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Adoption et scolarité


--anonyme--

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J'ai une question à ce propos.. mon élève est "en ébullition", il bouge tout le temps, fait du bruit.. bref il "occupe" l'espace et le temps

Chez lui il est pareil, on a l'impression qu'il fait tout pour qu'on s'intéresse à lui, pour prouver qu'il existe, pour entrer en relation.. ça pourrait être lié à son abandon bébé?

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Les enfants abandonnés (même tout bébé) ont un "traumatisme". Ce traumatisme peut en effet engendrer des "troubles" dont cette fameuse tendance à être agité. Ensuite, d'autres facteurs peuvent entrer en compte : par exemple, un enfant ayant souffert d'alcoolisme foetal (ce qui peut malheureusement arriver) présentera ce genre de troubles.

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J'apporte ma maigre contribution et espère ne pas être maladroite dans mes propos.

J'ai eu ces deux dernières années deux élèves adoptés, tous les deux adoptés assez grands ( 4 et 6 ans il me semble.). J'enseigne en cm2, donc ces enfants avaient très bien conscience de leur histoire, de leur passé...

Ces deux enfants étaient tous les deux suivis par des psychologues à l'extérieur de l'école, mais , d'après les informations que j'avais, il s'agissait plus d'un suivi par précaution, pour parler de leur histoire, de leur ressenti à une tierce personne... Malgré certaines difficultés ( que peuvent rencontrer d'autres enfants : dyslexie, difficultés à prendre la parole en début d'année...), ces élèves me semblaient bien dans leur peau, s'investissaient avec plaisir dans leur travail en classe et on progressé tout au long de l'année. Le dialogue avec les parents a été très important.

Ces deux enfants parlaient très librement et sans aucun tabou de leur passé, de leur adoption, l'un des deux a eu même besoin, tout au long du premier trimestre , de venir me raconter quelques anecdotes de sa vie dans son pays d'origine lorsque j'étais de service, discrètement.

Parfois, le programme et nos projets ont fait que j'ai du parler de leur pays d'origine, et c'est à chaque fois avec plaisir qu'ils ont rebondi sur mes propos, ou ont saisi l'occasion pour nous apporter des objets rapportés., Le point commun entre ces deux enfants est qu'ils avaient ( et ont, j'ai encore de leurs nouvelles) besoin d'être rassurés très régulièrement, sur leurs compétences, leur travail ( c'est bien hein maîtresse????? 14 fois par jour ;)).

Je me répète encore une fois, mais le dialogue avec les parents et le fait de connaître l'histoire de l'enfant m'ont beaucoup aidée à apporter l'aide nécessaire à ces élèves, tout en essayant d'être la moins maladroite possible.

Voilà, je ne fais pas vraiment avancer la discussion, mais ces deux années auprès de ces élèves et de ces parents m'ont beaucoup appris, alors ...je partage.

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  • 2 semaines plus tard...

Bonjour,

Je rejoins cette discussion car je recherche des conseils et j'espère que certains d'entre vous pourront m'aider...

Je suis enseignante en CE2/CM1 et j'ai dans mon groupe de Ce2 une petite fille qui a été adoptée il y a 2 ans et est donc arrivée dans l'école à cette époque. Elle a de grosses difficultés d'apprentissage, a fait 2 CE1 avec ma collègue chez elle est arrivée il y a 2 ans. Nous sommes dans un RPI et la décision a été prise conjointement avec les parents de la mettre dans ma classe pour le CE2 pour 2 raisons: une 3eme année avec ma collègue aurait été de trop, et puis Emilie ne jouait qu'avec les maternelles, or je suis dans l'autre village, où il n'y a que des Cycle 3.

Mon souci est de 2 ordres: Emilie ne s'intéresse pas du tout aux apprentissages, réclame sans cesse mon attention, mais à la manière d'un enfant de 4 ans, en geignant, faisant le bébé, ce qui passe difficilement, surtout auprès des CM1... Quelle attitude dois je adopter pour la faire progresser ?

D'autre part, le papa m'a demandé hier soir si je voulais bien "crever l'abcès" et qu'il vienne parler de l'adoption en classe... je lui ai proposé que ce soit plutôt moi qui intervienne, étant neutre, et pas lui qui est trop impliqué. Il a reconnu qu'il aurait peut être du mal à entendre certaines questions et est d'accord avec ma proposition. Je vais donc préparer cela, mais je me demande comment aborder le sujet.. Pour commencer, j'ai dit au papa que je voulais l'accord d'Emilie, qu'elle me dise également si elle veut participer ou au contraire se mettre en retrait; je lui ai demandé aussi de prévenir les parents d'un autre enfant de l'école, adopté lui aussi, mais tout bébé.

Qu'en pensez vous? Ai je raison? je voudrais vraiment aider cette élève à grandir, à être plus sereine aussi (je pense qu'elle n'est pas disponible pour les apprentissages et j'ai conseillé aux parents un suivi psy), mais en attendant, elle a une attitude telle que je m'arrache les cheveux, et j'ai beaucoup de mal à ne pas perdre patience.

merci de votre aide!!

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L'association Enfance et Familles d'Adoption 54 a créé un groupe de travail composé de parents adoptifs et d'enseignants des 4 départements lorrains (54, 55, 57 et 88) sur le thème suivant : « Adoption et Scolarité » afin d'aider les enseignants, qui ont des enfants adoptés dans leur classe à mieux gérer leur « différence » et éventuellement les difficultés qu'ils peuvent rencontrer face à ces élèves.

Afin d'aider ce groupe à répondre au mieux aux attentes des enseignants, je me permets de rédiger ce post où vous pourrez éventuellement noter vos témoignages, vos questionnements concernant ce sujet. Les parents d'enfant adopté pourront également y noter leur témoignage, ce qui vous permettra de découvrir un point de vue différent.

Nous pouvons ainsi ouvrir un dialogue sur un certain nombre de situations ou de réactions repérées.

Je vous remercie par avance pour votre participation. :)

Bonjour,

J'ai dans ma classe un enfant de GS qui a été adopté il y a 1 an1/2. Le moins que l'on puisse dire c'est que c'est très très dur !

Cet enfant a été intégré tout de suite à temps plein au sein de l'école et présente des troubles importants du comportement. Il ne marche pas, il saute tout le temps, il est incapable de tenir assis plus de 3sec ... mais le plus difficile c'est qu'il devient de plus en plus violent avec les autres. Hier il a enfoncé un crayon dans la bouche de son camarade le matin puis a tenté de l'étrangler l'après midi !

Son comportement s'explique par ce qu'il a vécu : il vient d'un pays en guerre et nous raconte des scènes d'une violence inimaginable.

Les parents disent souvent en parler avec lui mais aucun suivi psy n'a été mis en place pour lui et ma psy scol est en congé longue maladie ! Mon IEN le décrit comme un cas non urgent. En bref, je ne sais plus que faire avec cet enfant et j'essaie de ne pas le détester. Voilà où j'en suis ....

Je précise aussi qu'il est très intelligent et n'a pas de retard notable pour le moment (souci de graphisme mais qui reste d'un niveau tolérable pour un GS) mais risque d'en avoir car je suis obligé de le laisser tranquille une partie de la journée car il ne peut pas rester trop longtemps concentré ou il "pète un plomb" et devient violent. Ça me fait mal au coeur qu'il manque certaines choses et je ne sais comment faire autrement.

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Pour cian, il faut savoir que souvent les enfants adoptés ont des phases de "régression". Quelque part, on ne leur a pas laissé le droit d'être un bébé comme les autres : on me nourrit, on me câline, on me console ... Du coup, plus grand, une fois qu'ils peuvent avoir tout cela, les enfants ont "besoin" de régresser pour connaître tout cela. Ceci pouvant peut-être expliquer cela. Pour aborder le thème de l'adoption en classe, les albums que j'ai cités peuvent être une bonne entrée en matière. Il en existe pour les plus grands. Je vais rechercher.

Je vous mets ici une pyramide que vous connaissez déjà :

maslow2.png

Imaginez que ces enfants à un moment (plus ou moins long mais même les enfants adoptés très jeunes comme mon fils sont affectés) ont été privés de ces besoins vitaux - ceux du bas de la pyramide. Or, pour entrer dans les apprentissages, il faut se trouver au sommet de celle-ci. Tout est à reconstruire pour des loulous adoptés ou pour tous les loulous qui ont un vécu difficile (enfants en famille d'accueil). La place de l'école là-dedans ??? Pas évident en effet mais nous pouvons travailler sur l'aspect "sécurité / appartenance et estime de soi". Un autre défi à relever parmi tant d'autres mais quand je lis vos témoignages, c'est le coeur empli d'espoir que je vois l'avenir pour ces enfants ! :)

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Bonjour,

J'ai dans ma classe un enfant de GS qui a été adopté il y a 1 an1/2. Le moins que l'on puisse dire c'est que c'est très très dur !

Cet enfant a été intégré tout de suite à temps plein au sein de l'école et présente des troubles importants du comportement. Il ne marche pas, il saute tout le temps, il est incapable de tenir assis plus de 3sec ... mais le plus difficile c'est qu'il devient de plus en plus violent avec les autres. Hier il a enfoncé un crayon dans la bouche de son camarade le matin puis a tenté de l'étrangler l'après midi !

Son comportement s'explique par ce qu'il a vécu : il vient d'un pays en guerre et nous raconte des scènes d'une violence inimaginable.

Les parents disent souvent en parler avec lui mais aucun suivi psy n'a été mis en place pour lui et ma psy scol est en congé longue maladie ! Mon IEN le décrit comme un cas non urgent. En bref, je ne sais plus que faire avec cet enfant et j'essaie de ne pas le détester. Voilà où j'en suis ....

Je précise aussi qu'il est très intelligent et n'a pas de retard notable pour le moment (souci de graphisme mais qui reste d'un niveau tolérable pour un GS) mais risque d'en avoir car je suis obligé de le laisser tranquille une partie de la journée car il ne peut pas rester trop longtemps concentré ou il "pète un plomb" et devient violent. Ça me fait mal au coeur qu'il manque certaines choses et je ne sais comment faire autrement.

Bonjour folysacs, ton élève a besoin d'aide, il faut que tu en parles avec ses parents et qu'ils le fassent suivre car s'il y a violence, il y a souffrance ...pour l'instant il n'est pas disponible pour les apprentissages, il a trop de choses à gérer et l'aide de ses parents, même si elle est précieuse , ne suffit pas car ils sont trop impliqués affectivement auprès de leur enfant, ils sont ses parents pas son thérapeute..

Ma fille est arrivée depuis un peu plus d'un an et elle va voir une psychologue depuis 8 mois maintenant..ça l'aide beaucoup, elle avance bien..comme dit sa psy "on a la chance d'avoir une petite fille qui a su préserver son intelligence et sa force de vie dans des conditions où beaucoup d'enfants ont sombré"..et elle a suivi beaucoup d'enfants à l'hôpital .

En ce qui concerne l'école (qui n'est pas la priorité dans son parcours, l'essentiel étant d'apprendre à être une petite fille ,elle ne savait pas ce qu'elle était et pensait être une adulte, d'apprendre à faire confiance, d'être sûre que nous serons toujours là à ses côtés et que nous l'aimerons toujours quelle qu'elle soit ) elle a d'abord eu une phase de séduction pour être sûre qu'on l'accepterait (tout en se sentant très "bête" , ce sont ses mots car elle ne comprennait pas tout , n'ayant jamais parlé même sa langue maternelle à part quelques mots) et quand elle en été sûre, elle a reproduit des shémas connus de sa vie en orphelinat (contrôle de l'environnement et des gens (susceptibles d'être dangereux)nervosité, brusquerie, tentatives par tous les moyens d'attirer l'attention pour ne pas sombrer dans l'anonymat de l'institution) petit à petit tout s'apaise (elle a une atsem en or qui a des enfants adoptés dans sa famille et qui est d'une patience d'ange) mais il lui a fallu du temps et il lui en faudra encore..elle a beaucoup progressé , elle se pose plus mais ne met pas encore toutes ses compétences au service de "la chose scolaire", elle a encore beaucoup de choses à gérer avant ;) elle "se construit"...

En attendant, ça doit être difficile pour toi et pour la classe , tu disais qu'il avait été tout de suite intégré à temps plein, je ne sais pas si c'est possible mais n'y aurait il pas une possiblité pour sa famille de le récupérer 2 après midi par semaine pour désamorcer le climat (c'est très fatigant pour l'enfant d'essayer de contrôler son environnement en permanence) et retrouver le plaisir d'être ensemble...

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Bonsoir,

La famille de mon petit adopté fait l'objet d'un suivi éducatif. L'éducatrice a fait bouger un peu les choses et il a vu une psychologue et va être pris en charge 2 demi-journées par semaine en hôpital de jour. Cependant, les parents ne sont pas prêt à accepter un suivi psychologique régulier alors qu'il en a plus que besoin ! Pour eux, ce serait vécu comme un échec... la mesure éducative est déjà difficile à accepter.

Sinon, la psy scol va enfin venir le voir et on pourra mener une équipe éducative. (J'avoue avoir brandi la menace des parents qui se plaignent régulièrement et dont certains parlent de déscolariser leur enfant pour le CP, minable mais ça fonctionne).

Bon courage à toi et à ta petite puce.

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c'est "drôle" parce qu'en tant que parent , je trouve plus difficile d'accepter un suivi éducatif qu'un suivi psychologique qui s'explique par le passé de l'enfant..ça ne les remet pas en cause dans leur rôle de parents de cet enfant...

En tous cas, c'est bien ça avance pour ton élève !

Merci pour ma puce :wub:

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je suis d'accord avec toi ! Un suivi psychologique est avant tout une aide pour l'enfant. Mon fils en a eu un pendant deux ans lorsque je me suis séparé de son papa. Ça lui a permis de comprendre la situation (et à moi de trouver les mots).

Pour mon sacré loustic, je ne sais pas trop d'où vient ce suivi éducatif. Les parents me disent l'avoir demandé et pourtant dans un courrier juste avant les vacances, ils prétendent que tout se passe bien à la maison. Pour dire le vrai, le discours des parents a énormément changé depuis ce suivi... j'espère qu'on ne va pas bientôt raconter que c'est moi qui le rend comme ça ! J'attends la suite à la rentrée...

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  • 1 mois plus tard...

Je fais remonter le sujet car un nouveau témoignage apparait sur un autre post.

Et j'en profite pour faire part de mon témoignage en tant que maîtresse et non cette fois-ci en tant que maman d'un enfant adopté.

J'ai eu la chance et le bonheur, d'être la maîtresse de trois enfants ayant été adoptés : j'en garde un souvenir merveilleux même si je dois l'avouer ça n'a pas toujours été rose...

Pour la question du deuxième redoublement / maintien, je ne pense pas que cela soit possible. Pour ma part, une de enfants que j'ai accueillie dans ma classe est arrivée à l'âge de 10 ans. Elle avait un niveau GS en mathématiques et CE1 en français. Nous avons fait des pieds et des mains pour qu'elle soit dans ma classe en CM1. Le mot d'ordre étant : "il fallait la scolariser avec sa classe d'âge". Elle aurait dû donc être en CM2. L'inspecteur avait accepté qu'elle soit en CM1 mais cela voulait dire pas de maintien par la suite.

Cela signifie pour l'équipe éducative une prise en compte réelle des acquis de l'enfant et un travail ENORME de différenciation pédagogique. C'est là où la pédagogie par "cycle" prend tout son sens. Nous visions des objectifs à court terme et tout le travail entrepris l'année où je l'ai eu devait être poursuivi en CM2. Cela a également demandé de la part des parents un partenariat réel et une confiance entière en l'équipe éducative. Ce qui fut le cas. Il faut dire que j'avais eu son frère et sa soeur au préalable et les liens étaient déjà bien créés.

Cette louloute a également fourni de gros efforts - cela n'a pas toujours été de gaieté de coeur mais aujourd'hui elle suit son bonhomme de chemin au collège. :)

Alors oui, cela demande un investissement au quotidien. Oui, c'est éprouvant (avec des phases de grandes réussites et des phases "je baisse les bras" pour elle comme pour moi parfois :blush: ) mais sincèrement ça en valait la peine.

Et puis un seul mot d'ordre : ne pas viser la perfection mais un équilibre. Déjà donner le goût de l'école et surtout valoriser, valoriser et valoriser la moindre réussite. Un enfant adopté (ou tout autre enfant souffrant de troubles de l'attachement ou au vécu familial difficile - je pense notamment aux loulous en famille d'accueil) se construit souvent en ayant une image négative de lui-même (si on m'a abandonné ou délaissé c'est parce que je ne suis pas quelqu'un de bien ou de "valable"). Alors oui, souvent cela relève de la psychologie mais en tant qu'enseignant on peut aider un peu à consolider l'édifice, justement en ciblant ce que l'enfant sait faire et en explicitant le "j'ai vu que tu sais / je sais que tu connais / je suis impressionnée parce qu'aujourd'hui tu as ..."

Ca peut sembler très bête ce que je raconte :blush: mais pour un enfant adopté cela prend une dimension toute autre ...

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