Apprendre à compter en CP ?

[Ellanoise]

Bonjour à tous !

J'arrive dans une perdiode en CP où dans le fichier, il est demandé aux élèves de compléter des files numériques supérieures à 20.

Mes élèves savent compter à l'oral jusqu'à 30 environ, mais ont parfois du mal à associer ce qu'ils comptent et ce qu'ils écrivent.

Comment leur apprendre à lier écriture et ce qu'ils comptent ? Comment fait-on pour leur apprendre à compter dans l'ordre après 30 ?

[vieuxmatheux]

Il y a probablement deux pistes à suivre parallèlement.

Une piste sur l'oral (après la famille des "trente" il y a celle des "quarante") liée à une première analyse de l'écrit en chiffres (après les nombres à un chiffre viennent ceux à deux chiffres, ceux qui commencent par un 1 puis ceux qui commencent par un 2 qui se disent "vingt..puis..)

Une piste sur le système décimal (cf site en signature, partie cycle 2) qui permet de travailler directement sur les nombres jusqu'à 99 même si on ne sait pas les lire.

[Drazic]

Bonjour,

une difficulté que les élèves doivent surmonter c'est l'étude de l’écriture du nombre à l’aide de chiffres (numération chiffrée) accompagnée de la progression dans la façon de communiquer oralement la numération chiffrée.

Je distinguerais donc trois grandes phases dans l'apprentissage de la désignation des nombres, phases souples qui dépendent à la fois des enfants, du domaine numérique utilisé et des activités qui leur sont proposées et qui ne se franchissent pas une fois pour toutes.

Dans une première phase, il s'agit de privilégier une approche globale, principalement orale, du nom des nombres :

• on désigne des quantités par des mots comme les autres, sans liens entre eux : « Il y a quatre enfants dans le coin cuisine », « va chercher trois crayons » etc. comme on dit « aujourd'hui j'ai apporté un nouveau jeu : c'est un puzzle » ;

• on renforce la signification et la mémorisation de ces mots en les plaçant dans une suite ordonnée. Cela va se faire en récitant des « comptines numériques », en lisant ou en fabriquant des livres à compter, en « jouant » avec cette suite dans un sens ou dans l'autre... ;

• on garde une trace de cette suite de nombres en fabriquant une bande numérique pour toute la classe ou pour chaque enfant, bande qui va servir de dictionnaire et qui va s'agrandir au fur et à mesure des besoins ou des connaissances

Dans une deuxième phase, il s'agit de prendre conscience de l'organisation de la suite écrite.

Quand un enfant récite la suite numérique dit : « trente-huit, trente-neuf, trente-dix... » il sait déjà qu'il peut s'appuyer sur des régularités ; mais notre numération orale est pleine de pièges, d'embûches, qui ne facilitent guère l'observation des régularités. Il faut donc, à la fois, disposer d'une suite de nombres relativement longue et d'une suite écrite, pour pouvoir mettre en évidence les différents algorithmes de construction de la suite des nombres. La libre disposition d'une bande numérique individuelle (et que l'on prolonge en fonction des besoins ou des capacités de chacun), semble favoriser l'observation des régularités.

Enfin, la troisième phase a pour objectif de mettre en évidence le rôle des groupements par dix et de leur récursivité.

A la différence de ce qui est visé au cours de la phase précédente, l'attention des enfants n'est plus seulement attirée sur l'ordre des nombres, mais sur la signification des chiffres en fonction de leur position dans l'écriture d'un nombre. Pour comprendre que le 3 de 31 n'a pas la même valeur que le 3 de 23, il faut travailler les idées de groupement et d'échange : j'échange dix éléments contre un.

C'est pourquoi, pour permettre une appropriation de la suite régulière des nombres, une situation émanant d'ERMEL intitulée "Le jeu du château" facilite cet apprentissage.

Le site suivant permet d'illustrer mes propos

http://lara.inist.fr/bitstream/handle/2332/1257/INRP_RP_88_21.pdf;jsessionid=F53DD1674A8BAEB514C0F4D33022DF0F?sequence=2

En espérant avoir répondu à vos attentes,

Cordialement,

Julien B.