Frédo45 Posté(e) 4 février 2013 Auteur Posté(e) 4 février 2013 Je pense qu'on (tu permets, je nous mets dans le même sac) est mauvais sur la communication et l'explication du danger de ce machin. Du coup, les collègues ne perçoivent pas l'intérêt d'un combat contre. Il y a aussi certains qui ne veulent pas y croire... + 1 et on l'est depuis très longtemps et on n'a pas compris nos erreurs. La dernière fois en AG, avec SUD, un type de chez eux me dit : "ça fait des années que je suis syndicaliste, j'en ai fait des luttes et je sais quelles erreurs nous avons commis par le passé." Sauf que : Quelle a été notre erreur sur le socle commun ? C'est que on l'a couplé à d'autres revendications, notamment celle sur les RASED. Et il faut dire qu'on a été quand même assez bon sur le coup car ils comptaient les supprimer et on en a conservé la moitié (je pense). Certes, ce n'est pas la panacée mais ça aide les collègues là où ils peuvent intervenir. Une fois cette petite reculade effectuée, le soufflet est retombé et le socle commun est passé. On n'a pas assez communiqué dessus et on a laissé le gouvernement le dissimuler derrière un autre problème sur lequel l'opinion publique s'est positionnée en notre faveur. Et on est en train de refaire la même erreur parce que dans les grévistes du 12/02, combien s'interrogent sur le socle commun et le combattent ?
mayre Posté(e) 5 février 2013 Posté(e) 5 février 2013 Chez nos adhérents "réguliers", ceux qui viennent à toutes les RIS, c'est perçu, mais auprès des autres, on passe souvent pour des "catastrophistes". A nous de relayer le message. Mais "ils" savent bien noyer le poisson, les politiques... D'accord avec toi sur les causes de ça, mais la (très maigre) "victoire" sur les RASED (que je vis perso comme une défaite) se paye du coup assez cher.
Frédo45 Posté(e) 5 février 2013 Auteur Posté(e) 5 février 2013 C'est une défaite parce qu'on n'a pas réussi à tous les maintenir mais pour les collègues qui continuent d'en profiter et leurs élèves, c'est une bonne chose. Tu sais, le + de maîtres que de classe, on aurait préféré qu'il soit appliqué à toutes les écoles. Mais que certaines puissent en profiter - et je sais de quoi je parle car moi, je n'en profiterai jamais dans mon école - c'est une bonne chose.
mayre Posté(e) 5 février 2013 Posté(e) 5 février 2013 Je ne dis pas le contraire, mais je pense aussi à ceux qui n'ont malheureusement plus la chance de les avoir. Mais effectivement, c'est mieux que rien. J'avoue avoir du mal à me contenter de peu (dans le domaine de l'Education, en tout cas, personnellement, c'est autre chose), car j'ai du mal à admettre que "là-haut" on mégote sur nos enfatns.
Frédo45 Posté(e) 5 février 2013 Auteur Posté(e) 5 février 2013 Dis-toi que dans la culture, ils ont de moins en moins... Bien sûr ! On aurait tous préféré le + de maîtres que de classe pour tous, une formation rémunérée sur 2 ans et non pas sur 1 année. Si ça reste insuffisant, ça reste mieux que Chatel et Darcos.
Yuuko Posté(e) 10 février 2013 Posté(e) 10 février 2013 Alors, comme j'essaye de ne pas mourir idiote, je vais essayer de comprendre ce qui pose problème. Pour le moment, on est bien d'accord, tous les profs de collège que j'ai croisés s'accordent à dire que le LPC ne leur sert à rien, il est même rendu en fin de scolarité aux élèves (tout comme j'ai reçu au lycée mon dossier scolaire avec mes bulletins de primaire ). Moi-même lorsque j'ai un nouvel élève, je regarde les appréciations mais je ne me fie pas au LPC, je préfère m'en faire une idée toute seule. Si des compétences du socle ne sont pas acquises, on le transfert au cycle suivant (on refile la patate chaude quoi). Bref je dois être neuneu, ignorante, abrutie mais non, je ne vois pas le danger, en fait je ne vois pas ce qui change fondamentalement par rapport à avant, la crainte c'est quoi que les résultats au socle soient fichés quelque part et utilisés par le patronat ? J'avoue que je ne vois pas vraiment de différence avec ce qui est fait aujourd'hui entre la barrière des diplômes et le tri via dossier scolaire
mayre Posté(e) 10 février 2013 Posté(e) 10 février 2013 Plein de réponses ici: http://www.snes.fr/SOCLE-COMMUN-LIVRET-PERSONNEL-DE.html Très bien fait... J'ajoute que le projet de loi Peillon réaffirme l'école du socle et le LPC.
Yuuko Posté(e) 21 mai 2013 Posté(e) 21 mai 2013 Certains diront que le LPC n'est pas à remplir du tout mais pour les moutons bêtes et disciplinés comme moi, ceci est une petite épine retirée du pied Dans le cas des élèves ne rencontrant pas de difficultés particulières, l'attribution du socle repose uniquement sur la validation des sept compétences, sans que soit exigé le renseignement des domaines et des items du livret personnel de compétences." (lire l’extrait du BO) Certaines académies n'ont pas mis à jour les notes de service sur les passages en sixième. Dans ce cas signalez-le au syndicat qui fera suivre. Quoiqu'il en soit, les quatre pages sont à réserver aux seuls élèves qui méritent un suivi individualisé au collège (moins de dix élèves par classe)
dameoiselle Posté(e) 21 mai 2013 Posté(e) 21 mai 2013 mayre, je n'ai pas réussi a ouvrir ton lien mais ça m'intéresse
thalie83 Posté(e) 22 mai 2013 Posté(e) 22 mai 2013 Certains diront que le LPC n'est pas à remplir du tout mais pour les moutons bêtes et disciplinés comme moi, ceci est une petite épine retirée du pied Dans le cas des élèves ne rencontrant pas de difficultés particulières, l'attribution du socle repose uniquement sur la validation des sept compétences, sans que soit exigé le renseignement des domaines et des items du livret personnel de compétences." (lire lextrait du BO) Certaines académies n'ont pas mis à jour les notes de service sur les passages en sixième. Dans ce cas signalez-le au syndicat qui fera suivre. Quoiqu'il en soit, les quatre pages sont à réserver aux seuls élèves qui méritent un suivi individualisé au collège (moins de dix élèves par classe) Ici je ne l'ai jamais rempli, ça n'a jamais posé de pb vu que personne ne ne met jamais le nez dedans!!!!Mais c'est bien que ça soit écrit noir sur blanc.
Blaise Posté(e) 10 juin 2013 Posté(e) 10 juin 2013 Cette année, j'avais un CM1, voici ce que je pense donner aux parents en fin d'année : Nous arrivons en fin d'année scolaire et il est temps pour moi, comme pour mes collègues, de faire le bilan annuel du travail de votre enfant. L'administration me demande de vous communiquer la page d'attestation de compétences ci-jointe après l'avoir remplie (note de service n° 2012-154 du 24-9-2012). Je me dois donc de la porter à votre connaissance. Toutefois, pour des raisons qui touchent à ma conception du métier d'instituteur, je ne la remplirai pas. Depuis plusieurs années, la nature même de ce métier a été affectée par une « évaluationnite » aigue, fondée sur les « compétences », qui a détourné l'école de sa mission d'instruction. Traditionnellement, le métier d’instituteur consistait pour une part à apprécier régulièrement par une note la réussite de ses élèves – et par là même l’efficacité de son enseignement – à l’occasion d’exercices ponctuels comme les dictées, les résolutions de problèmes, et tous autres exercices mobilisant des connaissances répertoriées dans le programme. À ce mode d’évaluation, compréhensible par tous, s'est substituée une évaluation par compétences, dénuée de sens, et graduée dans un premier temps en quatre paliers : « non-acquis, en cours d'acquisition, à renforcer, acquis », puis en trois : « non acquis, en cours d'acquisition, acquis ». C’était le temps de l’ancien livret compétentiel avec ses 110 cases à cocher, vite appelé « l’usine à cases. » Aujourd’hui, l’institution, sans doute dans une louable volonté de simplification, ne nous demande plus que d’apposer une date en face de chacune des huit compétences retenues par elle pour mesurer la réussite de votre enfant Maîtrise de la langue française Pratique d'une langue vivante étrangère Principaux éléments de mathématiques Culture scientifique et technologique Maîtrise des techniques usuelles de l'information et de la communication Culture humaniste Compétences sociales et civiques Autonomie et initiative Il est donc désormais en mon pouvoir de décréter d'un coup de tampon dateur que votre enfant « maîtrise la langue française » depuis le 15 juin 2013, même s’il oublie ou inverse des lettres, néglige les accords grammaticaux, confond l'infinitif et le participe passé, le futur et le conditionnel ... Le ministère précisant que la validation de la compétence concerne les élèves « ne rencontrant pas de difficultés particulières » chacun sera rassuré. En effet, les difficultés que je viens de citer n'ont rien de « particulier» : elles ne sauraient justifier que je m’abstienne du coup de tampon préconisé ! Cette fiche d'attestation de compétences est un outil merveilleux qui fait disparaître les réalités de l’enseignement et la raison d’être de celui-ci : l’instruction des enfants. Mais alors, quid de ceux qui rencontrent « des difficultés particulières » ? Pour ceux-là, je devrais renseigner un livret qui n’est pas communiqué aux parents, sa complexité ésotérique le réservant sans doute à des professionnels de l’interprétation. La seule rubrique « maîtrise de la langue » comporte, par exemple, une trentaine de cases. On y retrouve bien sûr quelques rubriques relatives aux contenus du programme, mais un flou artistique y demeure savamment entretenu. Qu’on en juge. Que signifient, s’agissant d’élèves rencontrant des « difficultés particulières » les critères de jugement suivants ? Palier 1 : Utiliser ses connaissances pour mieux écrire un texte court Palier 2 : Utiliser ses connaissances pour réfléchir sur un texte, mieux l’écrire Palier 3 : Utiliser ses capacités de raisonnement, ses connaissances sur la langue, savoir faire appel à des outils variés pour améliorer son texte. La logique de l’évaluation par compétences est issue du domaine de l'entreprise où elle se combine avec le concept fluctuant d’employabilité. Les exemples cités montrent qu'elle n’est en rien compatible avec la fonction de l’école qui est d’inculquer des connaissances au plus grand nombre. Appliquée au domaine éducatif, elle ouvre la porte à toutes les dérives. Ainsi ai-je à valider, dans la rubrique « Compétences sociales et civiques », la case « Avoir conscience de la dignité de la personne humaine et en tirer les conséquences au quotidien ». Pensez-vous vraiment que je sois apte à juger si votre enfant « a conscience de la dignité humaine » et à l'écrire noir sur blanc dans un document administratif qui le suivra toute sa scolarité ? On avancera que ce livret est utile pour unifier les systèmes éducatifs de l'Europe, pour favoriser - encore que j’en doute - l'entrée des jeunes dans le monde de l'entreprise, pour gérer les flux de population, pour maintenir l'ordre social ..., Cependant j'ai le devoir de dire, en tant que professeur des écoles, ce qu'il est au plan pédagogique : une dangereuse imposture. Voilà pourquoi je ne le remplirai pas.
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