chomsky Posté(e) 2 février 2012 Posté(e) 2 février 2012 Bonjour, Le groupe prépositionnel «sur le dos de son agresseur» est bien un complément d’objet second : en effet, le verbe n’est pas «casser» mais «casser sur» : casser quelque chose sur quelqu’un ou quelque chose... La préposition fait partie du verbe. La preuve : si je dis «la vieille dame a cassé sa canne dans sa cuisine», je peux déplacer sans problème le groupe «dans sa cuisine» : «dans sa cuisine, la vieille dame a cassé sa canne» : il s’agit bien, ici, d’un complément circonstanciel de lieu, car la préposition «dans» ne fait pas partie du verbe. Par contre, si je dis «Sur le dos de son agresseur, la vieille dame a cassé sa canne», la phrase est à la limite de l’agrammaticalité. Les critères d’effacement, de substitution, de déplacement ne sont pas toujours efficaces à cent pour cent, mais je n’irai jamais expliquer à quelqu’un que le dos d’une personne est un lieu. Ou alors il faut inventer un nouveau complément circonstanciel : le complément circonstanciel de corps... Mais bon, ce n'est qu'un avis... Chomsky
LouisBarthas Posté(e) 2 février 2012 Posté(e) 2 février 2012 Oui, effectivement, je pense que Chomsky a raison. S'il était écrit : "La vieille dame tape sur son agresseur", on aurait un COI puisque "le complément d'objet énonce la personne ou la chose sur laquelle passe l'action du sujet ; cette personne ou cette chose est présentée comme supportant l'action, comme étant l'objet de l'action, comme marquant l'aboutissement, l'achèvement du procès." (Grevisse, 301). On a donc : "La vieille dame a cassé sa canne sur le dos de son agresseur." sa canne : COD (La vieille dame a cassé quoi ?) le dos de son agresseur : COI (ou COS) introduit par la préposition sur (la vieille dame a cassé sa canne sur quoi ?)
Petit_Gizmo Posté(e) 2 février 2012 Posté(e) 2 février 2012 Je ne suis absolument pas convaincu... J'ai toujours appris que le COI se trouvait en posant la question "à qui, à quoi, de qui, de quoi ?" après le sujet et le verbe, absolument pas "sur qui ou sur quoi". Mais je ne suis pas spécialiste, donc.....
chomsky Posté(e) 3 février 2012 Posté(e) 3 février 2012 Bonjour, Eh bien moi je le suis, spécialiste ! Je rigole, bien sûr, même si la grammaire, que j’ai étudiée à la fac, et que j’ai même enseignée un temps, occupe une grande partie de ma vie. Un complément d’objet indirect n’est pas nécessairement introduit par à ou de : même Grevisse, durant la grande époque de la grammaire traditionnelle, ne mentionnait pas cela... En revanche, les exemples donnés dans les manuels sont souvent introduit par les prépositions à ou de, puisque se sont elles que l’on rencontre fréquemment. Mais cela tend à se raréfier : en ce moment je fais étudier le COI à mes élèves de 5e, et leur manuel mentionne bien la multiplicité des prépositions «acceptables». Si l’on veut résumer, vous avez trois solutions : - soit vous considérez qu’il s’agit d’un complément d’objet second introduit par la préposition sur ; - soit vous considérez, si vous adoptez la terminologie de la grammaire structurale, qu’il s’agit d’un complément essentiel indirect (puisqu’il n’est pas vraiment déplaçable, et que la préposition ne peut pas commuter avec une autre sans modifier le sens du verbe. Encore une fois, la préposition fait partie du verbe. C’est la raison pour laquelle certains COD sont introduits par une préposition : celle-ci ne fait pas partie du verbe) - soit vous considérez qu’il s’agit d’un complément circonstanciel de manière, puisque la vieille dame, qui apparemment n’aime pas se laisser faire, a cassé son parapluie en cognant sur le dos de son agresseur. A vous de faire votre choix, le principal étant d’enseigner un système grammatical cohérent aux élèves. Chomsky
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