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Hoooo Tampopo...:(

J'ai aussi quelques journées bien difficiles ici aussi.

Mon salut ? Une directrice très active : tous mes élèves difficiles, et qui ne tiennent pas en classe vont au SESSAD et me laissent souffler à un moment donné dans la classe. Une psy scolaire à l'écoute aussi, avec qui je peux évacuer. Elle m'a proposée des rdv réguliers pour parler de ma classe, me donner des "trucs" m'aider à comprendre les différents comportements...

Et vraiment, je n'ai pas beaucoup de conseils mais celui qui te permettra de ne pas y laisser ta peau : les vacances, c'est fait pour te reposer. Et je ne suis dans l'ASH que depuis quelques semaines, mais je crois que c'est TRES TRES important. De lâcher une fois rentrée à la maison, et en vacances. Je débute et pourtant, je n'ai bossé que 3 jours pendant les vacances. La semaine, je m'impose d'arriver à 8h15 maxi le matin, partir à 18h le soir maxi. Quelques heures le dimanche ( 2 maxi ). Une heure de régulation le mercredi.

Le reste du temps, je souffle, sinon, je n'y arriverai pas.

A l'impossible, nul n'est tenu, tu pourras bosser tant que tu veux, s'ils ne sont pas prets, pas aidés à l'extérieur, tu ne pourras rien, et tu n'es pas Dieu, tu ne peux pas à toi seule sauver notre société :)

Plein de :wub: Courage courage courage :)

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Posté(e)

SInon, Tampopo, ils ne vont pas dans les autres classes ?

Quelques idées ici ( eues principalement en formation ) qui les calment bien :

- l'écoute musicale, bras croisés, chacun à son bureau, ce sont des berceuses du monde entier ( ça ne marche pas tous les jours...)

- la phrase mystère : Dis moi Léa qui est ton ami ( 3 lettres dans chaque mot )

Quelques crocodiles croquent quarantes kiwis comme quatre cambrioleurs cachés ( son [c] à chaque début de mot

Mille monstres marins mordent ma main...

Il faut trouver le mystère de la phrase. Une fois qu'ils ont compris, ça les tient un bon moment ! Faisable avec des non lecteurs ( moins attachés au sens ). Lorsqu'il s'agit de sons, je leur ( les plus faible s) lis la phrase. Lorsqu'il s'agit de lettres qui se répètent, ils repèrent avec un peu d'aide. Ils ( la classe entière ) adorent être les seuls détenteurs du secret dans l'école ( on affiche les phrases mystère à la cantine, les autres élèves viennent proposer leur solution. Ils veulent même les proposer à la directrice ! )

- les défis en maths, en correspondance avec une autre classe, par exemple faire un maximum de tours différentes avec 4 couleurs de cube. Pareil, difficile au démarrage ( la peur de l'échec ) mais une fois qu'ils ont pigé comment le faire, ça gaz bien, et il faut colorier les cubes...24 solutions...Ca les met sur une tâche à l'écrit qui les canalise pas mal.

- la dictée en mot caché : je montre 5 seconde la lettre ( niveau maternelle ), ou le mot ( à 3, 4...Ou + ) et ils doivent le réécrire. J'ai de sacrés loulous et je les ai bien tenus 3/4 d'heure tout à l'heure sur l'exercice ( on a commencé en grand groupe puis divisé en 2, cela peut être si un élève lecteur propose la lettre ou le mot aux noms lecteurs ).

Toutes ses activités demandent peu de travail à l'enseignant et, une fois qu'elles sont installées, peuvent permettre des séances d'apprentissage en grand groupe sans que cela soit la calvaire.

Après, et j'en suis moins fière mais m...hein, on fait ce qu'on peut, je n'hésite pas à lâcher avec certains de mes élèves ( les plus jeunes, réellement ou dans leur tête ) en proposant la pâte à modeler, les cubes ( ils construisent des armes...Cela peut partir vite en cacahuète mais ils aiment tellement qu'ils respectent à peu près - c'est quand même beaucoup d'énergie - la règle de " je reste à mon bureau ou dans le coin de la classe ), les coloriages magiques GS/CP...

Et j'essaye dans la mesure du possible, de ne RIEN lâcher sur les règles de vie ( j'isole tous les élèves confondus plus de 20 fois par jour, je ne les sors que 5 à 10 minutes et exige une excuse au groupe pour le dérangement pour le retour à l'activité ). J'avoue que je finis crevée quasiment tous les soirs, vidée même, mais je sens peu à peu des progrès même si infimes avec certains.

ET je ne bosse pas au récréation, je fais une vraie pose, à blaguer avec les collègues, et si possible peu le midi aussi.

De vraies temps de repos car cela demande une energie prodigieuse tout ça...

Voilà, pour l'instant, je tiens comme ça. J'ai quelques jours de désemparement total, des envies de hurler une fois que je suis dans ma voiture, je me suis retenue quelques fois de plaquer un de mes élèves contre le mur de la classe ( j'ai eu aujourd'hui C. par ex, qui m'a soutenu que dans son école, il avait le droit de cracher sur la table pour la nettoyer car ils n'avaient pas d'eau dans la classe...). Mais chaque victoire, aussi petite soit elle me remplit de joie et de satisfaction ( d'ailleurs je n'en reviens pas...).

Ha oui, et aussi, important, je suis en analyse, et cela m'aide à prendre énormément de recul sur ce que je peux vivre en classe, mon psy m'aidant quelques fois à me faire comprendre ce qu'il s'y joue pour les élèves...:)

Encore une tonne de :wub:

Posté(e)

excellent la phrase mystere!

Posté(e)

Les jours se suivent et ne se ressemblent pas : trèèèèès difficile cette am !!

ARGHHHHHHHHHHHH ! :heat::fear::sweatingbullets::fear:

Posté(e)

Ouf, ça a été mieux la dernière heure ( j'avais mon EVS ind et mon EVS co...Et entre 14h et 14h30 aussi mais ça a été un vrai vrai bordel...C'est dire !! ).

Mais wahou, quelle énergie !

Heureusement qu'il y a 3 jours de we, je vais pouvoir relâcher la pression...J'en rêve en m'endormant, y pense en me réveillant...C'est vraiment très très prenant...

J'ai discuté avec la psy scolaire aussi, ce midi, et elle m'a dit des choses très intéressantes.

Je lui ai expliqué que j'étais exténuée à tenir le cadre toute la journée ( j'ai 9 garçons et 2 filles, en tout, 9 élèves qui poussent constamment les limites...je vous laisse imaginer mon état le soir...J'aimerais me filmer voir combien de fois je rappelle les règles de vie de classe ).

Elle ne m'a pas rassurée quant aux règles : pour elle, mes élèves testeront jusqu'à la fin de l'année " bon courage " mais, MAIS, elle m'a dit que lorsque je saurai me protéger de leurs "attaques", cad lorsque cela arrêtera de me "bousculer" autant, de me mettre en rogne ( un qui ne supporte pas les femmes et ne leur apporte aucun crédit, un qui crache par terre et qui ne comprend pas pourquoi c'est interdit " je le faisais dans mon ancienne école ! ", un qui ne s'arrête jamais au "non", un qui se roule par terre, qui insulte, tape, une pré adolescente insolente, deux hyperactifs qui poussent les limites du cadre constamment pour être sur que je les regarde eux...Au secours...), bref, quand j'aurai compris pourquoi est ce que par exemple l'attitude de A. m'agresse autant moi, je saurai mettre de la distance avec mes émotions, donc mes réactions, et tout naturellement, A. n'aura plus de prise sur moi et cela se calmera.

Je ne sais pas si je suis claire : pour elle, ces classes nous en apprennent énormément sur nous même pour peu qu'on accepte de réfléchir à pourquoi tel ou tel élève nous horripile, nous bouscule dans nos habitudes ou certitudes...Etc.

Pour elle, un enseignant solide en CLIS, un "bon" enseignant de CLIS, c'est celui qui ne se sentira pas attaqué en permanence par les élèves, sur qui la provoc rebondira, ou glissera. Cela ne veut pas dire qu'il ne met pas le cadre, juste que cela ne l'affecte pas plus que ça.

Concretement : quand A. me traite comme une m.... parce que je suis une femme et qu'il ne donne de crédit qu'aux hommes, cela me décontenance, m'horripile notamment parce que dans mon histoire, j'ai été élevée par une mère féministe, limite à se sentir au dessus des hommes. Cet élève est donc aux antipodes de ce qui m'a construit, moi. Chacune de ses "attaques" donc agit profondément sur tout ce qui m'est de plus cher et précieux, les bases de construction de ma personnalité.

Lorsque j'aurai bien intégré cela ( la question c'est comment...?), dans les tripes, cela ne me bousculera plus autant, et cela glissera sur moi. Alors j'arriverai à ne pas lui en vouloir de ça, à rester plus neutre, à prendre le tout avec plus de recul, d'humour et du coup, il n'aura plus de prise, et cela se calmera.

Un truc comme ça.

Reste à savoir comment est ce que cela se met en place tout ça, pour que cela n'affecte pas trop...Un travail sur soi, une réflexion sur pourquoi est ce que tel ou tel profil d'enfants nous perturbe plus...

J'espère que ces quelques conseils pourront t'aider Tampopo ( ou vous aider pour tous celles ou ceux qui ont posté ici ).

Posté(e)

j'ai bossé en IME 2 ans, les réunions clinique avec les psychos servaient à ca, depuis la T2 je suis dans cette démarche de prise de distance ...quel dommage que nous n'ayons pas en CLIS de lieu pour poser nos inqietudes et nos ressentis!

Posté(e)

Bonsoir à tous-tes

j'ai fini par craquer à midi. Une matinée horrible: insultes, menaces sur moi, coups entre eux...

A midi, j'ai fini par aller voir le médecin, je n'étais pas capable de refaire 3h difficile cette après-midi.

Et ce médecin, après m'avoir vue pleurer pendant 1h30, voulait m'y renvoyer!!!

Maintenant, je culpabilise, j'aurais du tenir jusqu'à ce soir, après, on a un grand weekend...

Je ne sais même plus pourquoi ça me touche autant. Pendant des semaines leurs insultes ne m'ont rien fait, ou peut-être que je ne le voyais pas.

Mais aujourd'hui, j'étais trop limite pour la patience, je ne veux pas en arriver à dire quelque chose que je pourrais regretter ensuite...

Bon, j'ai aussi fait la démarche de me trouver vite fait quelqu'un pour m'écouter à l'extérieur.

En espérant que le weekend fasse des miracles

Profitez-en bien!!!

Posté(e)

oui, je vais essayer...mais c'est pas comme si un conseiller péda venait mardi matin. Et la première fois, ca a été horrible...je ne sais plus quoi espérer pour cette visite

Posté(e)

Il y a 3 ans, j'ai craque un midi, je suis arrivée chez le doc en pleurs......il m'a dit : "ben faut pas vous mettre dans un état pareil pour votre boulot"...."vous voulez que je vous raconte?".....Il a eu l'air un peu choque....m'a fait un arrêt de travail du bout de lèvres...et après j'ai compris....sa fille allait être orientée en CLIS a la rentrée suivante! Il a du se prendre un gros coup de flippe en entendant les horreurs que je lui racontais!

Posté(e)

En tout cas c'est vrai que ça nous en apprend beaucoup sur nous... Et que par rapport à la première année je prends les choses vraiment différemment.

D'ailleurs, ce qui me désespère et me fait grrr et déprime, c'est pas les attaques permanentes (sauf quand je suis fatiguée), c'est de ne pas arriver à faire travailler ceux qui pourraient ou de ne pas pouvoir mener à bien des projets ou des séances, bref c'est que je m'ennuie ou alors que je n'arrive pas à faire ce que je veux faire.

Posté(e)

Je comprends Tampopo, c'est frustrant...MAis dans des classes particulièrement difficiles, il faut se dire que ce n'est pas le boulot ( je te redis les mots de la psy ). Le boulot, c'est le vivre ensemble, le " se sentir bien dans le groupe ". Et tous les apprentissages, c'est bonus...

Et des fois, comme par magie, au milieu de l'am bordel, ça marche. Comme hier lorsque je leur ai demandé de classer des images d'arts ( avec alignement, entassement, désorganisation apparente...). J'ai tenté au cas où. Et paf, c'est passé. Le reste sur l'am est en grande partie passé à la trappe ( lecture en dernière heure par ex, j'ai laissé tomber, ils ont joué...).

Et puis moi j'en prends mon parti : ce qui n'a pas été fait le jour même pour cause de classe ingérable, c'est déjà prêt pour le lendemain :closedeyes:

annso, concrêtement alors, comment tu fais pour la mise à distance ?

Posté(e)

Coucou Tampopo,

Tu n'as pas d'AVSco ou d'ATSEM qq heures par semaine avec toi ?

Sinon, moi aussi j'en ai 5 qui attendent leur place en IME et c'est vrai c'est assez difficile à gérer.

Bon moi ils sont plutôt gentils donc bon... Je fais quand même très peu de scolaire : environ 2h par jour, sauf avec les plus grands, sinon bcp d'éducatif : du jardinage, des arts visuels, de la motricité, de la pâte à modeler, de l'informatique, de la cuisine, ... bref, des trucs dans lesquels ils se sentent bien , dans lesquels ils peuvent progresser mais ...à leur rythme. A côté de ça je les prépare à la lecture (bien que je ne me fasse aucune illusion ) avec les alphas et borel messoni ils adorent mais voilà.

Enfin, bon courage à toi , et aller bosser à reculons, j'ai connu ça y a qq année, c'est l horreur... Pense à toi, préserve toi, arrête toi quand tu n'en peux plus car aller bosser avec ces élèves au bord de l'implosion ne te fera qu'exploser plus vite (et eux aussi)

courage encore

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