classe. En attendant d'avoir la classe en main, on fait de l'individuel, éventuellement des choses avec le voisin s'ils son capables de chuchoter, mais c'est tout. Tout à fait d'accord. En sachant que pour certaines classes, tu ne pourras pas dépasser, de l'année, le groupe de 2 .
calia Posté(e) 17 avril 2011 Posté(e) 17 avril 2011 Courage, contrairement à ce que j'ai cru, l'autorité s'apprend aussi, ce n'est pas forcément inné (on est d'accord qu'un grand maitre bien baraqué , ça sera plus facile au départ ) Je suis d'accord, les élèves sentent quand on doute, quand on est pas tout à fait à l'aise, quand on perd le contrôle... Avec un peu de pratique, on prend beaucoup d'assurance et notre posture change. Ainsi certaines situations de flottements qui auraient engendré du bazar à mes débuts (expérience qui foire, matériel manquant, oubli de photocopies...) ne me posent plus de problèmes maintenant (et sans avoir besoin forcément de crier!). Bon peut-être que certaines personnes ont directement cette attitude en débutant, mais perso, c'est avec l'expérience que je l'ai acquise.
Lady Oscar Posté(e) 17 avril 2011 Posté(e) 17 avril 2011 Gros problèmes également en stage il y a deux ans, j'ai tenu bon pendant les 3 semaines en pleurant tous les soirs, les perturbateurs ont été affreux pendant la visite qui a été écourtée: lors de l'entretien j'ai expliqué ce que j'avais testé et la visiteuse à jugé que j'avais fait ce qu'il fallait malgré tout et j'ai eu un rapport positif. Elle a jugé qu'étant donné le climat de classe: les élèves n'auraient pas accepté n'importe quel autre adulte que le maître habituel et a reconnu qu'elle même ,n'avait pas beaucoup plus de conseils à me donner à part de tenir bon le reste du stage. Alors: bon courage, ce n'est qu'un stage: uen visite peut mal se passer et le rapport être excellent. Le métier ce n'est pas que cela, tiens bon J'avais testé ce qui a été dit plus haut, la valorisation des élèves, donner des responsabilités pour les valoriser, faire des sciences (en ateliers: gros bazard mais ils étaient ravis et même si ça partait dans tous le ssens, ils apprenaient quand même et étaient acteurs, ensuite ils travaillaient un peu mieux le reste de la matinée), l'histoire était perturbée par un seul que j'ai envoyé une demi journée dans une autre classe et j'ai rencontré la mère qui était plus dépassée que moi... au final je faisais de strucs simples d'application et ils se sentaient moins en échec, on arrivait à travailler environ par phase de 15 minutes et au bout de 2 exercices ça partait en vrille (en regardant dans le scahier j'ai vu que j'en demandais trop par rapport au titulaire qui faisait un execrcice par jour dan sle cahier en français et une demi page en maths) Et la dernière journée j'avoue qu'ils ont fait beaucoup de récré car je n'en pouvais plus.
laucanhel Posté(e) 17 avril 2011 Auteur Posté(e) 17 avril 2011 Un grand merci pour vos réponses qui me donnent des pistes et surtout me réconfortent !!! Je vais essayer d'être plus positive, et aussi probablement d'en attendre moins (je crois que j'ai surestimé leurs capacités). Encore merci !
Charivari Posté(e) 18 avril 2011 Posté(e) 18 avril 2011 Je ne sais pas si on l'a dit aussi, mais c'est toujours plus difficile quand on est remplaçant que quand on est la titulaire de la classe.
stéphanie.vo Posté(e) 18 avril 2011 Posté(e) 18 avril 2011 En effet, quand on est remplaçant, ils nous testent, c'est humain, mais pénible ! Un petit truc qui fonctionne aussi pour revenir au silence : repérer ceux qui sont en train de bavarder, et les appeler par leur prénom, c'est à dire : rester au tableau à attendre le silence en les appelant mais sans hurler non plus : "Machin !, Truc !, Bidule !, Dudu !..." etc... Au fur et à mesure ils se taisent, et ça nous permet de ne pas nous égosiller après la classe entière car il y en toujours qui se sentiront mis dans le même panier que les perturbateurs alors qu'ils étaient calmes. C'est un truc que m'avait donné une collègue à mes débuts, et je l'utilise toujours, évidemment pas tout le temps. Mais je me souviens du côté magique que j'avais ressenti quand ça avait marché la première fois Bonne suite déboires persos et petits conseils qui payent pas de mine : - j'ai moi aussi pratiqué le taper sur le bureau : faire attention à ce qu'il y a sur le bureau avant, j'avais tordu mes lunettes moi (ce qui énerve encore + au final ) - j'ai une fois pratiqué le "la maîtresse est excédée et se dirige d'un pas décidé vers le perturbateur pour lui enlever des mains la règle avec laquelle il tente de faire un brushing à ses camarades" --> je n'ai pas vu que la fenêtre était grande ouverte, la collision entre mon front et l'angle de ladite fenêtre m'a fait perdre toute crédibilité ! (qu'est-ce que j'ai eu mal en + ) - le truc des prénoms, que j'ai cité + haut, ben il ne faut pas mélanger non plus les prénoms, et prononcer un "Cunégonde !!" qu'on a eu l'an passé dans sa classe en s'adressant à une élève qui s'appelle autrement : l'effet s'inverse, c'est l'hilarité générale
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