ITEP: inclusion ou scolarisation ?

[dello]

Je suis depuis septembre coordonnatrice pédagogique d'un ITEP. Je n'ai le CAPA SH que depuis un an.

Tous les élèves sont donc passés en CDAPH pour obtenir une notification vers une orientation ITEP.

Quand ils vont à l'école/collège extérieur(e), sont-ils inclus ou scolarisés ?

Ex: un enfant arrive à l'ITEP avec une scolarisation très difficile temps plein dans un collège x. L'iTEP me demande de lui trouver un collège Y proche de l'ITEP avec une scolarité adaptée. Certes. Mais pour moi il ne peut pas aller à l'extérieur; on ne le connait pas, les collèges demandent d'abord quelques mois d'observation en interne avec scolarité. Donc pour moi, il sera scolarisé en interne, et puis il sera inclus à l'extérieur quand ce sera possible. Mais sa scolarité ne s'arrête pas. Pour les cadres socio -éducatifs, l'éducation nationale ne fait pas son travail, car il y a un arrêt de la scolarité. Pour moi, il n'y a pas d'arrêt, juste...une modalité qui permet une adaptation au plus près des besoins de jeune.

Est-ce que je me trompe ?

Pour moi il a une notification ITEP et non collège Y ou école z. On ne peut pas conditionner quand même l'entrée à l'ITEP, si je ne trouve pas de place dans un établissement ?

autre ex: un élève arrive avec une scolarité qui lui permet de continuer dans la même école/collège. On fait une ESS; et là parle-t-on d'inclusion ou de scolarisation car le temps horaire ne change pas. On met juste une AVS ITEP comme accompagnement. Mais comme il a l'étiquette ITEP et donc MDPH, l'école parle d'inclusion, et arrête très vite son temps car il y a l'ITEP qui est là pour faire classe.

Est-ce que l'on parle d'inclusion et de scolarisation quand cela arrange les personnes ?

j'ai beaucoup de mal à m'y retrouver.

merci de m’éclairer.

[Moo]

Bonsoir dello,

Première remarque : même si la Loi est la même pour tous, il y a de nettes variations d'un département à l'autre, au niveau des procédures, et au niveau des ITEP. Donc ce qui pose problème là où tu es ne se pose peut-être pas ailleurs.

Ensuite, la scolarisation, c'est le fait d'aller en classe. Qu'elle soit interne (à un etablissement) ou externe (dans une classe "tradi"). Et s'il y a une classe dans l'établissement, c'est bien qu'il doit y avoir des élèves qui ne peuvent être scolarisés ailleurs... Sinon les itep n'existeraient plus et il n'y aurait que des SESSAD !!! (c'est sûrement ce qui se passera à terme, mais on en est encore loin).

Les ITEP "accueillent les enfants, adolescents ou jeunes adultes qui présentent des difficultés psychologiques dont l’expression, notamment l’intensité des troubles du comportement, perturbe gravement la socialisation et l’accès aux apprentissages". Donc s'il y a notification vers l'ITEP, ce n'est pas que l'EN n'a pas fait son travail, c'est que les troubles sont tels qu'une scolarisation en externe n'est plus possible.

La question que posent peut-être les cadres éducs dont tu parles c'est s'il y a nécessité de rupture ou pas avec le scolaire traditionnel pour le jeune. Selon moi (et selon toi aussi apparement) oui, parce que comme je l'ai dit, sinon un sessad aurait été suffisant. De plus, si le maintien dans l'établissement avait été souhaité dans le projet de départ, ça apparaîtrait sur la notif, non ? Ici, oui.

Selon moi, s'il n'est pas à temps plein dans une école, il y est en inclusion, du point de vue de l'école. Et si l'école demande à arrêter, c'est peut-être que le projet de l'y laisser n'était pas pertinent dés le départ. En tous cas, vu de loin, ça fait un peu exclusion petit à petit, et pas construction d'un projet pour l'élève. Tu vois ce que je veux dire ?

Là où je travaille, aucune scolarité n'est maintenue (sauf 1 cas très particulier). Les élèves arrivent tous sur les classes internes, et à partir de là un projet est construit à partir des observations de l'équipe, du souhait du jeune et de sa famille. On peut envisager une inclusion, généralement pas dans l'école d'où il vient, en moins d'un an (rare) si c'est pertinent, mais très progressivement. Le plus souvent, c'est au cours de la 2ème année, voire plus tard. On parlera alors de scolarité partagée.

Je ne suis pas très claire (il est un peu tard), mais j'éspère t'avoir aidée

[dello]

merci c'est beaucoup plus clair.

je suis dans un établissement où l'habitude puis quelques années est de faire rentrer un maximum de jeunes, et de les faire le plus vite possible ou tout de suite, réintégrer une scolarité à l'extérieure. est-ce pour gagner 280 euros (pris de journée) avec moins travail en interne ?

autre question; il n'y a plus de médecin; le psychiatre a démissionné en juin 2012. est-ce légal de n'avoir pas de médecin; il y a certes une convention avec deux psychiatres libéraux; mais qui suivent très peu d'enfants. et le samu est appelé souvent (1/semaine)

pour 77 enfants, il y a deux psychologues, pas d’assistante sociale, pas d'orthophonie, une psychomot. on me dit que l'on est bien loti; je ne sais pas; mais beaucoup d'enfants ont très peu de soins.

[Moo]

Je crois que c'est le lot de beaucoup d'établissements médicaux sociaux. Ici, nous sommes dans la 3ème année sans psychiatre, et 0 partenariat avec le sanitaire (genre CATTP, HJ...) ou en libéral... Et sur 3 autres ITEP de l'association, c'est idem. Mais ce n'est pas faute de chercher à recruter ; apparement le travail en itep n'attire pas vraiment le peu de psychiatres disponibles sur le marché, même sortant de formation.

Certes ça ne correspond pas au 'descriptif' d'un itep tel que le prévoit le décret légiférant, mais c'est le même problème que pour les enseignants, il est aussi écrit qu'ils doivent être spé, et ce n'est que rarement le cas. Quand il n'y a pas, on fait sans, malheureusement...

Pour comparer, pour 30 jeunes, il y a 1 temps plein AS, 2 ortho à temps partiel, 1 psychomot à temps partiel, 1 psychologue 2j/sem. Plusieurs enfants ne voient que éducateurs et enseignant. Pas terrible non plus. Sauf pour le côté travail avec les familles.

[onaya]

Pour ma part je suis en IME ...et si on décide d'une scolarité sur l'extérieur :

1. en équipe pluridisciplnaire lors de la synthèse de l'enfant avec avis très important de l'enseignant ou coordinateur pédagogique

2. parfois on tente des passerelles avec les établissements ( des essais en fait ) pour voir si ça peu fonctionner et on conventionne pour uen durée déterminée en balisant

3. on pratique des ESS avec l'enseignant référent et l'avis de la famille, de l'ER est aussi pris en compte

Ces 3 points font que ça peut fonctionner ou pas...en aucun cas les cadres de l'IMe décident de tout cela dans leur coin.