Invité Posté(e) 8 mars 2012 Posté(e) 8 mars 2012 D'accord avec toi Fabienne, l'entraide est vitale dans ces cas là, et la responsabilisation des élèves est essentielle, mais dommage qu'on ait rien là-dessus en tout cas à la fac où je suis; j'ai vu sur le site de Créteil qu'il y avait des cours sur la voix, l'autorité. Ca nous aurait aidé..
bluelullaby Posté(e) 8 mars 2012 Posté(e) 8 mars 2012 Je suis dans la même situation (pas au point d'Audrey tout de même) mais ça fait deux ans de suite que je n'arrive pas à gérer ma classe et c'est très destabilisant, j'ai juste l'impression d'être nulle, de ne pas savoir m'y prendre. En plus je suis à temps partiel et je crois que vraiment, ça n'aide pas à asseoir son autorité..... Pour le contexte j'ai un CP-CE1 à 27, avec un élève qui fait des crises de violence, un autre sous médicaments et suivi psychiatriquement, et beaucoup d'enfants bavards / agités.... BEAUCOUP d'enfants en difficulté et donc beaucoup de souci, d'enfants qui n'arrivent pas à apprendre à lire, de PPRE à mettre en place, etc etc... Je suis tout le temps en train de me demander si ça vient de moi..... Visite de l'inspecteur en novembre qui m'a dit que pour une première année de cycle 2 c'était très bien, mais qui m'a reproché de ne pas avoir le silence total (j'ai eu des chuchottements, à un moment un discret cri d'animal (je n'ai pas entendu mais l'IEN lui a entendu) bref il m'a bien expliqué que pour lui c'était anormal qu'en 8 ans d'ancienneté je ne sois pas capable d'obtenir le silence dans ma classe (moi qui bénissait les enfants ce jour là d'avoir été CALMES!). Les conseils des autres : "Moi, je ne lâche rien".... ce qui a tendance à m'exaspèrer... ça veut dire que pour eux, je laisse sûrement tout passer ! Je ne lâche rien non plus, mais les enfants sentent bien qu'arrivé à un moment on est à court de munition... on ne peut pas les priver de récrés à TOUTES les récrés, les envoyer dans une autre classe TOUS les jours.... (surtout que cela nous décrédibilise, je trouve)... Donner des lignes ou recevoir les parents démissionnaires tous les 4 matins.... Déjà que tous les soirs j'ai un rdv avec des parents pour PPRE / bilan d'évaluations / suivi RASED / ou autre problème.... J'ai l'impression de ne plus avoir de vie perso ! Bref rien à voir avec la situation d'Audrey (je ne me sens pas en danger physique) mais moralement je craque... Je n'ai pas beaucoup de soutien de mon directeur....
Posca Posté(e) 9 mars 2012 Posté(e) 9 mars 2012 "Les conseils des autres : "Moi, je ne lâche rien".... ce qui a tendance à m'exaspèrer... ça veut dire que pour eux, je laisse sûrement tout passer ! Je ne lâche rien non plus, mais les enfants sentent bien qu'arrivé à un moment on est à court de munition... on ne peut pas les priver de récrés à TOUTES les récrés, les envoyer dans une autre classe TOUS les jours.... (surtout que cela nous décrédibilise, je trouve)... Donner des lignes ou recevoir les parents démissionnaires tous les 4 matins.... Déjà que tous les soirs j'ai un rdv avec des parents pour PPRE / bilan d'évaluations / suivi RASED / ou autre problème.... J'ai l'impression de ne plus avoir de vie perso !" Rira bien rira le dernier quand à leur tour tes collègues auront cette fameuse classe de cp-ce1. Il est fort problable que cette classe reste pénible jusque là! En plus, ne rien lâcher quand les élèves sont hyper sciants pour ne pas dire un autre mot, c'est finir la journée avec 2 de tension. Justement, avec ce genre de classe, le plus dur est de discerner quand lâcher un peu sinon on passe sa journée à interrompre les activités et à souligner les provocations de certains qui cherchent justement à bien se faire remarquer. Moi aussi, bientôt dix ans que j'enseigne et cette année je tombe sur un os de ce1 dans une classe connue pour être très agitée. Il me provoque en permanence, alors que l'année dernière, il ne bougeait pas une oreille, les enseignants sont unanimes. Le directeur, qui a la classe un jour dans la semaine quand à lui n'a jamais eu de provocations. Les boules. Du coup, pensez-donc, la crédibilité de mes collègues envers moi...d'autant plus que je suis nouvelle cette année dans cette école. Auncun souci d'autorité normalement. Les fameux colllègues ne me soutiennent pas du tout. De toute façon comme je suis sur un poste qui est à TP chaque année, je cite"On ne cherche même plus à retenir les noms des décharges ", et ça devant moi. Ping. Alors prendre parti au sujet de cet élève dont la mère est venue m'agresser verbalement dans la cour.. faut pas rêver. Je compte les jours et les secondes.
Gribouillette Posté(e) 9 mars 2012 Posté(e) 9 mars 2012 Vos témoignages me rappellent ma première année. J'avais un CM1 ingérable, mais seulement avec moi, et avec la collègue qui l'avait eu l'année précédente. Avec la directrice, il filait droit, ainsi qu'avec le remplaçant (homme). Mais avec moi, c'était l'enfer, je n'avais plus aucune prise sur lui. Et pourtant, je ne laissais rien passer. J'ai tout essayé, les contrats, les punitions, les retraits de responsabilité, les rdv avec les parents, les EE... Le môme était suivi au CMPEA et était très mal dans sa peau. Il me pourrissait la classe, mais le pire c'est que la directrice ne me soutenait pas du tout. Puisqu’avec elle, il se tenait à carreau. Donc tout venait de moi. Et c'est ce que j'ai cru, j'étais T1 en plus, donc pas sûre de moi. C'est après que j'ai appris que l'année précédente, avec l'autre collègue, il était tellement ignoble qu'il passait tous les après-midi dans la classe de la directrice. L'année qui a suivi mon départ, une nouvelle collègue est arrivée, et en a bavé elle aussi. Finalement, le gosse a été orienté en ITEP à l'entrée en 6ème. Tout ça pour dire qu'il est facile de juger les autres, tant qu'on a pas soit même été confronté à ce genre de situation. Courage à toutes!
Rosemonde Posté(e) 13 mars 2012 Posté(e) 13 mars 2012 "Les conseils des autres : "Moi, je ne lâche rien".... ce qui a tendance à m'exaspèrer... ça veut dire que pour eux, je laisse sûrement tout passer ! Je ne lâche rien non plus, mais les enfants sentent bien qu'arrivé à un moment on est à court de munition... on ne peut pas les priver de récrés à TOUTES les récrés, les envoyer dans une autre classe TOUS les jours.... (surtout que cela nous décrédibilise, je trouve)... Donner des lignes ou recevoir les parents démissionnaires tous les 4 matins.... Déjà que tous les soirs j'ai un rdv avec des parents pour PPRE / bilan d'évaluations / suivi RASED / ou autre problème.... J'ai l'impression de ne plus avoir de vie perso !" Oui, il y a beaucoup à dire sur les conseils des gens qui pensent savoir tout gérer... Moi, depuis la rentrée, ça va beaucoup mieux. Je me suis dit que j'étais incompétente avec cette classe, point barre (mais avec cette classe seulement... ) Du coup, je déstresse. Je me dis que l'année prochaine ça ira mieux. C'est ça qui est bien avec ce métier. D'une année sur l'autre, tout peut changer. Et toi Audrey ? Où en es-tu ?
Rosemonde Posté(e) 13 mars 2012 Posté(e) 13 mars 2012 Visite de l'inspecteur en novembre qui m'a dit que pour une première année de cycle 2 c'était très bien, mais qui m'a reproché de ne pas avoir le silence total (j'ai eu des chuchottements, à un moment un discret cri d'animal (je n'ai pas entendu mais l'IEN lui a entendu) bref il m'a bien expliqué que pour lui c'était anormal qu'en 8 ans d'ancienneté je ne sois pas capable d'obtenir le silence dans ma classe (moi qui bénissait les enfants ce jour là d'avoir été CALMES!). Moi, justement, quand je m'inquiétais de la visite de l'Inspectrice, parce que ma classe est bruyante, le directeur et une fille du RASED se sont gentiment moqués de moi : "Pourquoi ? Tu veux jouer au roi du silence dans ta classe ?!" Ca a un peu remis les choses à leur place. Eh oui ! Ce sont des enfants. Ils sont nombreux. Et puis, l'important, c'est le travail effectué, c'est que les élèves travaillent, apprennent des choses.
elea38 Posté(e) 15 mars 2012 Posté(e) 15 mars 2012 Allez, je rajoute un témoignage : 32 CM2 dont quelques cas difficiles!!! Un élève sera sans doute orienté en ITEP l'année prochaine (lors de sa rentrée en 6ème : c'est le dirlo du collège qui me l'a dit!). J'ai une dirlo qui me refuse de l'aide (elle ne me l'a pas dit devant mais j'ai appris dernièrement qu'elle avait refusé l'aide d'une personne pour me prendre mes "cas" et faire un travail sur leur comportement!!!) SUPER!! Je tiens et en vous lisant, je relativise un peu (ça ne va pas jusqu'au cas d'Audrey). On m'a conseillé de faire le deuil de faire des trucs sympas avec eux et depuis ça va mieux. Je m'investis le moins possible, j'ai le soutien de quelques collègues (heureusement....) mais je ne peux pas tout le temps leur demander de me prendre mes cas!!:! Je ne lâche rien mais parfois je suis à court de munitions....
Rosemonde Posté(e) 15 mars 2012 Posté(e) 15 mars 2012 On m'a conseillé de faire le deuil de faire des trucs sympas avec eux et depuis ça va mieux. Oui, c'est vrai, parfois il faut en passer par là. Mais c'est quand même drôlement frustrant !
Posca Posté(e) 15 mars 2012 Posté(e) 15 mars 2012 Allez, hop, je ramène ma petite fraise, après une dure journée de labeur avec ma classe de durs à cuire (j'en ai les épaules coincées à chaque fois que je termine la classe, et là, ce n'est toujours pas décoincé)... Il y a tellement à faire dans ma classe(Disparités de niveaux, de comportements) que j'ai la tête dans la guidon toute la journée. A tel point que je ne me rends parfois plus compte d'éléments de base liés aux apprentissages: j'ai fait faire une évaluation ( que je pensais très facile) où tout le monde s'est vautré. Mais j'étais tellement fatiguée à ce moment-là de la journée que je n'ai même pas réalisé ce qui s'est passé: vautrage général. Je n'ai même pas réagi quand j'ai vu les meilleurs de la classe faire une tête de six pieds de long! Disons que je n'avais plus de jus pour être à l'écoute. Et le métier d'enseignant, c'est être à l'écoute. Mais pour être à l'écoute, il faut être zen. Et pour être zen, il ne faut pas sans arrêt avoir des bombes à désamorcer comme ce que j'ai fait à longueur de journée. Tant qu'une classe n'a pas la forme(entendez-le comme vous voulez), on ne peut pas travailler le fond. En dix ans de carrière, c'est la deuxième fois que j'en bave autant. Et oui, ça peut arriver à tout le monde. Juste une histoire de configuration(classe, type de poste, collègues...) Et moi, je me dis que l'heure passée hier à préparer cette éval de m.....e, j'aurais mieux fait de l'utiliser pour prendre un bon bain chaud...
bluelullaby Posté(e) 16 mars 2012 Posté(e) 16 mars 2012 ça rassure de voir qu'on est plusieurs dans le même bain !!! Retour au boulot sur les chapeaux de roue : entre les réunions jusqu'à 20h, les élèves pas spécialement mieux qu'avant les vacances.... lancement "en plus du reste" d'un ppre de comportement, et d'échanges gs-cp, je dois aussi préparer du travail supplémentaire pour l'étude qui n'arrive pas à gérer l'un de mes gamins et pour l'un de mes cp qui commence à faire du ce1 c'est quand les vacances ?
Rosemonde Posté(e) 16 mars 2012 Posté(e) 16 mars 2012 Et le métier d'enseignant, c'est être à l'écoute. Mais pour être à l'écoute, il faut être zen. Et pour être zen, il ne faut pas sans arrêt avoir des bombes à désamorcer comme ce que j'ai fait à longueur de journée. Tant qu'une classe n'a pas la forme(entendez-le comme vous voulez), on ne peut pas travailler le fond. Que c'est bien dit...
Titebubu Posté(e) 17 mars 2012 Posté(e) 17 mars 2012 Ca ressemble trop à ce que j'ai vécu... (Bilan après lecture de tout ça) - Que peut-on faire quand un enfant refuse toute autorité, surtout quand il sait qu'il aura le soutien de ses parents? J'en ai eu un dans ce cas là, rien qui ne puisse lui faire entendre raison... L'inspectrice, après entrevue avec les parents qui soutenaient le petit, a proposé que quand l'élève devenait "ingérable", on fasse venir les parents pour le chercher... Certes, au niveau apprentissage, on lâche, mais comme l'un d'entre vous disait : il faut que le comportement soit là un minimum pour pouvoir apprendre quelque chose en classe. disait Maped : "Tant qu'une classe n'a pas la forme(entendez-le comme vous voulez), on ne peut pas travailler le fond." De plus, à force d'être obligés de quitter le travail pour aller chercher le petit... les parents le soutenaient moins quand même. - Peut-on laisser un enfant nous insulter sans réagir? Pour moi, non !! Une insulte, il faut au minimum des excuses orales si c'est une première fois. Mais un avertissement aux parents, des excuses écrites, une équipe pédagogique... si ça recommence, on ne peut pas laisser faire. Personnellement, si c'est trop, j'irais jusqu'au dépôt de main courante : pour moi, ce n'est pas tellement pour que l'enfant soit puni, mais surtout pour que la famille soit aidée. Un enfant qui insulte un adulte, ce n'est pas normal ! Après avoir tout lu, effectivement, signalement à l'IEN, dépôt de plainte avec l'Autonome, ça s'impose à mon avis. L'arrêt de travail, faut voir selon ton état de santé/moral... Mais c'est ta vie perso qui doit passer avant tout, c'est indispensable. Bon courage, tiens nous au courant !
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