comment gérer un enfant qui ne parle jamais...?

[pommedamour59]

Pour le fameux élève que j'ai décrit plus haut, pour les évals, et bien, à la moitié des rubriques, j'ai inscrit "non évaluable". Et j'ai détaillé dans une rubrique plus large les raisons des nombreux trous.

Je vais plutôt abonder dans le sens des remarques qui ont été soulevées: parfois, le déclic vient en MS. On en a eu plusieurs exemples dans l'école (nous aussi, on a eu le coup de "Maîcreeeeeeeeeeeeeeeesse! Il/Elle paaaaaaarle!!")

Mais c'est vrai qu'on se sent bien seule face à ce type de problème. On se sent seule concrètement surtout (toujours à parler dans le vide...). Moi je m'épuisais parfois dans des monologues interminables...

[Malo33]

J'ai en GS un élève qui ne parle pas. Je n'ai pas entendu un son de toute l'année. C'est pareil depuis la PS. Il parle beaucoup à la maison mais pas aux adultes qu'il ne connait pas (même s'il est avec ses parents).

A côté de ça, il réussit très bien en classe.

Je commence quand même à craindre pour le CP mais bon ...

Pas trop de conseils donc. A part effectivement le mettre de temps en temps face à son refus de parler (conseil du psy scolaire) : par exemple, tu ne parles pas, tu ne peux pas avoir de cartes (pour un jeu de paires par exemple).

[calia]

Nous verbalisons à sa place, je l'interroge en espérant qu'il réponde, mais rien.

je me demande vraiment comment je vais remplir le livret d'évaluation ! Certains apprentissages ne peuvent pas être évalués ! Je m'inquiète surtout parce que je ne sais pas où il en est et que j'ai peur de "louper" quelque chose !

De plus, je ne l'exclus pas du groupe ! Mais même les élèves en viennent à faire la remarque : "tu as perdu ta langue ?" "il veut pas parler !"...

C'est difficile à gérer.

Je vais attendre le compte-rendu de la psy, la rentrée (au vu de certains témoignages) puis je le prendrais éventuellement en aide perso en groupe de 2.

Mais là, j'avoue que c'est aussi dur pour moi et l'ATSEM !

Mon intervention n'était pas contre toi, mais plutôt générale.

Pour les apprentissages, je crois qu'il ne faut pas te mettre la rate au court-bouillon : tu notes "non évaluable" pour les items en questions, les parents comprendront bien pourquoi et tes collègues aussi. Ce petit a un blocage autre que scolaire, et malheureusement, l'école ne peut pas tout résoudre.

Quant au fait de l'exclure, je ne voulais pas dire que tu le faisais, mais plutôt qu'on peut facilement le faire inconsciemment avec des enfants comme ça, qui se font oublier... On ne les interroge plus, on va moins vers eux que vers ceux qui nous sollicitent, etc...

Par rapoort aux autres enfants, tu peux aussi présenter cette différence un peu comme on présente parfois le handicap : dire aux autres enfants "il n'arrive pas encore à parler avec nous, mais on va l'aider pour qu'il y arrive", ça implique les élèves de la classe et ça évite le genre de remarques que tu cites et qui sont peut-être dures à encaisser pour lui.

[enviedespoir]

Nous verbalisons à sa place, je l'interroge en espérant qu'il réponde, mais rien.

je me demande vraiment comment je vais remplir le livret d'évaluation ! Certains apprentissages ne peuvent pas être évalués ! Je m'inquiète surtout parce que je ne sais pas où il en est et que j'ai peur de "louper" quelque chose !

De plus, je ne l'exclus pas du groupe ! Mais même les élèves en viennent à faire la remarque : "tu as perdu ta langue ?" "il veut pas parler !"...

C'est difficile à gérer.

Je vais attendre le compte-rendu de la psy, la rentrée (au vu de certains témoignages) puis je le prendrais éventuellement en aide perso en groupe de 2.

Mais là, j'avoue que c'est aussi dur pour moi et l'ATSEM !

Mon intervention n'était pas contre toi, mais plutôt générale.

Pour les apprentissages, je crois qu'il ne faut pas te mettre la rate au court-bouillon : tu notes "non évaluable" pour les items en questions, les parents comprendront bien pourquoi et tes collègues aussi. Ce petit a un blocage autre que scolaire, et malheureusement, l'école ne peut pas tout résoudre.

Quant au fait de l'exclure, je ne voulais pas dire que tu le faisais, mais plutôt qu'on peut facilement le faire inconsciemment avec des enfants comme ça, qui se font oublier... On ne les interroge plus, on va moins vers eux que vers ceux qui nous sollicitent, etc...

Par rapoort aux autres enfants, tu peux aussi présenter cette différence un peu comme on présente parfois le handicap : dire aux autres enfants "il n'arrive pas encore à parler avec nous, mais on va l'aider pour qu'il y arrive", ça implique les élèves de la classe et ça évite le genre de remarques que tu cites et qui sont peut-être dures à encaisser pour lui.

Je suis d'accord avec toi Calia au sujet des évaluations mais je suis bien d'accord avec toi, MPC, pour le reste, il vaut mieux attendre le rapport de la psychologue avant d'envisager quoi que ce soit ou d'impliquer qui que ce soit. Les cas de figure sont tellement divers. Pour l'instant, son mutisme est un fait, point. L'important est que la classe l'accepte comme on accepte toute autre différence de quelque nature que ce soit, sans commenter, sans interférer. Ensuite lorsque tu connaîtras l'origine de ce fait - si tu la connais -, tu verras ce qu'il convient de faire ; ce sera d'ailleurs sans doute plutôt une réflexion d'équipe.

Parmi les cas que j'ai connus :

- enfant autiste (maximum un mot par heure... enfin, avec moi - relation privilégiée -, parce qu'avec le psy c'était le néant total m'a dit le psy; j'ai cru comprendre à ce que disait la mère qu'à l'école c'était pareil),

- enfant violentée par sa famille, placée dans une famille d'accueil(mutique hors d'une sphère affective rassurante, mutique à l'école) (ça c'est réglé par une intervention "technique" ad hoc),

- enfant violentée par le père (très peu communicative et parole très peu compréhensible avant 4/5 ans : c'est le grand frère qui faisait l'interprète quand les maîtresses voulaient vraiment savoir ce qu'elle voulait dire)(est restée timide et peu communicative)...

Peut-être aussi que cet enfant n'entend pas (cas rencontré également et décelé mi CE2 ou CM1 - je ne sais plus)?

Peut-être s'agit-il d'un autre problème auquel on n'aurait pas pensé...

Bon courage en tout cas MPC

[calia]

Dans les 2 cas que j'ai connu, il s'agissait simplement d'un problème de séparation avec la mère (relations très fusionnelles).

[la maîtresse des petits]

Nous avons une élève de GS qui ne parle que très très peu et a du mal à regarder les adultes. Nous avons appelé un maître G qui a découvert de gros soucis familiaux qu'on n'aurait jamais soupçonnés!!! On est tombé de haut... C'était très grave MAIS nous n'y pouvions rien. Ce n'était pas de notre ressort - alors, parfois, cessons de culpabiliser - certains problèmes nous dépassent totalement.

[MPC]

Dans les 2 cas que j'ai connu, il s'agissait simplement d'un problème de séparation avec la mère (relations très fusionnelles).

je pense que c'est cela aussi, mais j'attends le compte-rendu de la psy scol.

[mat]

Cette année, j'ai eu une élève de MS qui ne parlait jamais à l'école même en présence de ses parents

A coté aucun problème dans les apprentissages et dans son intégration au sein de la classe.

Pas facile : on se sent seul et on voit l'enfant bloqué par sa peur de parler.

Difficile d'être toujours patient mais il faut s'y habituer sans banaliser : les autres enfants parlent à sa place et n'arrangent pas le probleme, il veulent juste aider.

Avant de proposer de l'aide perso en langage (qui peut ne servir à rien), j'ai pris le temps de connaitre l'enfant pour communiquer un minimum (oui avec la tête, montre avec le doigt).

Finalement, quand j'ai vu que le langage ne se débloquait pas, j'ai insisté auprès des parents pour qu'il agissent en allant voir un spécialiste.

Leur médecin de famille leur a dit que c'était un mutisme sélectif (dans certains contextes notamment l'école).

http://www.aqps.qc.ca/public/publications/bulletin/15/15-2-06.html

http://fr.wikipedia.org/wiki/Mutisme_s%C3%A9lectif

Je ne connaissais pas donc si ça peut servir à d'autres ...

Ils ont invités plusieurs fois des copains de classe à la maison et ça a rapidement donné des résultats : elle a pris confiance et maintenant c'est le moulin à parole.

Mais je pense que le problème se représentera à la rentrée avec une autre enseignante, le temps qu'elle apprenne à la connaitre.

[annelylou]

Je vais être concernée par le sujet à la rentrée. Sur 20 élèves, 3 ne parlaient pas à la rentrée de MS pour des raisons différentes. En fin d'année celui qui a un trouble psychologique avéré parle de temps en temsp. Un autre s'est mis à parler, mais son langage est difficilement compréhensible. Le dernier ne parle pas ou ne dit que la fin des mots. Alors que sa mère dit qu'il parle beaucoup à la maison, gràce à vous, je vais aborder différemment cet enfant.

Donc effectivement certains enfants ne parleront pas de leur année de PS, voir de MS. Pour ma part 'cest la première fois que je vais rencontrer cette difficulté avec des GS

[MPC]

J'ai fait un point avec la psychologue scolaire qui penche vers la relation très fusionnelle avec la maman et donc l'enfant ne "s'autoriserait" pas à parler à un autre adulte que ses parents. Mais elle m'a dit aussi qu'il n'est pas dans un refus de communication. J'espère donc que la situation va se débloquer l'année prochaine suite aux différents entretiens avec la psy et que l'enfant et la maman arriveront à couper le cordon... pour le bien-être de l'enfant.

[Ptittete]

Sur le même sujet, comment gérer un enfant qui ne parle pas mais qui est violent envers ses camarades? Et encore, j'emploie le terme "violent" mais je ne sais pas vraiment s'il se rend compte de ce qu'il fait car quand je le gronde et que je lui dis de s'excuser, il a toujours le même regard un peu béat... Les seuls sons qui sortent de sa bouche sont des bruits lorsqu'on est en regroupement mais il ne dit rien d'autre mais selon les parents, ils parlent beaucoup à la maison.

[MPC]

Je reviens sur ce post pour donner des nouvelles de cet enfant ne parlant pas en fin de PS.

L'entretien entre la psy scolaire et la maman a révélé qu'en fait cet enfant a été "traumatisé" lors de sa scolarisation en PS. En effet, les parents auraient mal préparé l'enfant (lui indiquant qu'il serait dans la même école que son grand frère alors qu'il ne le verrait que le soir en garderie). Cet enfant a dit à sa maman lors de la première semaine de classe qu'il était heureux alors que l'année dernière, il était malheureux.

Du coup, son comportement n'est plus du tout le même que l'année dernière et je pense (du moins je l'espère très fort) qu'il arrivera à communiquer verbalement en janvier prochain. En tout cas, c'est le jour et la nuit entre l'année dernière et cette année ! Il m'a même offert des fleurs ! Et il commence même à être coquin...

Si ça, ce n'est pas une preuve de son bien-être à l'école !

En tout cas, pour ma part, je sors grandie de cette expérience !