audreyg Posté(e) 26 janvier 2012 Posté(e) 26 janvier 2012 En 10 ans de carrière, je n'avais jamais eu de problèmes majeurs de discipline, respect... jusqu'à dernièrement. J'ai, dans ma classe, un groupe de 3-4 durs à cuire, qui ne veulent rien entendre des règles de vie de classe. Ils ne respectent personnes (aussi bien leurs camarades que moi-même), sont grossiers, voire vulgaires, refusent de s'asseoir, de travailler, d'obéir (un élève A m'a dit qujourd'hui que ce n'est pas à lui de s'excuser et que pour cela il ne m'obéirait pas), font des caprices dignes de gamins de 3 ans... et j'en passe! (j'en ai tout un demi-cahier... car je note tout). Les autres élèves commencent à en avoir assez, mais n'osent pas le leur dire car ils en ont peur. J'ai bien convoqué les parents: certains sont désespérés, ne savent plus quoi faire de leur côté mais restent dans le sens de l'école; d'autres, les parents de l'élève A m'ont dit que je n'ai que ce que je mérite (ayant un projet de classe monté depuis juin dernier avec des partenaires sur le thème de l'énergie avec visite en fin d'année d'un barage + sortie accrobranche, je ne me suis pas greffée sur le projet de mon collègue monté en septembre: classe découverte à la mer; précisons aussi que ces mêmes parents confondent école avec agence de voyage!). Il y a eu des contrats de comportements, des punitions, des envois de ces enfants chez les collègues, leur explique maintes et maintes fois ce qu'il faut faire / pourquoi... Bref! Je ne sais plus quoi faire avec ses élèves que mes remplaçantes (car j'ai été dernièrement absente un p'tit moment pour raisons de santé) ont qualifiés de "déstabilisants"! La semaine prochaine, normalement, se tient un conseil des maîtres exceptionnel afin d'essayer de trouver des solutions. Mais, si vous avez quelques p'tites idées, je suis prenante, car: - Que peut-on faire quand un enfant refuse toute autorité, surtout quand il sait qu'il aura le soutien de ses parents? - Faut-il forcer un élève à travailler ou juste lui demander de rester calme pour ne pas déranger le bon déroulement de la classe? - Peut-on laisser un enfant nous insulter sans réagir? - Peut-on systématiquement envoyer un enfant perturbateur chez un collègue? - ... Je me doute que je ne suis pas la seule dans le métier face à ce genre d'élèves, j'avais, surtout, je crois, envie de cracher un peu ce que j'ai sur la patate, car ce n'est vraiment pas facile en ce moment... Et pis... existe-t-il une solution miracle ou faut-il prendre son mal en patience?
Gribouillette Posté(e) 26 janvier 2012 Posté(e) 26 janvier 2012 Avant tout, je tiens à te dire que je compatis! L'an dernier, je venais poser plus ou moins les mêmes questions ici, et malheureusement il y a bien peu de réponses. Heureusement, il y a des collègues pour nous soutenir. Faire un conseil des maîtres est une très bonne idée à mon avis. Et ça veut dire que tes collègues te soutiennent et ça c'est déjà énorme. Après, pour tes questions, voici mon avis: - Que peut-on faire quand un enfant refuse toute autorité, surtout quand il sait qu'il aura le soutien de ses parents? Pleurer. Je blague, mais malheureusement, avec ce genre d'élève irréductible, sur lequel rien n'a d'effet (punitions, privation d'activités, rdv avec les parents, etc...) il n'y a pas de solution. En tout cas, moi je n'en ai pas trouvé! - Faut-il forcer un élève à travailler ou juste lui demander de rester calme pour ne pas déranger le bon déroulement de la classe? Je dirais qu'il faut essayer de ne pas lâcher (même en diminuant les exigences) et de faire en sorte qu'il ne "décroche" pas. Car s'il ne fait plus le travail, il va vite se lasser de dessiner ou lire un livre, et va te retourner ta classe. Et c'est le cercle vicieux. L'enfant ne fait pas le travail => il s'ennuie => il met le bazar => il décroche complétement des apprentissages => son seul objectif devient d’embêter les autres et la maitresse => c'est l'enfer tous les jours. C'est exactement ce qui s'est passé avec un de mes affreux de l'an dernier. - Peut-on laisser un enfant nous insulter sans réagir? Non! Pour moi ça mérite d'être exclu de la classe + des excuses orales et écrite. - Peut-on systématiquement envoyer un enfant perturbateur chez un collègue? Tout dépend de l'enfant perturbateur, et tout dépend du collègue et de sa classe! Si l'enfant, vexé, se tient à carreau ça va. Mais s'il démonte la classe du collègue, ce n'est pas génial non plus. Ca peut se faire de temps en temps, quand tu es à bout, mais pas systématiquement. Et puis, il faut bien se mettre d'accord avec le collègue d'abord, histoire d'être sur la même longueur d'onde. - Et pis... existe-t-il une solution miracle ou faut-il prendre son mal en patience? Pour un miracle, je ne vois que Sainte Rita, la sainte patronne des causes désespérées! Plus sérieusement, une fois que tout a été tenté (sanctions, privations, contrat de comportement, rdv avec les parents, équipes éducatives, etc...) oui il faut prendre son mal en patience et compter les jours. Allez, courage, plus que quelques semaines avant les vacances!
m0uette Posté(e) 26 janvier 2012 Posté(e) 26 janvier 2012 Sortir ta baguette magique et les transformer en crapauds ^^, ouvrir l'album Jumanji et les aplatir dedans, pendre la photo de classe et jouer aux fléchettes avec....invoquer dame Sagesse (mais j'crois qu'elle a pris sa retraite cette feignasse !). Bref, même topo ici...je sors de 10 jours d'arrêt pour craquage, avec un cahier d'incidents autant rempli que le tien ^^ ....Bref, navrée, pas de solution, juste tenter désespérément de prendre du recul et garder le sourire !
Gribouillette Posté(e) 26 janvier 2012 Posté(e) 26 janvier 2012 Ah oui, un conseil pour survivre quand vraiment la classe devient une ménagerie: - de la copie - des coloriages / ou dessins dirigés à gogo - des chants (s'ils sont réceptifs) - et surtout lire, lire, et encore lire des histoires, y'a que ça de vrai! Cherchez pas, y'a rien de pédagogique là-dedans, c'est juste des solutions d'urgence quand vraiment ça devient ingérable!
Themis75 Posté(e) 26 janvier 2012 Posté(e) 26 janvier 2012 Moi aussi à cours de solutions avec mes terribles, suis au bord du craquage...
schwa Posté(e) 26 janvier 2012 Posté(e) 26 janvier 2012 J'ai une question (peut-être bête) mais au collège (alors que la scolarité est toujours obligatoire) on peut exclure de l'établissement les éléments perturbateurs quelques jours, non ? Ne peut-on pas faire de même à l'école ? Après, ne peux-tu pas en parler avec des conseillers péda ? Ils sont "censés" nous conseiller et nous aider ! Pour tes questions : - pour l'envoi chez un collègue, comme Gribouillette, n'hésite pas si ça le calme et le vexe (pour certains énergumènes, ça les calme de suite quand je menace d'envoyer chez la directrice !). Mais s'il met autant le bazar là-bas, c'est délicat. à voir avec tes collègues justement si ça leur va de récupérer tes perturbateurs (avec leur travail à faire par exemple) - pour les apprentissages, c'est vrai que perso j'aurais tendance à vouloir laisser tomber, mais c'est vrai que du coup, n'ayant rien à faire, ils vont encore plus perturber. Après, pas de solution miracle c'est sûr ! Quand les parents sont démissionnaires ou pire sont contre toi, tu n'as plus aucune chance ! Et ça ne va pas s'améliorer avec le temps. Car ces gamins là vont aussi devenir parents un jour. Imaginez les enfants que ça va donner ! ça fait seulement 2 ans que je suis dans ce bateau, et j'avoue que je pense sérieusement à me reconvertir d'ici une dizaine d'années ! Car déjà que c'est très dur, j'ai un peu peur pour l'avenir !
Gribouillette Posté(e) 26 janvier 2012 Posté(e) 26 janvier 2012 Quand les parents sont démissionnaires ou pire sont contre toi, tu n'as plus aucune chance ! + 1 Et ça ne va pas s'améliorer avec le temps. Car ces gamins là vont aussi devenir parents un jour. Imaginez les enfants que ça va donner ! ça fait seulement 2 ans que je suis dans ce bateau, et j'avoue que je pense sérieusement à me reconvertir d'ici une dizaine d'années ! Car déjà que c'est très dur, j'ai un peu peur pour l'avenir ! + 1000
gretchen Posté(e) 26 janvier 2012 Posté(e) 26 janvier 2012 bon courage à toi! le conseil de maîtres est vraiment une bonne idée et la preuve que tu n'es pas seule (c'est important que les parents n'entendent pas ça que de ta part, mais de l'ensemble de l'équipe.).
Alet Posté(e) 28 janvier 2012 Posté(e) 28 janvier 2012 Y a-t-il une raison à ce comportement ? Cet élève est-il en difficulté ? Quelle image de lui-même a-t-il pour se comporter ainsi ? Y a-t-il un moyen de l'atteindre d'une autre manière ??? Y aurait-il un moyen pour toi de prendre le problème par un autre bout ? Ou bien est-ce seulement un petit c** mal élevé qui mériterait une bonne baffe par ses parents ??? (je sais, ça fait beaucoup de questions !)
Rosemonde Posté(e) 28 janvier 2012 Posté(e) 28 janvier 2012 C'est sûr, c'est déjà difficile à gérer lorsque les parents sont avec nous... Mais alors, s'ils sont contre nous... Est-ce que tu as essayé de mettre les pieds dans le plat ? De les rencontrer sans la présence de l'enfant, ou de n'en rencontrer qu'un seul (le plus calme...) et de dire : "je sais que vous m'en voulez de ne pas aller en classe transplantée etc etc néanmoins, cette situation nuit à votre enfant et au reste de la classe etc etc il serait préférable pour tout le monde de trouver une terrain d'entente... " Est-ce que d'écrire sur ce que font les élèves, ça te fait du bien ? Voilà ce que l'on avait mis en place dans notre école l'an dernier. Cela n'a pas été renouvelé cette année (changement de direction) mais je crois que ce serait une solution pour ma classe cette année : Les enfants difficiles avaient un deuxième enseignant référent. Lorsqu'ils empêchaient leur classe de travailler, ils allaient dans cette autre classe, avec du travail. Les parents étaient au courant. La "procédure" était officialisée par un courrier signé de la directrice. Ce n'est pas tout à fait la même chose que de les envoyer ailleurs sous l'effet de la colère. Cela a un côté institutionnel, c'est un cadre pour tout le monde, enfants et parents.
Rosemonde Posté(e) 28 janvier 2012 Posté(e) 28 janvier 2012 Sortir ta baguette magique et les transformer en crapauds ^^, ouvrir l'album Jumanji et les aplatir dedans, pendre la photo de classe et jouer aux fléchettes avec....invoquer dame Sagesse (mais j'crois qu'elle a pris sa retraite cette feignasse !). Bref, même topo ici...je sors de 10 jours d'arrêt pour craquage, avec un cahier d'incidents autant rempli que le tien ^^ ....Bref, navrée, pas de solution, juste tenter désespérément de prendre du recul et garder le sourire ! Et de t'arrêter, ça a fait du bien à tout le monde ? Ou bien c'était pire en revenant ? Je t'écris ça parce que je me suis posée la question...
Gribouillette Posté(e) 28 janvier 2012 Posté(e) 28 janvier 2012 Et de t'arrêter, ça a fait du bien à tout le monde ? Ou bien c'était pire en revenant ? Je t'écris ça parce que je me suis posée la question... Je me permets de répondre à la question, même si ce n'est pas à moi qu'elle est déstinée! En ce qui me concerne, mon arrêt l'année dernière a été bénéfique, puisque j'ai pu prendre de la distance et revenir blindée et avec une réserve de patience et d'énergie remplie au maximum. Du coté des élèves, ça n'a rien changé, mais moi j'étais plus zen. Bien sur, ça n'a duré qu'une semaine ou deux, mais c'était déjà ça. De toute façon, si je ne m'étais pas arretée (au choix): - j'aurais frappé un gosse - j'aurais fondu en larmes dans la classe devant les élèves - j'aurais carrément quitté la classe en plein milieu. L'effet aurait été catastrophique, donc je ne regrette pas de m'être arretée. Même si c'est dur ensuite d'y retourner. Voilà pour mon vécu en tout cas, mais on n'a pas toutes le même.
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