Méthode Globale

[Clic de souris]

La méthode Lire et Ecrire au CP n'est pas une méthode "à départ global", c'est uniquement la suite de "De l'écoute des sons à la lecture GS", sans approche globale donc

[Archilecture]

De plus, si je suis bien renseignée, cette méthode comprend un livret à départ rigoureusement syllabique pour les élèves qui n'auraient pas bénéficié d'une grande section avec "De l'écoute des sons à la lecture".

Je pense que la méthode "Bulle", que j'ai également citée dans la liste, fonctionne de manière un peu similaire : d'abord par une courte phrase avec des syllabes et des sons qui se répètent, puis l'analyse des syllabes et des sons de cette phrase.

Peut-on qualifier ces méthodes d'analytico-synthétiques ?

[mooglicola]

Je viens mettre mon petit grain de sel...

Pour ma part, j'utilise un apprentissage "global" dans un premier temps (étant en spé, c'est un premier temps très long qui peut durer de quelques mois à 2 ans) avec mes élèves qui n'ont pas réussi à apprendre à lire avec toutes les méthodes qu'ils ont rencontrés dans leur scolarité passée. Ce sont des élèves qui n'arrivent pas à syllaber, à discriminer les sons mais qui sont capables de reconnaitre les prénoms, les jours de la semaine... Toutes les semaines, je leur propose un très court texte (une 20ène de mots - en introduisant quelques nouveaux mots + des anciens) qui part uniquement de leur vécu. Tous les textes sont travaillés, retravaillés, et les élèves mémorisent les mots. Quand nous avons un capital de mots importants, nous pouvons alors comparer certaines syllabes, voir les ressemblances puis nous glissons vers les phonèmes.

Les mots mémorisés ont donc du sens pour eux, ce ne sont pas uniquement des mots outils qui sont abstraits pour les enfants (il / elle / est / et).

Ensuite j'introduis un gros travail d'encodage (de syllabes puis de mots) à travers des dictées quotidiennes et copieuses.

Quand les jeunes sont suffisamment à l'aise dans cette démarche, j'inverse le processus avec un travail purement syllabique à partir du fichier "à coup sur" (que je complète car il va trop vite pour mes élèves).

Tout ça pour dire qu'une approche globale peut-être intéressante pour certains gamins, qu'il ne faut pas la rejeter d'office.

[Clic de souris]

Je viens mettre mon petit grain de sel...

Pour ma part, j'utilise un apprentissage "global" dans un premier temps (étant en spé, c'est un premier temps très long qui peut durer de quelques mois à 2 ans) avec mes élèves qui n'ont pas réussi à apprendre à lire avec toutes les méthodes qu'ils ont rencontrés dans leur scolarité passée. Ce sont des élèves qui n'arrivent pas à syllaber, à discriminer les sons mais qui sont capables de reconnaitre les prénoms, les jours de la semaine... Toutes les semaines, je leur propose un très court texte (une 20ène de mots - en introduisant quelques nouveaux mots + des anciens) qui part uniquement de leur vécu. Tous les textes sont travaillés, retravaillés, et les élèves mémorisent les mots. Quand nous avons un capital de mots importants, nous pouvons alors comparer certaines syllabes, voir les ressemblances puis nous glissons vers les phonèmes.

Les mots mémorisés ont donc du sens pour eux, ce ne sont pas uniquement des mots outils qui sont abstraits pour les enfants (il / elle / est / et).

Ensuite j'introduis un gros travail d'encodage (de syllabes puis de mots) à travers des dictées quotidiennes et copieuses.

Quand les jeunes sont suffisamment à l'aise dans cette démarche, j'inverse le processus avec un travail purement syllabique à partir du fichier "à coup sur" (que je complète car il va trop vite pour mes élèves).

Tout ça pour dire qu'une approche globale peut-être intéressante pour certains gamins, qu'il ne faut pas la rejeter d'office.

Comme je l'ai dit, mon fils est dysphasique, et pour lui aussi cela a été très dur car il était incapable de reconnaître les syllabes orales, de retrouver un son particulier (trouver le son "a" dans cheval) etc. Pourtant, avec une approche purement syllabique, en passant plus de 3 mois sur la le li lo lu, ma me mi mo mu et ra re ri ro ru, qu'il confondait à l'oral, puis uniquement à l'écrit, il a fini par apprendre à lire, et lit maintenant avec plaisir - heureusement que les gestes borel-maisonny étaient là pour aider !

Ce n'est pas évident de trouver une bonne méthode pour un enfant ayant des difficultés ! Il faut surtout être persévérent selon moi

[Archilecture]

On ne saura non plus jamais exactement quelle est la part d'enfants qui se retrouvent dans le spécialisé justement parce qu'ils n'ont pas eu accès à un apprentissage structuré et cohérent dans le détail. Ceux qui n'ont en fait aucun handicap autre qu'une déshérence scolaire.

Ce que tu expliques très bien quand tu dis "toutes les méthodes qu'ils ont rencontrées". Pour des élèves qui ont des difficultés d'apprentissage, le fait de rencontrer des méthodes et des approches variées est désastreux. Et comme, dès la maternelle, on les habitue à reconnaître globalement des mots comme leur prénom ou les jours de la semaine, ils n'arrivent pas à abandonner cette "fausse piste".

Si, dès la grande section, on oriente l'attention des enfants vers le système alphabétique de notre langue, sans leur faire apprendre de mots en reconnaissance globale, on réduit le nombre d'élèves en grande difficulté. Sans, bien entendu, supprimer entièrement la difficulté.

[mooglicola]

Ce n'est pas une "fausse piste" car selon les individus la voie directe / indirecte est plus efficace. Ce qui est désastreux c'est d'obliger certains jeunes qui sont plus performants en voie directe de passer par voie indirecte (et vis et versa) dans un premier temps. Je trouve qu'on doit les laisser s'imprégner de leur accès naturel avant de passer à autre chose , jusqu'au moment où ils seront prêts à aborder l'autre versant. Mais je le dis, et le redis, cela ne convient qu'à une minorité d'enfants.

Je suis tout à fait d'accord avec vous en ce qui concerne la persévérance. Ce qui était le plus désastreux quand j'étais en CLIS, c'était quand j'avais des élèves ayant fait 2 CP, puis 1 CE1 et qui n'arrivaient toujours pas à lire. Ils avaient connus 2 ou 3 enseignants, sans réel suivi méthodologique (et même si il y en a 1 ils ont recommencé au début à chaque fois et n'ont pas réussi à suivre le train). C'était tellement plus "simple" d'avoir des élèves "vierges" d'apprentissages de lecture et de pouvoir programmer un apprentissage sur 3 ou 4 ans, avec une vraie progression et un rythme adapté (au lieu de commencer par reconstruire l'estime de soi, de défaire le méli mélo qu'ils ont dans la tête).

Comme ça doit être difficile d'enseigner en CP.

[Archilecture]

De mon expérience, il n'y a pas d'individu qui apprenne de manière plus efficace avec la voie directe. Mais ce qui est vrai, c'est que quand on récupère des enfants "abîmés" par des parcours scolaires douloureux, ce qui est le plus efficace, c'est de ne pas faire comme avant, et de ne pas les abandonner !

Pour moi, il est beaucoup plus facile d'enseigner au CP, car on prend les choses au commencement, et sauf réel handicap tous les élèves sont lecteurs à la fin de l'année, c'est très gratifiant.

[papili]

De plus, si je suis bien renseignée, cette méthode comprend un livret à départ rigoureusement syllabique pour les élèves qui n'auraient pas bénéficié d'une grande section avec "De l'écoute des sons à la lecture".

Je pense que la méthode "Bulle", que j'ai également citée dans la liste, fonctionne de manière un peu similaire : d'abord par une courte phrase avec des syllabes et des sons qui se répètent, puis l'analyse des syllabes et des sons de cette phrase.

Peut-on qualifier ces méthodes d'analytico-synthétiques ?

Je pense que c'est le terme qui leur conviendrait en effet le mieux puisque ce sont des méthodes qui partent d'un écrit vu dans sa globalité, l'analysent jusque dans ses moindres éléments (les lettres) puis amènent l'utilisateur à recombiner ces éléments analysés en de nouvelles entités globales (les syllabes, les mots, les phrases, le texte).