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Quand commencer la grammaire en CP?


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Posté(e)

Dans ma classe, tout le monde progresse aussi, mais avec un principe que j'applique de manière systématique : je ne demande jamais aux élèves de faire quelque chose qu'on n'a pas appris en classe.

Donc, je ne m'appuie pas sur les connaissances antérieures des enfants, ou bien sur ce qu'ils apprennent à la maison, ce qui fait que toute l'imprégnation orale est faite en classe. Ensuite, quand on passe au leçons de grammaire écrites du CE1 - conformément aux programmes, donc - on a beaucoup, beaucoup moins d'échec. Ma collègue de CE1 me dit que tous les élèves suivent en grammaire !

Posté(e)

« Quand commencer la grammaire en CP ? »

Pas avant que tous les élèves sachent lire. Les instructions de 1923 étaient d’une grande limpidité à ce sujet :

« Au cours préparatoire, l’enfant prend possession de l’instrument sans lequel il ne pourrait acquérir aucune autre connaissance scolaire : il apprend à lire. Les autres exercices auxquels on le soumet n’ont d’autre but que d’entretenir les bonnes habitudes physiques, intellectuelles et morales qu’il a contractées à l’école maternelle. Mais l’enseignement essentiel à cet âge, c’est la lecture ; le cours préparatoire est, avant tout, un cours de lecture.

L’enfant sachant lire, le cours élémentaire doit lui fournir, en toute discipline, les "éléments", les faits et les notions simples sans lesquels il ne comprendrait rien à rien. »

Il est intéressant de noter que les auteurs du programme de 1923 ont tenu à rappeler le bien-fondé des instructions de 1887 :

« … en rédigeant des programmes courts, nous avons tenu à marquer que l’enseignement primaire doit avoir pour qualité principale la sobriété. Nous reprenons, en y insistant avec énergie, le mot de Gréard que citaient déjà les instructions de 1887 :

« L’objet de l’enseignement primaire n’est pas d’embrasser sur les diverses matières auxquelles il touche tout ce qu’il est possible de savoir, mais de bien apprendre, dans chacune d’elles, ce qu’il n’est pas permis d’ignorer. »

Pour bien enseigner aux enfants « ce qu’il n’est pas permis d’ignorer », il faut savoir choisir et doser, suivant leur âge, les connaissances qu’ils auront à assimiler. L’enseignement doit être gradué.

C’est perdre le temps et gaspiller l’énergie des maîtres et des élèves que d’offrir à ceux-ci une nourriture pour laquelle ils n’ont pas de goût et que leur esprit ne saurait digérer. Mieux vaut laisser l’enfant dans l’ignorance que de lui imposer un enseignement prématuré. Telle était bien la pensée des auteurs de 1887, et c’est pour ce motif qu’ils ont rédigé des programmes différents pour les enfants de six à sept ans (section enfantine), pour ceux de sept à neuf ans (cours élémentaire), pour ceux de neuf à onze ans (cours moyen) et pour ceux de onze à treize ans (cours supérieur). »

Cela dit, je possède une grammaire de 1962 s’adressant à des enfants de CP/CE1 :

O. Auriac – H. Canac – B. Jughon, « Ma première grammaire » (Armand Colin). Mais elle devait probablement servir surtout en classe unique où les niveaux pouvaient se chevaucher, pour un ou quelques élèves de CP sachant déjà lire couramment au troisième trimestre.

Posté(e)

Oui, tout ça c'est bien joli, les IO d'avant-guerre, mais pour l'instant on vit sur les IO de 2008, qui valent ce qu'elles valent mais sont en vigueur.

Quelles que soient nos opinions personnelles et pédagogiques sur tel ou tel sujet, il me semble important qu'on ait au moins un langage commun et une progression commune permettant de sauvegarder le caractère national de l'Education nationale...

Bien sûr, on a des marges d'interprétation, mais on ne peut pas décider de se référer à des instructions qui ne sont plus en vigueur juste parce qu'elles nous paraissent moins technocrates ou plus claires.

Posté(e)

Certes, cela dit les instructions de 2008 en la matière ne sont pas bien exigeantes, à juste titre :

Identifier les phrases par la majuscule et le point ;

Reconnaître les verbes et les noms ;

Identifier l'article ;

Utiliser oralement les pronoms personnels sujets ;

Repérer et justifier le genre et le nombre.

Il est demandé d'identifier, reconnaître, repérer et justifier, la seule utilisation recommandée étant orale.

Tout cela se fait dans le cours normal d'apprentissage de la lecture et ne demande pas de leçons et d'exercices spécifiques du type de ceux que l'on fait au CE1.

S'en tenir à ce que disent les instructions suffit.

En ce qui concerne les instructions passées, la façon dont les générations qui nous ont précédés ont présenté des réponses aux problèmes auxquels elles étaient confrontées - et qui sont souvent les nôtres - offre une perspective nouvelle, enrichissante et indispensable à la façon dont nous devons construire notre présent.

Posté(e)

Nous sommes d'accord, en ce cas.

S'en tenir aux IO de 2008, et consulter les autres à titre d'enrichissement de notre culture pédagogique personnelle.

Posté(e)

Débat fort intéressant.

Merci .

Posté(e)

Oui, tout ça c'est bien joli, les IO d'avant-guerre, mais pour l'instant on vit sur les IO de 2008, qui valent ce qu'elles valent mais sont en vigueur.

Quelles que soient nos opinions personnelles et pédagogiques sur tel ou tel sujet, il me semble important qu'on ait au moins un langage commun et une progression commune permettant de sauvegarder le caractère national de l'Education nationale...

Bien sûr, on a des marges d'interprétation, mais on ne peut pas décider de se référer à des instructions qui ne sont plus en vigueur juste parce qu'elles nous paraissent moins technocrates ou plus claires.

Je pense que Monsieur Barthas nous a copié ces instructions afin d'appuyer l'argument que nous opposions à notre collègue contradicteur, dont j'ai oublié le pseudonyme : tout au long de l'histoire de l'École Publique et de ses programmes, en France, on n'a jamais fait autre chose au Cours Préparatoire que de l'imprégnation grammaticale et il n'y a jamais été question de sanctionner les élèves sur des leçons mal apprises ou des exercices faux.

En revanche, cher collègue, si vous repassez par là, l'école d'autrefois, au lieu de manier le bâton avec les faibles, maniait la carotte avec les forts, sous la forme du saut de classe. Un élève qui savait lire avant le mois de janvier du cours préparatoire passait au cours élémentaire 1e année à la rentrée de janvier et, dans cette classe, étudiait "sérieusement" ce que les programmes que M. Barthas nous a communiqués présentent comme "une nourriture pour laquelle ils [les élèves de cours préparatoire] n’ont pas de goût et que leur esprit ne saurait digérer".

Posté(e)

Papili, bien sûr qu'on sautait des classes plus facilement autrefois, et même bien avant janvier : j'ai dû faire environ 2 semaines de CP. Ma maman avait bien dit à la maîtresse que je savais déjà lire, mais la maîtresse ne l'a pas crue (les mères affabulent tant sur leurs gosses). Par contre, au bout de quinze jours, j'ai quitté la 11ème pour la 10ème... et je n'ai absolument aucun souvenir de ce que j'ai bien pu y faire, la seule chose dont je me souvienne, c'est que je ne savais pas ranger mon casier avec les affaires dedans et que je me faisais gronder ! Mais j'ai plus ou moins dû apprendre la grammaire, je suppose...

Posté(e)

Papili, bien sûr qu'on sautait des classes plus facilement autrefois, et même bien avant janvier : j'ai dû faire environ 2 semaines de CP. Ma maman avait bien dit à la maîtresse que je savais déjà lire, mais la maîtresse ne l'a pas crue (les mères affabulent tant sur leurs gosses). Par contre, au bout de quinze jours, j'ai quitté la 11ème pour la 10ème... et je n'ai absolument aucun souvenir de ce que j'ai bien pu y faire, la seule chose dont je me souvienne, c'est que je ne savais pas ranger mon casier avec les affaires dedans et que je me faisais gronder ! Mais j'ai plus ou moins dû apprendre la grammaire, je suppose...

Sans doute. J'ai connu tant de cas dans votre genre tant que les "capacités" ou les "compétences" n'avaient pas pris le pas sur les "connaissances" !

Un enfant savait lire sans toutefois savoir ranger son casier ? Il passait au Cours Elémentaire où la vie se chargerait de lui apprendre à ranger ses affaires pour ne pas les perdre. L'école était là pour lui apprendre à comprendre ce qu'il lisait et à l'analyser de plus en plus finement de manière à ce qu'il puisse s'en servir en Français et dans les autres matières pas pour autre chose. Le rangement du casier, expliqué en classe toutefois, ne rentrait pas en ligne de compte pour les compositions mensuelles sauf à travers la petite note "Écriture, soin".

Ce que je récuse, ce sont les propos de notre ami nicolas... qui pense que c'est en sanctionnant des petits enfants de six ans pour n'avoir pas su réciter leur résumé de grammaire comme on récitait le catéchisme au début du siècle précédent que l'

École de la République "sélectionnait" les bons et les mettait à sa droite tout en rejetant ignominieusement les mauvais sur sa gauche.

Vous êtes, chère collègue, le vivant témoignage d'une réalité beaucoup plus modulée, où l'on a tiré partie de vos facilités à la fois pour vous et pour vos camarades moins avancés qui ont eu leur institutrice de cours préparatoire pour "eux tout seuls", une fois que celle-ci vous avait eu envoyée à votre vraie place, le cours élémentaire 1e année.

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