jtresse Posté(e) 11 janvier 2012 Posté(e) 11 janvier 2012 Bonjour, Je suis psychanalyste et je suis en train de mettre en place un outil (qui se veut le plus simple possible) afin de permettre aux parents, nourrices, enseignants, animateurs, etc ... de percevoir les signes pouvant révéler la présence de troubles psychiques mineurs et majeurs chez l'enfant et l'adolescent. Voici le lien vers l'outil en question : http://jtresse-psy.blogspot.com/p/depister-les-troubles-de-lenfance.html Vos remarques sont les bienvenues. Merci
Timis Posté(e) 11 janvier 2012 Posté(e) 11 janvier 2012 Je ne sais pas trop. J'ai lu les 4-5 premières pistes (pour l'estime de soi, l'inattention, les troubles d'apprentissage etc...) Je l'avoue aussi j'ai lu avec un apriori qui a peut - être faussé le truc. Cependant je trouve que si cette liste peut être utile en cas de doute etc.. je trouve qu'on continue dans la stigmatisation à outrance en diagnostiquant très vite des problèmes. Etre vigilant oui, mais des parents ou enseignants inquiets vont voir cette liste et vont avoir à tendance à se dire oh ça y est il a des troubles psy. Alors j'ai bien vu qu'on prend des précautions, certaines choses sont signalées comme "normales" avant 6 ans, on dit bien que ces indicateurs doivent avoir lieu régulièrement pendant au moins 1 mois, mais franchement je ne suis pas convaincue qu'on puisse tirer des conclusions à partir d'une liste aussi générale de critères. Je pense que presque la moitié des élèves de mon école correspondrait à au moins un cas de troubles présentés ici, pour autant je ne pense pas qu'ils aient tous ces troubles. Que ce soit présenté comme "voici quelques indicateurs auxquels il faut prêter attention chez des enfants/adolescents" je veux bien mais de là à dire qu'à partir de cette liste on va pouvoir prétendre à un dépistage, ou une suspicion de dépistage ça me paraît gros et dangereux.
jtresse Posté(e) 11 janvier 2012 Auteur Posté(e) 11 janvier 2012 (modifié) Merci pour votre commentaire Timis, Il est tout à fait évident que la limite de ce genre d'outils est de provoquer une sorte de psychose autour du mon élève, mon enfant, etc ... a-t-il ou non un trouble. Cependant, l'information dans ce domaine est absolument importante. De trop nombreux cas sont encore découverts trop tard, lorsque la pathologie est bien avancée. Quant à la stigmatisation, il n'est pas de mon but d'enfermer les gens (les enfants en l’occurrence) dans des petites cases. Certains cas méritent simplement d'être que l’on soit vigilant et lister les signes peut aider dans une certaine mesure. De plus, il ne faut pas voir cet outil comme une valeur diagnostique sure. L'avis d'un professionnel est indispensable pour cela. Dans ma réflexion, je pense qu'il vaut mieux perdre une heure à réaliser une entretien diagnostique pour rien que de passer à côté d'un trouble pouvant expliquer tout un ensemble d'évènements connexes. Je n'ai pas non plus la prétention de dire que mon outil est ultime. Il est en construction et des commentaires, critiques et avis de toutes sortes me permettront de l'améliorer pour qu'il corresponde au mieux aux réalités du terrain. Cordialement Modifié 11 janvier 2012 par jtresse
Timis Posté(e) 12 janvier 2012 Posté(e) 12 janvier 2012 J'ai bien compris mais je me demande juste comme il peut être compris de l'extérieur. Les gens qui se posent des questions sur d'éventuels troubles d'un enfant (instit, parent) sont terrorisés à l'idée de voir leurs craintes se révéler exactes. J'ai des élèves de 5- 6 ans cette année, et ce que j'ai lu me fait très peur dans la mesure où j'ai bien compris qu'ils sont encore jeunes, mais c'est quand même très inquiétant de se dire qu'avec la moitié de ma classe qui correspond à de nombreux critères, peut être que certains sont "fondés", et mince alors... ça veut dire que je vais peut être passer à côté de quelque chose ? Sincèrement ce n'est pas méchant, j'ai bien compris le sens de la démarche et le respecte profondément. Sauf que du coup des non professionnel très proches de l'enfant sont pour moi amener à faire quelque chose qui n'est pas de leur compétence (encore une fois ce n'est pas spécifiquement un reproche contre vous c'est la société entière qui veut qu'on fasse gaffe à ça en tant qu'enseignant ou en tant que parents). Mais peut être parce que c'est mon caractère, je trouve que c'est très contraignant de demander ça et subjectif : qu'est ce qu'avoir un vocabulaire restreint ? qu'est ce qu'être lent dans un travail ? qu'est ce ne pas être organisé dans son travail ? à partir de quand parler souvent est-il un problème ? Je pense que les psy savent faire la différence, moi sincèrement je n'en suis pas sûre donc dans le doute je peux mettre l'échelle assez bas, et me dire qu'il y a donc peut être un problème.... Et donc effrayer les parents qui vont se dire "mon enfant a un problème puisque la maîtresse a un doute" et c'est pour moi un cercle vicieux. Mais encore une fois ce n'est pas du tout contre votre travail, c'est juste une crainte que j'ai, qu'on diagnostique des cas de troubles ou handicaps psychiques alors qu'il aurait juste fallu attendre un ou deux ans de plus.
jtresse Posté(e) 12 janvier 2012 Auteur Posté(e) 12 janvier 2012 Bonjour, J'ai bien compris que vos remarques ne sont pas "méchantes" et je les trouve au contraire pertinentes (J'ai supprimé le terme "dépister" après lecture de votre premier message car, après réflexion, je l'ai également trouvé trop fort, trop connoté. En effet, il ne s'agit pas de "dépister" mais d'attirer l'attention sur"). La difficulté de conception de l'outil que j'essaie de mettre en place tient à la "vulgarisation" des termes employés. En vulgarisant, je me doute que certains raccourcis peuvent être faits ... C'est pour cette raison que je soumets mon travail à la critique (positive ou négative). De plus, j'essaie de ne pas noyer les personnes auxquelles je m'adresse sous un monticule d'informations. Car en réalité, dire qu'un enfant relève de tel ou tel type de trouble ne s'arrête pas à une grille de symptômes apparents. Il faut effectuer des tests (partie dévolue aux psychologues et avec laquelle je ne me sens pas à l'aise : stigmatisant à outrance à mon sens ...), il y a prise en compte d'un tableau clinique précis, prise en compte des manifestations psychosomatiques, prise en compte de l'environnement global de l'enfant et enfin examen médical général. Donc rassurez-vous, vos élèves de 5-6 ans ont peu de chance d'être touché. Et vos remarques prouvent que vous êtes vigilante. Cordialement
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