nanou69 Posté(e) 28 janvier 2012 Posté(e) 28 janvier 2012 Une personne posait la question du renvoi. Effectivement, cela n'est pas possible. Mais il existe une autre solution. Nous avons eu cette année (et nous en avons encore) des élèves perturbateurs au possible, tels que ceux que tu décris. Un de ces élèves mettait en danger les autres élèves et se mettait en danger. Quelques exemples : en maternelle sauter par la fenêtre, pousser un élève contre un porte manteau cette année, les lècher, s'encastrer la tête dans son casier de bureau (il a fallu les pompier pour le sortir, oui, oui, la tête rentre mais ne ressort pas), bref, je ne peux faire la liste car c'est une surprise par jour. Malgré de nombreux rendez-vous avec les parents, malgré deux équipes éducatives, les parents n'admettent pas... Nous avons convoqué une équipe avec présence de l'inspecteur. le deal fut le suivant : dernière chance à l'enfant : 3 semaines d'essai (après les vacances de noël), si aucun progrès, il change d'école. L'inspecteur s'est chargé d'en informer les directeur de l'autre école (pour que nous n'essuyions pas de refus) Il a donc changé d'école... Ce n'est pas une solution pour l'enfant, certes, mais que pourront dire les parents lorsque les soucis se reproduiront dans la nouvelle école? De plus, ils vont devoir assumer les trajets (école plus éloignée).
Pepettebond Posté(e) 28 janvier 2012 Posté(e) 28 janvier 2012 Voici ce que je fais pour les irréductibles même en maternelle, cela a fonctionné jusqu'à présent sauf pour les cas de difficultés sociales trop grandes ou handicaps avérés. Je reçois les parents La réponse positive est facile elle met les parents de mon côté et "Pensez vous votre enfant intelligent? La réponse est OUI "Je suis d'accord avec vous "Pensez-vous que votre enfant ait des facilités pour comprendre le monde? La réponse est OUI "Je suis d'accord avec vous "Pensez vous qu'il est capable de comprendre vite ce qu'on lui explique? La réponse est OUI "Je suis d'accord avec vous Seule réponse NON "Pensez-vous qu'il ait besoin de beaucoup de répétitions pour comprendre quand ça l'intéresse? La réponse est NON "Je suis d'accord avec vous "Pensez vous qu'il soit futé et qu'il fasse vite les choses La réponse est OUI "Je suis d'accord avec vous "Pensez-vous qu'il soit capable de réussir ses études? La réponse est OUI "Je suis d'accord avec vous "Pensez vous que cela l'ennuie quand on répète mille fois les choses? La réponse est OUI "Je suis d'accord avec vous Je pense comme vous qu'il serait dommage que votre enfant gâche autant de potentiel. Donc je vais recevoir votre enfant après notre entretien et nous lui dirons que nous le savons intelligent. Comme il est intelligent je lui lirai le règlement de l'école et de la classe, et il n'aura pas besoin qu'on le lui répète il aura compris Comme il est intelligent je lui expliquerai qu'il a compris qu'être écolier c'est respecter les autres dans leur travail Comme il est fier d'être futé je lui dirai que nous comptons sur lui pour montrer aux autres qu'il sait et qu'il est même capable d'expliquer calmement aux plus faibles Comme vous êtes favorables à ce qu'il fasse des études je lui dirai que nous comptons sur lui pour montrer toutes ses compétences d'élève Je lui expliquerai également que s'il transgresse les règles de l'école de la République il sera sanctionné et que dans ces cas là il ne bénéficiera pas de ce que l'école apporte. Puis comme les parents sont devant ce discours j'appelle l'enfant et je lui lis deux ou trois points du règlements de l'école Et je sors le bulletin officiel des programmes et du socle commun de compétences et je lui lis quelques lignes de ETRE élève ou citoyen ,chaque fois en répétant "avec tes parents tu pourras lire en entier sur internet on trouve cela sur le site du ministère." "Tu vois tes parents savent que tu es intelligent et que tu n'as pas besoin qu'on te répète les choses que tu as suffisamment de neurones pour tout assimiler donc dès demain tu viendras à l'école pour être élève, si tu ne veux pas apprendre ce sera ton problème par contre je ferai respecter la loi de la République et tu n'auras plus la possibilité de déranger les autres qui sont élèves. Voilà tu réfléchiras ce soir avec tes parents et je te demande de me dire demain matin si tu as décidé d'être élève de l'école de la République. Tu es grand tu as le choix tu en discutes avec tes parents, Au revoir Madame Au revoir Monsieur au revoir X ." Je laisse peu de de place aux causes, je rappelle systématiquement le pourquoi on vient à l'école et que "ma" demande n'est que celle de la République. Les parents sont souvent éberlués et l'enfant, si les parents ne répondent pas ou se font recadrer sur citoyenneté, voit qu'il n'a plus de pouvoir pas plus que ses parents dans le choix de comment être élève. Il voit également ses parents écouter la maitresse ... Et ça .... c'est le modèle qui lui manque ... sans le vouloir les parents montrent l'exemple et je m'en servirai... Tu te rappelles quand nous avons dit avec tes parents ... .... JE RAJOUTE à PARTIR DE MAINTENANT JE NE REPETE PLUS POUR VOTRE ENFANT IL EST TROP INTELLIGENT
laetitia Posté(e) 28 janvier 2012 Posté(e) 28 janvier 2012 Tout à fait d'accord avec Pepettebond : toujours se mettre les parents dans la poche avec ce genre de dialogue !! et pour les irréductibles qui refusent tout, on peut toujours leur demander ce qu'ils feraient eux, s'ils étaient à notre place... En général, ils n'en savent rien et c'est là qu'on peut leur expliquer comment on pense s'y prendre (sanctions, contrat...). On termine bien évidemment l'entretien en leur demandant ce qu'ils en pensent et si éventuellement ils ont des idées pour améliorer cette "merveilleuse communauté éducative" que nous allons former dans le strict intérêt de leur rejeton, eux et nous, à partir de maintenant....
cquinette Posté(e) 28 janvier 2012 Posté(e) 28 janvier 2012 Je dirai "équipe éducative", ou au moins signalement au Rased si tu as la chance d'en avoir encore un complet...
Tomette Posté(e) 28 janvier 2012 Posté(e) 28 janvier 2012 Bonsoir Je n'ai pas vraiment de solution, mais je me souviens qu'une de mes collègues avait été insultée par un élève. Elle a été rechercher le texte qui précise qu'en cas d'insulte à professeur, il y a risque de sanction et d'amende.( amende dont le tarif m'échappe mais qui était assez conséquante ! ) Elle l'a montré à l'enfant et aux parents. Le gamin n'a pas été un ange par la suite bien sûr, mais il s'est tenu à carreau en ce qui concerne les insultes !
Gribouillette Posté(e) 29 janvier 2012 Posté(e) 29 janvier 2012 Deux remplaçants pour me remplacer 6 jours d'école...la 1ère a craqué. ça me console un peu , je me dis que ça n'est peut-être pas que de moi que vient le problème... + 1 Bien sûr que ce n'est pas de toi que vient le problème! Moi aussi, les remplaçants qui en ont bavé dans ma classe, qui m'ont dit que c'était la pire de la circo et tout, et bah ça m'a consolé. Et ça m'a fait réaliser que ce n'était pas ma faute. Et que même un homme avec 20 ans de bouteille ne s'en sortait pas mieux que moi. Et même vis à vis de l'entourage, pas toujours compréhensif (tu ne tiens pas ta classe, t'as qu'à faire comme ci comme ça, moi je me laisserais pas bouffer, etc... ) ça fait un argument de poids.
Coco1308 Posté(e) 29 janvier 2012 Posté(e) 29 janvier 2012 Bonjour, Je n'ai pas de solution et justement j'en cherche. Je suis Pes (professeur des écoles stagière) renouvelée (pas pour mauvaise gestion de classe, j'ai été inspéctée sur un CP que j'avais depuis 5 jours) et j'ai peur de ne pas être titularisée à la fin de l'année car les deux élèves déviants empèchent les autres de travailler et donc même les élèves les plus sages commencent à s'agiter. Voici ce que j'ai déjà entrepris: 1- j'ai reçu les parents seule puis en présence de la directrice 2- la directrice a fait un signalement auprès de l'inspection qui a pour l'instant reçu la mère d'un de mes perturbateurs CONSEQUENCES 1-rien au niveau comportement 2-la mère en question a appelé ma directrice et à menacer de porter plainte contre moi pour harcèlement car je dirais à son gamin qu'il est le plus perturbateur à longueur de journée ( ce qui est faux bien entendu je ne veux pas risquer ma carrière pour un petit m******) Et maintenant je fais quoi? L'arrêt n'est pas une solution car je serais prolongée à la fin de l'année voir non titularisé. Le RASED est inexistant dans l'école car je ne suis pas en ZEP pourtant l'école a le profil (école près de cités dans le 93, population en difficulté sociale avérée...) J'ai trouvé le texte sur l'outrage à un fonctionnaire de l'état sur Légifrance et il nous concerne. Il s'agit d'un texte du Livre I Titre III Chapitre III section 4 (article 433-5 du code pénal) : la sanction est de 7500 euros d'amende. Je testerais cette solution après on verra. Mais si vous en avez d'autres solutions s'il vous plait aidez moi!!!
chlo63 Posté(e) 29 janvier 2012 Posté(e) 29 janvier 2012 Tu peux aussi faire une équipe éducative avec les parents, psy scolaire et IEN si celui-ci ou celle-ci se préoccupe des cas très perturbateurs, chez nous c'est le cas et cela porte ses fruits à la longue. Qu'en pense la/le psy scolaire ? Elle/il est normalement là pour aider dans ce genre de situation. Je goûte mon bonheur chaque jour depuis trois ans de ne pas avoir de fous furieux dans ma classe après mes trois premières années terribles (certains de mes élèves de l'époque ont fini en ITEP...) Une journée en vaut 10 et c'est pas top du tout pour le moral, le physique mais j'ai eu la chance d'être épaulée par une super psy avec des bons conseils et des compliments réconfortants et des collègues toujours prêtes à m'écouter, à chercher des solutions. Courage et n'hésite pas à échanger.
Gribouillette Posté(e) 29 janvier 2012 Posté(e) 29 janvier 2012 Tu peux aussi faire une équipe éducative avec les parents, psy scolaire et IEN si celui-ci ou celle-ci se préoccupe des cas très perturbateurs, chez nous c'est le cas et cela porte ses fruits à la longue. Et bien chez nous, c'est pas le cas! Des EE, j'en ai fait des tonnes, et aucune ne m'a permis d'avancer et de trouver des solutions. Quant au RASED, il est débordé, et si ta classe n'es pas au bord de l'explosion, ils ne se bougent pas trop. Je me souviendrais longtemps de cette maitresse E qui ne voulais plus prendre ma gamine perturbatrice (qu'elle suivait pour des grosses difficultés en lecture) parce que "Si elle ne veut pas, je ne peux pas la forcer. Je ne vais pas la trainer de force." Et moi, comment je faisais, pour la gérer elle et les 22 autres élèves, dont 3 autres perturbateurs? Moi aussi je devais la trainer de force, parfois même la tenir sur mes genoux pour faire classe! Mais elle, avec son petit groupe de 3 élèves, elle ne pouvait pas me décharger 1/2 heure? Je dévie du sujet, désolée. Je peux sembler aigrie, mais la blessure est encore trop fraiche, alors chaque fois que j'ai l'occasion de cracher mon venin et de vider mon sac, je la saisie. En tout cas Audrey, j'espère que tu as des conseillers pédas, un IEN et un RASED qui te soutiennent, c'est si rare.
Coco1308 Posté(e) 29 janvier 2012 Posté(e) 29 janvier 2012 Tu peux aussi faire une équipe éducative avec les parents, psy scolaire et IEN si celui-ci ou celle-ci se préoccupe des cas très perturbateurs, chez nous c'est le cas et cela porte ses fruits à la longue. Qu'en pense la/le psy scolaire ? Elle/il est normalement là pour aider dans ce genre de situation. Je goûte mon bonheur chaque jour depuis trois ans de ne pas avoir de fous furieux dans ma classe après mes trois premières années terribles (certains de mes élèves de l'époque ont fini en ITEP...) Une journée en vaut 10 et c'est pas top du tout pour le moral, le physique mais j'ai eu la chance d'être épaulée par une super psy avec des bons conseils et des compliments réconfortants et des collègues toujours prêtes à m'écouter, à chercher des solutions. Courage et n'hésite pas à échanger. Merci Chlo63. Je viens de contacter une personne qui est CPC. Elle m'a conseillé d'appeler la psy scolaire. En effet cela semble une solution judicieuse d'autant qu'elle connait les cas présents dans ma classe.Et malgré qu'ils soient ingérable ces enfants, ils n'en restent pas moins des enfants.
chlo63 Posté(e) 29 janvier 2012 Posté(e) 29 janvier 2012 Je ne t'en veux pas gribouillette , je comprends tout à fait ton désarroi et j'aurais très certainement la même attitude que toi mais là je reconnais que nous sommes vraiment gâtées dans notre circonscription et ce n'est pas normal : tous les enseignants et élèves devraient bénéficier de cette attitude bienveillante mais malheureusement ce n'est pas le cas... Et ma blessure est plus ancienne que la tienne peut-être mais je me souviens dans quel état de fatigue nerveuse et physique j'étais à l'époque et je ne souhaite pas revivre ça de si tôt car on est quand incompris dans ces moments-là. Bon courage à toi
audreyg Posté(e) 29 janvier 2012 Auteur Posté(e) 29 janvier 2012 Merci à tous pour vos messages! Ca me permet de me poser d'autres questions qui seront posées en conseil de maîtres, ça me permet de relativiser un peu beaucoup (d'autant que je sais ce que je fais, ce que je ne fais pas et que même avec mes remplaçants ça se passait TRES mal...). Ca me permet aussi de trouver quelques trucs à mettre en place. J'aime beaucoup la méthode de Pepettebond, celle de la "réponse positive". Sinon, vendredi après-midi, avec une collègue, nous avons discuté avec les deux plus durs de ce petit noyau, où on leur a bien expliqué qu'ils pouvaient tout nous dire ce qu'ils avaient sur la patate sans crainte de sanction (quelle qu'elle soit par la suite). Le gros du problème vient, forcément, du fait que je ne les emmène pas en classe de mer, persuadés que ça leur ait dû (on en revient toujours au fait qu'on confond école avec agence de voyage, tout comme encore beaucoup de parents confondent aussi école avec garderie... enfin bref! ça c'est un autre problème); plus en profondeur, certains petits points qui peuvent paraître anodins et qui sont mal interprétés entraînant ainsi parfois un énorme sentiment d'injustice. Cela permet de mieux comprendre leur comportement, mais ne peut en aucun cas l'excuser! Résultat: suite à cet entretien, l'un des deux enfants s'est bien mieux comporté le reste de l'après-midi (avec ma collègue, nous avons observé une espèce de déclic pendant l'entretien: il a - enfin!- compris que ce n'est pas que je ne voulais pas les emmener en classe de mer, mais que je ne pouvais pas, pour des raisons pédagogiques et des raisons personnelles. Affaire à suivre! ... Toujours est-il que je prends bien note de vos conseils, autres... et je vous tiendrai au courant de l'évolution.
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