Ivoire Posté(e) 15 octobre 2011 Posté(e) 15 octobre 2011 Comment imposer son autorité dans une classe quand on n'est pas la titulaire ? Le sujet n'est pas nouveau, d'ailleurs, on me répond souvent "normal, c'est toujours comme ça avec les décharges". Normal, peut-être mais invivable, c'est sûr ! Je me retrouve avec les mêmes difficultés que ma première année d'enseignement, le constat est rude : au niveau de l'autorité je n'ai pas progressé en 7 ou 8 ans ! Pour la description de mon quotidien : une hystérique qui hurle dans sa classe pour couvrir les bavardages de ses élèves et qui n'obtient le calme que lorsque la sortie ou la récré approchent. Pourtant, je passe énormément de temps à préparer ma classe, à trouver des situations de recherche stimulantes, à préparer mon matériel, à veiller à alterner travail collectif et individuel. Des heures de préparation pour un résultat plus que décevant. Je ne vois plus où agir au niveau de ma préparation. Si: j'ai beaucoup plus de mal dans les classes à double niveaux : j'ai souvent l'impression qu'il faudrait ma présence simultanée dans les deux niveaux. Les règles de vie sont claires dans chacune des classes, un système de sanctions a été mis en place par les titulaires. Je n'ai aucun souci pour l'appliquer quand un élève transgresse les règles. J'ai pris conscience d'un gros défaut que j'avais dans le passé : menacer et ne pas appliquer. Maintenant, j'agis. Mais je ne vois pas d'effet. Que faire face au groupe ? Qui punir quand on a l'impression que c'est tout le monde et personne à la fois ? J'ai beau tout préparer, la moindre virgule (genre un élève qui n'a pas son stylo, son cahier) me déstabilise et fait partir la classe en live. Tous les conseils seront les bienvenus. Juste une chose, je ne serai jamais capable de faire ce que je vois parfois comme les humiliations, déchirer des pages... Aucun de mes élèves n'est méchant, chacun se laisse juste emporter par l'effet de groupe. Merci à tous ceux et celles qui essaieront de m'aider à rétablir un climat de travail dans chacune de mes classes.
soph92 Posté(e) 15 octobre 2011 Posté(e) 15 octobre 2011 J'avais un bon truc l'an dernier pour récupérer le calme en quelques secondes dans une classe qui partait en vrille à la moindre occasion: le chrono anti-récré. A chaque fois qu'un début de brouhaha commençait, je déclenchais le chrono en levant la main pour que tout le monde le voit. Instantanément, j'entendais des "chuuuut!!! Elle a mis le chrono" et en moins de 3 secondes, silence total. A chaque fois que je déclenchais le chrono, je cumulais le temps... temps en moins de récréation (on a le droit de les priver partiellement de récréation). Le temps perdu par leur bavardage était donc récupéré sur le temsp de récré. ça n'a jamais excédé 5 mn. Et si vraiment ça ne les calme pas tu peux instaurer: temps du chrono * 2 ou * 3... A un moment donné, ça va les toucher parce qu'ils y tiennent à leur récré. Evidemment, il y en a qui vont te dire "oui mais la récré ça leur permet d'évacuer aussi... de se lâcher pour être plus calmes ensuite en classe". Ouais... ben on voit bien que ceux-là n'ont jamais eu le genre de classe que tu décris. En tout cas je te souhaite bien du courage, ce genre de classe est épuisante nerveusement. L'an dernier j'avais une classe de CM2 comme celle là tous les lundis... pour la titulaire qui était à la veille de sa retraite, ce fut très difficile aussi alors qu'elle avait pas mal d'expérience et une super réputation de super maîtresse... elle a passé qqes nuits blanches. Alors c'est bien de se remettre en question mais ne culpabilise pas trop non plus.
elorun Posté(e) 15 octobre 2011 Posté(e) 15 octobre 2011 salut la classe de CM2 que j'ai le vendredi m'avait été décrite comme plutot mignonne. Ce n'est pas une classe d'affreux mais certains ont tenté chaque vendredi les limites : bavardages, ne pas faire son travail, me remettre en cause, n'apporter aucun soin à son travail, me rappeler que la maitresse , elle , ne fait pas ça... Bref : déja je punis sans remord : copie, coin, au mur 5 min pendant la récrée que je surveille, soufflante du directeur et rdv avec les parents. Je ne trouve aucune de mes sanctions humiliantes. Je commence chaque vendredi en vérifiant les devoirs ( trés peu d'écrits, des lecons déja vues en classe, des lecons à apprendre ou revoir , quelques mots à écrire) et si ce n'est pas fais je fais le dragon : une énorme soufflante. Ca calme des le début de la journée Ensuite je limite les modalités de travail propices au débordement (ce n'est pas ma facon habituelle de travailler mais je m'adapte au conditions) : beaucoup de travail écrit, peu de travail de groupe. J'essaie d'en faire une semaine sur 2 mais sur un temps limité, avec des objectifs trés clairs et un retour à l'écrit même court en fin de séance. Ca commence à tourner. Ce vendredi quasi aucun souci de discipline. Apres évidemment j'ai reconncé au fait qu'ils s'attachent à moi comme à leur "vraie" maitresse, je ne noue pas de relations comme je pouvais le faire l'an dernier, c'est bien plus distant. mais ca me va
cquinette Posté(e) 16 octobre 2011 Posté(e) 16 octobre 2011 Cette attitude des élèves peut également provenir en partie du regard porté par les parents sur l'enseignante qui assure la décharge: ils ne la reconnaissent pas toujours comme enseignante à part entière, alors quid des élèves?. Cette année j'ai un vent de contestation "anti-décharge": elle ne fait pas comme moi! J'ai dit qu'elle était enseignante à part entière de la classe et que je n'avais pas à m'immiscer dans sa façon de faire qui est propre à chaque enseignante... et qu'il m'arrive aussi de me fâcher en classe et de les punir ("Oui, mais avec vous ça passe mieux!").
Ivoire Posté(e) 17 octobre 2011 Auteur Posté(e) 17 octobre 2011 Merci pour vos réponses. Grâce au chronomètre de Soph92, nous avons passé une bonne journée. Pourvu que ça dure et que ça marche dans les autres classes...
chinoise Posté(e) 17 octobre 2011 Posté(e) 17 octobre 2011 Bonjour, Je rencontre ce genre de problème sur une de mes décharges en ZEP. Le groupe classe est très difficile et les seules solutions que j'ai trouvées sont le travail écrit et faire le dragon. le problème c'est que ce rapport de force me dérange surtout que les élèves sont du genre à pousser jusqu'au bout pour voir quand tu vas craquer. J'aimerai instaurer des vrais relations pédagogiques avec mes élèves et faire moins de transmissif car je ne m'y reconnais pas. Mais je ne sais pas comment faire avec des élèves qui répondent tout le temps et ne savent pas ce que c'est que d'être élèves. pour l'instant seule la menace fonctionne (responsabilités, contrats de confiance, rien n'y fait...). Merci d'avance pour vos conseils.
Mélanie10 Posté(e) 18 octobre 2011 Posté(e) 18 octobre 2011 Le chrono est très efficace. Je l'utilise depuis le début de l'année et les miens aussi quand ils voient le chrono ils font : chuuuuut, elle a mis le chrono. Pour les parents, je rejoins cquinette. (Même quand on est titulaire de la classe), ça joue beaucoup la légitimité que les parents accordent à l'enseignant.
chinoise Posté(e) 18 octobre 2011 Posté(e) 18 octobre 2011 Le problème dans cette école c'est que la plupart des parents ne sont pas derrière leurs enfants. J'ai trois élèves dont les parents ne sont pas là (famille d'accueil, parents à Mayotte...), un autre dont le pére est en prison... Ses pauvres loulous n'ont pas trop de repères, du coup c'est dur dur.
babar33 Posté(e) 20 octobre 2011 Posté(e) 20 octobre 2011 et comment imposer son autorité quand le titulaire impose la sienne par... euh.... comment dire.... par la force ?
Nanouknard Posté(e) 20 octobre 2011 Posté(e) 20 octobre 2011 Je vais peut-être dire une bêtise, mais, moi, depuis que j'ai arrêté de crier, ça va beaucoup mieux. JE fais pareil mais en parlant normalement, du coup, quand je crie (très rarement) c'est hyper efficace.
babar33 Posté(e) 21 octobre 2011 Posté(e) 21 octobre 2011 non c'est pas une bêtise, je fais attention aussi à ne pas (trop) crier. Mais des fois ils sont soûlant. Genre j'en prends un à faire une bêtise, alors se justifie pendant 5 min ; j'en prends 2 à se disputer, et là ils continuent la dispute bcp plus fort (c'est lui, nan! si! nan! si!), tu vois le genre. Sans parler de ceux qui n'en ont rien à faire. et le directeur lui, si y en a un qui lui casse les pieds, il...euh... lui en colle une (si si, je plaisante pas).
babar33 Posté(e) 24 octobre 2011 Posté(e) 24 octobre 2011 up! pas de réactions je suis le seul que ça choque?
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