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De la difficulté d'être complément


dameoiselle

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Bonjour,

je me permets de poster ce topic car je suis actuellement complément de temps partiel et je souffre de cette situation. Je me dis (me rassure) que je ne suis certainement pas la seule dans ce cas. Je propose donc à celles et ceux qui le souhaiteraient de venir ici poster les anecdotes, angoisses, colères mais aussi les joies... de complément de temps partiels.

Il ne s'agit évidemment pas de critiquer les PE qui choississent de travailler à temps partiel. Je respecte tout à fait ce droit (j'en bénéficie aussi), mais de témoigner de la difficulté de complèter quelqu'un. J'avais abordé ce point il y a quelque temps dans le cadre d'un autre post et je m'étais fait "envoyée paître" par certaines edépiennes qui me rétorquaient que leurs compléments à elles étaient parfaitement heureux de leur situation, que cela leur demandait moins de travail que d'avoir une classe à temps complet (sic), bref que ce poste, c'était le bonheur. Comme mon ressenti est totalement différent, je serai heureuse de savoir comment mes collègues dans la même situation vivent cette affectation. Cela m'aidera sans doute à relativiser et à tenir bon cette année.

Je vais ouvrir le bal: je suis T8. A l'origine, je suis brigade mat-mal (un poste qui ne me plait pas non plu beaucoup, mais comme le mouvement ne m'est jamais favorable, faute de mieux...). J'ai moi-même demandé de travailler à temps partiel cette année et du coup, oh joie, oh bonheur, je me retrouve à complèter trois temps partiels. Je travaille dans trois niveaux de classe différents.

Avec deux de mes collègues, cela se passe plutôt bien. Elles m'ont accueillie avec le sourire, on a pu répartir les matières en faisant des compromis, bref je suis une enseignante à part entière de la classe et les décisions sont prises en commun. Avec la troisième...

Elle m'a tout de suite fait comprendre que j'étais "sa décharge" et qu'à se titre, elle se "déchargeait" de son travail sur moi. La répartition des matières a été complexe et je me retrouve avec trop de matières pour une seule journée de classe. Comme c'est un double niveau de surcroit, c'est la course toute la journée. Elle ne répond pas à mes questions, m'informe de changements d'emploi du temps la veille pour le lendemain (une fois ma journée préparée bien sûr), et sous-entend que je ne travaille pas assez pour SA classe. Elle oublie, je pense, que je travaille sur trois classes différentes. Elle s'étonne que je n'assiste pas aux conseils des maîtres. Je précise ici que j'assiste aux CM lorsqu'ils ont lieu le jour où je travaille dans cette école. Idem pour mes deux autres postes. Ce week end, je lui ai transmis mes programmations annuelles. J'y ai détaillé tout ce que je fais, jour par jour, pour l'année. Je l'ai fait pour mes autres classes. Bref, un boulot énorme qui m'a pris un temps considérable, mais je voulais que mes collègues sachent exactement où je vais. Sa réponse: "je comprends que tu ressentes le besoin de créer tes documents, mais je n'accrocherai pas ces documents qui te sont propres, dans la classe. J'aurais préféré que tu remplisse mes tableaux. " Elle ne m'a pas explicitement demandé de remplir ses tableaux auparavant. Il suffisait juste de copier mes cases dans les siennes. Lorsque je lui en fait la remarque: "je ne te l'ai pas demandé tellement cela me paraissait évident". Sans parler des maux du quotidien: la photocopieuse en panne "depuis trois jours" que toi tu découvres lorsque tu arrives le matin, le conseil des maîtres ajouté il y a deux jours dont personne ne t'a parlé, l'exercice incendie alors que pour toi c'est ton deuxième jour de classe avec les enfants, l'enfant qui souffre de telle maladie qui l'empêche de copier le tableau et dont personne ne t'a informé, les services de récréations tous les jours, les collègues que l'on croise depuis 4 semaines et qui ne disent toujours pas bonjour...

Ce qui me blesse dans tout cela c'est que je suis une bosseuse. Je passe mes journées libérées et mes mercredis à travailler (et j'en ai marre). Je crée pas mal de choses car les fichiers de la classe ne sont pas assez fournis ou alors il n'y a pas de manuel. Je travaille autant sinon plus que lorque je fais des remplacements longs. Je déteste que l'on sous-entende que je ne travaille pas. Cela me mine. Je ne supporte pas non plus l'autoritarisme, le fait que l'on me fasse sentir que je suis une sous-fifre. Je comprends tout à fait la relation d'autorité qu'il y a entre le PE et son IEN. Je ne comprends pas que des PE à temps partiels pensent avoir une supériorité sur leur complément. Quand bien même nous ne serions là que pour un quart du temps de classe, nous devrions être dans la collaboration, la prise de décisions communes, la discussion. Combien d'entre vous peuvent témoigner de ce type de relation ?

Soyons tout à fait honnête : dans deux de mes écoles, il y a aussi des collègues qui se soucient de mon état, me demandent des nouvelles de la semaine, se souviennent de mon prénom (!). Malgré tout, je reste un électron libre, qui ne parvient pas vraiment à s'intégrer.

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Oui, va y faire un tour, enplus tu auras l'avis de PE comme moi qui ne font pas de fractionné donc sont objectifs sur la situation.

Pis tu liras ce que j'en pense moi du mot "décharge" (GRRRRRRRRRRR)

Bon courage!

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On a presque tous commencé ainsi, et lorsque j'ai pris une direction, il m'a fallu à nouveau partager ma classe, donc je comprends ce que tu ressens.

Avec le recul, je pense que ton relatif anonymat, vu ton poste, est presque inévitable et que tes collègues, pris dans leur propre routine, n'ont pas de mauvaise intention.

Par contre, je ne trouve pas normale l'attitude de la troisième collègue que tu complètes.

T'es-tu entretenue de ton ressenti avec le directeur de l'école ?

J'irai même jusqu'à te conseiller de ne surtout pas la laisser continuer ainsi. Si tu sens que tu n'auras pas de soutien de la part du directeur, je te conseille de rapidement en parler avec ton ien, histoire de montrer à ta collègue que tu ne te laisses pas marcher sur les pieds.

Juste avant, éventuellement, laisse-le lui entendre, des fois que ça la calme ...

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  • 2 semaines plus tard...

En fait ce qui est dur je trouve c'est la longueur de la précarisation. Mes premières années, les postes pourris je les ai acceptés en me disant que cela faisait partie du jeu. 8 ans plus tard, je n'y arrive plus.

Pour ce qui est de la 3ème collègue, j'en ai effectivement parlé avec le directeur. Il m'a dit de cesser tous contacts mails/téléphoniques et de ne m'en tenir qu'à un cahier de liaison laissé dans la classe. Il m'a dit qu'il n'hésiterait pas à demander à le lire si la situation perdurait. J'ai mis le cahier en place il y a 2 semaines et depuis j'ai une paix royale! :closedeyes:

Merci pour le lien vers l'autre post. :)

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