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Posté(e)

Je vous raconte:

Jeudi de la semaine dernière, le petit M. (GS) annonce lors du regroupement devant toute sa classe: "papa était bourré, maman l'a frappé et il est tombé assommé", la maîtresse m'en parle. Le papa a un long passé d'alcoolique et nous savons déjà qu'il frappe allègrement sa femme.

La famille est suivie par une assistante sociale de l'ADAEA (nommée par le juge pour enfants), les audiences ont lieu tous les ans en mai.

On en discute et comme on ne veut pas culpabiliser jusqu'à notre mort s'il arrive quoique ce soit et qu'on a rien dit, j'appelle l'assistante sociale et lui raconte, elle m'annonce qu'elle va faire une visite surprise à la famille.

Hier 14h30, l'AS m'appelle et me raconte la visite, la mère a admis avoir frappé le père pour défendre ses enfants. Les parents ne vivent plus ensemble. Et lorsqu'elle a interrogé les enfants, ils ont raconté toutes les violences subies comme s'ils racontaient une journée d'école, de manière totalement banale.

Du coup, elle me dit qu'elle voit le père dans l'après-midi.

Hier 16h15, nouveau coup de fil, elle m'annonce qu'elle a vu le père, qu'il est très agressif et menaçant et qu'il nous reproche d'avoir forcé son fils à parler. Elle me dit qu'il risque fort de passer à l'école. On ouvre les grilles à 16h20 et on croise les doigts, il ne vient pas.

Pour lundi, j'ai écrit un mail à l'IEN qui lui explique tout. Et je m'interroge sur le fait de demander une présence policière car l'école est au milieu d'une cité et les flics ne sont pas du tout les bienvenus, du coup, je crains un peu, la réaction des parents.

Que feriez-vous?

Posté(e)

Peut être que tu peux demander une présence de policiers en civil, vu le contexte, ça se défend je pense.

Sinon, plus simple à mettre en place et ne risquant pas de provoquer de remous : tu peux demander à des adultes de confiance (dans l'idéal travaillant à l'école ou dans l'apel ou l'ogec) d'être présents pour pouvoir canaliser rapidement la situation.

Sinon tu as vraiment bien fait de ne pas garder ça pour toi et d'alerter les services sociaux !

Bon courage !!!

Posté(e)

Je n'avais pas pensé aux flics en civil, c'est une bonne idée s'ils sont d'accord.

Quant aux adultes de confiance dans l'école... on est 4 enseignantes et 4 ATSEMS parmi les parents, ce sont principalement des femmes, les hommes ne s'occupent pas trop des enfants.

Si l'apel et l'ogec sont des associations de parents, nous n'en avons pas.

Posté(e)

Il y a dans chaque IA une cellule de prévention violence gérée par d'anciens policiers et travailleurs sociaux qui aident dans les collèges mais aussi dans les écoles à réduire les risques de débordement, tu peux demander leurs coordonées à ton Ien et faire appel à eux

Posté(e)

Ce qui est dommage, c'est que tu n'aies pas appelé ton ien ou le médecin scolaire avant l'assistante sociale.

Ce qui est étonnant, c'est que l'assistante sociale t'ai raconté autant de choses.

Elle a sans doute agi de la même façon devant les parents, ce qui explique que tu te retrouves menacée.

Ça ne me semble pas très professionnel.

Tu as écrit à ton IEN. Pourquoi ne l'as-tu pas appelé, en plus, afin de passer un meilleur week-end ?

Fais attentions aux démarches que tu entreprends avant de l'avoir eu car il risque de te les reprocher, surtout si elles t'amènent à raconter à des "étrangers" des faits qui ne les regardent pas.

On est samedi après-midi, ça va être difficile pour toi d'avoir quelqu'un à l'autonome.

Bon courage.

Tiens-nous au courant.

Posté(e)

Je ne l'ai pas appelé, faute de temps, je suis d'étude avec les CP le vendredi soir du coup, j'ai juste attendu que tous les enfants soient partis, j'ai tout fermé (les ATSEM avaient une réunion à la mairie) et on est toutes partie très vite. D'une certaine manière, on a fuit...

Quant à l'AS, je la connais depuis quelques temps (elle suivait d'autres enfants) et a toujours été très loquace parfois un peu trop...

Posté(e)

C'est bien ça le problème, apparemment.

Ne te fais pas de mouron pour ce week-end. N'entreprends rien.

Et lundi à 8h, avant de te rendre à l'école, tu appelles ton ien pour savoir s'il a eu ton mail et savoir ce qu'il te conseille.

Posté(e)

Couvre-toi au maximum au niveau de l'IEN. L'appeller c'est bien mais envoyer un mail en plus en détaillant tout peu être aussi très bénéfique car au moins il y a une trace que tu as prévenu tes supérieurs et qu'ils ont à gérer la situation... Cela pourra te servir aussi pour l'autonome... Bon courage à toi. On a eu un peu le même cas à l'école et c'est toujours très complexe à gérer!

Posté(e)

Merci pour vos conseils, je vais rédiger un compte-rendu de la situation pour l'IEN que je lui donnerai en mains propres lundi matin, en plus du mail. Comme ça, il ne pourra pas dire qu'il ne savait pas s'il arrive quelque chose...

Posté(e)

Je pense quand même qu'il n'a aucun intérêt à ce qu'il arrive quelque chose, d'où l'intérêt de ne rien lui cacher.

Bon courage pour demain.

Posté(e)

Alors, la suite de l'histoire; ce matin, je suis passée à l'inspection à 8h et je lui ai donné la lettre en lui disant de m'appeler dans la matinée.

A 10h, coup de fil d'une CPC qui me dit "on ne peut rien faire car il n'y a pas eu de menaces directes"; OK merci...

A 11h45, j'étais en RDV avec une mère, une de mes collègues arrivent et me dit : "il faut que tu viennes, il y a un problème", le père était là au portail, il a sonné et est parti sans attendre donc je suis sortie trop tard.

A 12h, à la fin de mon RDV; j'appelle le père et suis tombée sur le répondeur; donc j'appelle la mère qui me dit que son fils n'est pas à l'école depuis mardi dernier car il est malade et qu'elle n'arrive pas à obtenir un RDV médical, je suis sceptique.

Dans l'après-midi, on discute entre collègues, j'envoie un mail à l'inspecteur pour lui raconter, voici sa réponse:

"Madame,

En réponse à votre message, je comprends la crainte qui vous anime ainsi que celle de votre équipe.

Pour autant, je me dois de vous préciser qu'il est impossible de demander une présence policière sans en passer par une procédure d'alerte préalable.

A la lecture de votre courrier de ce matin, vous n'aviez pas été témoin des propos rapportés concernant ce père d'élève ce qui rendait impossible toute action de votre part.

Face aux nouveaux éléments liés à la visite de ce monsieur dans le cadre de votre temps de travail sur le site de l'école, il est maintenant possible de déposer une main courante auprès du commissariat de police. Cette démarche vous permettra ensuite de renseigner les services de police face à toute évolution notable.

Restant attentif à cette situation

cordialement,"

J'ai l'impression que ça l'inquiète un peu mais je peux me tromper.

Prochaine étape, obtenir un RDV avec le père et essayer que l'inspecteur soit là.

Affaire à suivre...

Posté(e)

Euh.... Dans ce contexte, tu souhaites vraiment rencontrer ce monsieur?? S'il le souhaite, oui, sinon, n'est-ce pas chercher des difficultés? Que souhaitez-vous lui dire?

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