Jayan Posté(e) 2 janvier 2012 Posté(e) 2 janvier 2012 Bonjour, Actuellement salarié du privé (opérateur industriel), je suis lassé de ma vie pro. J'ai un bac pro et j'occupe ce poste en CDI depuis plus de 5 ans, après avoir vivoter d'intérim en CDD. J'approche de la trentaine, j'ai 1 enfants (le second devrait arriver courant 2012). Mes nombreuses recherches de projets de reconversions m'ont conduite à plusieurs métiers dont celui de professeur des écoles. Je commence donc à creuser le sujet. J'ai visité ce site : 'http://www.guide-concours-professeurs-des-ecoles.education.gouv.fr/pid23883/accueil.html' où il est question d'un 'troisième concours' qui semble être celui sur lequel je dois me pencher. Avant de m'étaler plus ici et d'approfondir ce projet, j'aimerais m'assurer qu'il n'est pas utopique; pensez-vous, avec ces renseignements, que cet emploi me serait accessible ? Merci.
polo70 Posté(e) 2 janvier 2012 Posté(e) 2 janvier 2012 Bonjour,Oui tout est possible evidemment. Qui vous dirait le contraire? Simplement, il faut savoir ce que cela demande comme contraintes, engagements...Après une approche théorique (conditions d'inscriptions...) je vous conseille de demander conseils à ceux qui sont en poste (par voie du forum ou discussion avec instit en place). Pas moi encore
Gribouillette Posté(e) 2 janvier 2012 Posté(e) 2 janvier 2012 Accessible, oui pourquoi pas, avec beaucoup de travail et de motivation (car il faut quand même décrocher le concours). Après, que ça soit un métier qui corresponde à tes envies, toi seul peut le savoir. La vision des profs et des instits véhiculée dans les médias et la société est très loin de la réalité. Oui, on a la sécurité de l'emploi. Oui, on a nos mercredis. Oui, on a des tonnes de vacances. Mais contre de nombreux inconvénients. => Le travail à la maison qui est très important, surtout quand on débute. Les premières années, on a la tête dans le guidon, et on a l'impression de ne faire que ça. La vie perso et familiale en pâtit. Il ne faut pas croire que nos horaires sont 9h-16h30, en vérité, pour la plupart d'entre nous, c'est plutôt 8h -17h30 ou 18h, avec 1/2 heure pour manger! Personnellement, je travaille environ 45 heures par semaine, et je suis très loin d'être la plus bosseuse! => Enseigner dans de bonnes conditions est de plus en plus difficile. Dans toutes les classes, il y a des élèves perturbateurs, violents, ou qui vivent dans un contexte familial très défavorisé. Je ne parle pas que des ZEP, c'est le cas aussi en campagne. Les parents sont de moins en moins "de notre coté" et laissent de plus en plus à l'école le soin d'élever leurs mômes. Nous avons de moins en moins d'aides pour prendre en charge les enfants difficiles ou en difficulté (RASED)... Nous sommes souvent très seuls, et de là à se sentir abandonné, il n'y a qu'un pas. La hiérarchie ne ne soutient pas, on ne peut compter que sur ses collègues (quand on en a!). Si on ne tombe pas sur une équipe super, l'année peut sembler très très longue... Avantages de ce métier: => La possibilité (pour l'instant...) d'organiser ses "heures supp" comme on veut. Tu faire le choix d’embaucher dès 7h, pour finir à 16h30. Ou à l'inverse, d'embocher à 9h, mais de partir à 18h30. Ou de travailler le soir chez toi quand les enfants sont couchés par exemple. => La liberté pédagogique Du moment que tu suis les programmes, tu es maitre de ta classe et tu l'organises comme bon te sembles. Ça c'est quand même appréciable. => Les vacances et les mercredis Même si on a du boulot à la maison, c'est quand même un avantage.
rhâââ Posté(e) 2 janvier 2012 Posté(e) 2 janvier 2012 Personnellement, avec le recul, je me serais dirigée vers une autre branche si j'avais eu connaissance des réalités du métier. En particulier, moi qui suis plutôt perfectionniste, j'aime faire les choses correctement, j'aime le sentiment du travail bien fait et terminé, eh bien je n'atteins jamais ce stade dans ce métier malgré des heures passées à bosser. Si c'était à refaire, je m'orienterais plutôt vers un métier plus artisanal, où on peut mesurer et apprécier le travail effectué. Maintenant, je n'ai plus le courage ni les moyens de reprendre une formation, surtout par les temps qui courent...
eloaV Posté(e) 2 janvier 2012 Posté(e) 2 janvier 2012 Oui tout est possible maintenant tu dois tenir compte de plusieurs facteurs : - le fait que tu travailles plus de 5 ans dans le privé te donne effectivement le droit de passer le concours en 3e voie. - de l'académie et du nombre de poste. En 3e voie, il y a très peu de place et le niveau demandé est souvent plus important que celui en externe. - de toute façon, l'inscription coute 5 euros donc tu n'as pas grand chose à perdre. - par contre, je le passe également en 3 e voie et je révise le soir une fois mes loulous couchés et après ma journée de boulot et mes tâches ménagères. Cela demande beaucoup d'energie mais ne faut il pas se donner les moyens de ces ambitions ? Enfin, je te conseillerais de faire quelques sujets blancs en temps réel (assis 4h à table à gratter) ce n'est pas évident quand on est sorti du cursus scolaire depuis quelques années. Et puis cela te permettera d'avoir une idée du niveau. Voila bon courage
Jayan Posté(e) 3 janvier 2012 Auteur Posté(e) 3 janvier 2012 (modifié) Bonsoir et merci pour toutes vos réponses ! Gribouillette, merci pour ce retour d'expérience qui colle très bien avec l'idée que j'ai de ce métier. Actuellement, je suis peut-être idéaliste, mais ce que tu décris me motive plus qu'autre chose en fait. Pour les points négatifs, comme le soutient inexistant de la hiérarchie par exemple, ça ne me changerapas des masses de ce que je vis actuellement (sans parler des autres points noirs de mon "métier" que je n'étalerais pas ici tellement la liste est longue). Au contraire, beaucoup de choses, dans ce que tu décris, me confortent dans cette orientation. Je recherche un métier qui me motive et dans lequel l'épanouissement est "personnel". Je suis très loin d'avoir la vision caricaturale qu'on essaie de nous imposer, par bourrage de crâne, pour monter les salariés du privé contre le public ! Rhâââ, tu peux développer un peu stp ? Qu'est ce qui donne cette impression de travail inachevé ? EloaV, ce dont tu parles m'intéresse beaucoup. En effet j'ai du mal à savoir par où commencer... Pour le moment je me suis contenté d'en apprendre un maximum sur le métier mais j'avoue ne pas trop en avoir appréhendé l'accessibilité... Peut tu m'aider à commencer, quelles sont les ressources à rechercher, les contacts à prendre, les pistes à suivre, etc ? Je souhaite faire tout ça hors temps de travail (juste histoire de ne pas me retrouver à la rue si je me plante !). Je tiens tout de même à préciser que je n'ai pas d'impératif de temps pour me lancer et que pour le moment il ne s'agit que d'un projet envisageable que je souhaite approfondir et pas encore d'une fin en soi. PS : La femme, d'un collègue qui m'est proche, est PE et, accessoirement, directrice de son école. Je vais essayer de creuser cette piste aussi. Modifié 4 janvier 2012 par Jayan
Gribouillette Posté(e) 3 janvier 2012 Posté(e) 3 janvier 2012 Rhâââ, tu peux développer un peu stp ? Qu'est ce qui donne cette impression de travail inachevé ? Je me trompe peut-être mais je pense que Rhâââ voulait dire qu'on peut toujours faire mieux, peaufiner à l'infini, surtout quand on est perfectionniste. Or, si on veut s'arrêter de bosser, au bout d'un moment, faut dire, stop, j'arrête et tant pis si ce n'est pas parfait.
rhâââ Posté(e) 4 janvier 2012 Posté(e) 4 janvier 2012 Oui, c'est ça. J'ai toujours un gout de "peut mieux faire" quand je suis en classe, j'ai toujours des élèves que je ne parviens pas à faire décoller malgré beaucoup d'heures de travail. Cela fait partie du métier, mais il faut savoir qu'on ne termine jamais une journée en se disant "j'ai fini". Beaucoup l'acceptent sans problème, c'est une question de caractère je pense. Perso j'ai du mal avec ça.
eloaV Posté(e) 20 janvier 2012 Posté(e) 20 janvier 2012 Je passe pour la 6e fois le concours. A part la 1e fois, je suis à chaque fois admissible et loupe le concours à pas grand chose. Comme je suis determinée, je m'accroche. Cette année encore, j'ai eu les écrits et je prépare actuellement les oraux. Préparer le concours en candidat libre n'est pas évident,cela requiert beaucoup d'énergie voir des sacrifices de ta part mais aussi de ta famille. En effet, je suis repartie pour travailler tout les soirs et une partie du week end aux révisions. Donc très peu de temps pour lire des livres autres que pour le concours, pas vraiment le temps de se matter des films le soir.Et puis je posee des RTT pour passer les épreuves et faire des sorties scolaires au détriment de jours que je pourrais passer avec ma famille. En contre partie, plus j'étudie plus je suis convaincue que je veux devenir PE.C'est mon objectif et je m'en donne les moyens. Par contre, ayant quitter le cursus scolaire depuis plusieurs années, s'y remettre n'est pas une mince affaire que ce soit les révisions mais aussi de rester 4 heures sur une chaise concentrée sur un sujet.Et puis certains automatismes sont lents à revenir, notamment pour ma part en français et en histoire-géo pour les synthèses. Donc plusieurs options sont possibles : - la première : avant de me lancer dans l'aventure, j'ai passé les écrits sans réviser pour voir si je tiendrais et si j'étais loin du niveau demandé. - Chez toi tu peux télécharger des épreuves, essayer de les faire dans des conditions approximatives du concours. - Si tu as des enfants ou des amis PE, d'aller faire les sorties scolaires pour avoir un apercu concret du métier de PE. De toute façon,les frais pour passer le concours est de 5 euros. Donc pas grand chose à perdre au départ. Après tout dépends de tes choix. Pour les révisions, je bosse avec des livres, sur les sites internet et forums.J'ai aussi pas mal d'amies instit avec qui je peux parler de certains sujets et écouter leurs conseils et expérience. Voilà, bon courage et bonne route, quelque soit ta décision
vieuxmatheux Posté(e) 21 janvier 2012 Posté(e) 21 janvier 2012 Oui, c'est ça. J'ai toujours un gout de "peut mieux faire" quand je suis en classe, j'ai toujours des élèves que je ne parviens pas à faire décoller malgré beaucoup d'heures de travail. Cela fait partie du métier, mais il faut savoir qu'on ne termine jamais une journée en se disant "j'ai fini". Beaucoup l'acceptent sans problème, c'est une question de caractère je pense. Perso j'ai du mal avec ça. Je trouve que c'est une question très importante, mais je ne sais pas si il est possible de savoir comment on réagira avant de plonger dans le grand bain. De toute façon, même si on travaille du mieux qu'on est capable, on ne réussit pas toujours à aider nos élèves à progresser. J'ai connu des collègues remarquables qui vivaient très mal parce que chaque élève en difficulté étaient une véritable souffrance pour eux. D'un autre côté, c'est probablement cette empathie qui leur servait de moteur et qui faisait qu'ils étaient remarquables. Idéalement, il faudrait être capable de dissocier le travail de la vie personnelle et de continuer à utiliser toutes ses ressources pour aider les élèves sans se laisser affecter par les échecs… facile à dire.
vieuxmatheux Posté(e) 21 janvier 2012 Posté(e) 21 janvier 2012 Comme Jayan n'a pas encore assez de message au compteur pour utiliser la messagerie, je lui propose de m'envoyer une adresse mail (passer par la page d'accueil de mon site en signature) pour que je lui fournisse les coordonnées d'une ex étudiante qui a été reçue au CRPE troisième voie et qui veut bien répondre à ses questions.
Jayan Posté(e) 20 avril 2012 Auteur Posté(e) 20 avril 2012 Bonjour à tous ! Je relance ce sujet puisque depuis quelques mois j'avais mis tout ça en sommeil à cause (grâce !) à certains "changements" dans ma vie pro comme familiale. Comme vous le voyez, je n'oublie pas mais je prends mon temps. > vieuxmatheux : Je t'ai envoyé un mail ces derniers jours pour répondre à ton offre (avec énormément de retard, désolé). J'apprécie beaucoup ton aide et ton site est bien sympa; je m'y suis trituré le cerveau avec tes sujets ! Je sais que pour certain le sujet est épineux, mais je vais l'aborder quand même car, pour moi, ça ne sert à rien de se voiler la face concernant le salaire et "l'évolution" (Nous travaillons tous un peu pour ça, quand même !). Actuellement, dans mon travail, l'évolution c'est zéro ! Durant les 3 premières années de boîte, j'ai atteinds le maximum que je puisse espérer dans le cycle normal (c'est à dire passer de 0 à 1, en gros...). Et depuis les 3 dernières années je tourne en rond, comme un poisson dans son bocal, espérant peut-être découvrir de nouvelles choses... Et quand je pense qu'il me reste encore, au minimum, 35 ans à faire... pfiuuu... J'aimerais savoir si "l'évolution" existe réellement dans ce métier qu'est PE et si ce n'est pas une nouvelle chimère. Quand je parle d'évolution, ce n'est pas forcément au strict sens hiérarchique du terme, mais également au sens "découverte" (changement de poste, spécialisation, etc..). Concernant le salaire; comme tout le monde j'ai des impératifs "financiers" à conserver. Aussi, j'aimerais savoir comment se passe la rémunération des professeurs, l'évolution des échelons, du salaire, etc... En admettant que je réussisise le 3ième concours et que j'obtienne une petite place dans l'EN... Quel serait alors mon "grade" ? Comment les choses évoluent t'elles ? Y'a t'il des grilles salariales et d'évolution fixent, des critères, des concours, des inspections, etc ? Ou est-ce, comme dans le privé (du moins, là où je suis) à la seule gueule du client ? ++
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