Vic7211 Posté(e) 17 mars 2015 Posté(e) 17 mars 2015 Chacun sa façon d appréhender la chose, c est ce que j écrivais. On parle bien des remplacements à la journée. Mais vu qu apparemment dans certaines académies ils ne distinguent plus les zil des brigades (on en avait parlé dans d autres posts) il faut faire attention à ce qu on demande si on ne se sent pas d assurer ces postes... C est tout. Chez nous, c'est le cas : ZIL = brigade. Eh bien je te rejoins titepoule : c'est tout sauf reposant. Je dirais en tant que "vieille" remplaçante (7 ans), que pour moi, ce poste est d'abord cool si on n'a pas des rempla impossibles, puis démotivant, puis USANT. On s'use à être "détaché" des élèves tout en en ayant la responsabilité pleine et entière durant les heures de classe. On s'use à changer de boulot/élèves/collègues/écoles/contextes tous les jours, ou tous les trimestres, ou tous les ans. Je dirais, c'est le poste "coup de vent", "cul entre 2 chaises" et "sans collègues fixes". Et petit à petit, ben, j'ai tout simplement l'impression d'avoir désappris le métier (de prof hein, pas de remplaçante, car pour ce qui est de l'impro, là je peux dire que je suis championne maintenant, et c'est même ce qui me plaît le plus). Je dois sans cesse me remettre dans le bain. Je ne peux pas capitaliser des préps, ou des expériences péda conduites sur la durée (plusieurs années). Remplaçant c'est pas mal pour s'extirper d'un contexte pourri, pour 1 an, 2 ans, voire 3 ans. Mais quand on sait comme moi qu'on y est bloqué pour de nombreuses années encore vu l'impossibilité du mouvement, ça a de quoi déprimer. + 1000000000000 ! Je ne changerais pas un mot à ce que tu as écrit. Moi aussi, j'ai tout désappris (en 8 ans de remplacement), j'en sais moins maintenant que de nombreux PES qui arrivent, et SURTOUT, bien plus grave j'ai perdu toute motivation. Donc faire très très attention avec les postes de remplaçants.
Sushikat Posté(e) 20 mars 2015 Auteur Posté(e) 20 mars 2015 Je suis toujours à mi temps en TPS PS dans la même école. La CPC et la directrice trouvent que je me suis beaucoup améliorée et que j'ai une posture professionnelle. Au début je reprenais espoir mais depuis quelques semaines j'ai l'impression de ressombrer. Je passe mon long week-end à essayer de me remettre de ma courte semaine et à préparer la semaine suivante. Depuis janvier j'attrape tout ce qui passe dans la classe, je viens de passer deux semaines clouée au lit parce qu'un élève m'a refilé la grippe.Je ne sais pas si c'est la fatigue ou cette foutue administration qui me tape sur les nerfs, ce que je peux dire c'est que je suis épuisée physiquement et nerveusement alors que je ne travaille que deux jours et demi dans la semaine. La perspective de reprendre à temps plein m'angoisse au plus haut point. J'arrive à gérer la classe, il n'y a plus de crises d'angoisse, mais je me sens blasée. Lorsque j'arrive à l'école je n'ai qu'un hâte : rentrer chez moi. Pourtant je suis dans une école qui n'est pas loin de chez moi, je travaille avec les collègues, les élèves sont sympas à part quelques uns un peu dur mais que j'arrive à recadrer... Je devrais être heureuse mais non. J'ai l'impression que je ne me détacherai jamais de ce burn out, comme on dit "chat échaudé craint l'eau froide".
Hyuga42 Posté(e) 20 mars 2015 Posté(e) 20 mars 2015 Non sushi, tu es juste en train d apprendre à mettre de la distance dans ton rapport au métier. C est un travail sur le long terme, il faut des années pour apprendre à être plus efficace que perfectionniste.
hamster Posté(e) 20 mars 2015 Posté(e) 20 mars 2015 Sushicat, j'ai repris en septembre. Il m'a fallu juin, juillet, août de coupure et je commence juste à ré-éprouver du plaisir à être en classe (même pas à enseigner) depuis 1 mois... Patience!
Sushikat Posté(e) 21 mars 2015 Auteur Posté(e) 21 mars 2015 C'est long de se remettre de tout ça et puis on se sent tellement seul... Les gens ne comprennent pas. Depuis que j'ai repris je suis plutôt dans le moment présent car l'avenir me fait peur... Quand je vois que je ressors épuisée après 2 jours et demi de classe je me dis "qu'est-ce que ça va être à temps plein?". Je me demande comment je vais faire pour réussir à supporter ça toute ma vie.Est-ce que quelqu'un ici à déjà lu ou jeté un oeil au livre "souffrir d'enseigner, faut-il rester ou partir"? J'hésite à l'acheter...
Randy Posté(e) 21 mars 2015 Posté(e) 21 mars 2015 Chacun sa façon d appréhender la chose, c est ce que j écrivais. On parle bien des remplacements à la journée. Mais vu qu apparemment dans certaines académies ils ne distinguent plus les zil des brigades (on en avait parlé dans d autres posts) il faut faire attention à ce qu on demande si on ne se sent pas d assurer ces postes... C est tout. Chez nous, c'est le cas : ZIL = brigade. Eh bien je te rejoins titepoule : c'est tout sauf reposant. Je dirais en tant que "vieille" remplaçante (7 ans), que pour moi, ce poste est d'abord cool si on n'a pas des rempla impossibles, puis démotivant, puis USANT. On s'use à être "détaché" des élèves tout en en ayant la responsabilité pleine et entière durant les heures de classe. On s'use à changer de boulot/élèves/collègues/écoles/contextes tous les jours, ou tous les trimestres, ou tous les ans. Je dirais, c'est le poste "coup de vent", "cul entre 2 chaises" et "sans collègues fixes". Et petit à petit, ben, j'ai tout simplement l'impression d'avoir désappris le métier (de prof hein, pas de remplaçante, car pour ce qui est de l'impro, là je peux dire que je suis championne maintenant, et c'est même ce qui me plaît le plus). Je dois sans cesse me remettre dans le bain. Je ne peux pas capitaliser des préps, ou des expériences péda conduites sur la durée (plusieurs années). Remplaçant c'est pas mal pour s'extirper d'un contexte pourri, pour 1 an, 2 ans, voire 3 ans. Mais quand on sait comme moi qu'on y est bloqué pour de nombreuses années encore vu l'impossibilité du mouvement, ça a de quoi déprimer. + 1000000000000 ! Je ne changerais pas un mot à ce que tu as écrit. Moi aussi, j'ai tout désappris (en 8 ans de remplacement), j'en sais moins maintenant que de nombreux PES qui arrivent, et SURTOUT, bien plus grave j'ai perdu toute motivation. Donc faire très très attention avec les postes de remplaçants. Alors moi je suis quand même un peu en désaccord avec ce qui est dit. Je suis ZIL depuis 6 ans maintenant (j'ai commencé ZIL et n'ai jamais eu de classe à l'année), pour les vacances sans penser à la classe, les soirées sans penser au lendemain, voir des dizaines de niveaux, des centaines, des milliers d'élèves, ne pas (toujours) faire les livrets, et j'en passe. Personnellement je ne me vois pas faire classe avec les mêmes élèves une année durant, j'ai l'impression que les avoir peu de temps me fait donner le meilleur de moi-même sans lassitude. Pour ce qui est de désapprendre le métier, franchement je ne comprends pas, on côtoie tellement de fonctionnements, de pédagogies, de professeurs différents que je pense en savoir beaucoup sur ce qui marche et ce qui ne marche pas. Pour finir le poste de remplaçant ça use sûrement, mais au niveau autorité et gestion de classe ça fait la main.
Nao Posté(e) 21 mars 2015 Posté(e) 21 mars 2015 C'est long de se remettre de tout ça et puis on se sent tellement seul... Les gens ne comprennent pas. Depuis que j'ai repris je suis plutôt dans le moment présent car l'avenir me fait peur... Quand je vois que je ressors épuisée après 2 jours et demi de classe je me dis "qu'est-ce que ça va être à temps plein?". Je me demande comment je vais faire pour réussir à supporter ça toute ma vie. Est-ce que quelqu'un ici à déjà lu ou jeté un oeil au livre "souffrir d'enseigner, faut-il rester ou partir"? J'hésite à l'acheter... je m'incruste ici, désolée je fais partie des vieilles maintenant..... Je me permets de donner mon avis dans la mesure où j'ai connu ce ressenti en étant ZIl (enfin bouche trou plutôt). Tu pourras supporter une semaine complète de travail quand tu iras mieux dans ta tête. Tout est là : l'épuisement moral te bouffe ton énergie, ta motivation. Mais ça reviendra, forcément. Enseigner, c'est effectivement une forme de masochisme aujourd'hui. mais ça peut aussi être génial, et ça on ne le sait que lorsqu'on a trouvé le poste qui nous convient. je le sais car c'est ce que je vis depuis que j'ai mon triple niveau. Alors oui, c'est usant, épuisant, impossible même quand on voit la masse de responsabilités et de tâches qui nous incombent. Mais enseigner c'est aussi super gratifiant quelquefois. Une étincelle dans les yeux d'un gamin peut te faire oublier des mois de galère et je sais de quoi je parle. Ne baisse surtout pas les bras.
Goëllette Posté(e) 22 mars 2015 Posté(e) 22 mars 2015 Cette quinzaine, je me suis emportée deux fois devant des gens qui me parlaient de leurs enfants qui allaient passer le concours de PE "pour manger", comme si c'était un métier qu'on pouvait ne faire que pour ça. Voilà le résultat des 80% d'une classe d'âge au BAC (maintenant presque 90) et du "Master pour tous", qui mène des jeunes à Bac+5 alors qu'ils n'ont pas les capacités de suivre des études de ce niveau réellement "débouchantes" et se retrouvent dans des voies de garage ... sauf s'ils passent le concours de PE ! C'est aussi le résultat du dénigrement perpétuel de notre métier, depuis 20 ans, qui laisse penser à tous que c'est très facile, très bien payé "pour ce qu'on fait" et que n'importe qui peut le faire !
katarinabellachichi Posté(e) 22 mars 2015 Posté(e) 22 mars 2015 Cette quinzaine, je me suis emportée deux fois devant des gens qui me parlaient de leurs enfants qui allaient passer le concours de PE "pour manger", comme si c'était un métier qu'on pouvait ne faire que pour ça. Voilà le résultat des 80% d'une classe d'âge au BAC (maintenant presque 90) et du "Master pour tous", qui mène des jeunes à Bac+5 alors qu'ils n'ont pas les capacités de suivre des études de ce niveau réellement "débouchantes" et se retrouvent dans des voies de garage ... sauf s'ils passent le concours de PE ! C'est aussi le résultat du dénigrement perpétuel de notre métier, depuis 20 ans, qui laisse penser à tous que c'est très facile, très bien payé "pour ce qu'on fait" et que n'importe qui peut le faire ! J'estime que c'est un métier à vocation, si on n'aime pas, on ne tient pas. Cela ne justifie pas le salaire désolant qui l'accompagne, ceci dit.
HappyPomme Posté(e) 22 mars 2015 Posté(e) 22 mars 2015 Cette quinzaine, je me suis emportée deux fois devant des gens qui me parlaient de leurs enfants qui allaient passer le concours de PE "pour manger", comme si c'était un métier qu'on pouvait ne faire que pour ça. Voilà le résultat des 80% d'une classe d'âge au BAC (maintenant presque 90) et du "Master pour tous", qui mène des jeunes à Bac+5 alors qu'ils n'ont pas les capacités de suivre des études de ce niveau réellement "débouchantes" et se retrouvent dans des voies de garage ... sauf s'ils passent le concours de PE ! C'est aussi le résultat du dénigrement perpétuel de notre métier, depuis 20 ans, qui laisse penser à tous que c'est très facile, très bien payé "pour ce qu'on fait" et que n'importe qui peut le faire ! J'estime que c'est un métier à vocation, si on n'aime pas, on ne tient pas. Cela ne justifie pas le salaire désolant qui l'accompagne, ceci dit. Je pense aussi.
Nao Posté(e) 22 mars 2015 Posté(e) 22 mars 2015 Cette quinzaine, je me suis emportée deux fois devant des gens qui me parlaient de leurs enfants qui allaient passer le concours de PE "pour manger", comme si c'était un métier qu'on pouvait ne faire que pour ça. Voilà le résultat des 80% d'une classe d'âge au BAC (maintenant presque 90) et du "Master pour tous", qui mène des jeunes à Bac+5 alors qu'ils n'ont pas les capacités de suivre des études de ce niveau réellement "débouchantes" et se retrouvent dans des voies de garage ... sauf s'ils passent le concours de PE ! C'est aussi le résultat du dénigrement perpétuel de notre métier, depuis 20 ans, qui laisse penser à tous que c'est très facile, très bien payé "pour ce qu'on fait" et que n'importe qui peut le faire ! Et bien, que n'importe qui le fasse !!!! Ces n'importe qui là se rendront bien vite compte de la réalité du métier, ce sera alors le moment de rire (jaune). 1
Kity.K Posté(e) 22 mars 2015 Posté(e) 22 mars 2015 Je n'irais pas jusqu'à dire que c'est une vocation mais il est clair que si on n'aime pas et ne croit pas un minimum en ce qu'on fait c'est même pas la peine, non seulement c'est ch**** pour les élèves et en plus c'est une torture pour le PE. Malheureusement c'est quelque chose que les gens ont du mal à comprendre... Combien de fois j'ai pas entendu "tu crois que tout le monde est content d'aller à son travail? C'est pareil pour les autres". Perso j'estime qu'il y a des métiers que l'on ne peut pas exercer (ou alors on y laisse des plumes) si on n'aime pas ce qu'on fait.Et quand on rajoute "vous avez les vacances, les week ends, un bon salaire, de bons horaires et puis vous travaillez avec les enfants, c'est mignon les enfants!", j'ai juste envie de demander à ces gens-là pourquoi ils ne sont pas prof puisque c'est si idyllique et facile. J'aimerais les voir à notre place rien qu'une petite semaine pour rigoler un peu.
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