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Posté(e)

Au fait ? On nous propose de raccourcir les vacances et de rallonger l'année scolaire ? On va sûrement être augmenté alors ?

:noelwacko:

Au fait ? On nous propose de raccourcir les vacances et de rallonger l'année scolaire ? On va sûrement être augmenté alors ?

:noelwacko:

= faut pas rêver !

Posté(e)

Méfiez-vous de ce que vous écrivez là, ou ailleurs... Heureusement que je n'ai rien à me reprocher!

Et pourquoi?

Posté(e)

Au fait ? On nous propose de raccourcir les vacances et de rallonger l'année scolaire ? On va sûrement être augmenté alors ?

:noelwacko:

Au fait ? On nous propose de raccourcir les vacances et de rallonger l'année scolaire ? On va sûrement être augmenté alors ?

:noelwacko:

= faut pas rêver !

ben non puisque pas plus d'heures....et pour nous ce ne sont pas des vacances puisque pas payées...si la "légende" est vraie mais je voudrai lire le texte officiel...

Posté(e)

Méfiez-vous de ce que vous écrivez là, ou ailleurs... Heureusement que je n'ai rien à me reprocher!

Et pourquoi?

Moi non plus, je ne comprends de quoi ou de qui on doit se méfier!

Posté(e)

Je suis d'accord avec plein de choses parmi celles qui ont été citées, notamment le fait que ce boulot est tout simplement impossible...

je m'interroge parce que j'aime mon boulot, je m'y investis (encore) mais je trouve de plus en plus difficile d'accepter les conditions extrèmes (heures et autres) TOUT en étant tellement mal considéré...

Je suis arrivée sur ce forum (presque) par hasard (en plein milieu de l'aprem, en train de bosser à mon bureau -normal, on est en WE- je me suis dit : j'en ai marre de penser boulot tout le temps, qu'est-ce que je pourrai faire d'autre? et me voilà à lire ce forum!!!)

Je suis PE, depuis 15 ans... Et je dois dire que beaucoup de choses que je ressens ont été dites... et plus encore (ici et ailleurs)

- oui pour le côté métier très prenant qui ne s'arrête jamais (et ça me pèse de plus en plus, je vais avoir quarante ans et j’en suis encore à dire (par exemple) « ah non ce week end on ne peut pas inviter d’amis, je vais avoir trop de corrections »)

- oui pour la pression administrative de plus en plus forte (et dévoreuse de temps, non utilisé pour les élèves), y compris les dernières années à lire des mails quasi tous les soirs !!!! (me prend parfois plus d’une demi heure, en le faisant tous les soirs…)

- oui pour les formations imposées (les fameuses conférences pédas) si peu concrètes, voire carrément à pleurer tant leur contenu est vide ou inadapté (mais on nous oblige à y passer du temps)

- oui aussi pour les parents souvent très agressifs et/ou méprisants, les heures passées à les rencontrer pour des broutilles, alors que ça ne change rien ou si peu pour la plupart d’entres eux…

-oui pour les élèves mal ou pas élevés (et les heures à rencontrer les parents alors que etc…)

- oui pour les enfants de plus en plus « difficiles » (un taux de difficultés de concentration, d’attention TRES élevé et croissant, faudra peut-être un jour considérer le problème)

- oui pour les difficultés (peut-être plus souvent repérées aujourd’hui qu’autrefois aussi) mais de plus en plus nombreuses quand même (type dys…) et le peu de possibilités offertes pour s’occuper de ces enfants dans le contexte multi niveau 30 élèves etc…

-oui pour les heures passées à remplir des formulaires de liaison (avec intervenants quand y a, ou de demande sinon, la psy, l’orthophoniste etc…) ou de demande d’aide au RASED (qui en plus sont tellement débordés quand ils existent que nous ne faisons plus que les demandes pour les stats, en espérant qu’en raison du nombre (réel, hein) des besoins ils finissent par les réhabiliter un jour)

- oui pour le constat que le métier « n’est plus ce qu’il était » (et j’ai grandi avec une maman une tante et une marraine instit), aussi bien dans sa fonction que dans sa perception par les parents et autres personnes extérieures

- etc....

- non, malheureusement le temps passé à travailller ne baisse pas trop avec les années

- non on ne voit pas les choses autrement avec l'expérience (enfin pas moi : j'ai plutôt tendance à me prendre plus la tête encore qu'au début. Je relativise de moins en moins, arrive de moins en moins à lever le pied...) J’ai des enfants maintenant, n’en avais pas au début, et je trouve que la pression est encore plus forte : je dois être bonne pour eux (mes élèves) car j’aimerai qu’on fasse la même chose pour mes enfants!!!

- NON ce n'est pas UN BEAU métier au sens où certains l'entendent : je me sens tellement dévalorisée dans toutes les conversations, que parfois je n'ose plus dire que je suis prof !!! (on sera au choix, c’est selon, jugé comme un fainéant, un privilégié (qui bosse si peu pour gagner tant….), un minable (par rapport à un "vrai métier" parce que quand même, tout le monde ayant été élève pense savoir de quoi il s'agit et pense pouvoir juger et dire que bon c'est quand même pas bien compliqué, hein, c'est pas non plus de la chirurgie (et je suis d'accord, pour la chirurgie... ;-)) J'ai bien aimé le coup des cahiers qui ne prennent pas 3 heures à corriger non plus d’abord !

Pour dire ce qui me pèse de plus en plus, quelques exemples :

Supermarché, loin de chez moi, courant août. J’achète les fournitures scolaires pour mes enfants. J’entends « mais pour qui elle se prend, celle-là, non mais, est-ce qu’elle a besoin de 3 grands cahiers », plus loin « quoi un grand classeur, mais elle s’emmerde pas ! » etc… (c’est du vécu) ET que croyez vous que j’ai ressenti ???? Ils ne parlaient pas de moi personnellement, mais je me suis sentie insultée ! Ma fonction, mon travail est insulté en permanence ! Et j’ai beau savoir que nous demandons un classeur pour leurs enfants et non pour nous même (OUI nous nous achetons nos cahiers classeurs, et même NOS STYLOS ROUGES avec notre salaire), j’ai beau savoir qu’ils ne parlaient pas de moi : JE N’EN PEUX PLUS d’entendre ce genre de discours partout…

Je ne parle même pas de nos nombreuses et grandes vacances, et des commentaires qu’elles génèrent, parce qu’autant en début de carrière, je me prenais la peine de répondre aux gens « vous n’avez qu’à passer le concours aussi si vous nous enviez », ou d’expliquer « oui enfin, nous ne sommes payés que 10 mois sur 12 etc… ». Les dernières années, je ne sais pourquoi, je me sens TRES MAL en entendant ces remarques (pourtant TRES fréquentes et si anodines…), je le prends pour une attaque personnelle de ce que je suis, de ce que je fais ! Parfois j’ai envie de hurler « et vous les voulez mes soirées à travailler jusqu’à 1h du mat ? Mes weekends à travailler ?? » etc.. Mais je sais que je ne serais pas comprise, donc je ne dis rien, mais je rumine… Je n’accepte plus d’être considérée comme une nantie sur des points qui n’en sont pas.

Attention : j’aime encore mon boulot, mais seulement la partie passée devant les élèves. Je continue à m’éclater (enfin souvent, car certains jours je fais plus la police quand même) devant mes élèves. Je regrette par contre la quantité croissante de temps imposée hors élèves (papiers, réunions, etc…) en plus du temps de prep et de correction propre à chacun (et long chez moi). Je pense que c’est au détriment des enfants.

Je regrette la non considération des enfants (élèves) dans les nombreuses réformes faites à l’arrachée les dernières années…

Je ne me plains pas de mon salaire, je pense avoir plutôt de la chance (mais mon mari gagne bien sa vie, bien plus que moi, ça aide). Mais je sais que je mérite largement mon salaire (contrairement à ce que pensent beaucoup de gens), et il n’est pas si élevé que ça compte tenu du niveau d’études (et des heures faites effectivement) si on les valorisait dans le privé… Je ne me plains pas mais en ai marre qu’on me prenne injustement pour une nantie. (et le c* de parent d’élève qui a embouti sans me laisser de mot ma (1ère) voiture neuve la semaine dernière sur le parking de l’école s’imagine sûrement lui aussi que je suis bourrée de fric, hein ???? Que je peux payer facilement 300€ de franchise ?)

Je ne me plains pas de mes heures, juste que quand j’ai passé une semaine à bosser comme une folle, week end compris, je ne peux plus entendre « certains n’ont pas votre chance d’avoir de longs week end pour se reposer » (dit par une maman pour justifier son retard un lundi matin).

Je ne me plains pas de mon travail (ni des vacances qui vont avec), sauf que je ne vis QUE pendant les vacances (même si je travaille aussi, je prends au moins un peu de temps quand même), les autres semaines sont des semaines 24h/24 (juste manger bosser dormir, demandez à mes enfants !!!) Alors que certains parents qui me regardent comme une glandeuse (excusez moi le terme) sont à la maison à 17h et ont l’esprit tranquille (je sais qu’ils peuvent être fatigués, qu’ils peuvent gagner moins, etc… mais moi je ne les juge pas, je les laisse tranquilles !!! Eux me jugent mais ne me voient pas arriver à 7h30 le matin à l’école (mes enfants aussi du coup – ici accueil à 7h50) et en partir le soir après 18h (cahiers et ordi (perso) sous le bras) et travailler chez moi !!!!!!)

En fait je ne me plains de rien si on me laisse tranquille, parce que là le manque de considération ENORME, oui, je m’en plains, parce que je le trouve très injuste !!!!

En fait, tout le côté « forcément impossible » de ce métier me paraît de plus en plus dur. J’ai beau savoir que quoiqu’on fasse ce ne sera jamais assez (on peut toujours faire une prep de plus, un projet supplémentaire, un document plus joli avec un dessin encore plus adéquat qu’on aura passé 3h à trouver sur le net), j’ai beau savoir que pour certains enfants, je pourrais m’investir encore plus que ça ne changerait rien pour lui (ah, l’égalité des chances…), j’ai beau savoir que je ne les sauverai pas tous, j’ai beau savoir qu’avec 28 élèves, donc 56 parents (non en vrai ça en fait bien plus car il y a énormément de familles recomposées) je ne pourrais jamais faire plaisir à tout le monde sur tous les plans, j’ai beau savoir qu’il est impossible de différencier individuellement pour 28 gamins, j’ai beau savoir tout cela, je me sens investie de la mission d’essayer : et je n’y arrive pas (ça vous étonne ?) et c’est épuisant.

J’aime mon boulot mais ne veut plus passer à côté de ma vie… (je n’ai plus de loisirs, et ça me manque)

J’aime mon boulot mais plus tout mon boulot… Je supporte de moins en moins certains aspects de mon boulot. Et je suis ici parce que j’essaye de réfléchir à l’après, pour le jour où je ne tiendrais plus le coup… Parce que je serai trop fatiguée, trop en décalage (retraite à ????)

Je ne veux pas finir aigrie, usée par ce boulot.

J’ai plusieurs collègues, la plupart plus jeunes que moi qui sont partis les dernières années (et nous sommes à la campagne, milieu plutôt restreint en terme de nombre de collègues !!!). J’y songe, petit à petit.

Et comme d’autres avant moi, j’ai passé des heures ici et mon boulot reste à faire….

Posté(e)

je précise parce que je n'ai peut-être pas assez insisté sur certains aspects : j'aime mon métier (ça je l'ai dit), je l'ai choisi en connaissance de cause (enfin la connaissance qu'on pouvait en avoir en 1995), et ne le regrette pas !

Il y a aussi des avantages (non négligeables), en vrac : comme celui de malgré tout (enfin pour certains pe dont je fais partie) pouvoir profiter de ses enfants (et l'inconvénient aussi de leur faire porter beaucoup de choses aussi, dont parfois seule une présence physique mais pas une disponibilité réelle et entière). Autre avantage, donc : ils peuvent choisir les activités qu'ils veulent, je suis dispo (je me rends dispo) pour les y conduire après 16h ou les mercredi. (mais je le paie le soir en ralongeant le temps de travail ensuite). J'ai eu la chance aussi d'avoir mes enfants dans mon école (facilité pour les voir, les récupérer, mais aussi pour les coller seuls dans la classe d'à-côté pendant les nombreuses réunions (= inconvénient)). Je n'ai pas de problèmes de garde les vacances. (ceci dit comme de nombreux enseignants, je fais garder mes enfants 2 jours par semaine pendant l'année pour pouvoir bosser...) Et puis il y a la sacro sainte sécurité de l'emploi. La facilité de prendre un congé parental. (mais ça reste un choix, qui se paie (financièrement et autre) et d'autres sûrement encore, mais là faut que je passe à autre chose, vraiment, il est temps! (bon ça fait du bien de pouvoir dire un peu ce qu'on ressent... et cette semaine était dure, d'où mes recherches d'aujourd'hui)

ceci dit je reste preneuse pour les idées éventuelles de reconversion (future, mais cela se prépare)...

Posté(e)

Je suis d'accord avec plein de choses parmi celles qui ont été citées, notamment le fait que ce boulot est tout simplement impossible...

je m'interroge parce que j'aime mon boulot, je m'y investis (encore) mais je trouve de plus en plus difficile d'accepter les conditions extrèmes (heures et autres) TOUT en étant tellement mal considéré...

Je suis arrivée sur ce forum (presque) par hasard (en plein milieu de l'aprem, en train de bosser à mon bureau -normal, on est en WE- je me suis dit : j'en ai marre de penser boulot tout le temps, qu'est-ce que je pourrai faire d'autre? et me voilà à lire ce forum!!!)

Je suis PE, depuis 15 ans... Et je dois dire que beaucoup de choses que je ressens ont été dites... et plus encore (ici et ailleurs)

- oui pour le côté métier très prenant qui ne s'arrête jamais (et ça me pèse de plus en plus, je vais avoir quarante ans et j’en suis encore à dire (par exemple) « ah non ce week end on ne peut pas inviter d’amis, je vais avoir trop de corrections »)

- oui pour la pression administrative de plus en plus forte (et dévoreuse de temps, non utilisé pour les élèves), y compris les dernières années à lire des mails quasi tous les soirs !!!! (me prend parfois plus d’une demi heure, en le faisant tous les soirs…)

- oui pour les formations imposées (les fameuses conférences pédas) si peu concrètes, voire carrément à pleurer tant leur contenu est vide ou inadapté (mais on nous oblige à y passer du temps)

- oui aussi pour les parents souvent très agressifs et/ou méprisants, les heures passées à les rencontrer pour des broutilles, alors que ça ne change rien ou si peu pour la plupart d’entres eux…

-oui pour les élèves mal ou pas élevés (et les heures à rencontrer les parents alors que etc…)

- oui pour les enfants de plus en plus « difficiles » (un taux de difficultés de concentration, d’attention TRES élevé et croissant, faudra peut-être un jour considérer le problème)

- oui pour les difficultés (peut-être plus souvent repérées aujourd’hui qu’autrefois aussi) mais de plus en plus nombreuses quand même (type dys…) et le peu de possibilités offertes pour s’occuper de ces enfants dans le contexte multi niveau 30 élèves etc…

-oui pour les heures passées à remplir des formulaires de liaison (avec intervenants quand y a, ou de demande sinon, la psy, l’orthophoniste etc…) ou de demande d’aide au RASED (qui en plus sont tellement débordés quand ils existent que nous ne faisons plus que les demandes pour les stats, en espérant qu’en raison du nombre (réel, hein) des besoins ils finissent par les réhabiliter un jour)

- oui pour le constat que le métier « n’est plus ce qu’il était » (et j’ai grandi avec une maman une tante et une marraine instit), aussi bien dans sa fonction que dans sa perception par les parents et autres personnes extérieures

- etc....

- non, malheureusement le temps passé à travailller ne baisse pas trop avec les années

- non on ne voit pas les choses autrement avec l'expérience (enfin pas moi : j'ai plutôt tendance à me prendre plus la tête encore qu'au début. Je relativise de moins en moins, arrive de moins en moins à lever le pied...) J’ai des enfants maintenant, n’en avais pas au début, et je trouve que la pression est encore plus forte : je dois être bonne pour eux (mes élèves) car j’aimerai qu’on fasse la même chose pour mes enfants!!!

- NON ce n'est pas UN BEAU métier au sens où certains l'entendent : je me sens tellement dévalorisée dans toutes les conversations, que parfois je n'ose plus dire que je suis prof !!! (on sera au choix, c’est selon, jugé comme un fainéant, un privilégié (qui bosse si peu pour gagner tant….), un minable (par rapport à un "vrai métier" parce que quand même, tout le monde ayant été élève pense savoir de quoi il s'agit et pense pouvoir juger et dire que bon c'est quand même pas bien compliqué, hein, c'est pas non plus de la chirurgie (et je suis d'accord, pour la chirurgie... ;-)) J'ai bien aimé le coup des cahiers qui ne prennent pas 3 heures à corriger non plus d’abord !

Pour dire ce qui me pèse de plus en plus, quelques exemples :

Supermarché, loin de chez moi, courant août. J’achète les fournitures scolaires pour mes enfants. J’entends « mais pour qui elle se prend, celle-là, non mais, est-ce qu’elle a besoin de 3 grands cahiers », plus loin « quoi un grand classeur, mais elle s’emmerde pas ! » etc… (c’est du vécu) ET que croyez vous que j’ai ressenti ???? Ils ne parlaient pas de moi personnellement, mais je me suis sentie insultée ! Ma fonction, mon travail est insulté en permanence ! Et j’ai beau savoir que nous demandons un classeur pour leurs enfants et non pour nous même (OUI nous nous achetons nos cahiers classeurs, et même NOS STYLOS ROUGES avec notre salaire), j’ai beau savoir qu’ils ne parlaient pas de moi : JE N’EN PEUX PLUS d’entendre ce genre de discours partout…

Je ne parle même pas de nos nombreuses et grandes vacances, et des commentaires qu’elles génèrent, parce qu’autant en début de carrière, je me prenais la peine de répondre aux gens « vous n’avez qu’à passer le concours aussi si vous nous enviez », ou d’expliquer « oui enfin, nous ne sommes payés que 10 mois sur 12 etc… ». Les dernières années, je ne sais pourquoi, je me sens TRES MAL en entendant ces remarques (pourtant TRES fréquentes et si anodines…), je le prends pour une attaque personnelle de ce que je suis, de ce que je fais ! Parfois j’ai envie de hurler « et vous les voulez mes soirées à travailler jusqu’à 1h du mat ? Mes weekends à travailler ?? » etc.. Mais je sais que je ne serais pas comprise, donc je ne dis rien, mais je rumine… Je n’accepte plus d’être considérée comme une nantie sur des points qui n’en sont pas.

Attention : j’aime encore mon boulot, mais seulement la partie passée devant les élèves. Je continue à m’éclater (enfin souvent, car certains jours je fais plus la police quand même) devant mes élèves. Je regrette par contre la quantité croissante de temps imposée hors élèves (papiers, réunions, etc…) en plus du temps de prep et de correction propre à chacun (et long chez moi). Je pense que c’est au détriment des enfants.

Je regrette la non considération des enfants (élèves) dans les nombreuses réformes faites à l’arrachée les dernières années…

Je ne me plains pas de mon salaire, je pense avoir plutôt de la chance (mais mon mari gagne bien sa vie, bien plus que moi, ça aide). Mais je sais que je mérite largement mon salaire (contrairement à ce que pensent beaucoup de gens), et il n’est pas si élevé que ça compte tenu du niveau d’études (et des heures faites effectivement) si on les valorisait dans le privé… Je ne me plains pas mais en ai marre qu’on me prenne injustement pour une nantie. (et le c* de parent d’élève qui a embouti sans me laisser de mot ma (1ère) voiture neuve la semaine dernière sur le parking de l’école s’imagine sûrement lui aussi que je suis bourrée de fric, hein ???? Que je peux payer facilement 300€ de franchise ?)

Je ne me plains pas de mes heures, juste que quand j’ai passé une semaine à bosser comme une folle, week end compris, je ne peux plus entendre « certains n’ont pas votre chance d’avoir de longs week end pour se reposer » (dit par une maman pour justifier son retard un lundi matin).

Je ne me plains pas de mon travail (ni des vacances qui vont avec), sauf que je ne vis QUE pendant les vacances (même si je travaille aussi, je prends au moins un peu de temps quand même), les autres semaines sont des semaines 24h/24 (juste manger bosser dormir, demandez à mes enfants !!!) Alors que certains parents qui me regardent comme une glandeuse (excusez moi le terme) sont à la maison à 17h et ont l’esprit tranquille (je sais qu’ils peuvent être fatigués, qu’ils peuvent gagner moins, etc… mais moi je ne les juge pas, je les laisse tranquilles !!! Eux me jugent mais ne me voient pas arriver à 7h30 le matin à l’école (mes enfants aussi du coup – ici accueil à 7h50) et en partir le soir après 18h (cahiers et ordi (perso) sous le bras) et travailler chez moi !!!!!!)

En fait je ne me plains de rien si on me laisse tranquille, parce que là le manque de considération ENORME, oui, je m’en plains, parce que je le trouve très injuste !!!!

En fait, tout le côté « forcément impossible » de ce métier me paraît de plus en plus dur. J’ai beau savoir que quoiqu’on fasse ce ne sera jamais assez (on peut toujours faire une prep de plus, un projet supplémentaire, un document plus joli avec un dessin encore plus adéquat qu’on aura passé 3h à trouver sur le net), j’ai beau savoir que pour certains enfants, je pourrais m’investir encore plus que ça ne changerait rien pour lui (ah, l’égalité des chances…), j’ai beau savoir que je ne les sauverai pas tous, j’ai beau savoir qu’avec 28 élèves, donc 56 parents (non en vrai ça en fait bien plus car il y a énormément de familles recomposées) je ne pourrais jamais faire plaisir à tout le monde sur tous les plans, j’ai beau savoir qu’il est impossible de différencier individuellement pour 28 gamins, j’ai beau savoir tout cela, je me sens investie de la mission d’essayer : et je n’y arrive pas (ça vous étonne ?) et c’est épuisant.

J’aime mon boulot mais ne veut plus passer à côté de ma vie… (je n’ai plus de loisirs, et ça me manque)

J’aime mon boulot mais plus tout mon boulot… Je supporte de moins en moins certains aspects de mon boulot. Et je suis ici parce que j’essaye de réfléchir à l’après, pour le jour où je ne tiendrais plus le coup… Parce que je serai trop fatiguée, trop en décalage (retraite à ????)

Je ne veux pas finir aigrie, usée par ce boulot.

J’ai plusieurs collègues, la plupart plus jeunes que moi qui sont partis les dernières années (et nous sommes à la campagne, milieu plutôt restreint en terme de nombre de collègues !!!). J’y songe, petit à petit.

Et comme d’autres avant moi, j’ai passé des heures ici et mon boulot reste à faire….

Belle analyse, dans laquelle je me retrouve beaucoup...

Posté(e)

En cette fin d'année où la tension monte un peu, où je me prends régulièrement ( chaque année) des "claques" des remarques, je culpabilise aussi en me rejetant la faute .Pour quels reproches? Des bêtises , toujours sans rapport avec la fonction d' enseigner, mais parce que je ne fais pas ci , ou ça , parce que je ne mets pas untel et untel dans la classe de , ou parce que À va se retrouver dans une classe avec moins d' amis, parce que je ne veux pas faire de hors temps scolaire . Bref, je suis enseignante , mais la société veut autre chose . L' école est devenue un produit de consommation .

Posté(e)

Loumaro, quel beau témoignage. Je pense qu'on se retrouve toutes et tous dans ce que tu as dit. Il est très difficile de prendre du recul dans ce boulot. Mais, il le faut. Il en va de notre santé. Je me suis mise en dispo car je sentais qu'il fallait avant que je ne craque et sincèrement, je ne le regrette pas. A la rentrée, j'ai pris un 4/4 temps pour essayer de faire mon boulot correctement mais pas plus (je pense qu'on a plus de détachement dans ce genre de poste).

Pensez à vous. Je pense qu'une bonne enseignante, c'est quelqu'un de reposer, d'épanouie et qui a du plaisir à rerouver ces élèves : et pour cela, il faut savoir lever le pied...

Bon courage

Posté(e)

madouceprovence : tout le problème est là : on a le choix entre culpabiliser d'en faire trop (risque de se perdre etc...) et celui de culpabiliser d'en faire trop peu (quasiment quoiqu'il arrive c'est toujours trop peu de toute façon...)

C’est un boulot CULPABILISANT par excellence, non ?

ET en plus les parents trouvent TOUJOURS à redire, quelque soit ton choix (tu donnes Pas assez ou Trop de devoirs, selon les familles, tu places X Trop à côté de Z mais Pas assez à côté de W, tu corriges TROP (trop de rouge, de choses barrées), ou Pas assez (Mon dieu vous avez oublié une faute dans le cahier du jour, c'est honteux pour une instit !!!!) etc…….

Je te rejoins tout à fait pour ce qui est de l'école à la carte!!!

Ici, pourtant campagne défavorisée (donc pas de départs en week end exotiques) j'ai un nombre croissant d'enfants qui viennent quand ça les arrange (avant ou après les vacances notamment!!!)(alors qu'on en a trop !!! J'ai eu déjà une élève qui m'a annoncé qu'elle partait le 22 juin (...) un autre le 29 et 2 non officiels qui ne devraient plus être la pour (au moins) le dernier jour (où nous terminons notre projet, avec retour sur le lieu de la classe découverte...)

Barbie14 : du recul j'en prends mais il a un prix... Cette année je me suis permis de partir en famille pendant les vacances de printemps (et toutes les vacances en plus, soit 12 jours) : c'était vraiment très très chouette, mais depuis j'ai du mal à sortir la tête de l'eau... (je n'ai pas fait les choses que je réserve traditionnellement aux vacances jardin, entretien maison ; j'ai du retard de lessives et repassage que je viens juste de combler ; et pour l’école j'ai l'impression que je navigue à vue pour ce mois de juin....)

Ceci dit je tiens à préciser que je ne suis ni déprimée ni rien, mais je cogite...

Par ailleurs j'étais une "privilégiée" longtemps : j'ai pris un congé parental à mi temps à la naissance de mes jumelles (par obligation au départ, car pas de nounou pour 3 enfants petits). Du coup j'ai bossé pendant 8 ans à mi-temps (eh oui, j'y ai trouvé mon compte finalement et j'y suis restée). J'ai donc profité de mes enfants pleinement (avec quelques bémols c'est sûr, mais quand même), sauf qu’avec le recul pas de mon temps partiel vraiment quand même : sur les 2 jours à la maison, je réalise que j'en passais un pour les affaires courantes (ménage, repassage, courses) pour être dispo pour les enfants, le 2e jour, ben c'était l'école, bien sûr !!! Au final, nous avons fait un effort financier mais perso j'ai pas pu tellement en profiter. Enfin pour être honnête : si quand même, car comment aurais-je tenu sans?????

Avec le recul (encore) (ça fait 2 ans de temps plein à nouveau, et je n’avais pas arrêté pour le 1er enfant) je crois que le pire c’était déjà de culpabiliser : les collègues qui te faisaient comprendre que tu pouvais bien faire ça en plus (après tout t’as le temps, t’es à mi-temps… et d’accepter d’écrire le compte rendu du conseil d’école) ; de réussir à dire non (non je ne me taperais pas encore une réunion inutile en plus : j’ai fait TOUTES les réunions de l’école (conseil d’école, des maîtres, des cycles à temps complet, pendant mes 8 ans de temps partiel)) et de t’en prendre plein la tête pour ça, etc…. etc…. (sans compter la jalousie : oh j’aimerai bien rester à la maison aussi… (« t’as qu’à faire comme moi, élever 3 enfants en faisant attention à la fin du mois… ») Et puis il y a aussi tous les pièges du temps partiel...

Ça y est je crois que je vire aigrie, vite je m’arrête….

Posté(e)

+ 1, plus que ers parents, ce que je vis tres mal c est le regard de certaines collegues qui clairement ne comprennent pas pourquoi je compte mes heures...

Posté(e)

Ici, je suis en milieu favorisé donc en plus, ils se permettent de partir avant le début des vacances ou ils partent carrément une semaine en mars au ski, parce que c' est moins cher .Et je ne parle pas de juin ! Tu fais la remarque comme quoi c'est interdit, on te répond : faut nous comprendre, on n' a que 5 semaines ds le privé. Après tu oublies de donner une leçon, ils écrivent au directeur pour se plaindre et du coup, tu te dis que tu n' as pas fait correctement ton boulot !!! Et je culpabilise . Quel métier de C.........Et ce sentiment ( je pense) perdurera . je suis PE 16 , et malgré les années, je n' arrive pas à me dire ' je m' en fiche'!

Pimouss' le regard des instits " bosseurs" ne me fait rien , mais ceux-ci passent aux yeux des parents pour des SUPER instits et du coup, toi, tu es relégué au second plan alors que tu fais ton boulot d'enseigner .Et c' est ça qui fait mal .

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