Goëllette Posté(e) 13 juin 2012 Posté(e) 13 juin 2012 Personnellement, j'évalue les compétences sans classement, chaque élève en regard de ce qu'il sait ou ne sait pas faire. Les échecs sont discutés, les erreurs explicitées, et la recherche de solution en vue d'améliorer les résultats se fait avec l'élève. Pour moi un classement au sein d'une classe n'a pas de sens, un bon élève une année ne serait que moyen dans une autre classe, avoir enseigné dans différents milieux m'aura appris cela. Et puis n'oublions pas que nous sommes en général d'anciens bons élèves, la compétition nous a rarement fait mal quand nous étions enfants... Va pour la psychologie. J'ai lu beaucoup de choses à ce sujet. Le seul problème, c'est que rares sont les auteurs de ces textes à avoir été enseignants et donc avoir connu la réalité de la classe. C'est très beau ce que tu fais, mais comment peux-tu être sûre que ta méthode est préférable à la bonne vieille notation voire au classement ? Et tu dois faire beaucoup d'heures supplémentaires en réunions pour avoir le temps de faire tout ça ! En ce qui concerne les bons élèves, je pense que justement, ils deviennent moyens quand on ne les incite plus à être bons, donc quand on ne leur donne plus les outils pour faire la différence entre un travail réussi et un travail presque réussi. Pour finir, les enseignants ont en général tous été de bons élèves mais rarement de très bons élèves, surtout après le primaire, sinon, ils seraient ingénieurs ou médecins ... C'est souvent parce qu'ils n'ont pas assez connu, à un moment donné, l'émulation voire la compétition (souvent parce qu'ils étaient issus de familles ne les motivant pas à cela ou qu'ils se sont retrouvés dans des établissements le niveau général et l'émulation n'étaient pas très importants). Et c'est certainement encore plus valable maintenant qu'autrefois, car quand on n'est pas issu d'un milieu qui nous permet l'excellence, on n'a même plus l'école, bien souvent, pour nous permettre de rattraper les élèves des beaux quartiers. La baisse continuelle du niveau demandé, notamment depuis 95 et la diabolisation de la note y sont pour beaucoup.
coriandre69 Posté(e) 13 juin 2012 Auteur Posté(e) 13 juin 2012 Merci à tous d'avoir pris le temps de me répondre! Va pour la psychologie. J'ai lu beaucoup de choses à ce sujet. Le seul problème, c'est que rares sont les auteurs de ces textes à avoir été enseignants et donc avoir connu la réalité de la classe. C'est très beau ce que tu fais, mais comment peux-tu être sûre que ta méthode est préférable à la bonne vieille notation voire au classement ? Et tu dois faire beaucoup d'heures supplémentaires en réunions pour avoir le temps de faire tout ça ! En ce qui concerne les bons élèves, je pense que justement, ils deviennent moyens quand on ne les incite plus à être bons, donc quand on ne leur donne plus les outils pour faire la différence entre un travail réussi et un travail presque réussi. Pour finir, les enseignants ont en général tous été de bons élèves mais rarement de très bons élèves, surtout après le primaire, sinon, ils seraient ingénieurs ou médecins ... C'est souvent parce qu'ils n'ont pas assez connu, à un moment donné, l'émulation voire la compétition (souvent parce qu'ils étaient issus de familles ne les motivant pas à cela ou qu'ils se sont retrouvés dans des établissements le niveau général et l'émulation n'étaient pas très importants). Et c'est certainement encore plus valable maintenant qu'autrefois, car quand on n'est pas issu d'un milieu qui nous permet l'excellence, on n'a même plus l'école, bien souvent, pour nous permettre de rattraper les élèves des beaux quartiers. La baisse continuelle du niveau demandé, notamment depuis 95 et la diabolisation de la note y sont pour beaucoup. Que les auteurs aient été enseignants ou non, ce qui est important c'est qu'ils se préoccupent du ressenti de l'enfant. En dehors du fait que je ne pense pas que l'émulation soit positive pour l'apprentissage, ce qui est primordial ce sont les conséquences de telles méthodes à moyen et long terme sur la confiance en soi des élèves - futurs adultes. Coriandre (ex-ingénieur! ayant subi la compétition, les classements etc...)
chableu Posté(e) 13 juin 2012 Posté(e) 13 juin 2012 je crois à l'émulation et pas à la compétition :avancer ensemble pas les uns contre les autres
Goëllette Posté(e) 14 juin 2012 Posté(e) 14 juin 2012 Selon le dictionnaire, la seule différence entre les deux, c'est la récompense. J'ai dans ma famille et mes amis proches des ingénieurs et des médecins et crois-moi, même si j'adore mon métier, leurs conditions de vie sont plus intéressantes que les miennes et, surtout pour les derniers, certains s'arrangent pour ne pas travailler davantage que moi pour ... une paie bien meilleure ! Et en dehors du fait qu'ils ont dû travailler dur pendant leurs études, cela leur a été facilité par le fait qu'on les avait habitués très tôt à donner le meilleur d'eux-même, à se dépasser, à ne pas ronronner.
audreycita Posté(e) 15 juin 2012 Posté(e) 15 juin 2012 Tu es tellement orientée dans ta position qu'il me semble difficile de dire le contraire ... Je ne pense pas qu'il soit interdit de classer les élèves. Pour moi, comme pour la notation, tout dépend de la façon dont c'est présenté aux élèves. (Émulation, compétition, où se situe la frontière ? Pour qu'il y ait compétition, il faudrait qu'il y ait récompense.) Je ne note pas au cycle 2, sauf les évaluations (% de réussite). Par contre, au cycle 3, il me semble difficile de ne pas noter les dictées et le calcul mental. Donc qui dit notes, dit moyennes, et même si officiellement, les élèves ne sont pas classés, il ne faut pas les prendre pour des bêta, ils compareront leurs moyennes. Mes élèves de CP se comptaient bien (à mon insu et sans demande des parents) leurs appréciations en mettant des points : 2 pour un tb, 1 pour un b ! Pourtant, je mets toujours l'accent sur l'importance des commentaires et suis bien plus stricte avec les bons élèves qu'avec les plus fragiles car je déteste le manque de perfection actuel qui fait que, même dans de bonnes classes, on arrive de plus en plus difficilement à avoir un ou deux élèves ayant réussi du premier coup une fiche complète ... Si on doit passer par la notation voire le classement pour y arriver, j'estime que c'est pour le bien des élèves. Un classement serait traumatisant si cela entraînait des conséquences en classe comme dans les années 50 : placement en classe ou droits supplémentaires sans rapport avec le travail. Sinon, c'est un élément parmi d'autres pour se situer, et les élèves comme les parents ont besoin de repères pour se motiver à travailler ou à faire travailler. L'absence de repères, le manque d'ambition ont entraîné une chute vertigineuse du niveau des élèves. Je ne crois pas aux bénéfices des pustules rouge-vert-orange pour encourager les élèves à travailler parfaitement. Ce qui n'est pas interdit n'est pas forcément "autorisé"
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