lutiin Posté(e) 13 avril 2013 Posté(e) 13 avril 2013 Personnellement, j'ai des CM2. Merci Archilecture pour ton témoignage, ça donne à réfléchir. Jusqu'à présent, je n'ai jamais eu de problèmes d'enfant stressés par l'évaluation continue. Je ne dis pas aux enfants ce que je note pour qu'ils n'aient pas l'impression d'être tout le temps contrôlé justement. Par contre, j'ai déjà eu des enfants qui manquaient de confiance en eux (j'en ai chaque année en fait) et le système des ceintures et des plans de travail leur plaît bien parce qu'ils ont justement droit à l'erreur. Ils peuvent se corriger (à la manière de la pmev) et c'est assez facile de décrocher les premières ceintures. De plus, en coloriant les ceintures, je sais qu'ils ne lisent pas toutes les compétences (ils s'attardent surtout sur celles qu'ils n'ont pas su faire) mais changer de couleur leur permet de se voir progresser. Je leur fixe un but, ils savent qu'ils doivent essayer de décrocher la bleue au minimum. En tout cas ton témoignage fait réfléchir sur les effets pervers. Ca fait avancer. et que penses-tu de la petite feuille par période ?
ae_kinou Posté(e) 13 avril 2013 Posté(e) 13 avril 2013 Merci Archilecture pour ton témoignage. Tout système a son effet pervers. Celui dont tu nous parles est très fort. Ta fille a dû se sentir particulièrement en difficulté de devoir se prendre en charge pour qu'elle t'en parle encore aujourd'hui. Il est certain que l'on peut se sentir très mal de ne pas savoir ce qu'on vaut. "Que dois-je penser de moi ?" est une question que beaucoup d'enfants se posent et dont la plupart pensent que c'est à l'adulte de le leur dire. Moi je pense que mon rôle d'adulte et de donner à mes élèves les clés pour qu'ils s'évaluent eux-mêmes, pour qu'ils se passent de moi la plupart du temps. Mais le manque de lisibilité, la lourdeur du dispositif comme tu nous le décris contribue à générer interrogations, mal-être au lieu de donner des clés. Je suis prête à parier que ta fille ne doit pas être la seule de sa promotion dans son cas, tout comme je suis certaine que le maître serait horrifié d'apprendre ce que son fonctionnement a généré. Cependant, je reste prête à tenter l'aventure... En essayant de réfléchir à cette problématique que tu relèves. Je pensais à travailler sur 1 cahier de réussite par période. Allégé (une compétence/quinzaine/matière maximum) et lisible. Je vois qu'il faut que je réfléchisse davantage à la simplicité, la praticité, la lisibilité et autres -tés.
jeuxdecole Posté(e) 13 avril 2013 Auteur Posté(e) 13 avril 2013 Merci pour ton témoignage Archilecture, ça permet en effet d'anticiper et d'essayer de pallier les effets négatifs du système.... Il est vrai que pour les parents, même enseignants, c'est une grande source d'incompréhension. J'ai été incapable de situer où en était ma fille avec ce document : tout était "réussi" dedans, mais il n'y avait qu'un certain pourcentage de ce qu'on "pouvait réussir", d'un autre côté on n'avait aucun point de repère sur ce qu'il "fallait réussir", et l'instit nous disait "ça dépend des enfants", ce qui fait qu'au total on avait le livret scolaire le plus gros de toute sa carrière scolaire et on ne savait pas trop où elle se situait ! Si on n'utilise que le portfolio de réussites, on voit donc qu'il est indispensable d'y intégrer un document montrant les notions travaillées en classe et celles qui posent difficultés à l'élève. Pour ma fille, ce système a été une grande source d'angoisse. L'évaluation continue lui a fait dire un jour "Mais maman, on est en contrôle tout le temps, à chaque fois qu'on fait un truc on doit aller dans notre classeur d'évaluation". Il est vrai que c'était une enfant qui avait le désir de bien faire, donc ce système d'auto-contrôle, forcément anxiogène puisqu'on doit avoir un regard sur son propre travail (c'est difficile pour un adulte de s'auto-évaluer, mais pour un enfant de 9 ans, c'est impossible je crois. Soit il se sent sûr de lui et il s'évalue bien, soit il est anxieux et il s'évalue mal, mais je ne pense pas qu'on puisse demander à un gamin de 9 ans d'être objectif sur lui-même). L'auto-évaluation est bien sûr compliquée pour les enfants, c'est pourquoi elle doit être accompagnée... les enfants sont souvent bien plus conscients de leurs points forts et de leurs points faibles que ce qu'on croit... et puis l'auto-évaluation est une des compétences du socle commun...
jeuxdecole Posté(e) 13 avril 2013 Auteur Posté(e) 13 avril 2013 Je pensais à travailler sur 1 cahier de réussite par période. Allégé (une compétence/quinzaine/matière maximum) et lisible. Je vois qu'il faut que je réfléchisse davantage à la simplicité, la praticité, la lisibilité et autres -tés. Côté lisibilité, 1 cahier par période c'est une bonne idée. Mais, si l'élève acquiert une compétence du cahier n°1 au cours de la période 3, comment ça se passe ? Est-ce qu'il complète le cahier 1? Moi aussi, je cherche à améliorer mon système alors toutes vos idées sont les bienvenues...
ae_kinou Posté(e) 13 avril 2013 Posté(e) 13 avril 2013 C'est une option que j'envisage sérieusement, car cela me semble plus simple pour l'élève de s'y repérer. Cependant je suis toujours dans le doute.Ce serait :Période 1, on travaille plus particulièrement tels items...A la fin de la période, on range le cahier de réussite 1 à la fin du portfolio.Je peux, moi, en tant qu'enseignante, recenser les items non réussis pour chaque élève. L'élève X a eu des difficultés, a été absent souvent ou tout simplement n'était pas encore prêt pour comprendre. Il n'a pas tout validé encore. Commence sa période 2.3 options s'offrent à moi :A/ Il a le même cahier que les autres. Je reste vigilante aux items période 1 non validés (au moins ceux qui me semblent essentiels pour la suite) et lorsque je vois un travail validant je ressors le cahier 1 et donne le bon de réussite. Cette solution me semble vraiment contraignante en fin d'année, car il risque d'y avoir beaucoup d'items à rattraper pour certains élèves. (Ceci dit, c'est la même chose dans les livrets quand on a mis rouge/ECA ou autre selon les systèmes : nous devons évaluer à nouveau, même si tous les autres ont acquis la compétence). Par ailleurs, chronophage dans la gestion des cahiers. Je vois arriver la grande question : "C'était quelle période déjà maitresse ?".B/ Tous les élèves ont un tronc commun, et chacun une page personnalisée. Là, je pense cette solution trop anxiogène pour les élèves en difficultés : "c'est déjà dur, j'ai plus de compétences que les autres".Pourtant elle permettrait de travailler à 4 mains et c'est ce qui reste le plus important à mes yeux.C/ Je passe outre. On est en période 2 ? Cahier 2. "C'est là-dessus que nous nous concentrons les enfants".Si X réussit une compétence, je le lui fais remarquer, lui indique qu'il peut être fier d'avoir acquis ceci ou cela. Je lui donne son bon de réussite (d'une période passée ou future) qu'il peu conserver dans une enveloppe spécifique. Charge à moi de trouver un temps dans la période pour coller les bons des périodes passées.Je me contente de le noter dans le livret.Bref, il faut réfléchir encore...
ae_kinou Posté(e) 13 avril 2013 Posté(e) 13 avril 2013 Je me rends compte en relisant ma solution C que ce serait comme dans les albums de collection Panini. Pourquoi pas alors le donner à coller à la maison, avec les parents si possible, pour les inclure dans la progression de leur enfant ?
jeuxdecole Posté(e) 13 avril 2013 Auteur Posté(e) 13 avril 2013 ça se précise de ton côté ae_kinou! Quand tu parles de "bons " à coller dans les cahiers, tu penses à quoi concrètement ?... Est-ce que tu penses inclure des fiches de travail dans le portfolio ou seulement un papier qui indique que la compétence est acquise? En ce qui me concerne, j'aime bien que les élèves aient une trace concrète de leur réussite dans le portfolio... mais c'est plus compliqué à gérer.
Charivari Posté(e) 13 avril 2013 Posté(e) 13 avril 2013 Ca me tente beaucoup ce système. J'y avais réfléchi pour la maternelle (j'ai mis un truc en ligne) et mes collègues de maternelle l'utilisent dans mon école (l'école où j'ai des CM). Ca me tente beaucoup pour l'élémentaire, mais il me semble que, pour que ce soit gérable, il ne faudrait y mettre qu'une toute petite sélection des compétences travaillées. Je mettrais les compétences les plus emblématiques de l'année, les plus "visibles" et parlantes, et j'essaierais de les assortir d'une trace un peu valorisante. J'ai bien aimé le principe des images "genre Panini" que les élèves collent sur leur cahier de réussites en maternelle. Pour les parents, justement, cf Archilecture, c'est très parlant : tant que l'image n'est pas collée, la compétence n'est pas acquise. Dès qu'elle est collée (sur papier couleur), ça veut dire que c'est acquis. Je pense que c'est transposable à l'élémentaire, mais, encore une fois, en ne prenant qu'une poignée de compétences par disciplines, peut-être 10 en maths et en français, et 2 ou 3 dans les autres disciplines. Le fait de n'y mettre que très peu de compétences allège aussi la pression et le "stress du point vert" au quotidien, je trouve...
Charivari Posté(e) 13 avril 2013 Posté(e) 13 avril 2013 C'est rigolo qu'on aie pensé à "Panini" ensemble Une photo de "mon" cahier de réussite de maternelle :
lutiin Posté(e) 13 avril 2013 Posté(e) 13 avril 2013 C'est très sympa ce genre de cahier. Je l'avais déjà vu dans une maternelle Freinet près de notre école. Le seul bémol c'est un système un peu photocopivore. Alet l'a adapté pour l'élémentaire en maths. Mais ce qui m'embête c'est que les exercices n'accompagnent pas le livret.
Archilecture Posté(e) 13 avril 2013 Posté(e) 13 avril 2013 Je suis très, très triste qu'il y ait de plus en plus d'enseignants de maternelle qui acceptent de faire des livrets. J'ai vu que beaucoup le font maintenant même en petite section. Je trouve ça très inquiétant d'évaluer les compétences d'enfant de cet âge-là, quelle que soit la manière de le faire et de restituer l'information. Il y a 10 ans, quand j'ai cessé d'enseigner en maternelle, l'ensemble de la communauté enseignante résistait avec beaucoup de fermeté aux injonctions de la hiérarchie. Maintenant, je vois que beaucoup de collègues ont fini par se plier à l'injonction venue d'en haut. Je conçois bien qu'on puisse se sentir obligé, en tant que fonctionnaire, d'obéir à son ministre, mais j'avoue avoir beaucoup de mal à concevoir qu'on puisse trouver une justification quelconque à ce genre de choses. Saucissonner le développement d'un très jeune enfant en "compétences" détachées les unes des autres, les considérer comme "acquises" ou "non acquises", les faire gagner comme des images Panini, tout cela me semble totalement inquiétant. Les enfants et les parents s'appuieront sur ces supports - que ce soient des notes, des images, des smileys, des couleurs, ça ne change rien, tout le monde fait pareil, on compte le nombre de "bien" et le nombre de "pas bien" - pour comparer les performances des enfants entre eux, car il n'y a aucun autre usage possible de ces livrets. Ainsi, on pourra "détecter" de l'échec scolaire dès la maternelle ! Pour moi, on en crée en jouant à ce petit jeu-là. Je ne pense vraiment pas que le petit enfant qui va rentrer avec son cahier d'images aux trois quarts vide va trouver "sympa" ce qui lui arrive. Du coup, pour consoler ce petit, on finit par lui donner des images quand même en "trichant" avec les évaluations. Ce qui fait qu'on réussit l'exploit d'avoir des résultats à la fois faux (parce que forcément surévalués pour un élève qui n'y arriverait pas du tout - ou alors il faut être un monstre d'insensibilité) et angoissants pour l'enfant (parce que même si on triche il en aura beaucoup moins que les autres. Les enfants comptent toujours les points.) Je me demande vraiment pourquoi infliger des normes aussi contraignantes à des jeunes enfants. Il me semble que le système traditionnel - aucune note avant la grande école, des notes sur 10 à quelques interrogations écrites par trimestre et à quelques poèmes récités au cours préparatoire et au cours élémentaire, des notes plus précises à partir du cours moyen - est à la fois plus simple pour les enseignants, plus lisible pour les parents et beaucoup, beaucoup moins angoissant pour les enfants. Peut-être y a-t-il des avantages aux systèmes compliqués de portfolios, mais j'avoue que j'ai du mal à les percevoir. J'ai l'impression que pour éviter l'usine à gaz on est obligés de mettre en place un système à plusieurs vitesses, qui crée une surcharge de travail très importante pour l'enseignant.
kurou Posté(e) 13 avril 2013 Posté(e) 13 avril 2013 bonsoir, Moi je ne vois pas très bien où est le mieux pour les élèves. Qu'il ait 3/10 ou peu d'images, il sait de toutes façons qu'il est en décalage, non ?
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