aurélie38 Posté(e) 13 avril 2012 Posté(e) 13 avril 2012 Bonjour à tous! Je viens demander un peu d'aide parce que je patauge! C'est ma 1ère année de ce2 et en dernière période il me faudra aborder ces notions... Je suis moi-même un peu perdue et me questionne sur l'ordre à privilégier pour ne pas perdre mes élèves entre natures et fonctions sachant que tous ces éléments complètent le verbe! Des adverbes de temps peuvent aussi être compléments circonstanciels... Bref, comment vous y prenez vous vous? Comment et jusqu'où abordez vous ces différentes notions pour que ce soit clair pour les élèves? Tout conseil sera bon à prendre! Merci d'avance!
primaël Posté(e) 14 avril 2012 Posté(e) 14 avril 2012 Les CO complètent le verbe, pas les CC. Je commencerai par les CC parce que les élèves, ça leur parle. En général, ils aiment bien. Tu fais la fonction cc et tu expliques que des mots ou groupes de mots de plusieurs natures peuvent être cc, tu abordes les adverbes. Puis, tu fais les CO. Nature et fonction, ce n'est pas simple pour eux, même en CM2 certains ont encore du mal. Il me parait bien de faire des affiches avec des exemples.
Clap Posté(e) 14 avril 2012 Posté(e) 14 avril 2012 Bonjour, Sur le bo 2008 , il est question pour le ce2 d'approcher la circonstance en sachant répondre aux questions où, quand, comment, pourquoi. Il n'est pas vraiment question de traiter le complément circonstanciel. Par contre, le complément d'objet direct et indirect sont à traiter. J'utilise le "barbarisme" qui consiste à utiliser "quoi" ou "qui" juste après le verbe. Pas évident, parce que cela ne sonne pas toujours très bien, sauf aux oreilles de ceux qui sont habitués à la grammaire. De plus, vouloir "franciser" la question amène parfois à des confusions avec celle qui permet de trouver le sujet (qui fonctionnent d'ailleurs beaucoup mieux avec "c'est qui qui" même si ça peut paraître désolant...). Enfin, pour nature et fonction, je trouve que le problème vient en partie des groupes nominaux qui, s'ils semblent rassurants pour les accords liés au nom, sont vite remis en question quand on aborde le complément du nom et l'étude des fonctions. Dans un système pas si anciens que cela, on ne parlait pas de groupe nominal. Il s'avère dans ce système que chaque mot a une nature et une fonction (sauf le verbe conjugué qui a une nature qui fait office de fonction) ce qui aide à la structuration de la notion de nature et de fonction. Parallèlement, avec le groupe nominal qui "vole" la fonction du nom, chaque mot du groupe se retrouve avec sa fonction ainsi que la fonction du groupe nominal (sauf le nom qui n'en a plus), ce qui rend la compréhension et la pratique de l'analyse plus difficile, voire impossible avec les phrases complexes. Dans les fonctions se trouvent une certaine hiérarchie : les articles se rapportent au nom, les adjectifs qualificatifs sont épithètes du nom quand ils ne sont pas attributs, la préposition introduit le complément, etc. et cette hiérarchie est gênée par la perte de la fonction du nom au bénéfice du groupe. J'ai souvent observé des élèves qui se perdent et finissent par avoir une analyse qui tourne sur elle-même, prisonnière des barrières du groupe nominal. Si on supprime les groupes nominaux, on peut facilement mettre en place un système d'analyse où l'enfant s'habitue à souligner le mot selon sa nature et à relier les mots qui vont ensemble d'après leurs fonctions. Pas besoin de rajouter des "bateaux" qui ont peu d'intérêt et ajoutent des difficultés. Enfin, pour revenir au complément circonstanciel, je ne suis pas d'accord avec Primael, même s'il est vrai que parfois, il est présenté comme complément de phrase. D'ailleurs un adverbe qui modifie le verbe est un complément circonstanciel, ce qui implique bien une relation entre eux. Et les compléments circonstanciels précisent le lieu, la manière, le temps, etc. de l'action du verbe. Cela m'amène à une progression où il est d'abord question de compléments du verbe, puis d'une distinction entre compléments d'objet et compléments circonstanciels, puis entre compléments d'objet directs, indirects ou circonstanciels.
LouisBarthas Posté(e) 14 avril 2012 Posté(e) 14 avril 2012 Les élèves, dès le CE1, doivent apprendre à différencier la nature des mots de leur fonction. Un groupe de mots peut aussi avoir une fonction. Les COD, COI, CC sont des fonctions compléments du verbe. Le COD est un mot ou un groupe de mots (dont il faut analyser la nature) qui se joint au verbe sans préposition pour en compléter le sens en marquant sur qui ou quoi passe l'action ; il désigne la personne ou la chose auxquels aboutit, comme en ligne droite, l'action du sujet. Le COI se joint au verbe par une préposition (bifurcation) en marquant sur qui ou quoi passe l'action ; parfois il indique l'être à l'avantage ou au désavantage de qui l'action se fait. Le CC complète l'idée du verbe en indiquant quelque précision extérieure à l'action. L'adverbe n'est pas une fonction, c'est un mot dont la nature est d'être adverbe. Un adverbe peut-être CC du verbe ("Nous partirons bientôt") mais il peut être aussi attribut du sujet ("Ce livre est très bien"). Ex : Le cheval noir trotte tranquillement. Le nature : article défini genre et nombre : masculin-singulier fonction : se rapporte au nom cheval cheval nature : nom commun genre et nombre : masculin-singulier fonction : sujet du verbe galope noir : nature : adjectif qualificatif genre et nombre : masculin-singulier fonction : se rapporte au nom cheval trotte : verbe trotter, présent, 3e personne du singulier tranquillement : nature : adverbe genre et nombre : invariable fonction : modifie le sens du verbe trotter On procède à l'analyse fonctionnelle dans l'ordre suivant : groupe sujet, COD, COI, CC. Ex : Le vent secoue les arbres violemment. Le vent : sujet du verbe secouer secoue : verbe secouer, 1er groupe, 3e personne du singulier du présent de l'indicatif les arbres : COD du verbe secouer violemment : CC de manière du verbe secouer
helenel Posté(e) 14 avril 2012 Posté(e) 14 avril 2012 habituellement, je vois les natures avant les fonctions, donc dans ton cas, je commencerais par les adverbes.
doubleR Posté(e) 15 avril 2012 Posté(e) 15 avril 2012 j'utilise la programmation de cléo ce2 : - des phrases avec ou sans complément : être capable de reconnaitre un verbe qui a besoin d'un complément et d'autres pas forcément cléo p 104-105 - les compléments d'objet direct ou indirect ( l'un ou l'autre dans la phrase, pas les 2 dans un 1er temps, et je ne parle pas de complément d'objet second) cléo p 124- 125 - les compléments circonstanciels de temps, de lieu et de manière (pas dans cléo) pour cléo c'est là : http://www.editions-retz.com/feuilletage/9782725628233.html
tina3513 Posté(e) 16 avril 2012 Posté(e) 16 avril 2012 Je pense qu'il faut faire confiance à ton manuel. Moi j'ai commencé par la fonction des mots (sujet, verbe, coi, cod, cc) plus la nature (nom, verbe, adj, adv). Ma collègue qui a l'autre ce2 a fait le contraire. Sincèrement, nous n'avons pas vu de grande différence chez les élèves. Le tout, à la fin de l'année, c'est de faire un récapitulatif pour qu'ils voient bien la différence entre nature et fonction.
aurélie38 Posté(e) 20 avril 2012 Auteur Posté(e) 20 avril 2012 Merci beaucoup! J'ai deux manuels qui suivent des progressions différentes, je n'arrive pas à trancher.. D'ailleurs dans mes manuels ils définissent les COD comme ne pouvant être suprimés, or dans de nombreuses phrases comme "il chante une chanson, "il écrit une lettre", ou "il attend quelqu'un", les COD peuvent être supprimés donc ça me dérange un peu. En plus je viens de m'apercevoir que j'avais zappé le complément du nom, histoire de bien compliquer le schmilblick... Je trouve ça tellement compliqué! Alors comment celà pourrait-il être clair pour mes élèves, notamment ceux en difficulté?! A mon avis je vais en perdre quelques uns..! Je vous remercie pour vos réponses en tout cas.
LouisBarthas Posté(e) 20 avril 2012 Posté(e) 20 avril 2012 Je n'ai jamais utilisé les notions de compléments essentiels/non essentiels, déplaçables/non déplaçables qui n'étaient pas usitées quand j'ai débuté et qui me semblent trop mécaniques, pas assez adaptées à la souplesse de la langue. Je m'en suis toujours tenu à la nomenclature traditionnelle. J'ai donné, plus haut, la définition du COD (Grevisse, Précis, 48) : Le COD est un mot ou un groupe de mots qui se joint au verbe sans préposition pour en compléter le sens en marquant sur qui ou quoi passe l'action ; il désigne la personne ou la chose auxquels aboutit, comme en ligne droite, l'action du sujet. Pour reconnaître le COD, on place après le verbe la question qui? ou quoi? Je récite ma leçon ; je récite quoi? ma leçon. J'aide mes parents ; j'aide qui? mes parents. J'aime lire ; j'aime quoi? lire. Vous me connaissez ; vous connaissez qui? moi. Prenez ceci ; prenez quoi? ceci. Je veux travailler ; je veux quoi? travailler. Je pense que nous serons en retard ; je pense quoi? que nous serons en retard.
LouisBarthas Posté(e) 20 avril 2012 Posté(e) 20 avril 2012 Les COD, COI, CC sont des compléments du verbe. Le nom a aussi des compléments qu'on appelle compléments du nom ou compléments déterminatifs : un nom, un pronom, un infinitif, un adverbe ou une proposition se subordonnant au nom pour en limiter le sens. La capitale de la Suisse. L'importance de cela. Un cor de chasse. La bataille de Waterloo. Un coup de lance. La peur de mourir. Les hommes d'autrefois. L'espoir qu'elle guérira me soutient. Dans l'analyse grammaticale, on peut analyser des mots ou des groupes de mots et des mots à l'intérieur d'un groupe de mots. C'est un système d'emboîtements, de "poupées russes". Je donne les vieux jouets de mes enfants à ceux qui n'en ont pas. les vieux jouets de mes enfants : COD du verbe donner. de mes enfants : complément du nom jouets.
LouisBarthas Posté(e) 20 avril 2012 Posté(e) 20 avril 2012 Enfin, au cours moyen, on procédait à l'analyse des propositions. Voici un exemple tiré de la célèbre grammaire de Berthou, Gremaux Voegelé dans mon édition de 1993 pour le CM2 (programmes et instructions de 1961). Indiquez le nombre, la nature et la fonction des propositions contenues dans les phrases suivantes. Donnez la fonction des expressions en italiques. Le soleil était complètement levé quand ils aperçurent une ferme, près de trois terrasses d'oliviers et d'un grand champ de luzerne. (Giono) Il y a deux propositions puisqu'il y a deux verbes conjugués. Le soleil était complètement levé : proposition principale quand ils aperçurent une ferme, près de de trois terrasses d'oliviers et d'un grand champ de luzerne. : proposition subordonnée conjonctive, introduite par la conjonction de subordination quand, complément circonstanciel de temps du verbe être. levé : attribut du sujet soleil. luzerne : complément du nom champ.
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