Comment apprendre à apprendre ?

[crapulette]

Bonsoir,

Je lance cette discussion suite à une très bonne idée soufflée dans la discussion "En réponse à Sur quoi écrire les devoirs ?".

Comment apprendre à apprendre les leçons à nos élèves ?

Avez-vous fait une/des méthodes pour ou avec vos élèves ?

Je crois que c'est nécessaire, perso j'ai pris qq modèles sur internet (site freinet notamment + IUFM bien que léger de ce côté), mais comment aborde t-on la méthodologie avec les élèves ?

Je serai NT1 l'année prochaine, et vos avis / expériences m'interressent énormément.

[Cumulonimbus]

Ah! Je me demandais si tu allais vraiment lancer le sujet ! (Je m'apprêtais à le faire selon tes bonnes idées ! )

Apprendre à apprendre .... Vaste programme !

Dans un premier temps, on peut partager ses méthodes, leurs en proposer,

par exemple pour apprendre une poésie :

- cacher ou effacer des mots et savoir la lire quand même

- effacer des vers .....

- Apprendre en plusieurs fois

- Faire réciter à un camarade

- Entourer ou souligner (sur un brouillon!) les endroits où on se trompe...

- la réciter le plus vite possible (même si on ne met pas le ton, temps pis ...)

Après, il faut qu'ils trouvent leur méthode ... ou qu'ils prennent le temps d'en choisir une ou plusieurs ....

Comment pourrait-on faire un apprentissage des leçons guidé ?

On peut, dans un permier temps, faire comme pour les dictées préparées: repérer les difficultés, ce qu'il est important de retenir... Négocier avec les élèves ce que l'on va souligner dans la leçon...

Et pourquoi pas fabriquer avec eux une évaluation, à l'oral ou à l'écrit: quelles questions pourra-t-on poser? y-a-t-il des choses plus difficiles à retenir que d'autres?

Voilà mes modestes idées !

Il y a aussi les visuels, les auditifs...

On peut répéter les phrases tout haut, en chantonnant, comme une poésie, en mettant un rythme (vive le rap ! :P )

On peut recopier les mots importants, faire des images dans sa tête, se souvenir où parle-t-on de tel sujet sur le cahier (en bas de la page, en haut ? A côté de quel dessin?)

[crapulette]

[On peut, dans un permier temps, faire comme pour les dictées préparées]

Je crois également que c'est une bonne manière de procéder.

Souligner ce qui est important, insister sur la compréhension et non sur la "par coeur" en se posant 3/4 questions auxquelles il est essentiel de savoir répondre.

Pour la géographie, l'enseignant peut distribuer des cartes vierges également pour aider à la mémorisation (noms et localisation des capitales des pays d'Europe).

Au début de l'année il me semble judicieux de le faire en classe, voir même mener une ou deux leçon(s) de 15/20 min qui consisterait à apprendre une leçon pour démontrer qu'avec de la méthode on va plus vite.

Je crois qu'il est également important d'écrire les méthodes des élèves pour en garder une trace.

Est-ce que cela peut faire l'objet d'une production d'écrit à votre avis ? Il ne faut peut-être pas tout mélanger !!!

Crapulette

[Cumulonimbus]

Est-ce que cela peut faire l'objet d'une production d'écrit à votre avis ? Il ne faut peut-être pas tout mélanger !!!

Je ne sais pas si c'est une référence à ce que je disais: "faire des questionnaires à l'écrit ou à l'oral" ... ?

Je pense que l'on n'a pas besoin de leur présenter ça comme une production écrite, mais écrire des questions, c'est souvent difficile pour eux... Pourquoi ne pas leur proposer, une fois en passant, non pas en prod écrite mais dans la matière concernée : "Aujourd'hui, c'est vous qui faites l'évaluation: vous devez poser 5 questions à vos camarades. Attention à ce qu'elles ne soient pas trop faciles mais que la réponse soit dans la leçon ! Demain, on s'échange les questionnaires !"

[crapulette]

Super hyper méga bonne idée

Je note, je note ...

Merci

Crapulette

[ode]

y avait eu un post il y a fort longtemps la dessus et j'avais du recuperer la methodologie mise en telechargement, je cherche ça demain au fond de mon bureau..

[leene]

salut,

alors moi j'avais fait ça en stage avec des cm plusieurs fois en decouverte du monde et ça avait bien marche.

a la fin de la leçon plutot que de leur donner un resume tout fait, on essayait en collectif de ressortir les notions, mots, dates importantes de la leçon et apres les enfants devaient avec les mots, expressions etc... faire leur resumé de la leçon

resumés qui sont verifié par le maitre pour verifier si il n'y a pas d'incoherences et certains sont lus en classe....

les eleves retiennent par eux meme les choses importantes et utilisent leurs mots, leurs phrases pour faire leur resume ....

l'idée du questionnaire n'est pas mal non plus.....on peut egalement prolonger cette idee en expliquant aux eleves que pour nos evaluations nous posons des questions dont les reponses sont dans les documents et le resume et que donc a chaque fois ils peuvent essayer d'imaginer quelles questions on va pouvoir leur poser ....comme ça ça devient automatique a chaque leçon!!!

voilou B)

[zoubys]

Je pense qu'il est important de leur faire comprendre la différence entre apprendre une trace écrite de math, d'histoire, une poésie etc....Avant de cibler les tratégies des différents procédés d'apprentissages

Voici un extrait de mon mémoire de pe2 basé sur la liaison cm2/sixième:

"Apprendre une leçon, ça ne se trouve pas dans les chromosomes et ça n'arrive pas par l'opération du Saint-Esprit" rappelait Philippe Meirieu , professeur des sciences de l'éducation de Lyon II.

Or, selon une enquête de la Direction de l'évaluation et de la prospective, menée récemment dans une trentaine de classes de CM2, rares sont les enseignants qui apprennent aux élèves à apprendre. Deux maîtres observés sur trois donnent une leçon à mémoriser sans expliquer aux élèves comment s'y prendre, ni quel est l'intérêt de leurs exigences.

Une carence que l'Education nationale tente de pallier par la mise en place de structures, les études dirigées en primaire et au collège, dont l'un des principaux objectifs est de faire acquérir aux élèves des méthodes d'apprentissage. Or il n'y a pas de méthode miracle pour apprendre à apprendre.

Les travaux des scientifiques sont formels : aucun enfant ne se développe de la même manière. Pour Antoine de La Garanderie , il existe deux tendances parmi les élèves : ceux qui ont une mémoire visuelle et ceux qui ont une mémoire auditive. Les premiers "photographient" ce qu'ils vont apprendre. Pour eux, un croquis, une carte, un schéma valent tous les discours. Les seconds apprennent plus facilement en répétant à voix haute ou en se parlant à voix basse.

Mieux vaut donc commencer par observer et écouter les enfants, afin de dégager avec eux les conditions et les méthodes d'apprentissage qui leur seront les plus appropriées. Ceci en tenant compte, des programmes et méthodes du (des) enseignant(s).

1. Qu’est ce qu’apprendre pour toi ?

Cette question a été difficilement traitée par les élèves. Différents aspects du mot apprendre ont émergés.

• L’utilité d’apprendre a surgit dès le départ : Ca m’aide à réussir dans la vie (Alexandre), c’est pour avoir de meilleures notes (Latifa), c’est quelque chose qui peut faire avancer dans la vie(Yassine), comme ça on comprendra tout quand on sera grand, retenir quelque chose qui est important et qui sert (Martin)..

Les élèves ont conscience qu’apprendre est utile à court et surtout à long terme. Cela leur permet aussi de travailler la mémoire (Lucie) et de savoir de nouvelles choses qu’on ne savait pas.(Lucie S.)

• Différentes définitions d’apprendre resurgissent également :

- Pour beaucoup, apprendre une leçon quelle qu’elle soit se résume à l’apprendre par cœur (Aïcha) et savoir la réciter.

Une petite minorité de la classe, pas entièrement d’accord, constate alors qu’apprendre ce n’est pas seulement l’apprendre par cœur et la mettre dans un coin de la tête, c’est la comprendre aussi (Julie). En effet, ajoute Amélie : Pour moi, apprendre une leçon c’est d’abord la comprendre car quand je comprends une leçon, c’est beaucoup plus facile de l’apprendre que quand je ne la comprends pas. C’est aussi savoir l’appliquer et l’expliquer à tout le monde(Adeline).

Suite aux remarques pertinentes de ce groupe minoritaire, certains élèves ont commencé à changer d’avis. Certes, apprendre une poésie revient à l’apprendre par cœur, mais il faut déjà la comprendre, tout comme une leçon d’histoire. Mais l’enjeu et les finalités des deux écrits ne sont pas les mêmes. On ne va pas dire dans ses propres mots une récitation qui voudra dire à peu près la même chose que la poésie écrite dans le cahier. Cela n’a pas de sens. Par contre, une réécriture de la leçon d’histoire à

l ‘aide de ses propres mots sera justifiable.

Les élèves à l’oral, ont alors retenu qu’apprendre sans comprendre ça ne sert à rien..

Un élève remarque avec justesse que l’on a besoin de l’autre pour apprendre. En effet, apprendre pour moi c’est apprendre ce que les plus âgés savent déjà et qu’ils transmettent aux plus jeunes pour qu’ils puissent réussir dans la vie quelque soit le métier qu’ils font. (Bertrand)

2. Comment fais-tu pour apprendre ?

Très peu d’enfants ont soulevé l’importance de se mettre dans de bonnes conditions pour apprendre. Implicitement certains se créent des conditions telles que s’isoler ou se boucher les oreilles pour mieux entendre ma voix précise Amélie.

La leçon est lue par tous (déjà un bon point) et une partie de la classe a déjà compris qu’il fallait essayer de comprendre ce qu’on lit pour ensuite la mémoriser. Certains se concentrent uniquement sur le fait d’apprendre par cœur et très peu reviennent sur leur leçon une fois apprise. . Nous avons remarqué que peu prennent l’initiative de se servir du dictionnaire comme support à l’apprentissage (mis à part Julie). La majorité des élèves en ont un à la maison mais ne songent pas à s’en servir s’ils rencontrent des mots difficiles.

La mémorisation en elle-même passe souvent par deux phases :

1. Je lis plusieurs fois une phrase.

2. Je ferme mon cahier et je me la redis.

3. Comment vérifier que tu sais ta leçon ?

- Je la récite

Cette question révèle que la majorité des élèves apprennent par cœur leurs leçons. En effet, plus de la moitié de la classe récite ses leçons à un membre de sa famille ou à un copain. Ceci est lié à leurs conceptions d’apprendre une leçon qui est principalement de l’apprendre par cœur. Un besoin se crée alors : se référer à un adulte ou un camarade pour “ vérifier ” que l’on sait sa leçon. Pour certains, les leçons s’apprennent le soir et se révisent en allant se coucher. En effet, relire ses cours le soir même lorsqu'ils sont encore "frais" dans la mémoire permet par exemple, selon les psychopédagogues, d'effectuer 80 % du travail de mémorisation. Pour d’autres, elles ne se révisent que le lendemain matin en partant à l’école. Ils comptent alors sur la mémoire courte et instantanée.

Quelques élèves travaillent seuls : soit ils se la récitent oralement et vérifient après en ouvrant le livre soit ils la recopient sur une feuille et s’auto-corrigent. (Lucie S : Je la recopie deux fois). Nous retrouvons ici le constat d’Antoine de la Garanderie face aux élèves de mémoire visuelle et auditive.

- Je l’explique à l’autre : Certains élèves ont ainsi compris que de transmettre dans ses propres mots une leçon permet alors de fixer les notions. Rien n’empêche alors de définir aussi à l’oral les termes ambiguës ou importants. Un seul élève attend un certain temps avant d’aller demander qu’on lui pose des questions (il attend 1h30 après avoir compris et appris sa leçon). Il permet ainsi à la mémoire de fixer ce qu’il a appris et cela lui permet aussi de voir ce qu’il a retenu après ce temps de repos. Une minorité se pose des questions et essaie de trouver des questions que pourrait leur poser l’enseignant. Ils tentent ainsi de retenir l’essentiel et s’auto corrigent à l’aide de leur leçon écrite.

Un seul élève prend l’initiative d’appliquer sa leçon (si c’est une leçon de grammaire ou de conjugaison) au travers d’exercices facultatifs. De plus, apprendre une leçon avant de faire des exercices facilite également l'apprentissage : la leçon devient un mode d'emploi auquel l'élève revient à chaque fois qu'il a un blocage. Pour Antoine de La Garanderie, c'est en imaginant la situation dans laquelle il va utiliser sa leçon que l'élève la fixera le mieux les notions.

Ainsi, les fonctions retenues pour expliciter l’implication de l’apprenant sur le plan cognitif sont les suivantes :

• La saisie des données – il s’agit d’écouter, de lire et de choisir les informations ;

• La compréhension – c’est la reconstruction mentale des données saisies ce qui correspond à la construction de la représentation dont il a été question ci-dessus. Les élèves, suite au dépouillement des questions, se sont alors demandés comment comprendre une leçon :

Voici la démarche qu’ils ont construite : il est déjà indispensable de lire une première fois la leçon. Puis, l’on essaie de comprendre les mots inconnus de plusieurs manières: selon le contexte, dans le dictionnaire, où l’on demande auprès de son entourage.

• La mémorisation

Pour qu’il y ait apprentissage il importe que l’apprenant développe une attitude favorable à l’égard de lui-même (confiance en soi, confiance en sa capacité de réussite ou image de soi positive), une attitude positive à l’égard des autres –dont l’enseignant -, à l’égard de l’apprendre et du changement de soi, à l’égard des objets de l’apprentissage. Ces attitudes dépendent du système de valeur de l’apprenant, de ses choix. Elles se traduisent par la motivation.

Il est à noter en général, que les traces écrites apprises par l’élève sont construites par eux-mêmes. Le travail de compréhension doit être réalisé en classe, laissant à l’élève la tâche de revoir sa leçon le soir même. Au collège, la plupart des traces écrites sont le fruit du professeur. Rares sont ceux qui permettent aux élèves de prendre part à cette activité d’apprentissage. Ici la liaison CM2/sixième en serait facilitée si le travail de compréhension se faisait harmonieusement dans les deux niveaux.

[zoubys]

Pédagogie des moyens d’apprendre, Antoine de la Garanderie, Bayard éditions, 1996

Je vous le conseille

[zoubys]

ANNEXE 6:

Niveau : Cycle 3, CM2 Méthodologie

Apprendre une leçon

Séance : 1/1

Objectif de la séance :  Savoir comment apprendre une leçon.

Compétences : être capable de :

 Réfléchir sur ses méthodes de travail

Matériel utilisé :  une feuille par élève.

 Tableau.

Durée : de 45 min à 1h00

Déroulement de la séance :

1 ) “ Nous allons réfléchir aujourd’hui sur la manière dont vous apprenez une leçon. Pour cela, je vais vous poser trois questions auxquelles vous allez devoir répondre. ”

Les élèves répondent individuellement sur papier à 3 questions. (cf. ANNEXE 7)

Qu’est ce qu’apprendre pour toi?

Comment fais-tu pour apprendre une leçon ?

Comment vérifier que tu sais ta leçon ?

Si certains ont fini en avance, leur demander de réviser leur leçon de mathématiques pour les uns et la leçon d’histoire pour les autres.

2) Phase collective, recueil des réponses des enfants.

Pour arriver à l’élaboration d’une définition d’apprendre et de comprendre.

On se rend compte que le mot apprendre varie selon les matières abordées et qu’apprendre sans comprendre ne sert à rien.

3) Elaboration collective d’une manière de faire pour apprendre une leçon, tout en mettant en valeur qu’il existe plusieurs méthodes.

4) Que faut-il retenir de cette séance ? ”

 Apprendre sans comprendre ça ne sert à rien !

 Il y a plusieurs méthodes pour apprendre.

Bilan de la séance :

 Bonne participation orale des élèves.

 Les principales remarques faites par les élèves étaient très pertinentes et constructives.

 Nous avons cependant remarqué un décalage entre les productions écrites et orales. Certains hésitants à dire ce qu’ils ce qu’ils avaient écrits sur leur papier pensant que “ c’était pas bien ”.

L’enseignante a remarqué un décalage entre ce que certains élèves ont écrits sur leur papier et leur réelle méthode de travail.

ANNEXE 6 : Apprendre une leçon

Trace écrite

APPRENDRE UNE LEÇON

(Synthèse du travail des CM2 )

1 – Pour apprendre dans de bonnes conditions

Il faut :

- avoir écouté et participé en classe lors de la leçon,

- l’avoir comprise et copiée correctement,

- connaître le sens des mots utilisés,

- être dans le calme et le silence pour pouvoir se concentrer,

- être bien installé, dans un endroit suffisamment éclairé,

- avoir le matériel nécessaire à disposition (feuille, cahier, crayon…).

2 – Comment faire pour apprendre ?

Une poésie ne s’apprend pas de la même façon qu’une leçon d’histoire ou de mathématiques.

Il faut commencer par repérer :

- ce qui est à savoir par cœur,

- les idées générales de la leçon.

Il y a différentes méthodes pour apprendre :

-

- lire plusieurs fois à voix haute ou dans sa tête la leçon,

- cacher des parties du texte et les deviner,

- se poser des questions sur ce que l’on a lu,

- recopier plusieurs fois certains passages ou simplement les informations importantes,

- mémoriser lignes par lignes ou paragraphes par paragraphes,

- fermer les yeux et revoir la leçon.

3 – Comment vérifier que l’on sait sa leçon ?

- réciter à quelqu’un,

- réciter à soi-même dans sa tête ou à voix haute,

- s’enregistrer et s’écouter au magnétophone,

- se faire questionner,

- écrire tout ce que l’on a retenu de la leçon, refaire les schémas,

- expliquer à quelqu’un la leçon.

Quelques conseils supplémentaires donnés par les élèves.

Il est bien d’apprendre sa leçon sur plusieurs jours et de la relire le soir juste avant de s’endormir.

Il est possible d’utiliser des moyens mnémotechniques.

Lorsque l’on apprend, on peut s’imaginer en train de réciter dans la classe ou réfléchir à ce que pourrait être l’évaluation.

Une bonne attention en classe permet de bien comprendre la leçon et de l’apprendre plus facilement.

Il faut mémoriser l’orthographe des mots importants (les photographier, les épeler, les réécrire).

[crapulette]

Merci.

Je crois que je vais acheté le livre pour mes lecture d'août.

Crapulette

[ode]

bon ben finalement, je n'ai pas retrouvé ce que je voulais <_< ...désolée....

merci pour les autres infos en tout cas