Eloise Posté(e) 19 avril 2011 Posté(e) 19 avril 2011 Un passage anticipé a été proposé à une famille l'année dernière sur décision du conseil de maîtres et avec appui favorable de la psy scolaire. l'enfant est dans ma classe et finalement elle n'avait aucune raison de profiter d'un passage anticipé, elle n'a pas la maturité nécessaire, regresse même, parce la maman est enceinte et que jusqu'alors elle était fille unique. Tout le côté "motricité" pêche beaucoup même si parfois elle a de vraies compétences dans certains domaines . Le pb c'est que l'IEN en passant dans ma classe a remarqué, en peu de temps, les limites de cette enfant et le fait qu'elle n'a rien a faire en passage anticipé et elle a raison... J'ai amorcé l'éventualité d'un maintien avec la famille, qui refuse, prétextant qu'elle va faire travailler l'enfant (la pauvre)et tout cela surtout sans désavouer l'équipe. Alors, que faire?
Eloise Posté(e) 19 avril 2011 Auteur Posté(e) 19 avril 2011 Le pb c'est que la psy n'est plus la même, que je crois que la situation s'est modifiée du fait de la grossesse de la maman mais qu'il y a bien une erreur de jugement tout de même. Je ne voulais pas désavouer les collègues, même si dès le début je leur en ai parlé, car dès le début les éval me laissaient à penser que l'on mettrait l'enfant en difficulté. Ensuite, c'est difficile... je prends en compte l'intérêt de l'élève et franchement, ce serait mieux de ne pas vouloir mettre la charrue avant les boeufs. Maintenant, si la famille s'y oppose, je n'ai pas de recours.
pimouss26 Posté(e) 19 avril 2011 Posté(e) 19 avril 2011 (modifié) Le pb c'est que la psy n'est plus la même, que je crois que la situation s'est modifiée du fait de la grossesse de la maman mais qu'il y a bien une erreur de jugement tout de même. Je ne voulais pas désavouer les collègues, même si dès le début je leur en ai parlé, car dès le début les éval me laissaient à penser que l'on mettrait l'enfant en difficulté. Ensuite, c'est difficile... je prends en compte l'intérêt de l'élève et franchement, ce serait mieux de ne pas vouloir mettre la charrue avant les boeufs. Maintenant, si la famille s'y oppose, je n'ai pas de recours. C'était un passage de quoi à quoi? Sur quels critères se sont basés les personnes (enseignants et psy) l'an passé pour le passage anticipé? Cette élève était douée partout ou très performante dans un domaine qui a pris le dessus? Tu peux toujours tenter un rdv avec la nouvelle psy, ça fera un regard neuf comme ça. C'est vrai que pour des parents c'est difficile à comprendre - année X votre enfant est tellement doué qu'il saute une classe - année Y finalement l'enfant doit "redoubler" (= c'est encore ainsi dans la tête des parents) Sans parler du ressenti de l'élève Modifié 31 mai 2011 par pimouss26
Charivari Posté(e) 19 avril 2011 Posté(e) 19 avril 2011 - Il faut que tu nous dises quelle classe a été sautée. - Si tu crois que c'est la grossesse de la maman qui a changé les choses, c'est que le problème est "temporaire" et devrait s'arranger, non ? - les histoires de maturité, on s'en fiche un peu. Rien ne prouve que la maturité n'évolue pas "par à-coups" et la grossesse de la maman n'est surement pas un moment où l'enfant murit. C'est normal qu'elle stagne en ce moment. Je pense qu'il ne faut pas que cela entre dans le débat. Des enfants jugés "immatures" peuvent être néanmoins très brillants. Cela peut faire partie de leur caractère, de leur éducation... bref. Si tu trouves qu'elle a un problème d'autonomie (et que tu mets sur le compte de l'immaturité), il faut travailler l'autonomie. - Je trouve très étonnante, et un peu désolante, la situation. Si vraiment c'est une erreur, je la trouve "énorme". J'ai eu à faire sauter une classe à un enfant l'an dernier (avant la Toussaint) et en quelques jours il était en tête de classe. Normalement, si on se pose la question du saut de classe, c'est quand même que l'enfant est "très loin devant"... - Le conseil de consulter la psy scolaire me semble judicieux. Encore meilleur si ce n'est pas la même (puisque cela ne la remet pas en cause). Il s'agit non de la retester (on ne reteste jamais à un an d'intervalle), mais pour t'aider à gérer l'aspect psychologique du problème, qui me semble être le plus délicat. - Si vraiment la question du maintien se pose, je pense qu'il faut vraiment la retourner dans tous les sens (je n'en aurais pas parlé aux parents)... et l'éviter au maximum. Le cours double niveau serait idéal si possible. Je me mets à la place des parents. Il faut avoir en tête qu'un enfant qui saute une classe suscite souvent des jalousies (ce qu'on ne réalise pas forcément avant de prendre la décision), alors s'il redouble ensuite, les langues de vipères vont se déchainer. Ca va être très dur à vivre... => N'est-ce pas moins dur d'être un peu en difficulté dans son niveau (d'autant quand même, que si elle a sauté une classe, c'est qu'elle doit avoir des ressources intellectuelles au dessus de la moyenne). Ne peut-on pas lui faire confiance pour rattraper petit à petit le niveau de ses camarades, même si pour l'instant elle peine ? Honnêtement, même si je vois ce que tu veux dire en disant "pauvre petite" quand les parents parlent de la faire travailler, je pense que cela reste moins grave que de la faire redoubler maintenant. - enfin, je pense encore aux parents et à l'enfant... il faudrait les laisser le moins longtemps possible dans l'incertitude. Je n'ose imaginer l'état d'esprit de l'enfant en ce moment (et l'ambiance dans la famille). Je ne sais pas quel discours je tiendrais à mon enfant si on était dans cette situation... Bref, essayez de trancher vite dans un sens ou dans l'autre et après, on repart, on avance.
Charivari Posté(e) 19 avril 2011 Posté(e) 19 avril 2011 Tu devrais en parler à mon épouse qui n'est finalement que Docteur-Ingénieur avec l'HDR en prime... elle te dirait ce qu'elle pense du manque de maturité dont tu te moques... Et d'autres exemples, je pourrais en trouver à foison... et même ailleurs... Mmmm... Je ne suis pas sure de voir ce que tu veux dire. Je ne m'en moque pas, je dis qu'on s'en moque pour savoir si un enfant est bien dans son niveau. Parce que le manque de maturité n'est pas une situation pérenne. La maturité n'évolue pas de manière régulière. Peux-tu demander à ton épouse docteur-ingénieur-HDR : 1 - Qu'est-ce qu'elle appelle "manque de maturité" (pour un enfant d 'âge primaire) ? 2 - Quels sont les critères pour évaluer le manque de maturité à 5, 8, 12 ans ? Sur quels éléments objectifs dit-on qu'un enfant est immature ? "Il est bébé", c'est bien gentil, mais concrètement, c'est quoi ? 3 - En quoi cette immaturité met-elle l'enfant en situation d'échec scolaire ? 4 - Selon elle, un manque de maturité "visible" (selon les critères vus en 2) à 5 ou 8 ans va-t-il forcément perdurer ? La progression de la maturité est-elle linéaire dans le temps ? Elle est docteur-ingénieur en "maturité" ? Ton épouse ? Ce n'est pas sarcastique, juste intéressé, parce que frachement je serais ravie d'avoir un retour expert sur le sujet. Pour moi, la maturité est une sorte de "tarte à la crème" qu'on ressort quand ça nous intéresse. Je suis chatouilleuse sur le sujet parce que j'ai , au collège, souvent été qualifiée d'immature par mes profs. C'était peut-être vrai, j'étais notamment peu tournée vers le maquillage et les garçons à l'époque. Je veux bien reconnaitre que j'étais surement "immature",mais... so what ? J'étais tout à fait dans le "contrat" scolaire (plutôt modèle "première de la classe"). J'ai grandi plus vite ensuite, et rien de tout cela n'a ralenti mes études.
garba Posté(e) 19 avril 2011 Posté(e) 19 avril 2011 Dans ma classe mon élève la plus immature (et en CP ils font bébé hein les immatures ) est une de mes meilleures élèves. Je rejoins donc un peu Charivari, il ne faut pas regarder que ça, ça peut évoluer rapidement.
Charivari Posté(e) 19 avril 2011 Posté(e) 19 avril 2011 Ton intervention est comme souvent très critique et pleine de bon sens. Elle va bien en direction des exigences gouvernementales et dans celui d'une caste de parents dans laquelle ni madame ni moi ne nous retrouvons. Par contre et par honnêteté intellectuelle, je demanderai à mon épouse si elle souhaite te répondre, nous en discuterons bien évidemment avant ensemble... Je clos mon intervention car je deviendrais fort désagréable mais je remarque que bien souvent les raccourcissements de cycle flattent les parents et les enseignants car ils laissent présager de la qualité exceptionnelle des uns et des autres... J'espère continuer à être préservé de cette prétention... A bon entendeur... Et beh dis donc ... Je suis si "fermée au débat" que ça moi ? J'aurais été ravie de débattre sur ce sujet avec toi, mais là c'est vrai que tu me cloue le bec et me "range" du côté des vilains sans trop m'expliquer en quoi tu trouves que je dis des bêtises. Pourquoi je "vais bien dans le sens des exigences gouvernementales" en critiquant "l'exigence de maturité" ? Je me rends bien compte que ce que je disais sortait un peu de la norme, mais là... Tu parles de "bon entendeur", avec plein de sous-entendus... bref, je n'entends pas. Et j'en suis bien désolée.
borneo Posté(e) 31 mai 2011 Posté(e) 31 mai 2011 C'est pour ça que je suis très très très prudent sur le raccourcissement de cycle, et je n'y suis pas vraiment favorable car il faut voir à très long terme et ça c'est très dur. Je suis content de m'y être fermement opposé pour mon grand car je ne pense pas qu'il aurait attaqué sa prépa hypokhagne (à Henri 4 et donc à Paris) dans les meilleures conditions s'il avait eu un an d'avance... Moi aussi, j'ai une fille que les instits ont absolument voulu faire passer en CP alors qu'elle était en GS. J'ai refusé, alors qu'elle lisait parfaitement aux vacances de la Toussaint. Elle a depuis fait l'une des meilleures prépas parisiennes, et elle a intégré une Grande École du tiercé de tête. Elle me dit souvent qu'elle me remercie de m'être opposée au passage anticipé. Dans ma classe de CE1, j'ai aussi une "bavure" du passage anticipé. J'en veux beaucoup aux instits de maternelle qui ont gâché l'avenir scolaire de cet enfant. Pour des raisons souvent tout à fait égoïstes, d'ailleurs.
RosalieM Posté(e) 31 mai 2011 Posté(e) 31 mai 2011 Mon expérience est celle d'une maman, de 4 enfants,"en avance". Mon second a eu un parcours compliqué, inscrit plusieurs années de suite dans le niveau qu'il ne faisait pas, un vrai sac de nœud. D'un niveau scolaire toujours au dessus de la classe, mais voilà, question maturité, un vrai joueur ! On me le répète depuis sa petite section. Mais bon, il a un an d'avance, travaille très bien, est super à l'aise, aucun problème, sauf qu'il fait le guignol. "Il manque de maturité", soit. Mais comme disent ses enseignants depuis plusieurs années "il aurait le même souci dans la classe du dessous". Il est moins mature que sa soeur de 2 ans de moins, alors ? il doit la rejoindre dans sa classe ? Bref, tout va bien. Charivari, je suis à 200% d'accord avec ton analyse de la situation. Oui, le passage est fait, et il faudrait, à mon avis, envisager toutes les autres possibilités (double niveau, AP...) avant de faire "redoubler" cet enfant. J'imagine aussi la situation, pour l'enfant, pour la famille, pour tout le monde... Enfin, tout ce que tu as noté, vraiment. Bonne journée
gihem Posté(e) 31 mai 2011 Posté(e) 31 mai 2011 Je pense également qu'on ne peut pas se baser uniquement sur les résultats scolaires pour décider du passage anticipé d'un élève. Les compétences sociales, l'autonomie me semblent au moins aussi importantes, si ce n'est plus. Ce sont des aspects, en cette période d'évaluationnite aigüe et de "fondamentaux" dont on nous bassine qu'on a un peu tendance à négliger. N'oublions pas que l'école est censée former des citoyens et savoir lire et compter ne suffit pas pour en être un respectable.
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