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Posté(e)

Bonjour,

Une petite question sur les évaluations, que faites-vous quand une évaluation est ratée (échec réel pour plus de la moitié des élèves) ? J'ai eu le cas deux fois de suite et j'ai fait repasser ces évaluations en retravaillant la compétence; Mais pour la deuxième il était flagrant que les élèves n'avaient pas appris. Du coup je me demnde si je fais bien de donner une seconde chance, mes élèves ne vont-ils pas se dire qu'il en auront toujours une et que cela ne sert à rien d'apprendre ?

Pour moi la question de l'évaluation est très compliquée donc je suis en attente de conseils.

Merci.

Posté(e)

Dans quel domaine as-tu fait ces évaluations ?

S'il s'agit d'une leçon d'histoire, par exemple, où il y a une certaine partie qui est constituée de connaissances, je propose souvent à mes élèves, en fin de séquence, de se demander quelles sont les questions que je pourrais leur poser pour l'évaluation.

On travaille ensuite pour réaliser ensemble un petit questionnaire, tout en dégageant (à nouveau en fait...) les informations les plus pertinentes, et en cherchant/donnant les réponses (elles ne sont pas notées, elles sont déjà dans la leçon). En gros, on fait une sorte de synthèse orale. Le questionnaire est ensuite tapé puis imprimé/photocopié pour chaque élève qui l'emmène à la maison et l'utilise pour apprendre sa leçon. Il faut donc qu'il soit capable de répondre aux questions le jour de l'évaluation, et il le sait.

Le jour de l'évaluation, je propose quelques questions extraites de ce questionnaire et deux questions supplémentaires (les élèves savent qu'ils auront deux questions supplémentaires).

J'ai remarqué que beaucoup d'élèves ne sont pas capables de faire ce travail seul, ou ne le font pas tout simplement, chez eux, ou avec leurs parents. Le faire en classe m'a permis d'obtenir de bien meilleurs résultats. Cela dit, cela ne change rien pour les élèves qui ne font strictement rien.

Pour les bons élèves, cela leur permet de vérifier et fixer leurs connaissances et leur compréhension des évènements.

Posté(e)

La première évaluation était en mathématiques et dans cette matière il m'est apparu évident que c'était un problème de compréhension.

la seconde évaluation portait sur les déterminants et aucun ne savait les différencier; Ils m'ont avoués avoir passé 5min sur leur leçon et un élève m'a dit qu'à partir du moment où ils savaient utiliser les déterminants ils n'étaient pas obligés de savoir leurs noms. Après reflexion, il me semble qu'en situation d'écriture, c'est le fait de savoir si le mot qu'on écrit est un déterminant possessif ou démonstratif qui permet de bien l'orthographier.

Sinon j'attends de voir l'avaluation d'histoire après les vacances étant donné que je leur ai exprimé mes attentes et que nous avons travaillé sur "comment apprendre une leçon".

Posté(e)

Ok. Personnellement, cette année, j'ai bien du revoir certaines notions que je pensais acquises et qui ne l'étaient pas, en orthographe, pour mes CE2. Mais ce genre de choses arrive rarement. Pour répondre à ta deuxième question, il m'est arrivé de constater effectivement que certains élèves se disent qu'ils auront une "deuxième chance" et que ce n'est pas bien grave s'ils ne réussissent pas la première évaluation. Mais dans le cas d'une remédiation, je leur fais bien comprendre que c'est exceptionnel et que je ne ferai pas cela à tous les coups. :)

Posté(e)

Je fonctionne un peu de la même façon avec mes CE1, mais je leur donne "tout fait"... Je m'explique : pour chaque évaluation (mais surtout en DDM en fait) je leur donne une petite fiche intitulée "ce que je dois savoir pour réussir mon évaluation". On la lit ensemble et ensuite c'est collé dans le cahier de textes.

Quand j'étais en stage filé PE2 en CM1, au début, aucun élève n'apprenait ses leçons d'histoire (ben ouais, ça sert à rien !!). Du coup, j'ai mis en place chaque lundi une mini-éval sur la leçon de la séance précédente. Première fois, ils ont fait comme d'hab, donc gros ratage pour tous. Seconde fois, hop, la moitié avait appris sa leçon. Ensuite tout le monde apprenait car ça comptait autant que la grosse éval de fin de séquence.

Comme j'étais en PE2 j'avais pas la pression du programme, je prenais le temps de construire chaque résumé avec eux (ça prend beaucoup de temps, et quand on voit comment certains ont du mal à formuler ce qu'ils ont appris et compris, on s'étonne plus de la difficulté à apprendre une leçon... sans compter que certains parents n'aident pas!). Ensuite je faisais reformuler deux ou trois fois les choses importantes, on surlignait etc etc. Ce qui a sûrement aidé aussi. Les enfants repartaient chez eux en sachant quasiment tous leur leçon tellement on l'avait ressassée dans tous les sens, sans compter que le texte venait d'eux.

Je n'ai pas encore eu le cas d'éval totalement ratée pour tout le monde en CE1(ce qui me fait penser d'un coup qu'elles sont peut être trop faciles :glare: ).

Je pense que si ce genre de choses revêt un caractère exceptionnel, je me remettrais en question et proposerais une remédiation suivie d'une seconde éval.

Si c'est comme mes CM1 qui au début ne faisaient aucun effort pour apprendre malgré toute l'aide que je pouvais apporter en classe, et bien non, pas de remédiation, et la "vraie" note dans le cahier d'éval et donc dans le bulletin. Les parents n'ont qu'à en prendre acte aussi.

Je ne pense pas que ce soit forcément rendre service de laisser croire que c'est pas grave de pas apprendre sa leçon et qu'on aura toujours un repêchage.

Ils se rapprochent du collège où ce genre de considérations n'a pas sa place.

Posté(e)

Quand je sens qu'une notion n'est pas comprise je me remets en question et on la revoit mais dans ce cas après la correction j'ai testé avec quelques questions simples et effectivement aucun élève n'était capable d'y répondre. Je leur ai donc dit que l'on referait l'éval mais que ç'était la dernière fois dans le cas où c'était un problème d'apprentissage. J'ai des cm1/2 et seuls mes cm2 me posent ce problème donc je me dis que ça vient de leur apprentissage de leçons.

Posté(e)

Je rejoins André sur la question de la méthodologie qui est essentielle.

Quand une évaluation est ratée alors qu'on a travaillé comme il faut et régulièrement en classe, je garde les mauvaises notes et j'incendie les paresseux.

Cela dit, c'est assez rare.

Cette période les évals d'anglais étaient mauvaises, j'ai donc modifié mon barème et expliqué à mes élèves que j'avais trop demandé par rapport à la qualité de mon enseignement. Ca a été dit clairement ainsi. Les notions mal sues seront donc revues avec plus de rigueur.

Je n'ai pas de honte à expliquer à mes élèves que je dois m'améliorer chaque année et que par conséquent j'ai parfois des ratés. Jusqu'à présent aucun parent n'a débarqué dans ma classe pour me faire des remarques :rolleyes:.

Ce que je trouve difficile c'est de travailler tout bien avec interrogations orales le matin par exemple, pour se remémorer ce qu'on a appris.

Par exemple pour les fleuves, deux fois par semaine un élève volontaire allait montrer sur la carte tout ce qu'il savait sur un fleuve, avec possibilité de jokers (aide des camarades ou consultation de la leçon, on se croirait chez Foucaut !). J'ai eu de très bonnes notes en géo (aussi bien en récitation qu'en analyse de docs inconnus), et les rares échecs ont été sanctionnés, parce qu'ils venaient clairement d'un manque de travail et d'investissement.

Par contre quand c'est mon enseignement qui est en cause ... eh bien je fais mon mea culpa (sans flagellation, mais sans me reposer non plus sur la réussite des quelques-uns qui comprennent tout de suite l'implicite de la leçon qui n'aurait pas du le rester).

Dans tous les cas si une éval est ratée, je me dis toujours que c'est ma faute : soit j'ai mal enseigné, soit je n'ai pas su motiver (menacer ? :angel_not: ) suffisamment l'élève.

Je me dis aussi que personne n'est parfait ...

Posté(e)

Merci pour vos réponses; ce genre de situation ne m'était jamais arrivé et il est difficile de savoir où s'est posé le problème.

Posté(e)

Les déterminants sont une des notions que je trouve les plus difficiles en grammaire, c'est très fourre-tout, on y mélange joyeusement grammaires traditionnelle et structuraliste (voire d'autres), on parle d'articles et d'adjectifs, bref, il y a de quoi s'y perdre.

Je me rappelle être tombée il y a peu de temps sur des archives de débat du SLEEC (des dizaines de pages d'échanges consacrées à la question), c'était, disons-le, passionnant, même si je n'adhère pas à certaines prises de position.

J'essaierai de retrouver l'adresse dans mon historique pour mettre le lien (bah oui j'ai une vie de geek linguistique certains soirs ...)

Posté(e)

je crois aussi que la flemme joue un rôle important car ceux qui s'en sortent ne sont pas nécessairement les meilleurs élèves mais les plus travailleurs.

Tu as très bien analysé la situation et apporté une grande partie de la réponse.

Ne t'inquiète pas, tu ne peux travailler à leur place et il est parfois salutaire qu'une mauvaise note vienne sanctionner un manque de travail.

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