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Posté(e)

Bonjour,

je viens vous demander des conseils pour aider un élève de ma classe.

Enseignante en CM1, j'ai cette année une classe un peu difficile mais gérable. Nous avons travaillé longtemps sur le respect de l'autre, parler aux autres correctement et je commence enfin à voir des changements.

Mais j'ai un élève qui est rejeté par toute la classe. Ce n'est pas un enfant violent physiquement mais il n'a aucun ami et est très envahissant. Il a des réactions hallucinantes par rapport à ses camarades qui ne veulent plus travailler ou s'assoir avec lui.

Par exemple, il les suit dans la cour et les "colle" jusqu'à ce qu'ils le poussent ou le frappe. Bizarrement, il va chercher les élèves qui le frapperont.

Nous avons commencé le travail en groupe, il y a 1 mois. J'ai été obligé de l'intégré dans un groupe car personne ne se mettait avec lui. Résultat : à vouloir tout imposer à ses camarades ces derniers ont arreté de travailler.

Depuis 2 semaines c'est le seul élève qui est assis seul (classe en îlots) car à chaque table où il s'installait des disputes éclataient où le travail n'était plus fait.

Même mes élèves les plus adorables sont venus me voir pour me dire qu'il ne le suppotait plus.

J'en ai discuté avec lui pour lui expliquer qu'on ne se faisait pas des amis en s'imposant aux autres. Qu'il fallait écouter ses camarades quand on travaillait ensemble etc... mais rien n'y fait. J'en ai parlé à sa mère qui est très angoissé.

Je dois avoué que moi même, je prends énormément sur moi pour ne pas l'envoyer paître. Il me porte vite sur les nerfs, passe son temps à me fixer au lieu de travailler.

Ni la discussion, ni les punitions quand il se montre agressif verbalement n'ont d'effet. Il était comme ça les autres années mais là on arrive à des sommets hallucinants.

Avec mon collègue nous mélangeons nos classes en problèmes. Il se retrouve alors avec des élèves de l'autre CM1. Et c'est exactement pareil. Un élève est meme jusqu'à aller faire un dessin de lui en train de mourir poignardé.

Voilà désolée pour la longueur, mais je pars en classe transplantée 3 semaines et je ne sais pas comment faire pour qu'ils ne finissent pas enterré sous 10 m de neigne par ses camarades. :)

Merci de vos réponses.

P.S : je pensais proposer à la mère de lui faire voir un psy, celle de l'école est surbookée.

Posté(e)

Désolé pour les fautes, pas complètement reveillé.

Posté(e)

Conseiller à la maman un Rv avec une psy du libéral (où il sera plus à l'aise que dans le cadre scolaire) est effectivement une très bonne idée.

Je ne sais pas que te dire d'autre, car c'est certainement un enfant en grande souffrance, qui n'arrive pas à communiquer normalement avec ses camarades, avec peut-être un fond de paranoïa (?) : "c'est les autres qui ne m'acceptent pas."

Posté(e)

Est-ce qu'il fait du sport, en dehors de l'école ?

Un sport d'équipe pourrait l'aider à trouver comment construire des relations positives avec les autres, valoriser ses comportements pour l'amener à l'empathie, la cohésion, la communication...

Posté(e)

Est-ce qu'il fait du sport, en dehors de l'école ?

Un sport d'équipe pourrait l'aider à trouver comment construire des relations positives avec les autres, valoriser ses comportements pour l'amener à l'empathie, la cohésion, la communication...

Un gros problème de communication avec les autres peut être le symptôme d'un trouble autistique. Et le pire pour les enfants autistes, ce sont les sports co, où ils peuvent être vraiment malheureux. À mon avis, le plus urgent est d'orienter les parents vers un pédopsy (et non un psychologue) afin qu'un diagnostique soit posé. En espérant pour eux qu'ils tombent sur un psy compétent...

Posté(e)

Bonjour,

De quelle manière la maman est-elle angoissée ?

1) Elle sent les difficultés de son fils sans savoir de quelle nature elles sont exactement, ce qui est source d'anxiété.

Se voir conseiller une visite chez un pédopsychiatre pourrait alors être une solution.

2) On a peut-être déjà évoqué avec elle les difficultés de son enfant, qu'elle refuse d'accepter et se méfie de ce qu'on pourrait lui dire.

3) C'est sa nature "profonde", elle est comme cela même quand il ne s'agit pas de son enfant et lui se construit avec cette fragilité : maman est angoissée, je l'observe (j'observe tous les adultes de même) pour anticiper ses crises. L'histoire de l'enfant protecteur de ses parents...

4) ... Toute autre hypothèse...

Malheureusement, conseiller à la maman une visite chez le pédopsychiatre ne sera probablement bien vécu que dans le cas n° 1, voire 2 si tu es très diplomate.

As-tu remarqué chez ton élève d'autres "symptômes" pour étayer tes arguments à avancer à la maman, mieux expliquer ton désarroi face à sa difficulté à trouver sa place dans un groupe ?

Comprend-il ton discours quand tu lui parles de se faire des amis ? Est-il capable de le reformuler et le prendre à son compte ?

Parvient-il à travailler à 2 (tutorat ou binôme) ?

Comment vit-il les changements (de place, de séance, de maitre, de rythme...) ?

Comment est-il dans sa communication à autrui (regarde-t-il les autres dans les yeux, a-t-il un langage corporel lisible, ses réactions sont-elles appropriées ?) ?

A-t-il des tics ? Parait-il nerveux, décontenancé ?

Comment ça se passe quand il commande dans un travail de groupe ? Qu'est-ce qui fait que les autres s'arrêtent de travailler et ne le font pas taire ?

Bref, autant de questions "objectives" que tu peux essayer - ou pas - d'explorer, après tout, on est déjà là en marge de notre boulot. :)

Quand je me donne cette peine, ça me permet de ne plus être irritée par ce genre d'élève : il devient un sujet d'observation, plus un "insupportable dont on ne sait plus quoi faire". Parfois, ça m'aide à trouver une brèche pour l'aider à avancer et améliorer mon atmosphère générale de classe.

Posté(e)

Je reconnais mon fils dans ta description :( Heureusement, qu'il a eu des maîtresses qu'il l'ont soutenu (comme tu tentes de le faire en cherchant des solutions).

Le mien est EIP(a sauté une classe), et ne sait clairement pas y faire avec les autres. Il est en échec dans des situations sociales banales pour les autres. Mais il n'est jamais violent, ni verbalement, ni physiquement.C'est plutôt lui qui a subi des violences toute l'année de CE2.

Cela va mieux depuis la Toussaint.

Qu'a fait la maîtresse (de CM1)? Elle m'a rencontrée, nous avons échangé sur le comportement atypique du fiston. Je ne suis pas angoissée, mais clairement peinée et désarmée parfois. Mon fils est suivi depuis l'année dernière au CMP, la psy sco l'a vu l'année dernière plusieurs fois (WISCC et autre), il a été vu par la maître G suite à mon entretien avec la maîtresse. Une EE a été mise en place pour croiser tous les regards.

Bilan : la maîtresse l'aide, l'accompagne : lui explique et rééxplique qu'on ne colle pas un copain pour jouer, qu'on lui parle etc. Elle verbalise tout ce qu'il devrait faire. Elle l'a valorisé en classe. Nous continuons les séances au CMP, le maître G a pris mon fils jusqu'à Noël. Nous avons aussi beaucoup échangé mon fils, la maîtresse, la psy sco et moi-même.

Bilan, il s'est (enfin) fait des copains, il a beaucoup moins de soucis avec les autres. mais il reste un enfant "spécial".

Dans ton cas, même si la psy sco est débordée, il faut qu'elle le voit. Elle t'apportera des billes.

Je vois que tu essaies de l'accompagner vers les autres, je peux te dire que c'est génial, même si tu ne vois pas de différence tout de suite, c'est clair. Mon fils a appris ainsi, avec l'aide d'un adulte bienveillant, les "codes" de la vie en collectivité. Ce qui te paraît logique,ne l'est peut-être pas pour ce môme. mais ce que tu fais, il faut que la maman le fasse aussi...

Mais ce qui est certain, c'est qu'il va falloir poser un "diagnostique", tout du moins savoir pourquoi cet enfant se comporte ainsi.

Posté(e)

J'ai aussi un élève ayant ce genre de difficultés dans ma classe. Il est suivi par un psy, 2 fois par semaine. Elle m'a expliqué qu'il n'arrivait pas à symboliser et qu'il était en grande souffrance.

Elle m'a conseillé de limiter les temps de vie en collectivité pour le protéger le temps qu'il aille mieux. Elle m'a dit d'arrêter d'essayer de le faire travailler en groupe. Il faut que le soin fasse tranquillement son travail.

Posté(e)

Bonsoir,

Avant tout merci pour vos réponses. Je n'ai pas répondu car je suis partie en vacances m'ahérer un peu avant la reprise.

Après avoir lu vos messages, je me sens moins frustrée. Je vais essayer de répondre aux questions posées dans vos messages.

Alors pour le sport, il fait du tennis. Apparement selon sa mère c'était à sa demande à lui.

Quand je discute avec lui, c'est selon le moment ou l'incident : "C'est pas moi", ou il me ment, ou il se tait et refuse de parler.

Quant à sa mère, je ne sais pas trop quoi en dire. Je pense qu'elle se rend compte que son fils ne va pas bien, mais elle me donne l'impression de découvrir ça cette année. La veille des vacances on a discuté, mais rapidement car faute de temps. Elle a vécu une mauvaise expérience avec l'enseignante de CP de son fils et j'ai l'impression que depuis elle en en veut à "l'école". Elle m'a même dit que les problèmes se règleraient si elle le changeait d'école. Je compte lui donner rendez-vous la semaine prochaine.

As-tu remarqué chez ton élève d'autres "symptômes" pour étayer tes arguments à avancer à la maman, mieux expliquer ton désarroi face à sa difficulté à trouver sa place dans un groupe ? Il a des tics, il fait des grimaces aussi. Dans son travail en groupe, il veut tout diriger, ne laisse pas la parole aux autres ou n'en tient pas compte. J'ai essayé de le mettre avec un "leader" qui ne se laisserait pas faire. Cela s'est terminé par une dispute et le travail non fait car ils passaient leur temps à être en désaccord sur ce qu'il fallait écrire.. Et quand je lui donne un tuteur car il est en difficulté, il ne l'écoute pas.

Pour ce qui est de lui laisser le temps d'intégrer les règles, je pense que c'est ce qu'il y a de mieux à faire. Je vais donc continuer à le faire travailler seul en lui expliquant pourquoi. En espérant que sa mère accepte une aide extérieur (pas convaincu qu'elle le veuille).

Merci encore pour vos conseils et les encouragements.

Bonne année et bon courage à tous.

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