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Posté(e)

Merci à vous.....

Du coup dans: "une paire de boucles d'oreille" il y en deux des compléments du nom?

Je vais aborder les compléments circonstanciels,comment leur expliquer la différence?

Posté(e)

Le mieux est de ne pas aborder les compléments essentiels en même temps que les compléments circonstanciels.

Dans un premier temps, parler du sujet, du verbe et des compléments circonstanciels.

Il s'agit de montrer que c'est un complément que l’on peut déplacer ou supprimer. Il indique le lieu, le temps, la manière…. Que c’est un groupe nominal introduit par une préposition, un adverbe ou une proposition.

Faire aussi constater que dans certaines phrases, certains groupes de mots ne sont ni soulignés ni encadrés, ils ne peuvent pas se déplacer, ce sont des compléments essentiels. Ils ont été vus au CM1 et seront revus ultérieurement comme le COD. Remarquer que certains compléments essentiels indiquent le lieu, ce ne sont pas des compléments circonstanciels mais des compléments essentiels de lieu.

Dans un deuxième temps, aborder le nom et toutes ses expansions en faisant constater que :

- Le groupe nominal comporte au moins un nom presque toujours précédé par un déterminant. Il y a des noms communs et des noms propres.

- Le nom possède un genre (masculin féminin) et un nombre ((singulier pluriel) indiqué par le déterminant.

- Les principaux déterminants sont les articles (définis, indéfinis, contractés), les déterminants possessifs, les déterminants démonstratifs, les déterminants interrogatifs.

- Le nom peut être accompagné d’un adjectif qualificatif épithète qui s’accorde avec le nom. L’adjectif peut être nuancé par un adverbe.

- Le nom peut être accompagné d’un autre groupe nominal introduit par une préposition : le complément du nom.

- Le nom peut être accompagné d’une proposition relative introduite par un pronom relatif.

Voir faire de la grammaire autrement, CM2 Françoise Picot.

Posté(e)

Merci à vous.....

Du coup dans: "une paire de boucles d'oreille" il y en deux des compléments du nom?

Je vais aborder les compléments circonstanciels,comment leur expliquer la différence?

Oui effectivement, dans ton exemple, il y a 2 compléments du nom.

Les compléments circonstanciels complètent le verbe; ils donnent des informations supplémentaires sur l'action (le lieu, le moment, la manière) tandis que les compléments du nom complètent le nom.

Posté(e)

Les compléments circonstanciels complètent le verbe; ils donnent des informations supplémentaires sur l'action (le lieu, le moment, la manière) tandis que les compléments du nom complètent le nom.

Tout à fait ! :)

Il n'est pas interdit d'expliquer le mot "circonstanciel" avec l'exemple d'une scène de crime. L'inspecteur se pose des questions sur les "circonstances" dans lesquelles il a été commis : où, quand, comment, dans quel but, etc...

.

Posté(e)

Bonjour,

Un des critères qui permet de distinguer un groupe prépositionnel complément du nom d’un groupe prépositionnel complément circonstanciel, c’est l’appartenance à un groupe syntaxique «supérieur».

Ainsi, le GP «dans la cour» :

- appartient au GN «Le platane dans la cour» s’il est complément du nom «le platane» et ne peut en être séparé (sauf effet stylistique ou poétique)

- appartient à l’ensemble de la phrase s’il est complément circonstanciel (car, contrairement à ce qui a été dit, un complément circonstanciel est forcément déplaçable dans le cadre de la phrase et n’appartient pas au groupe verbal)

Essayons donc de déplacer le GP «dans la cour» :

- «Dans la cour, le platane doit être coupé» : pas de problème, la phrase reste correcte et conserve son sens.

- «Le platane doit être coupé dans la cour» : la phrase est correcte mais son sens a changé : le GP «dans la cour» désigne non le lieu où se trouve l’arbre, mais le lieu où l’arbre doit être coupé.

Le complément circonstanciel est aussi détachable du reste de la phrase par une virgule, contrairement au complément du nom. Essayons :

«Le platane, dans la cour, doit être coupé». La phrase demeure grammaticalement correcte.

Si l’on remplace la préposition «dans» par «de», on obtient : «Le platane de la cour doit être coupé». Ici, on a clairement un complément du nom introduit par la préposition «de» qui dénote une relation d’appartenance.

Essayons à présent de déplacer le GP «de la cour» :

- «de la cour le platane doit être coupé» : phrase grammaticalement incorrecte

- «Le platane, de la cour, doit être coupé» : ici, le GP «de la cour» ne peut être complément du nom puisqu’il est séparé du nom «platane» par une virgule, qui joue un peu le rôle de parenthèses (à l’oral, on aura une mélodie parenthétique). Le GP «de la cour» ne complète pas le nom «platane» mais l’ensemble du GN, comme dans la phrase «Le frère de Pierre, de bonne humeur, fut aimable toute la soirée.» : le GP «de bonne humeur» complète le GN «Le frère de Pierre». On remarquera qu’il n’est pas possible d’écrire «Le frère, de Pierre, de bonne humeur, fut aimable toute la soirée», justement parce que le GP «de Pierre» complète le nom «frère» et donc ne peut en être séparé par une virgule.

- «Le platane doit être coupé de la cour» : phrase grammaticalement incorrecte

En conclusion :

Si la préposition est «dans», alors il s’agit d’un complément circonstanciel car il peut être déplacé. La phrase peut éventuellement changer de sens selon la place du GP circonstanciel, mais elle demeure grammaticalement correcte. Si la préposition est «de», il s’agit d’un complément du nom car le GP ne peut pas être déplacé ou détaché du nom par une virgule.

On s’aperçoit que le complément du nom possède des analogies avec le complément circonstanciel : il est facultatif (il peut donc être supprimé) et exprime des valeurs circonstancielles (d’où la confusion générée par le groupe «dans le platane») : la préposition peut exprimer l’appartenance, la qualité («une finale d’un haut niveau»), le lieu («une chatte sur un toit brûlant»), la conséquence («une histoire à dormir debout»), etc.

Le critère différentiel à retenir est donc la mobilité : un GP complément du nom complète un nom (et pas le GN en entier) et, à ce titre, fait parti du groupe nominal et ne peut en être détaché, contrairement au complément circonstanciel qui est mobile dans le cadre de la phrase et donc n’appartient à aucun groupe syntaxique.

Petite précision tout de même sur les critères définitoires du complément circonstanciel : les programmes du primaire le classent parmi les compléments du verbe, ce qui est une erreur formidable : en effet, dans la phrase «Luc est arrivé à Paris à midi», le CC de temps «à midi» ne modifie pas le sens du verbe mais caractérise tout le reste de la phrase ! C’est pourquoi la nomenclature grammaticale d’août 1998 ( a priori toujours en vigueur) classe les compléments circonstanciels parmi les compléments de phrase. D’ailleurs, dans le programme de sixième, les compléments circonstanciels sont définis comme étant «mobiles et supprimables»

A contrario, un complément de verbe, comme le COD, le COI ou l’attribut, ne peut être détaché du groupe auquel il appartient car il complète le sens du verbe et donc lui est intimement lié. Je serai curieux de voir comment serait analysé une phrase comme «Il quitte Paris» : ici, «Paris» exprime bien un lieu, pourtant il est COD... Un complément de lieu ne signifie donc pas forcément «complément circonstanciel de lieu». C’est là que la notion de «complément essentiel» prend tout son sens... Enfin, le complément circonstanciel ne peut se coordonner avec un complément de verbe : * «Il va à Paris et à midi» au lieu de «A midi, il va à Paris» ou «Il va à Paris à midi».

Quoi qu’il en soit, il faut appliquer les programmes...

Chomsky

  • 2 semaines plus tard...
Posté(e)

Et que penses-tu de la phrase "les marins vont vers le large" ?? "vers le large" est bien complément circonstanciel ? Et pourtant il est complément de verbe, non ?

J'aime bien l'analyse qui consiste à déterminer compléments de verbes / compléments de phrases mais j'ai dû mal avec la notion de cc dans ce cadre là.

Posté(e)

Bonjour,

Dans la phrase «Les marins vont vers le large», le groupe prépositionnel «vers le large» fait parti du groupe verbal car la préposition fait partie de la base verbale. En effet, le verbe, ici, n’est pas «aller» mais «aller vers». La Grammaire méthodique du français, la «bible» grammaticale universitaire, considère qu’il s’agit d’un COI, car le groupe verbal possède la structure V + GP, comme tous les COI, et n’est pas effaçable, détachable ou déplaçable (sauf en cas de pronominalisation)

Au collège, selon la nomenclature grammaticale d’août 1998, on considérera qu’il s’agit d’un complément essentiel : le groupe prépositionnel «vers le large» possède les mêmes caractéristiques qu’un COI (voir plus haut), mais il ne répond pas aux questions «à qui/ à quoi ?» ou «de qui/de quoi ?» On dira donc qu’il s’agit d’un «complément essentiel indirect de lieu» ou d’un «complément essentiel de lieu».

Le problème des compléments circonstanciels, c’est qu’ils se définissent à la fois par des critères sémantiques (ils expriment les circonstances de l’action), et des critères syntaxiques (généralement, ils sont déplaçables, détachables par une virgule ou effaçables).

Pour les groupes répondant aux deux critères, pas de problèmes, les compléments circonstanciels sont facilement identifiables. Mais lorsque le complément ne répond qu’à un seul des deux critères, que faire ? On s’aperçoit ici qu’on ne peut prendre en compte le critère sémantique seul : encore une fois, dans une phrase comme «Demain je quitte Paris», le nom «Paris» désigne un lieu alors qu’il est COD. En revanche, c’est le critère syntaxique qui permettra de distinguer le COD «Paris» du CC de temps «demain» : «Je quitte Paris» ou «Demain, je quitte Paris.»

Autre exemple : «A midi, je pars à Paris». Je peux très bien dire «Je pars à Paris à midi». Mais je ne dis pas «*A Paris à midi je pars» ou «*A midi à Paris je pars» ou encore «A Paris, je pars à midi» (sauf éventuellement effet poétique et littéraire)

On constate ici que le GP «à midi» est bien plus mobile que «à Paris». Pourquoi ? Parce que dans le GP «à midi», la préposition «à» ne dépend d’aucun groupe, et peut donc se déplacer librement dans le cadre de la phrase. Par contre, la préposition «à» du groupe «à Paris» se détachera très difficilement du verbe partir, parce cette préposition fait partie de la base verbale : le verbe n’est pas partir mais «partir à». Le GP «à midi» est donc CC de temps tandis que le GP «à Paris» est complément essentiel (indirect) de lieu.

Il faut, je crois, présenter une démarche cohérente aux élèves : on peut très bien dire au x élèves du primaire que tout CC exprime les circonstances de «l’action» dénotée par le verbe, en ignorant totalement les critères syntaxiques. Mais ils apprendront une autre définition au collège. On peut également continuer à utiliser les deux critères (sémantiques et syntaxiques), mais dans ce cas il faut être rigoureux : si le complément ne répond pas à l’un des deux critères, alors il ne rentre pas dans le cadre de la définition et donc ne peut être complément circonstanciel.

Il faudrait peut-être que les programmes soient plus précis concernant la terminologie grammaticale à adopter afin de lever toute ambiguïté et d’établir une plus grande cohérence entre les programmes du primaire et du collège. Car les problèmes sont nombreux : «La ville de Paris» : «de Paris» est-il complément du nom ou apposition ? Gros débat... D’un point de vue pédagogique, c’est aux programmes de trancher la question...

Chomsky

Désolé pour les fautes éventuelles, je n'ai pas mes lunettes...

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