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Gros doute sur les alphas


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Posté(e)

J'utilise les alphas depuis 4 ans en CP et j'avoue que plus ça va et plus je doute de leur efficacité...

J'ai l'impression que les personnages ont tendance à embrouiller les élèves les plus fragiles...

Certains ne font pas le lien avec les lettres ou se mélangent lettres et alphas... Les parents sont perdus aussi malgré les explications que je donne et les mots dans les cahiers...

Bref, je suis dans une grosse période de doute et je pense vraiment abandonner les alphas l'an prochain...

Rencontrez-vous des difficultés ?

Posté(e)

Ben moi, je débute avec les alphas et je ne débute pas en CP ni dans l'enseignement (12 ans de cycle 2 GS puis CP CE1, puis CP pur)

mais je suis convaincue par les alphas.

C'est la première fois que je ne "pers" aucun élève pour l'apprentissage de la lecture, même les voyageurs percutent sans avoir vraiment fait de maternelle.

Bien sûr j'utilise aussi BM en même temps ce qui les aide bcp aussi

mais voilà je n'ai que ma petite expérience avec les alphas, là je vais aborder, comme préconisé dans le guide péda, les sons complexes sur 2 jours et voir comment ils s'en sortent...

mais je leur fais confiance, c'est quand même une orthophoniste qui a créé cette méthode..

Après, je pense qu'il faut aussi être convaincue par ce qu'on fait.dans nos classes! :)

Posté(e)

Je pense que les Alphas, surtout au CP, c'est très bien au début mais qu'en revanche, il ne faut pas s'y éterniser au risque en effet de perdre certains élèves fragiles qui auront trop de peine à en sortir.

Il me semble qu'après avoir raconté le conte et présenté les personnages au fur et à mesure en cinq ou six petits épisodes, entrecoupés d'une journée où l'on fait s'exprimer les enfants et où l'on reprend le nouvel épisode au niveau de la compréhension et les nouveaux personnages afin d'en fixer le nom, il est important de tout de suite passer à l'étude de l'écriture et de la lecture, soit de reprendre chaque personnage un à un, de le "déshabiller" pour apprendre à le reconnaître en lettre, à savoir l'écrire en cursive puis très vite à le combiner à ceux qui ont déjà été présentés.

C'est ce que fait M. Strupiechonski dans son manuel Lire avec Papyrus où elle a adapté la progression des Alphas afin d'y intégrer l'écriture et la lecture dès le début de l'année comme elle l'explique dans sa note en bas de page 3 de son livre du maître ( http://www.enseignants-du-primaire.info/sources-slecc/documents-peda/CP/lecture_strup/LM07-11-12.pdf ).

Pour voir le manuel, c'est ici : http://www.enseignants-du-primaire.info/CP_lecture2_SLECC.htm

Posté(e)

Je n'ai jamais utilisé les alphas car j'ai entendu de nombreuses critiques d'IENs (au pluriel, oui !) et profs d'IUFM à leur sujet. Je ne donne donc pas ici mon avis personnel mais l'avis d'IENs qui considéraient les alphas comme "dangereux". Ne me demandez pas pourquoi : je n'en sais rien. C'est vrai que ces petites figurines ont l'air sympa et attractives pour les enfants mais... voilà ce qui se dit par chez moi ! Cela rejoint sans doute ce que tu dis Papili.

Posté(e)

Jusqu'à présent j'ai toujours été convaincue et j'ai suivi les progressions proposées mais je dois bien me rendre à l'évidence... Mes élèves les plus fragiles sont complètement perdus ! J'ai moi aussi une bonne expérience du cycle 2 et le fait que ce soit une orthophoniste qui ai créé cette méthode n'est pas une garantie...

Posté(e)

Je n'ai jamais utilisé les alphas car j'ai entendu de nombreuses critiques d'IENs (au pluriel, oui !) et profs d'IUFM à leur sujet. Je ne donne donc pas ici mon avis personnel mais l'avis d'IENs qui considéraient les alphas comme "dangereux". Ne me demandez pas pourquoi : je n'en sais rien. C'est vrai que ces petites figurines ont l'air sympa et attractives pour les enfants mais... voilà ce qui se dit par chez moi ! Cela rejoint sans doute ce que tu dis Papili.

Je ne pense pas. Mais je peux bien entendu me tromper.

Les critiques visant à déclarer les Alphas dangereux émanent le plus souvent de personnes pour lesquelles hors des méthodes idéovisuelles, il n'y aurait point de salut. Ils y voient un retour à l'antique "syllabique" qui selon eux apprenaient certes aux enfants à déchiffrer des lettres mais les auraient empêché d'accéder à la compréhension de textes et ce de façon durable.

Ces gens-là ont surfé sur la lame de fond créée par un reportage passé à la télévision et très mal intitulé "Comment apprendre à lire en quinze jours".

Cela leur a permis de hurler à la publicité mensongère et à l'arnaque financière.

De nombreux adeptes les ont suivis sur cette vague. Ils n'ont jamais croisé un Alpha de leur vie, n'ont pas risqué d'essayer d'en ouvrir une boîte dans leur classe et de voir l'effet qu'ils créeraient alors chez leurs élèves mais ils crient au diable et à l'imposture plus fort que tout.

Mon propos est différent. Je pense que les Alphas sont un excellent outil pour mettre le pied à l'étrier. Je les conseillerais plus volontiers en Grande Section qu'au Cours Préparatoire où la maturité des enfants devrait leur permettre de se passer de ces petits jouets pour éprouver de l'intérêt pour l'écrit.

Mais même en Grande Section, je ne les conseillerais pas pour l'année entière. Les enfants, même les plus fragiles, ont le droit d'accéder aux codes des grands, à pas comptés sans doute, et lorsqu'ils sont assez grands pour ce faire. Donc, après deux mois d'Alphas, en septembre et octobre, il me semble qu'il sera temps alors de passer aux lettres.

Au cours préparatoire, dans les classes où les enfants arrivent d'écoles maternelles où l'on a surtout modelé des lettres en pâte à sel et copié des titres d'albums en majuscules d'imprimerie, on peut avoir provisoirement besoin des Alphas juste le temps que les élèves comprennent que ces lettres qu'on leur a fait copier et modeler produisent des sons et que c'est en associant ces sons qu'on apprend à lire. En quinze jours, cela doit être réglé, comme je le disais plus haut, et ensuite, l'apprentissage de l'écriture et de la lecture grâce aux lettres de l'alphabet, cursives et minuscules scriptes, doivent faire l'objet de quatre séances par jour afin que tous, même les enfants fragiles (hors enfants reconnus par la MDPH) apprennent les bases de la combinatoire le plus rapidement possible.

Posté(e)

Je n'ai jamais utilisé les alphas car j'ai entendu de nombreuses critiques d'IENs (au pluriel, oui !) et profs d'IUFM à leur sujet. Je ne donne donc pas ici mon avis personnel mais l'avis d'IENs qui considéraient les alphas comme "dangereux". Ne me demandez pas pourquoi : je n'en sais rien. C'est vrai que ces petites figurines ont l'air sympa et attractives pour les enfants mais... voilà ce qui se dit par chez moi ! Cela rejoint sans doute ce que tu dis Papili.

Est-ce qu'ils le savent, eux, en fait ?*

Il y a des modes.

Cela dit, alors que la médiatisation autour de cette méthode (qui allait faire apprendre à lire à tous en 15 jours, ou un truc de ce type) m'avait portée à la rejeter, j'avoue que mes observations sur le terrain, notamment en ZEP, m'ont fait changer d'avis.

C'est ludique, mais aussi très structuré. Là où ça pèche, c'est au niveau du sens, de la compréhension, mais comme toutes méthodes analytiques (B-A=BA).

Ce qui m'afflige, en fait, c'est la baisse générale du niveau des élèves, et particulièrement dans les milieux moyens ou assez privilégiés, leurs difficultés à apprendre à lire sans raison apparente. Et on ne peut plus faire porter le chapeau à la méthode globale !

Il faudrait qu'on redemande aux enfants à faire des efforts, et aux famillesparents à être rigoureux, à ne pas chercher une excuse (surtout médicale) à toute difficulté.

En vingt ans, on vient de passer de classes de CP "lambda" de 25 avec 3-4 élèves en difficulté dont un ou deux qui ne lisaient pas en fin d'année à ... des classes (même milieu, même origine) de 25 dans lesquelles l'enseignant doit différencier en 3 ou 4 groupes de niveau, avec 4 dys, 4 hyper, 4 surdoués ... mais en échec...etc.

Seuls 8-10 élèves font la progression normale de la méthode ... qu'on débute parfois seulement en octobre ... :cry:

Je trouve cela dramatique.

Donc ton impression avec les Alphas, hélas, je crois que c'est un problème plus général.

Même les Alphas ne sont parfois plus efficaces !

Posté(e)

Ce que tu dis Goellette est surement vrai...

Et puis une méthode, aussi bonne soit-elle ne peut pas convenir à tous les enfants non plus !

Mais je suis assez d'accord avec toi... On cherche toujours des solutions dans l'école, on la rend, on nous rend responsables de tous les maux alors que les 3 élèves en grosse difficultés dans ma classe ont de tels problèmes familiaux, de tels antécédents que je me retrouve assez impuissante face à leurs difficultés.

Le problème est souvent ailleurs...

Mais j'avoue que cette année ils ont beaucoup moins adhéré aux alphas... J'ai pourtant l'impression d'avoir procédé comme les années précédentes... Mais je commence à être de l'avis de Papili... Peut-être n'ont-ils pas vraiment leur place au CP, surtout dans des écoles comme la mienne où les collègues de GS font un super boulot...

Je suis en pleine remise en question en ce moment... C'est ma refondation à moi ! :blush:

Posté(e)

Qu'appelez-vous "super boulot" de vos collègues de Grande Section ?

En effet, si vos élèves arrivent en ayant compris le principe alphabétique et en sachant écrire en cursive dans un cahier à lignes, ce ne sont ni les Alphas, ni même Papyrus ou Bien Lire et Aimer Lire qu'il leur faut, mais Taoki, Bulle ou Écrire et Lire au CP qui introduisent dès le début de l'année de petites "histoires" très simples que les enfants prennent plaisir à lire et à comprendre tout en s'assurant des bases solides au niveau de la combinatoire.

Si c'est autre chose, j'apprécierais que vous nous l'expliquiez quand vous en aurez le temps.

Posté(e)

Ce que tu dis Goellette est surement vrai...

Et puis une méthode, aussi bonne soit-elle ne peut pas convenir à tous les enfants non plus !

Mais je suis assez d'accord avec toi... On cherche toujours des solutions dans l'école, on la rend, on nous rend responsables de tous les maux alors que les 3 élèves en grosse difficultés dans ma classe ont de tels problèmes familiaux, de tels antécédents que je me retrouve assez impuissante face à leurs difficultés.

Le problème est souvent ailleurs...

Mais j'avoue que cette année ils ont beaucoup moins adhéré aux alphas... J'ai pourtant l'impression d'avoir procédé comme les années précédentes... Mais je commence à être de l'avis de Papili... Peut-être n'ont-ils pas vraiment leur place au CP, surtout dans des écoles comme la mienne où les collègues de GS font un super boulot...

Je suis en pleine remise en question en ce moment... C'est ma refondation à moi ! :blush:

Je crois surtout à l'intérêt de la méthode à laquelle adhère ... l'enseignant ! (Après, il adapte éventuellement aux élèves.)

Car dans l'enseignement de la lecture (et également à chaque niveau et matière, mais surtout pour la lecture), il y a une grosse part d'investissement de l'enseignant, ce qui fera que, même avec une méthode "décriée", il y aura de meilleurs résultats que la moyenne, ou au contraire, qu'avec une méthode "efficace", il y aura de nombreux ratés, car le maître n'y crois pas, ou qu'il ne donne pas envie d'apprendre.

A mes débuts au CP, ils ont sorti "Ratus" TREEEEES décrié par les "bien pensants" car le rat vert faisait des bêtises et était méchants alors que les chats rose et bleu clair étaient gentils, donc c'était raciste. Et puis les textes ne commençaient pas par des majuscules.

Je sortais de l'Ecole normale, donc j'ai pris autre chose, qui m'a plu, dans lequel je me suis investie et régalée, qui a bien marché.

Mais force a été de constater que Ratus fonctionnait très bien aussi, et que s'il est vrai qu'on pouvait le suivre de façon rabat-joie (mais l'immense majorité des élèves lisait en fin d'année, ce qui me semble le plus important, car la progression des sons a été faite par orthophonistes et qu'on peut déceler dès le début les confusions f/v, d/b, ...), on pouvait aussi l'aborder de façon très ludique aussi, qu'il y avait un journal, des petits albums, de la correspondance scolaire, etc ..., mais sans risque, pour un débutant, de se perdre.

Je connais des écoles dans lesquelles on a ressorti ces manuels, ne serait-ce que les maîtres E et les CLIS.

Ce qui me gène (et j'en vois la responsabilité dans le dénigrement continuel des enseignants et leurs méthodes d'enseignement dans les médias, qui amène les parents à remettre en doute sans cesse ce qu'on fait, à le faire devant leurs enfants, à excuser tous leurs actes, et donc, en cas d'échec, à trouver une excuse extérieure à la famille et les enfants), c'est que plus ça va et plus on a des difficultés à avoir des élèves attentifs, qui acceptent de faire des efforts, donc au lieu que tout soit fait pour amener l'enfant à suivre le programme normal, on adapte. Et évidemment, plus on adapte, moins l'enfant fait d'efforts et moins il est capable d'être au niveau.

Alors que si on laissait faire les enseignants, une grosse partie de ces élèves seraient capables d'en faire bien plus !

Posté(e)

Pour ma part, j'ai utilisé les alphas en intensif sur 8 jours au début de l'année avant de partir sur Taoki et Borel Maisonny en plus.

Je ne regrette pas car il y a dans nos classes de nombreux élèves "bébés" a qui ça a été profitable... ils se sont "attachés" aux alphas, ne pensaient qu'aux alphas et du coup ils sont rentrés dans la lecture bien plus vite.

Et puis la fusée qui tombe sur les alphas voyelles et bien cela illustre très bien la fusion phonémique qui parfois n'est pas simple à faire comprendre; c'est un jeu et avec des étiquettes alphas, ça rentre bien vite.

Je continue à en parler notamment sur les affiches de sons, ils ont les étiquettes alphas pour encoder, dire les sons,...

En tout cas, 1ère fois que tous mes élèves sont lecteurs très vite, dès novembre ils lisaient tous des phrases simples et décodables entièrement.

Alors je ne me vois pas faire les alphas toute l'année mais de là à dire que c'est dangereux,.......

peut-être faut-il se fixer une date où s'en détacher progressivement?!?

Posté(e)

Bonjour !

J'utilise les alphas depuis plusieurs années, de la façon dont l'explique très clairement Papili, à savoir en début d'année pour introduire la syllabique puis ensuite, en reprenant leurs images et leurs comptines sur les fiches de sons que je conçois, et en y ajoutant les gestes Borel Maisonny.

En ce moment, je présente tous les digraphes : ou, on, oi,... en racontant l'histoire des alphas qui s'y rattache, puis à l'aide du manuel de lecture, nous reprendrons plus tard chaque son complexe pour l'étudier de façon approfondie.

Je n'oublie pas non plus la littérature, la lecture d'albums par épisodes ou en rallye lecture en fin d'année et la lecture offerte quotidienne.

Selon moi, les alphas représentent juste une entrée supplémentaire pour favoriser la mémorisation des correspondances grapho-phonémiques, mais c'est par le lien lecture-écriture que la plupart des élèves apprennent le mieux.

Sinon, j'utilise beaucoup les alphas en aide personnalisée : nous lisons les textes des recueils et utilisons le loto des alphas en retranscrivant chaque mot construit à l'aide des alphas en cursive sur l'ardoise. L'aide personnalisée est pour moi un moment où je dois sortir du manuel : les élèves les plus fragiles sont aussi ceux qui accrochent le moins au manuel de la classe, utiliser les alphas me permet de les remotiver, mais je fais toujours le lien avec l'écriture lors de ces séances.

Voilà pour mon expérience : bien que séduite par les personnages des alphas, je n'aurais jamais utilisé cette méthode toute l'année comme il est conseillé dans le livre du maître, je crois qu'il faut l'utiliser comme un déclencheur, ou un "relanceur" d'intérêt, sans plus.

J'ajoute que je suis d'accord avec Goëlette sur sa vision de l'école, c'est un peu noir mais assez vrai malheureusement. D'une manière générale, je trouve que lorsque tout va bien pour l'enfant, c'est grâce à la famille ou à l'orthophoniste, et lorsque ça ne va pas c'est à cause de l'enseignant...

Il y a aussi ces enfants qui vont chez l'orthophoniste une heure par semaine et nous parlent d'elle comme de la personne "qui leur apprend à lire", alors qu'ils passent 26 heures avec nous (aide personnalisée comprise), mais ce n'est pas nous qui leur apprenons à lire toute la journée durant toutes ces heures passées ensemble, c'est l'orthophoniste... bien sûr, on sait que c'est le discours des parents qui est ici repris par l'enfant, et ça me fait toujours sourire...

Et pour finir, je constate avec la méthode syllabique qu'en début d'année surtout, l'apprentissage de la lecture demande un gros effort, une concentration, une attention, que plus personne n'est habitué à donner sans se plaindre : c'est le goût du travail et de la sueur !!! Alors en octobre, les parents viennent vous voir en vous disant que c'est dur, que l'enfant est fatigué, et on a envie de leur dire : "Oui, ça s'appelle le travail." Tout simplement.

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