ras le bol

[Stefan]

Si on me demandait de faire seulement les heures demandees, il n y aurait pas de soucis. Le probleme se situe au niveau des heures en plus qu il devient de plus en plus banal de faire sans broncher. Dur dur de dire stop quand les autres collegues ne comptent pas leurs heures...

Bien d'accord avec toi !

[willow29]

Après ça dépend comment on voit les choses :

- soit on EST professeur des écoles (je l'étais au début de ma carrière, toujours en train de penser à l'école, en me disant "tiens, je pourrais récupérer ça, qu'est-ce que je pourrais faire avec ceci, la kermesse est pour récupérer des sous pour les enfants, ...)

- soit on A un métier, celui de professeur des écoles, et là, ça change tout !! Je fais le boulot pour lequel je suis payée, c'est tout. Notre boulot, c'est d'enseigner, pas de ramener des sous pour l'école, d'organiser des spectacles, ...

En gros c'est ce que j'ai dit aux parents d'élèves qui souhaitent des lotos, kermesses, spectacles etc. Ils veulent organiser des lotos ou des kermesses pour "rapporter de l'argent à l'école", c'est leur droit mais je ne me sentirai nullement l'obligation d'y participer... Et je m'en fiche si je passe pour une instit qui ne s'investit pas, je n'ai aucun compte à leur rendre.

[liline57]

En gros c'est ce que j'ai dit aux parents d'élèves qui souhaitent des lotos, kermesses, spectacles etc. Ils veulent organiser des lotos ou des kermesses pour "rapporter de l'argent à l'école", c'est leur droit mais je ne me sentirai nullement l'obligation d'y participer... Et je m'en fiche si je passe pour une instit qui ne s'investit pas, je n'ai aucun compte à leur rendre.

Tu peux aussi expliquer que le temps passé à faire des kermesses, sorties, classes vertes etc c'est du temps que tu n'utilise pas à préparer des cours bien faits, des séances d'expériences en sciences, des frises chronologiques pour l'histoire, des cartes sympas pour la géo, des fiches pratiques en grammaire ! Peut-être qu'ils réfléchiront

[bretzel71]

Je suis peut-être hors sujet mais je viens de faire ma déclaration d'impôts. Résultat: mes frais réels représentent 70% de mes revenus... Non tenu compte des frais de garde de ma fille. Je pars à 7h00 et je rentre très rarement avant 19h00... Je suis PES et déjà dégoûtée. Il a fallu 5 ans pour faire de moi un ingénieur et seulement 4 semaines à l'IUFM pour me recycler en professeur des écoles. Je bosse autant que mon mari mais qu'est-ce que j'y gagne? A part me ruiner la santé... Bon d'accord, je ne suis pas très efficace dans mon travail mais à qui la faute? J'apprends sur le tas, c'est-à-dire que j'ai toujours un train de retard, je suis toujours dans l'urgence. Je ne sais pas encore ce que je vais faire demain...

[toaka]

Bonjour tout le monde,

PE T2, avec une RQTH, je projette moi aussi de changer de métier.

Mon handicap est évolutif et j'ai de plus en plus de mal à assurer en classe quant il faut être debout, les douleurs qui en découlent, etc... Sans parler du travail à fournir après la classe, et de la vie de tous les jours, car je vis seul, pour faire à manger, remplir son frigo, tâches ménagères, etc...

J'avais conscience de mon état physique et des nécessités du service avant d'embrasser la carrière, avec une grande inconnue tout de même : la réalité du terrain.

La réalité du terrain, ce qu'on ne voit pas forcément à l'iufm.

Ca a commencé pour moi avec une classe que personne ne voulait, un cadeau de bienvenue de l'équipe de l'école ou j'ai eu un poste, j'ai compris pourquoi ! Elèves extrêmement difficiles, pas ou peu de manuels, classe mal fichue, l'idéal pour débuter !

C'est intéressant de bosser des prép mais y'a des limites quand on est ni chevronné, ni didactitien, sans manuels ; et ça prend du temps...

Et c'est sans compter sur la paperasse (comptes rendus a fournir pour les élèves suivis, ppre, progressions pour l'ae et bilan, bilan du projet d'école, bilan des évaluations, etc...), la compta (coop, photo de classe), les réunions inconstructives et animations pédagogiques creuses.

Ajoutons une ambiance pas toujours joviale avec l'équipe, où les sourires de façade cachent un monde sans pitié, ou c'est la guerre pour avoir le meilleur créneau en salle informatique ou à la piscine ! Et oui, avec le 2ème créneau, pour que nos chères têtes blondes puissent nager au moins 30mn, c'est 15mn de retard toutes les semaines, et bénévoles bien sûr.

Ca n'est pas normal d'entendre dire " c'est normal, c'est dur les premières années" (collègues, cpc, ien, médecin !) ou "il faut 8 ans sur un niveau pour l'enseigner correctement" (imf). Cette souffrance, comme passage obligé, est révoltante.

Je suis "rassuré" de voir certains collègues qui jettent l'éponge après 10 ans de parcours.

J'encourage certains à continuer et à s'accrocher si l'enseignement est leur souhait ultime. J'ai des amies PE, mères elles aussi, et qui gèrent parfaitement, avec une bonne organisation et une aide de leur conjoint qui travaillent beaucoup eux-aussi.

Il faut savoir décrocher et se dire qu'on a fait le maximum, ne pas culpabiliser face aux collègues zélés (c'est dur), surement passionnés par leur travail mais qui n'ont pas grand chose à côté, ça fait des enseignants équilibrés !

De plus, il est vrai qu'après les années, la charge de travail s'allège, notamment si on a la chance de rester sur le même niveau, avoir une école près de chez soi, etc... Certains s'en sortent très bien, sont épanouis, ça veut dire que c'est possible, il faut trouver son rythme, se professionnaliser...

Moi ce qui me dérange en plus de mon handicap, c'est de penser tout le temps au travail. Weekend, vacances, impossible de ne pas y songer une seule journée.

Même si je m' avance, prépare mes semaines à l'avance, il y a toujours de la préparation la veille, vérifier son matériel, si il y a des photocopies à faire, du matériel à préparer avant la classe pour la classe.

Il faut arriver à l'avance le matin, j'ai rarement l'occasion de me poser durant la pause de midi avec toujours des choses à faire, les corrections du soir tous les jours en plus des prép en francais, math, tice, sciences, etc...

Il est très difficile de pouvoir faire son travail correctement et c'est très décourageant,

Le tout pour un peu plus de 1500e/mois avec bac +5 ! Ca fait trois ans que ça dure et je n'en peut plus ! Eczéma, brûlures d'estomac, troubles du sommeil, perte de poids, j'ai tout eu ! J'aimerais pouvoir rentrer chez moi le soir et les weekends la tete vide, sans travail à la maison, avec une vraie coupure. Les vacances me servent à faire ce que je n'ai pas eu le temps de faire avant, à récupérer du sommeil et à travailler encore et encore...

Avec ma RQTH, je pense pouvoir me réorienter plus facilement, de nombreuses grandes entreprises ou administrations recherchent des travailleurs handicapés pour leurs quotas, l'EN en fait partie.

Je vous conseille ce site si vous avez un projet et vous pouvez aussi contacter la cellule carrière de votre rectorat :

http://www.aideauxprofs.org/index.asp?affiche=Accueil.asp

Bon courage !

[steph.stephy3]

Il est normal que tu aies un passage à vide en T2.

Ne baisse pas les bras.

Donne toi encore au moins 2 ou 3 ans pour voir. La deuxième année sur un même niveau est nettement moins prenante. Il ne faut pas hésiter à reprendre les mêmes séquences.

En CM, je m'étais fait en 2 ans une batterie de cours et je jonglais, tout en changeant les oeuvres intégrales étudiées par exemple. Mais la base restait la même.

Oublie les conseils des IMF.

Si tu as déjà été inspecté, ne fais plus de fiches de prép chronophages et démoralisantes, car sur le papier, c'est bien beau, le terrain, c'est autre chose.

Ne te culpabilise pas de ne pas arriver à faire ce que l'on nous demande, on nous demande l'impossible !!!

[lokidore]

Il est normal que tu aies un passage à vide en T2.

Ne baisse pas les bras.

Donne toi encore au moins 2 ou 3 ans pour voir. La deuxième année sur un même niveau est nettement moins prenante. Il ne faut pas hésiter à reprendre les mêmes séquences.

En CM, je m'étais fait en 2 ans une batterie de cours et je jonglais, tout en changeant les oeuvres intégrales étudiées par exemple. Mais la base restait la même.

Oublie les conseils des IMF.

Si tu as déjà été inspecté, ne fais plus de fiches de prép chronophages et démoralisantes, car sur le papier, c'est bien beau, le terrain, c'est autre chose.

Ne te culpabilise pas de ne pas arriver à faire ce que l'on nous demande, on nous demande l'impossible !!!

+ 1000

Cela fait des semaines que je passe sur ce post sans arriver à y participer. Trop de choses à dire sur les inepties que l'on nous demande.

De plus, les collègues ont déjà tout dit.

Moi je réfléchis à comment équilibrer ma vie. Ne plus être "bouffée" par le travail en dehors de l'école. Ne plus avoir la tête dans le guidon de septembre à juin. Arriver à gérer mon temps de travail hors classe de façon à ce que cela n'empiète plus sur ma vie de famille.

Travailler hors classe, oui, mais mettre la vie de famille au placard : non !

[Lola9]

Tout est effectivement déjà dit.

J'ai beaucoup aimé le post "il faut, on doit".

J'ai failli verser une larme devant tellement c'est CA notre vie de PE !! On nous en demande toujours plus, pour rien de plus à la fin du mois ni même aucune reconnaissance des parents, des élèves, ...

"Les gens" ne nous comprennent pas, nous prennent pour des fainéants, grévistes, toujours en vacances... C'est fatiguant... de se battre dans le vent !!

Voilà, c'était mon coup de gueule du soir !

Bon courage à tous et toutes !!

[AmandinePE]

Je vous rejoins! T4 et ras le bol du foutage de g... qu'on nous fait subir autant socialement par le grand public que par notre administration!

Tout ce qui a été dit me touche. Confrontée à enfants violents et pas de soutien, heures sup' gratuites! La kermesse qui me casse les ... Je me suis sentie obligée en réunion d'équipe d'accepter de tenir un stand mais je me sens mal. Je veux du temps pour moi, ma famille mais aussi ne pas passer pour une qui dénigre les parents d'élèves. Enfin, je pense que dans quelques jours je dirai à ma directrice que j'ai changé d'avis et que je ne viendrai pas. Je vais passer pour une qui se plaint mais tant pis, m'en fous, c'est ma vie perso qui compte en priorité pas mon travail même si je l'aime et que je ne me vois pas faire autre chose.

[sobelle]

Bonsoir à tous,

Franchement (je n'ai pas tout lu) mais de ce que j'ai pu lire, je peux comprendre votre malaise à tous.

Notre métier, n'est franchement pas évident. Quand j'ai commencé je n'avais pas d'enfants non plus. Depuis qu'ils sont nés, j'ai décidé de moins en faire. Je me fais plaisir en adoptant une pédagogie plus sympa que la traditionnelle, je ne corrige pas tout, pour les cycles 3 c'est une des clés ! et puis j'ai pris du recul... mais j'avoue que je m'efforce de m'obliger à m'amuser en classe. Chanter, danser, dessiner, mettre les enfants en ateliers libres de temps en temps pour souffler etc... afin de me protéger de l'épuisement et de la monotonie. Le meilleur exemple c'est mon directeur : il a des CM et n'a JAMAIS de travail !! Et pourtant il aime son métier ! Mais il a trouvé un manière de travailler qui ne lui prend aucun temps en dehors de son temps de classe. Même ses livrets scolaires il les fait en classe et il met les élèves devant une vidéo ! hihihi !

Préservez-vous, c'est vrai que notre travail est difficile, épuisant, pompant et qu'on nous demande beaucoup de choses... mais on peut trouver des solutions pour continuer à aimer le faire, enfin moi c'est ce que j'essaie de faire... ma question principale permanente : comment faire pour avoir le moins de corrections possibles ? le moins de préparations possibles ? le moins de papiers à remplir possibles ? Bref le moins de travail possible ! On trouve des idées si on le veut vraiment !

Courage à toutes et à tous !

[Bohémienne]

Je suis d'accord avec une grande partie de ce qui a été dit précédemment... On nous en demande toujours plus et on doit travailler toujours davantage... au risque de s'épuiser et d'épuiser notre conjoint... qui finit par se faire la malle !

J'ai une autre interrogation qui porte sur le sujet suivant :

Ayant des problèmes de peau, j'ai demandé la semaine dernière 1/2 journée de congé pour pouvoir aller me faire dépister : jeudi 24 mai, il y avait la journée de dépistage des cancers de la peau. Cette demi-journée m'a été refusée sous le motif : on ne prend pas de RDV médicaux durant les heures de service !

Hors, si je ne m'abuse, l'éducation nationalle est la seule institution à ne pas fournir à ses ouailles une visite médicale annuelle : ayant travaillé dans le privé, j'ai toujours passé une visite médicale chaque année et j'ai été très surprise de constater que, devenue professeur des écoles, aucune visite médicale n'est prévue. Y a-t-il un texte officiel à ce sujet ? En étant professeur des écoles, devient-on, comme pas magie, immunisé contre toutes les maladies ? Je me pose des questions...

[beaba_]

Les RV médicaux sont effectivement très souvent refusés pour raison de service.

Il me semble que même les RV de grossesse sont difficiles à faire passer, alors même qu'ils sont obligatoires. Je sais que l'an dernier, pendant ma grossesse, j'ai pris tous mes RV. Le seul pour lequel j'ai demandé une demi-journée d'absence était pour la visite de la maternité dont l'horaire était imposé et ça m'a été accordé avec traitement.

Ceci dit, je pense que cela dépend énormément du bon vouloir des IEN.

En même temps, si tu avais eu un RV avec un dermato spécialiste qui ne consulte que tels jours (en l'expliquant), ça aurait peut-être été différent que la participation à une demi-journée de dépistage du cancer de la peau.

Pour la visite médicale, même celles de l'IEN doivent avoir lieu en dehors des heures de service ou les heures rattrapées. C'était bien stipulé dans la convocation que j'avais reçue en tant que PES.