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Posté(e)

J'aimerais savoir ce que chacun pense de ça :

"La tâche des instituteurs, ces obscurs soldats de la civilisation, est de donner au peuple les moyens intellectuels de se révolter."

Louise Michel, Mémoires, 1886.

Personnellement je ne donne pas meilleure définition du métier, et de fait doit noter que les "compétences" listées au sein du programme lui-même décliné en la litanie insipide (pour de nombreux élèves) qu'est la répétition métronomée (et plus vite s'il vous plaît) des séquences et des "notions", forment bien plus à devenir un salarié-consommateur docile qu'un citoyen averti qui ne souhaite pas être enfermé dans une pauvre posture de "sujet" du pouvoir. (respirez :) ).

Votre avis ?

Posté(e)

J'avoue que je manque de recul pour te répondre, étant moi-même dans le tourbillon de ces notions à faire acquérir.

Tout ce que je puis sincèrement dire, c'est qu'effectivement je manque de temps pour couvrir l'ensemble des disciplines au programme et, au sein de ses disciplines -même les plus fondamentales- pour couvrir l'ensemble du programme.

De même que je manque de temps et de disponibilité pour prendre en charge la difficulté scolaire importante qui m'est confiée en classe ordinaire, avec un effectif de plus en plus élevé.

D'où un sentiment de culpabilité qui ne me quitte plus, celui de ne pas faire (bien) mon boulot, de ne pas être à même de remplir le "contrat" que j'ai signé, de devoir faire des coupes (illégalement) et des choix dans ce programme vertigineux, et de devoir en justifier au besoin - sentiment sans doute incompatible avec tout mouvement de révolte intérieure.

Posté(e)

"Les obscurs soldats de la civilisation" passent derrière le curé.Dixit qui ?

Posté(e)

J'aimerais savoir ce que chacun pense de ça :

"La tâche des instituteurs, ces obscurs soldats de la civilisation, est de donner au peuple les moyens intellectuels de se révolter."

Louise Michel, Mémoires, 1886.

Personnellement je ne donne pas meilleure définition du métier, et de fait doit noter que les "compétences" listées au sein du programme lui-même décliné en la litanie insipide (pour de nombreux élèves) qu'est la répétition métronomée (et plus vite s'il vous plaît) des séquences et des "notions", forment bien plus à devenir un salarié-consommateur docile qu'un citoyen averti qui ne souhaite pas être enfermé dans une pauvre posture de "sujet" du pouvoir. (respirez :) ).

Votre avis ?

Sans déc, un vrai sujet du bac... Et alors en fin de trimestre, pchssssss, j'ai tendance à avoir le neurone à plat... :heat: Désolé... :scratch:

JBB

Posté(e)

Ok, JBB, alors segmentons, au lieu de se laisser aller à des phrases de trois kilomètres.

"La tâche des instituteurs, ces obscurs soldats de la civilisation, est de donner au peuple les moyens intellectuels de se révolter."

Louise Michel, Mémoires, 1886.

Je ne donne pas meilleure définition du métier, puisque le peuple, dont nous faisons partie, a toujours mille raisons de se révolter.

Les "compétences" sont listées au sein du programme.

Lui-même est décliné en la litanie insipide (pour de nombreux élèves) qu'est la répétition métronomée des séquences et des "notions".

Cet ensemble forment de mon point de vue bien plus à devenir un salarié-consommateur docile qu'un citoyen averti et informé. Bien pus à rendre soumis à l'ordre socioéconomique qu'à ne se libérer d'une posture de "sujet" du pouvoir.

Qu'en pensez-vous ?

Posté(e)

La tâche des instituteurs DEVRAIT ETRE patati patata. Dans les faits, elle est définie par on sait qui (ou quoi...).

Posté(e)

élargissons les questions, toujours à partir de la phrase de Louise Michel :

1- qui est "le peuple" ?

2- a t-il toujours, plus d'un siècle après Louise Michel, des raisons de se révolter ?

3- si oui, contre qui, contre quoi ?

4- où se situent le "corps enseignant" là dedans ?

5- qu'est-ce que la "civilisation" évoqué dans la phrase ?

Posté(e)

Pour les trois premières questions, excusez mon approche très pragmatique de ce sujet hautement philosophique, mais mon sentiment est que le mot peuple ne sert plus qu'à définir un ensemble de personnes qui vivent à peu près au même endroit. On ne peut plus dire qu'il y a un intérêt commun à tous. Donc oui, le "peuple" a certainement des raisons de se révolter, mais contre qui ou quoi? La réponse me parait aussi diverses que les intérêts de chacun.

À quoi aspire le peuple? Certains veulent plus de liberté. D'autres plus de sécurité. Tous veulent plus d'argent pour plus consommer. Chacun est prêt à se battre pour son steak, mais pas pour celui de l'autre. Et tout le monde est persuadé d'avoir raison.

Alors je ne fais pas avancer le schmilblik mais j'émets quelques doutes sur la faculté du peuple à se trouver un objectif commun.

Le corps enseignant n'échappe pas à la règle, il me semble.

Bien sûr, je ne demande qu'à être convaincue du contraire car mon argumentation est un peu légère et ne repose que sur des impressions, largement véhiculées par les médias, les personnes de mon entourage proche ou plus lointain, et une prise de distance réelle mais peut-être pas suffisante avec tout ce qu'on nous sert.

???

Posté(e)

Mais où sont les classes sociales dans votre vision du peuple ? Car c'est bien là que je voulais en venir.

Dans un article de rue89 interviewant T. Piketty, on lit ceci :

En 1913, le 1% des Français les plus riches accaparait 53% du patrimoine total. Il n'en détenait plus que 20% en 1984, mais en 2010 le taux est remonté à 24% du patrimoine total. Les 10% les plus riches détiennent 62% du patrimoine total. (Sources : RevolutionFiscale.fr et Insee.)

Le peuple ? Tous celles et ceux qui, depuis fort longtemps, se partagent les miettes du gâteau, accaparé par une minorité (" Au niveau mondial, la fortune des millionnaires augmente de 6 à 7% par an", dit Piketty) . Système supportable avec des dispositifs sociaux tels que ceux mis en place après la seconde guerre mondiale... et qui sont précisément en cours de destruction systématique. En la matière, l part du P"S" français dans cette histoire n'est pas celle d'un opposant farouche (Piketty, que je cite ici, en est proche, ce qui n'est pas mon cas puisque je suis encore de gauche).

"la part du revenu du patrimoine a beaucoup remonté ces dernières années. Dans les années 1950, ce n'était que 15% du revenu national. On a mis beaucoup de temps à se remettre des chocs des deux guerres mondiales. Il faut attendre les années 1990-2000 pour retrouver les niveaux de capitalisation boursière et immobilière de 1914", dit encore Piketty. Autant dire que ce sont ces vingt dernières années qui ont précipité le retour à une domination économique écrasante de la bourgeoisie (internationalisée au niveau mondiale comme jamais elle ne l'avait été auparavant dans son histoire) sur "le peuple", précisément. Et souvenez-vous qui a été au pouvoir en France pendant de longues années ? Le P"S" (et ce malgré les épisodes de cohabitation).

L'instituteur (et tout dépend évidemment vers qui il ou elle tend à tourner son regard et à quelle partie de la population il ou elle accorde et épouvre sa solidarité de classe) doit donc, plus que jamais, "donner au peuple les moyens de se révolter", a minima en faveur de dispositifs politiques qui permettent une répartition équitable des richesses produites, qu'elles soient économiques, scientifiques ou culturelles.

"L'objectif commun" que tu évoques est bien là - seulement, il ne se donne pas à saisir tout de suite, surtout dans un environnement quotidien qui semble entièrement fait pour nous abrutir et nous empêcher de penser, avec la publicité agressive et ses mots et ses images travaillées par des personnes manipulatrices de nos pulsions. Il y a des intérêts qui nous sont propres, qui sont indéniables, concrets, réels, mais qui nous échappent ! Cela vaut pour des individus comme pour des groupes sociaux.

Posté(e)

j'ai même pas tout lu et j'ai mal à la tête :scratch:

Z'êtes vachement intelligents dit'-donc...

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