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écriture du prénom en PS


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(...) ECRIRE graphie ça vient tout seul..... S'ils ont envie c'est normal

Ils ont envie de lire aussi.....

C'est l'ENVIE qui fait avancer !!!!(...)

Et non, zouminette, l'écriture, ça ne vient pas tout seul. C'est un acte social. ça s'apprend.

Rien de ce qui est impliqué dans la sphère sociale ne vient tout seul. Ce n'est pas parce que quelques rares surdoués (je préfère ici ce terme à "enfant précoce" qui inclut tous les niveaux de précocités si on ne prend pas le soin de préciser) lisent couramment à 5 ans (à faire honte à certains élèves de 3ème - je viens encore de le constater hier !!!) qu'on peut en déduire que tout peut s'apprendre tout seul.

Les pléthores d'erreurs professionnelles dans tous les domaines devraient depuis longtemps nous alerter : que l'apprentissage soit plus facile pour certains que pour d'autres, soit. Mais dire que tout s'apprend tout seul.Non.

Et en ce qui concerne l'écriture, le nombre d'enfants en difficultés devrait alerter.

D'accord avec toi pour "ce qui n'est pas de l'écriture" Cf. L’enseignement du geste d’écriture de la maternelle a l’élémentaire : des obstacles, des préconisations.

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Bonsoir, moi, j'ai d'abord plastifié les prénoms pour les reconstitués avec des lettres mobiles, ou des lettres magnétiques. Puis on s'est entraîné à reconnaître son prénom parmi d'autre. Ensuite depuis la rentrée tous les deux jours à peu près, ils travaillent "sur pochette", ils ont le prénom écrit en pointillé puis écrit avec des lettres qui ont le petit crayon pour le sens d'écriture de la lettre (merci moustache), pour la maîtrise du geste. Au dessous, une ligne vide où ils s’entraînent à l'écrire. Je n'exige pas l'écriture complète uniquement l'initiale. Si c'était à refaire, j'aimerai prendre en photo le travail de temps en temps pour compléter le cahier de progrès.

Sur mes 6 PS: 3 écrivent leur prénom dont 1 sans modèle.

Voilà... je sais pas si c'est la bonne méthode... mais faute de mieux...

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Je suis tout à fait d'accord avec le document écrit et proposé en suivant le lien . Ce qui me perturbe c'est par exemple cette démarche proposée à la suite d'une conférence de MT Zerbato Poudou sur le site de l'Académie de Montpellier avec d'autres documents. Cela me semble contradictoire et pourtant le livre de D Dumont est cité en biblio de référence

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Je suis tout à fait d'accord avec le document écrit et proposé en suivant le lien . Ce qui me perturbe c'est par exemple cette démarche proposée à la suite d'une conférence de MT Zerbato Poudou sur le site de l'Académie de Montpellier avec d'autres documents. Cela me semble contradictoire et pourtant le livre de D Dumont est cité en biblio de référence

Merci Watteau pour cette observation.

Ce problème me préoccupe depuis longtemps car il va au-delà d'une simple différence de points de vue. En près de 30 ans de rééducation graphique, j'ai mesuré les effets de ce qui, pour moi, est une erreur de compréhension de l'acte d'écriture. Ils vont de la difficulté d'écriture à la difficulté à comprendre le fonctionnement de l'écrit.

Il ne suffit pas de savoir écrire pour comprendre comment observer une écriture, comment fonctionne l'écrit ni pour savoir l'enseigner.

Ton observation, Watteau, me décide à mettre en ligne mes mémoires de Master 1 et 2 de linguistique fonctionnelle. Je n'avais pas l'intention de les mettre avant d'avoir fait ma thèse, mais impossible de trouver du temps à lui consacrer, donc c'est décidé, de ce pas, je vais mettre ces mémoires sur mon site. Ils s'intitulent :

Master 1 : "La relation entre discours et pratiques de classe dans l’enseignement de l'écriture en maternelle" sous-titre "L'apport de la linguistique à la réflexion pédagogique".

Master 2 : "La place d'un enseignement structuré du geste d'écriture dans l'apprentissage de l'écriture".

Ils sont récents puisqu'ils datent des années universitaires 2005/2006 et 2006/2007 (j'avais repris le chemin de la fac après 40 ans d'interruption).

Depuis, j'ai fait encore un peu de chemin dans l'observation de l'écriture. Les lecteurs du fil "pour ceux qui suivent la méthode Dumont" sont informés des évolutions. (Petite parenthèse : la réédition des cahiers tient compte de ces évolutions dans les explications.).

Dès que c'est en ligne, je le dis.

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merci de comprendre ce qui me perturbe et de mettre tes recherches à la disposition de tous :D

Pour la thèse: je comprends , c'est lourd à gérer en travaillant en parallèle mais essaie quand même . Tu as trop travaillé pour abandonner avant l'aboutissement !

Et si tu mets en ligne le fruit de tes recherches, cela ne va-t-il pas tout compromettre ?

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merci de comprendre ce qui me perturbe et de mettre tes recherches à la disposition de tous :D

Pour la thèse: je comprends , c'est lourd à gérer en travaillant en parallèle mais essaie quand même . Tu as trop travaillé pour abandonner avant l'aboutissement !

Et si tu mets en ligne le fruit de tes recherches, cela ne va-t-il pas tout compromettre ?

Pour la mise en ligne, je m'étais posé la question mais, d'une part mes deux mémoires ayant eu mention très bien, ils sont accessibles, donc ... d'autre part ma thèse n'est pas une simple compil des mémoires bien sûr, enfin, comme elle est théoriquement en cours le thème est bloqué. Et aussi, je souhaite bon courage à celui qui aurait la drôle d'idée d'essayer de s'y atteler à ma place. Je lui proposerais plutôt d'essayer de s'atteler aux dix expertises en cours qui empoisonnent mon planning et m'encombrent l'esprit :D

Pour l'instant je viens de passer un heure à chercher comment mettre un PDF sur le blog que je viens de créer. J'abandonne.

Une question, une seule, au sujet du lien : les enseignants ont-ils prévu quelque chose pour faire comprendre ensuite aux enfants ce qu'est une ligne d'écriture ("tiens la ligne", "suis la ligne "...)

Pour revenir à l'écriture du prénom, question à l'origine du fil, je trouve personnellement que c'est une des plus mauvaises idées que l'on puisse avoir pour faire entrer l'enfant dans l'écrit.

Cela aurait été excellent à l'époque où on demandait aux gens de ne surtout pas réfléchir et simplement d'apposer au mieux leur nom au pire une croix en bas d'un document qu'on leur lisait, mais si on veut faire comprendre ce qu'est l'écrit et comment il fonctionne tout est réuni pour brouiller les pistes :

- Le prénom renvoie à un référent unique. Ce n'est pas ainsi que fonctionne la langue en général puisqu'elle s'articule essentiellement autour de noms communs et non de noms propres : puisqu'il envoie à un référent unique, qu'il n'a pas d'orthographe stable (Mathieu c'est moi, Mattieu, c'est mon copain et Matthieu c'est celui de la classe d'à côté) son étude comme entrée dans l'écrit peut laisser croire que l'écrit renvoie à l'objet ("c'est écrit moi"). Il faudra ensuite déconstruire pour faire comprendre qu'il renvoie à l'oral.

- Surtout à l'heure actuelle, le prénom ne répond qu’exceptionnellement aux occurrences orthographiques de la langue française, donc comme en général on passe en revue les prénoms de la classe, il risque d'en rester quelque chose en ce qui concerne l'acquisition de l'orthographe.

- La présence des lettres n'y répondant à aucune logique de progression des apprentissages, il se prête mal à un apprentissage structuré.

- Utilisant des lettres différentes d'un prénom à l'autre, il se prête mal à un apprentissage collectif.

- L'éventail de difficultés d'écriture en fait un activité injuste (Elie versus Abdourahaman ou Pierre-Emmanuel). Ce n'est pas seulement injuste pour les deux derniers, ça l'est aussi pour le premier qui pourra paraître ou se croire doué, d'où désillusions plus tard lorsqu'il faudra faire des efforts pour ne pas descendre trop bas sous le niveau de ceux qu'il précédait allègrement.

- Comme les enfants ne savent pas encore comment on s'y prend pour écrire, ils l'écrivent mal. Il faudra ensuite un grand art pour que l’enseignant arrive à faire écrire correctement les enfants. On remarque d'ailleurs au CP que pas mal d'enfants écrivent moins bien leur prénom que tout autre chose (mais ils l’écrivent plus vite).

- Comme ils ne connaissent pas encore les lettres et encore moins le métalangage qui met en évidence leur formation, on leur décrit la trajectoire du crayon sur le papier pour dessiner la lettre en question. Il est donc totalement exclu que 1) l'enfant se réfère à un geste - je ne parle pas de décrire le geste, je parle de mettre en œuvre un geste encodé dans la mémoire procédurale - 2) l'enfant fasse une correspondance entre l'écrit et l'oral : impossible d'avoir en même temps à l'esprit la trajectoire du crayon sur le papier et le mot qu'on est en train d'écrire (essayez, vous constaterez : impossible d'avoir deux pensées présentes à l'esprit au même moment)

- Cet appel à la verbalisation (description de la trajectoire) signale une confusion entre mémoire procédurale (celle qui met en œuvre les automatismes) et au mieux mémoire sémantique (celle qui concerne les idées), au pire mémoire lexicale (celle qui concerne les mots que l'enfant qui n'a rien compris redira en guidant son crayon dans un sens plus ou moins aléatoire)

((Verbaliser = décrire la trajectoire que suit la pointe du crayon sur le support.

Nommer = dire le nom des formes observées, savoir nommer, permet de savoir repérer les formes d’un seul coup d’œil, donc de convoquer immédiatement le bon geste sans avoir à se dire mentalement le nom des formes. Cela fait appel au métalangage.

Oraliser - dans l’acte d’écriture - = dire/lire au fur et à mesure ce qu’on écrit)

- Consolider l'image de ce dessin des lettres ou morceaux de lettres par un appel à la mémoire visuelle demandera de très nombreuses répétitions car la mémoire visuelle est l'une des plus fragiles et renforcera l'idée qu'écrire c'est dessiner des lettres. Il faudra ensuite déconstruire pour faire comprendre qu'écrire ce n'est pas dessiner, donc que l'objectif est bien de faire un mouvement destiné à produire du sens par le biais de formes présentes sur un support.

On dit qu'en ne structurant pas l'apprentissage de l'écriture on permet aux enfants d'accéder directement au sens : je ne suis pas d'accord. Je pense que, effectivement, l'enfant comprend que lorsqu'il y a quelque chose d'écrit il y a du sens mais qu'il comprend surtout qu'on peut se passer d'écrire soi-même ou, au mieux, qu'on peut se passer d'écrire à la main.

Se passer d'écrire à la main*. En l'état actuel des choses je trouve cela antidémocratique : comment fait-on quand on n'a pas de quoi se payer un ordinateur? on n'écrit pas ? comment fait-on quand, le moment venu, on n'a pas les dizaines d'euros que coute le chargeur de l'ordinateur soudain en panne, on n'écrit plus en attendant de les avoir ? comment écrit-on "Lu et approuvé. Bon pour pouvoir" "Bon pour caution" "Bon pour acceptation". Comment remplit-on les formulaires obligatoirement manuscrits par obligation légale. Sans doute une réaction d'expert en écriture qui a eu à en expertiser un bon lot pour en vérifier l'authenticité... et puis, ma brave dame, ces petits-là, vu le niveau social auquel ils sont destinés, ils n'auront pas besoin de tout ça. N'est-ce pas ?

Là j'arrête parce que je suis en train de me mettre en colère et je sors du cadre pédagogique . Quoi que ...

* Proposition faite pour leur enfant selon nombre de parents qui, récalcitrants, m'ont tout de même conduit leur enfant pour que je leur (ré)apprenne à écrire. Et j'en ai encore un en cours - exceptionnellement car j'ai arrêté - ; et il faut tenir bon face au médecin scolaire qui s'acharne alors que toute l'équipe, enseignants et pédiatre compris, a constaté les progrès en cours

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Bonsoir, moi, j'ai d'abord plastifié les prénoms pour les reconstitués avec des lettres mobiles, ou des lettres magnétiques. Puis on s'est entraîné à reconnaître son prénom parmi d'autre. Ensuite depuis la rentrée tous les deux jours à peu près, ils travaillent "sur pochette", ils ont le prénom écrit en pointillé puis écrit avec des lettres qui ont le petit crayon pour le sens d'écriture de la lettre (merci moustache), pour la maîtrise du geste. Au dessous, une ligne vide où ils s’entraînent à l'écrire. Je n'exige pas l'écriture complète uniquement l'initiale. Si c'était à refaire, j'aimerai prendre en photo le travail de temps en temps pour compléter le cahier de progrès.

Sur mes 6 PS: 3 écrivent leur prénom dont 1 sans modèle.

Voilà... je sais pas si c'est la bonne méthode... mais faute de mieux...

Je fais exactement la même chose que toi ! :)

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D'autre part, j'ai encore des enfants qui n'arrivent pas à remettre leurs lettres dans l'ordre donc je me dis que forcément leur prénom sera tout mélangé. Que puis je faire pour eux? Est ce nécéssaire d'attaquer l'écriture quand même? On bosse sur l'ordre des lettres depuis longtemps mais ça ne veut pas rentrer, je ne sais plus quoi faire avex eux. Que me conseillez vous?

L'écriture pose d'abord le problème de la compétence motrice de l'enfant. Les gestes fins et coordonnés de l'écriture ne deviennent possibles que suite à une maturation proprement neurologique et indépendante de l'apprentissage, qui intervient en moyenne à 5 ans 3/4. L'enfant parviendra ensuite entre 9 et 11 ans à une maîtrise réelle de ce geste ; puis il personnalisera son écriture tout en recherchant une rapidité d'exécution (Ajurriaga, Auzias, Coumes, Denner, Lavandes-Monod, Perron, Stambak : L'écriture de l'enfant, Tome 1 : L'évolution de l'écriture et ses difficultés, Éd. Delachaux et Niestlé).

Des efforts trop précoces d'écriture entraînent des crispations excessives (pour compenser l'hypotonie) qui peuvent favoriser à terme une dysgraphie très gênante (écriture illisible, crampe...).

De plus, quel est le sens d'écrire des lettres dont on ne connaît pas la valeur phonémique, ou des mots que l'on est dans l'incapacité de décoder ? L'enfant ne peut en retirer qu'une satisfaction imaginaire et fallacieuse.

Le graphisme à l'école maternelle doit être envisagé comme une activité en soi, indépendamment de l'écriture. Initier l'enfant au plaisir du trait lui donnera une ouverture sur cet art et le conduira à l'exercer volontiers pour son propre compte. Des jeux graphiques peuvent être pratiqués avec bonheur à condition de respecter les étapes de maturation neurologique. On travaillera au grand pinceau, ou avec un instrument à corps épais, ce qui évitera tous les problèmes liés à la micrographie.

Les conseils de papili et enviedespoir, qui sont des professionnels d'expérience et responsables, me semblent excellents.

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Excusez-moi, mais pourquoi tenez-vous tant à ce que des élèves de Petite Section connaissent le nom des lettres ?

Ils ne s'en serviront qu'en GS et cette connaissance ne deviendra vraiment utile qu'au CP.

Il n'y a donc vraiment pas urgence, d'autant que, vu leur jeune âge et leurs capacités motrices fines, ils ne peuvent se servir que des majuscules d'imprimerie, et très imparfaitement, alors que celles-ci seront les moins utiles lors de leur apprentissage de l'écriture et de la lecture et que les mauvaises habitudes prises en maîtrisant leur tracé devront être combattues par leur professeur de Grande Section qui aura toutes les peines du monde à les faire sortir de ces tracés anguleux et morcelés pour qu'ils passent aux tracés souples et continus de l'écriture cursive.

Par ailleurs, le nom des lettres ne sert pas à grand-chose et est même parfois un frein à l'apprentissage de la lecture (je pense aux lettres C, H, Y, ou même à la lettre L dont certains élèves confondent durablement avec le pronom "elle").

Enfin, dernière chose, après avoir consulté attentivement (et dans leurs deux dimensions, n'est-ce pas, monsieur Moustache ? :wink: )les Programmes Officiels de l'Education Nationale, je n'y vois nulle part, pour les élèves de Petite Section, ni la connaissance des lettres de l'alphabet, ni l'écriture en majuscules d'imprimerie (qui ne sont mentionnées, en écriture, que pour l'écriture du prénom en Moyenne Section, après les cercles, boucles, ondulations qui préparent eux à l'écriture cursive mentionnée pour la Grande Section).

Excusez-moi si vous trouvez que je m'obstine mais, pour avoir longuement côtoyé des petits enfants de trois à quatre ans et demi, je trouve vraiment qu'il est trop tôt pour imposer à leurs petites mains de stériles exercices d'écriture là où dessins, peinture, modelage, découpage et ainsi de suite rempliraient bien mieux leur rôle.

D'accord mais s'ils sont demandeurs ? Pour ma part, j'ai un multi niveau et je ne me vois pas leur dire : "non, non, tu ne dois pas écrire ton prénom ! tu le feras en MS !!!"

S'ils sont DEMANDEURS, je leur montre le tracé et nomme leurs lettres. Ils sont fiers de pouvoir épeler leur prénom. Mais pas tous... Donc chacun a son rythme !

Ce n'est pas parce qu'ils sont demandeurs qu'il faille accéder à leur demande. Commencer l'écriture et la lecture trop tôt, avant la maturité neurologique, est nuisible aux apprentissages ultérieurs et au développement de l'enfant. On a assez de problèmes en primaire avec les écritures illisibles, les gestes crispés, les lectures devinettes et approximatives.

Si un enfant demande à conduire, va-t-on lui mettre un volant dans les mains ?

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:D :D

Il ne faut certes pas décourager l'élan, la volonté d'apprendre et la curiosité des enfants mais il faut aussi se poser la question de leur réel désir :ne sont-ils pas un peu poussés par un discret pouvoir de suggestion :devil_2: ?

Ensuite, il faut et avant tout être vigilent sur leurs capacités réelles.

Je pense que des enfants formulent le désir d'écrire lorsqu'ils ont fait un travail personnel qui dépasse bien le geste même de laisser un trace.

Ecrire son prénom veut dire bien plus que de tracer des lettres dans un ordre donné !

MCD

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Entièrement d'accord avec Sourimini

D'autre part, j'ai encore des enfants qui n'arrivent pas à remettre leurs lettres dans l'ordre donc je me dis que forcément leur prénom sera tout mélangé. Que puis je faire pour eux? Est ce nécessaire d'attaquer l'écriture quand même? On bosse sur l'ordre des lettres depuis longtemps mais ça ne veut pas rentrer, je ne sais plus quoi faire aveux eux. Que me conseillez vous?

L'écriture pose d'abord le problème de la compétence motrice de l'enfant. Les gestes fins et coordonnés de l'écriture ne deviennent possibles que suite à une maturation proprement neurologique et indépendante de l'apprentissage, qui intervient en moyenne à 5 ans 3/4. L'enfant parviendra ensuite entre 9 et 11 ans à une maîtrise réelle de ce geste ; puis il personnalisera son écriture tout en recherchant une rapidité d'exécution (Ajurriaga, Auzias, Coumes, Denner, Lavandes-Monod, Perron, Stambak : L'écriture de l'enfant, Tome 1 : L'évolution de l'écriture et ses difficultés, Éd. Delachaux et Niestlé).

Des efforts trop précoces d'écriture entraînent des crispations excessives (pour compenser l'hypotonie) qui peuvent favoriser à terme une dysgraphie très gênante (écriture illisible, crampe...).

De plus, quel est le sens d'écrire des lettres dont on ne connaît pas la valeur phonémique, ou des mots que l'on est dans l'incapacité de décoder ? L'enfant ne peut en retirer qu'une satisfaction imaginaire et fallacieuse.

Le graphisme à l'école maternelle doit être envisagé comme une activité en soi, indépendamment de l'écriture. Initier l'enfant au plaisir du trait lui donnera une ouverture sur cet art et le conduira à l'exercer volontiers pour son propre compte. Des jeux graphiques peuvent être pratiqués avec bonheur à condition de respecter les étapes de maturation neurologique. On travaillera au grand pinceau, ou avec un instrument à corps épais, ce qui évitera tous les problèmes liés à la micrographie.

Les conseils de papili et enviedespoir qui sont des professionnels d'expérience responsables me semblent excellents.

Quelques précisions : les travaux d'Ajuriaguerra et son équipe sur le sujet datent du milieu du siècle dernier, ceux de Javal et de Callewaert aussi. En ce qui concerne l'étude du développement de l'écriture ils se fondent sur les recherches d'Hélène de Gobineau (décédée prématurément en 58) publiée en 1954 (Genèse de l'écriture et étude de la personnalité - Delachaux et Niestlé), remaniés peu après par Roger Perron et deux autres chercheurs.

Deux remarques :

1 -

A cette époque-là on écrivait au porte plume ; cela change bien des choses : le maniement d'un porte-plume est plus délicat que celui d'un stylo-bille aussi bien par la nature de la "pointe" que par la nécessité ou non de réaliser une action pour avoir de l'encre, prendre l'encre à l'encrier et la doser est aussi tout un art. Nous avons pourtant été bien nombreux dans nos campagnes françaises d'où les écoles maternelles étaient absentes à écrire à 5 ans, donc à écrire au porte-plume à 5 ans. Pour évaluer l'âge de la maturation actuellement nécessaire à l'acte d'écriture, il serait donc utile de considérer l'écriture au stylo-bille ou au crayon.

Certes, il est écrit dans le livre que "L'enfant parviendra ensuite entre 9 et 11 ans à une maîtrise réelle de ce geste ; puis il personnalisera son écriture tout en recherchant une rapidité d'exécution" mais on sait bien que les débuts de la personnalisation de l'écriture sont antérieurs : présentons à une enseignante un même texte écrit par chacun des enfants de sa classe ; elle saura dire qui a écrit.

Tout cela est donc relatif d'autant plus que, si on observe l'écriture actuelle on peut parler de possibilité de réelle maîtrise du geste avant 9 ans si on s'aligne sur les mêmes considérations qu'Ajuriaguerra : les lettres commencent à prendre vie, on le voit surtout aux arcades des m et n qui commencent à se décoller un peu sur le dessus et aux oves qui perdent de leur rondeur pour devenir un peu plus ovoïdes.

Si, en revanche on s'aligne sur l'accès au statut de scripteur expert, alors il faudra attendre beaucoup plus tard : le mouvement (le geste) doit moduler la pression sur le papier et la tension du trait tout en assurant en souplesse les variations de forme induites par le ductus* (par exemple la fin de o n'est pas exactement la même dans « ol », dans « on » ou « os ») ou autorisées par ce même ductus (par exemple "rêver" pourra sans problème avoir un r cursif au début et script à la fin), (par exemple encore : dans "minimum" le dernier m sera calligraphique tandis que les deux 1ers m et le n peuvent être attaqués d'en haut - c'est à dire perdre leur 1re arcade - à cause de leur position en initiale ou par suite d'un arrêt pour placer le point, chose inacceptable tant que l'enfant ne maîtrise pas parfaitement l'écriture, c'est à dire au moins à l'école élémentaire. (inacceptable car si l'enfant peut gérer les variations contextuelles - ex. du o, il n'est pas encore à même de gérer les variations personnelles).

2 - Le travail d'Hélène de Gobineau est incontestablement remarquable et j'ai pour lui un grand respect. Toutefois, sans entrer dans trop de détail, on ne peut que déplorer que,

- d'une part l'échelle publiée à titre de test de niveau graphique ne prévoit pas de dissocier les caractéristiques graphiques dues au respect du modèle des mêmes caractéristiques dues aux difficultés de l'enfant. Par exemple un enfant peut s'arrêter pour écrire "a" parce qu'on lui a appris à le faire ou parce qu'il n'arrive pas à faire autrement : ce n'est pas la même chose et le test ne fait pas la différence. C'est pourtant très loin d'être anodin.

- de même elle ne prévoit pas de dissocier des caractéristiques graphiques qui tendent à se ressembler mais sont fondamentalement différentes notamment au regard de l'évolution de l'écriture, ce qui a un impact aussi sur la stratégie de remédiation si une rééducation est nécessaire (par exemple les a peuvent être en deux morceaux et attaqués aussi bien à gauche qu'à droite, mais ce n'est pas la même chose)

- d'autre part, et c'est pour le moins gênant, personne de l'équipe ne s'est avisé de considérer que le test était construit à l'envers : on observe d'abord les caractéristiques graphiques destinées à compenser les difficultés motrices. On s'avise ensuite d'observer si l'enfant a des difficultés motrices. No comment. Donc, selon les conclusions il faudrait revenir ensuite sur les items de formes destinées à compenser les difficultés motrices pour considérer s'il s'agit bien d'une compensation de difficulté ou tout simplement du respect d'un modèle. En fait, "il faudrait", c'est bien un conditionnel, car les choses sont plus simples encore, ou plutôt plus simplistes : les intitulés des deux parties de l'échelle disent "items de forme", "item de motricité" mais rien n'y dit "formes destinées à compenser les difficultés motrices". Il est donc fort à parier que très peu de personnes sont allées voir de quoi il retournait vraiment. Comment s'exploite en général ce test à partir de là .... ??

Bref, beaucoup de lacunes dans ce test (et je ne parle pas de l'absence de discrimination des tenues de ligne en fonction de l'origine de leur défaut, mais là nous irions trop loin et il faut que j'arrête ce message déjà très long), lacunes qui, à mon avis, ne peuvent que laisser planer un doute sur les conclusions collatérales ; et c'est là où je voulais en venir.

(* ductus = conduite de l'écriture, c'est à dire enchaînement - ou non - des lettres)

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  • 1 mois plus tard...

Excusez-moi, mais pourquoi tenez-vous tant à ce que des élèves de Petite Section connaissent le nom des lettres ?

Ils ne s'en serviront qu'en GS et cette connaissance ne deviendra vraiment utile qu'au CP.

Il n'y a donc vraiment pas urgence, d'autant que, vu leur jeune âge et leurs capacités motrices fines, ils ne peuvent se servir que des majuscules d'imprimerie, et très imparfaitement, alors que celles-ci seront les moins utiles lors de leur apprentissage de l'écriture et de la lecture et que les mauvaises habitudes prises en maîtrisant leur tracé devront être combattues par leur professeur de Grande Section qui aura toutes les peines du monde à les faire sortir de ces tracés anguleux et morcelés pour qu'ils passent aux tracés souples et continus de l'écriture cursive.

Par ailleurs, le nom des lettres ne sert pas à grand-chose et est même parfois un frein à l'apprentissage de la lecture (je pense aux lettres C, H, Y, ou même à la lettre L dont certains élèves confondent durablement avec le pronom "elle").

Enfin, dernière chose, après avoir consulté attentivement (et dans leurs deux dimensions, n'est-ce pas, monsieur Moustache ? :wink: )les Programmes Officiels de l'Education Nationale, je n'y vois nulle part, pour les élèves de Petite Section, ni la connaissance des lettres de l'alphabet, ni l'écriture en majuscules d'imprimerie (qui ne sont mentionnées, en écriture, que pour l'écriture du prénom en Moyenne Section, après les cercles, boucles, ondulations qui préparent eux à l'écriture cursive mentionnée pour la Grande Section).

Excusez-moi si vous trouvez que je m'obstine mais, pour avoir longuement côtoyé des petits enfants de trois à quatre ans et demi, je trouve vraiment qu'il est trop tôt pour imposer à leurs petites mains de stériles exercices d'écriture là où dessins, peinture, modelage, découpage et ainsi de suite rempliraient bien mieux leur rôle.

D'accord mais s'ils sont demandeurs ? Pour ma part, j'ai un multi niveau et je ne me vois pas leur dire : "non, non, tu ne dois pas écrire ton prénom ! tu le feras en MS !!!"

S'ils sont DEMANDEURS, je leur montre le tracé et nomme leurs lettres. Ils sont fiers de pouvoir épeler leur prénom. Mais pas tous... Donc chacun a son rythme !

Je suis entièrement d'accord. J'ai des élèves qui étaient prêts pour écrire leur prénom et qui le faisaient même en début de PS alors pourquoi leur refuser ???? Je le faisais sous forme d'un atelier sur la base du volontariat l'après-midi en dernière période. Cela ne s'appelle-t-il pas de la différenciation?

D'autre part concernant le nom des lettres, je le faisais sous forme ludique avec les jours de la semaine et ils étaient vraiment investis donc pourquoi les priver d'une activité à laquelle ils adhèrent? De plus, il me semble important lorsqu'on travaille autour du prénom de commencer à reconnaître ses lettres. Malgré ma sans doute jeune expérience je pense qu'il est important aussi de s'adapter au niveau de ses élèves.

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