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Minute de silence à l'école : des enfants terrorisés


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C'est super glauque de faire fermer les yeux à des enfants en leur faisant penser à ceux qui sont morts, je ne vois pas à quoi ça sert, jusqu'au CE1 ils sont trop petits à mon avis pour ne pas sentir trop d'angoisse ou de tristesse... Et puis quoi leur dire ? Moi ils en parlaient tous ce matin, j'ai abordé le sujet mais plusieurs enfants n'étaient pas au courant... Ceux qui savaient m'ont dit ne pas vouloir en parler, et ceux qui ne savaient pas étaient curieux mais je ne voulais pas leur annoncer moi. Bref, le casse tête, on est vite passés aux maths...

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Mes élèves de 8 ans ont observé cette minute de silence après une claire explication des faits, à partir d'un journal pour enfants.

Et ensuite, nous avons consacré 20 minutes au debriefing avec liberté de parole.

Des craintes sont bien sûr sorties, à l'enseignant de les entendre et de rassurer sa classe.

Je précise que les 3/4 de ma classe en avait entendu parlé aux infos et ne rien dire est peut-être encore pire.

En revanche pour les maternelles, je suis très très réservée. Je pense que la minute de silence était à observer seulement à partir de l'élémentaire.

J'aurais personnellement zappé avec des petits.

voici ce que nous avons reçu de notre IA hier.

Pas de contre ordre ce matin, mes collègues et moi en avons parlé et nous avons décidé de ne pas le faire.

S mes élèves en avaient parlé je les aurais écoutés et rassurés mais ils n'ont rien, ni aucun autre enfant dans l'école.

Je pense que l'idée que des enfants ont été assassinés devant leur école peut traumatiser certaines élèves plus fragiles que d'autres même si nous y mettons toutes les formes possibles.

Minute_de_silence_20_mars-1.PDF

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Personnellement j'ai laissé les enfants parler également, et non seulement pour répondre à leurs interrogations et également pour éviter des amalgames trop rapides à mon goût je suis contente de l'avoir fait. Je pense que ce qu'ils retiendront c'est qu'il ne faut pas faire de conclusions hâtives sur ce qu'on voit à la TV et qu'il faut avoir une certaine distance avec les infos transmises.

Par contre, je ne sais plus qui parlait de fermer les yeux pendant la minute... moi je ne le fais pas. Un élève a demandé si pendant la minute il pouvait prier pour les enfants. J'ai répondu que chacun consacrait sa minute à la mémoire de ces enfants comme il le sentait: en priant, en y pensant tout simplement.

Je n'ai pas eut l'impression que mes élèves en soient sortis traumatisés... d'ailleurs ils ont arrêté d'en parler une fois toutes leurs questions assouvies.

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Tout à fait d'accord avec Nicos, mais... je l'ai faite. A contre-coeur.

Le point positif, c'est qu'effectivement les élèves avaient entendu parler de choses et s'en parlaient dans la cour, de façon déformée bien sûr, avec de gros amalgames avec l'histoire des bus. Donc on a mis les choses au point, je leur ai juste demandé ce qu'ils savaient, clarifié et c'est tout. Pas de minute cérémoniale, certains coloriaient, jouaient avec leurs stylos, hors de question de les mettre debout et de trop marquer le coup.

Je suis bien sûr affectée par tout ceci mais mes élèves (CE1) sont trop petits, et n'ont pas besoin de connaître les détails de cette horreur. Peut-être que certains parents auraient souhaité que leurs enfnats ne soient pas au courant, mais le fait est que certains élèves sont arrivés en me demandant si on ferait cette minute de silence. Comment justifier que je ne souhaitais pas la faire ?

Ce qui me fait bondir, c'est le discours tenu par Sarkozy à des collégiens. Plus anxiogène tu meurs !

Posté(e)

Ce qui me fait bondir, c'est le discours tenu par Sarkozy à des collégiens. plus anxiogène tu leurs !

c'est clair le "ça aurait pu vous arriver"....

Posté(e)

Je l'ai faite, toute l'école le faisait, avec une sonnerie prévue pour et tout.

J'ai essayé de ne pas rentrer dans les détails, mais certains éprouvaient le besoin d'en parler.

Ce à quoi je ne m'attendais pas, c'est de les entendre parler de faits-divers sordides qu'ils avaient vécu. Je savais qu'ils n'avaient pas une vie rigolote, mais à ce point :(

J'aurai aimé avoir à les protéger de l'horreur de la vie, mais il se trouve que beaucoup d'entre eux la connaissent mieux que moi :(

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Bonsoir,

Ma fille en CP a fait cette minute de silence, je désaprouve mais je ne lui ai rien dit de plus. Mes deux filles au collège ont observé cette minutes, la plus grande m'en a parlé et a jugé cela normal (la même a qui ont avait fait observer en MS à l'époque une minute de silence après les attentats du 11 septembre, j'avais aussi désaprouvé, c'était il y a 11 ans et je l'ai encore de travers ..).

En maternelle, la matinée s'est déroulée normalement..

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Mon fils en ce1, l'a fait et tout s'est bien passé pour lui car je lui avais expliqué ce qui s'était passé. Je ne suis pas rentrée dans les détails (des enfants de profession juive car il n'a pas la notion des différentes religions). Je lui ai dit qu'un fou avait tué 3 enfants, comme ça, gratuitement. On en a parlé calmement, pas dans l'affolement. Du coup, il a pu s'approprier cette info.

Je le lui ai dit car je savais qu'il allait faire la minute de silence et je préfère que ce soit moi qui lui explique et qu'il comprenne plutôt que d'avoir une information d'un coup et sans comprendre (je pense que cela aurait cette fois-ci traumatisant pour lui).

Après, devait-on faire cette minute ou non, personnelement, je n'en sais rien :unsure:

Posté(e)

[

Personne ne m'empêchera de penser que d'imposer une minute de silence aux écoles ça a fait "chic" dans les médias, et personne au gouvernement ne s'est réellement demandé si c'était approprié en primaire (ou en maternelle !!). les élections, c'est beeeeeaaaucoup plus important que l'équilibre de nos enfants.

Tu ne crois pas si bien dire...

Les collègues de CP avaient décidé de faire ou ne pas faire, CE1 de même... mais à la récré du matin on a appris que... Le maire venait la faire avec nous ! Bon moi j'ai des CM... Ils avaient parlé du car donc je savais qu'ils parleraient de cet attentat. Leur 1ere question a été va-t-on la faire ? Ils en avaient envie. DOnc ils ont parlé, abordé les événements... se sont interrogés sur les info données... on commençait à partir dans des suppositions que j'ai arrêtées en disant que nous devions trier les informations, ne pas se substituer aux professionnels qui enquêtent et à la justice... Ils sont partis sur le nazisme, la peine de mort... Je les ai trouvés très, top mûrs sur le sujet... Un élève a conclu que nous ne devions pas nous faire justice nous même et moi sur le fait que dans la vie il faut profiter des bons moments. Pour éviter la question, on va prier : je leur ai dit de se concentrer sur ce dont ils avaient envie, soit leur pensée vers les enfants, soit les messages d'amour ou d'amitié qu'ils auraient envie de dire... Mais c'était horrible... 13 classes dans la cour qui descendent, se rangent à la manière de militaires, repartent dans un silence... Des enfants impressionnés mais aussi impressionnants de respect (quelle part entre les deux ?). J'oublie quand même, deux élèves ont exprimer leurs peurs... mais elle ne vient pas de notre discours mais de ceux qu'ils ont vu et entendu.

Ma fille l'a faite en maternelle mais ils ont embrayé sur le carnaval je pense pour détendre l'atmosphère... Elle a fait un amalgame... à quoi ça a servi ?

Mes grands l'ont fait mais n'en ont pas parlé. Je les avais informés.

Posté(e)

Tout à fait d'accord avec Nicos, mais... je l'ai faite. A contre-coeur.

Le point positif, c'est qu'effectivement les élèves avaient entendu parler de choses et s'en parlaient dans la cour, de façon déformée bien sûr, avec de gros amalgames avec l'histoire des bus. Donc on a mis les choses au point, je leur ai juste demandé ce qu'ils savaient, clarifié et c'est tout. Pas de minute cérémoniale, certains coloriaient, jouaient avec leurs stylos, hors de question de les mettre debout et de trop marquer le coup.

Je suis bien sûr affectée par tout ceci mais mes élèves (CE1) sont trop petits, et n'ont pas besoin de connaître les détails de cette horreur. Peut-être que certains parents auraient souhaité que leurs enfnats ne soient pas au courant, mais le fait est que certains élèves sont arrivés en me demandant si on ferait cette minute de silence. Comment justifier que je ne souhaitais pas la faire ?

Ce qui me fait bondir, c'est le discours tenu par Sarkozy à des collégiens. Plus anxiogène tu meurs !

Tout pareil...je m'en veux d'avoir "cédé" à la directive et aux décisions collégiales.

En tant que parent je ne sais pas trop ce que j'en aurais pensé : en faisant ça j'ai un peu eu l'impression de prendre leur place. Bien sûr ils en auraient entendu parler tôt ou tard donc pourquoi pas une clarification, mais la minute de silence solennelle, en pleine campagne électorale ça m'écoeure. La dignité risque de se perdre quand on exploite le malheur ainsi.

C'est très délicat et je trouve dur d'imposer cette minute aux enseignants et aux enfants, même s'il ne faut pas se mettre des oeillères non plus et que le silence peut faire des dégâts aussi.

Posté(e)

Moi je n'ai fait cette minute de silence qu'avec mes CM (en très petit groupes, donc, je n'en ai que sept), mes quatre CE ont joué dans la cour pendant ce temps. J'avais contacté au préalable les parents de mes CM1, que je trouvais un peu jeunes, pour avoir leur avis. On a parlé un peu de la tuerie, beaucoup de ce que c'était d'avoir des angoisses, et encore plus de ce qu'était la solidarité et de recueillement (à ce propos, je ne sais plus qui a autorisé son élève à "prier", pourtant la prière, aussi informelle soit-elle n'a pas sa place à l'école - il vaut mieux parler de recueillement, de pensée, d'hommage, il me semble...). C'était alors mon choix de ne pas exposer les plus jeunes à ces horreurs. Si après ils y sont exposés à la maison, ce n'est plus de mon ressort.

Posté(e)

Je suis celle qui a autorisé son élève à prier... et même si je suis d'accord avec toi sur le fait que cela n'a pas sa place à l'école sur le moment j'ai pas trop su comment lui interdire cela... :getlost: (surtout que 50% de mes élèves vont au cathéchisme... et que j'ai des parents très soupe au lait...) mais comme je l'ai aussi dit j'ai précisé aussi que chacun pouvait se recueillir et penser à ces enfants et leurs familles sans prier.

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