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PES au bord de la démission


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C'est long de se remettre de tout ça et puis on se sent tellement seul... Les gens ne comprennent pas. Depuis que j'ai repris je suis plutôt dans le moment présent car l'avenir me fait peur... Quand je vois que je ressors épuisée après 2 jours et demi de classe je me dis "qu'est-ce que ça va être à temps plein?". Je me demande comment je vais faire pour réussir à supporter ça toute ma vie.

Est-ce que quelqu'un ici à déjà lu ou jeté un oeil au livre "souffrir d'enseigner, faut-il rester ou partir"? J'hésite à l'acheter...

je m'incruste ici, désolée je fais partie des vieilles maintenant.....

Je me permets de donner mon avis dans la mesure où j'ai connu ce ressenti en étant ZIl (enfin bouche trou plutôt).

Tu pourras supporter une semaine complète de travail quand tu iras mieux dans ta tête. Tout est là : l'épuisement moral te bouffe ton énergie, ta motivation. Mais ça reviendra, forcément.

Enseigner, c'est effectivement une forme de masochisme aujourd'hui. mais ça peut aussi être génial, et ça on ne le sait que lorsqu'on a trouvé le poste qui nous convient. je le sais car c'est ce que je vis depuis que j'ai mon triple niveau. Alors oui, c'est usant, épuisant, impossible même quand on voit la masse de responsabilités et de tâches qui nous incombent.

Mais enseigner c'est aussi super gratifiant quelquefois. Une étincelle dans les yeux d'un gamin peut te faire oublier des mois de galère et je sais de quoi je parle.

Ne baisse surtout pas les bras. :)

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Cette quinzaine, je me suis emportée deux fois devant des gens qui me parlaient de leurs enfants qui allaient passer le concours de PE "pour manger", comme si c'était un métier qu'on pouvait ne faire que pour ça.

Voilà le résultat des 80% d'une classe d'âge au BAC (maintenant presque 90) et du "Master pour tous", qui mène des jeunes à Bac+5 alors qu'ils n'ont pas les capacités de suivre des études de ce niveau réellement "débouchantes" et se retrouvent dans des voies de garage ... sauf s'ils passent le concours de PE !

C'est aussi le résultat du dénigrement perpétuel de notre métier, depuis 20 ans, qui laisse penser à tous que c'est très facile, très bien payé "pour ce qu'on fait" et que n'importe qui peut le faire !

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Cette quinzaine, je me suis emportée deux fois devant des gens qui me parlaient de leurs enfants qui allaient passer le concours de PE "pour manger", comme si c'était un métier qu'on pouvait ne faire que pour ça.

Voilà le résultat des 80% d'une classe d'âge au BAC (maintenant presque 90) et du "Master pour tous", qui mène des jeunes à Bac+5 alors qu'ils n'ont pas les capacités de suivre des études de ce niveau réellement "débouchantes" et se retrouvent dans des voies de garage ... sauf s'ils passent le concours de PE !

C'est aussi le résultat du dénigrement perpétuel de notre métier, depuis 20 ans, qui laisse penser à tous que c'est très facile, très bien payé "pour ce qu'on fait" et que n'importe qui peut le faire !

J'estime que c'est un métier à vocation, si on n'aime pas, on ne tient pas. Cela ne justifie pas le salaire désolant qui l'accompagne, ceci dit.

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Cette quinzaine, je me suis emportée deux fois devant des gens qui me parlaient de leurs enfants qui allaient passer le concours de PE "pour manger", comme si c'était un métier qu'on pouvait ne faire que pour ça.

Voilà le résultat des 80% d'une classe d'âge au BAC (maintenant presque 90) et du "Master pour tous", qui mène des jeunes à Bac+5 alors qu'ils n'ont pas les capacités de suivre des études de ce niveau réellement "débouchantes" et se retrouvent dans des voies de garage ... sauf s'ils passent le concours de PE !

C'est aussi le résultat du dénigrement perpétuel de notre métier, depuis 20 ans, qui laisse penser à tous que c'est très facile, très bien payé "pour ce qu'on fait" et que n'importe qui peut le faire !

J'estime que c'est un métier à vocation, si on n'aime pas, on ne tient pas. Cela ne justifie pas le salaire désolant qui l'accompagne, ceci dit.

Je pense aussi.

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Cette quinzaine, je me suis emportée deux fois devant des gens qui me parlaient de leurs enfants qui allaient passer le concours de PE "pour manger", comme si c'était un métier qu'on pouvait ne faire que pour ça.

Voilà le résultat des 80% d'une classe d'âge au BAC (maintenant presque 90) et du "Master pour tous", qui mène des jeunes à Bac+5 alors qu'ils n'ont pas les capacités de suivre des études de ce niveau réellement "débouchantes" et se retrouvent dans des voies de garage ... sauf s'ils passent le concours de PE !

C'est aussi le résultat du dénigrement perpétuel de notre métier, depuis 20 ans, qui laisse penser à tous que c'est très facile, très bien payé "pour ce qu'on fait" et que n'importe qui peut le faire !

Et bien, que n'importe qui le fasse !!!! Ces n'importe qui là se rendront bien vite compte de la réalité du métier, ce sera alors le moment de rire (jaune).

  • J'adhère 1
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Je n'irais pas jusqu'à dire que c'est une vocation mais il est clair que si on n'aime pas et ne croit pas un minimum en ce qu'on fait c'est même pas la peine, non seulement c'est ch**** pour les élèves et en plus c'est une torture pour le PE. Malheureusement c'est quelque chose que les gens ont du mal à comprendre... Combien de fois j'ai pas entendu "tu crois que tout le monde est content d'aller à son travail? C'est pareil pour les autres". Perso j'estime qu'il y a des métiers que l'on ne peut pas exercer (ou alors on y laisse des plumes) si on n'aime pas ce qu'on fait.
Et quand on rajoute "vous avez les vacances, les week ends, un bon salaire, de bons horaires et puis vous travaillez avec les enfants, c'est mignon les enfants!", j'ai juste envie de demander à ces gens-là pourquoi ils ne sont pas prof puisque c'est si idyllique et facile. J'aimerais les voir à notre place rien qu'une petite semaine pour rigoler un peu.

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Je n'irais pas jusqu'à dire que c'est une vocation mais il est clair que si on n'aime pas et ne croit pas un minimum en ce qu'on fait c'est même pas la peine, non seulement c'est ch**** pour les élèves et en plus c'est une torture pour le PE. Malheureusement c'est quelque chose que les gens ont du mal à comprendre... Combien de fois j'ai pas entendu "tu crois que tout le monde est content d'aller à son travail? C'est pareil pour les autres". Perso j'estime qu'il y a des métiers que l'on ne peut pas exercer (ou alors on y laisse des plumes) si on n'aime pas ce qu'on fait.

Et quand on rajoute "vous avez les vacances, les week ends, un bon salaire, de bons horaires et puis vous travaillez avec les enfants, c'est mignon les enfants!", j'ai juste envie de demander à ces gens-là pourquoi ils ne sont pas prof puisque c'est si idyllique et facile. J'aimerais les voir à notre place rien qu'une petite semaine pour rigoler un peu.

Ahahah la blague... ouep, qu'ils viennent dans nos classes les gens, on en reparle après.

Mais comme on dit à chaque fois, bizarrement quand on leur propose de passer le concours, il n'y a plus personne :getlost:

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Cette quinzaine, je me suis emportée deux fois devant des gens qui me parlaient de leurs enfants qui allaient passer le concours de PE "pour manger", comme si c'était un métier qu'on pouvait ne faire que pour ça.

Voilà le résultat des 80% d'une classe d'âge au BAC (maintenant presque 90) et du "Master pour tous", qui mène des jeunes à Bac+5 alors qu'ils n'ont pas les capacités de suivre des études de ce niveau réellement "débouchantes" et se retrouvent dans des voies de garage ... sauf s'ils passent le concours de PE !

C'est aussi le résultat du dénigrement perpétuel de notre métier, depuis 20 ans, qui laisse penser à tous que c'est très facile, très bien payé "pour ce qu'on fait" et que n'importe qui peut le faire !

Et bien, que n'importe qui le fasse !!!! Ces n'importe qui là se rendront bien vite compte de la réalité du métier, ce sera alors le moment de rire (jaune).

Mais c'est déjà ce qui est en train de se passer depuis une dizaine d'années.

Jamais auparavant je n'avais vu autant de collègues désillusionnés dès le début de carrière.

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Le problème de la désillusion vient surtout du fait que l'on n'est pas suffisamment bien formés pour affronter la réalité du terrain. On est mal informé sur les réalités du métier (à croire qu'on cherche à nous cacher des choses histoire de pouvoir recruter), les cours sont très théoriques, on a peu de stages (enfin peut-être plus avec la nouvelle formation je ne sais pas), et on se retrouve limite parachuté en classe du jour au lendemain sans aide réelle.
Moi ce n'est pas le métier en lui même qui me fait péter les plombs,même si j'avoue que je n'irai pas dire aujourd'hui que c'est le grand amour entre moi et la classe mais ça n'a pas toujours été le cas... Mon problème c'est que j'ai été lobotomisée à l'IUFM, à être un bon petit soldat, à faire des fiches de prép, fiches séquence etc hyper détaillées, à monter des supers projets bien tordus, alors qu'au final ce n'est pas applicable sur le terrain à moins d'y passer ses jours et ses nuits! En appliquant ce que j'ai appris à l'IUFM je me suis retrouvée noyée sous une masse de boulot infernale, je devais en plus apprendre à bien tenir les rênes de la classe (puisque ça on ne nous l'apprend pas et qu'on n'a pas eu assez de pratique!), jongler avec les responsabilités, suivis et évaluations des élèves, l'administration complètement aberrante, les formateurs qui nous mettent la pression et nous disent tout et son contraire... On a beau avoir la vocation, on a de quoi être découragés et désillusionnés quand on ramasse tout ça dans la figure. Ceux qui arrive à couper et prendre du recul tiennent, ceux qui comme moi sont perfectionnistes et manquent de confiance en eux se prennent les pieds dans le tapis. Enfin, ce n'est que mon avis...

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Le problème de la désillusion vient surtout du fait que l'on n'est pas suffisamment bien formés pour affronter la réalité du terrain. On est mal informé sur les réalités du métier (à croire qu'on cherche à nous cacher des choses histoire de pouvoir recruter), les cours sont très théoriques, on a peu de stages (enfin peut-être plus avec la nouvelle formation je ne sais pas), et on se retrouve limite parachuté en classe du jour au lendemain sans aide réelle.

Moi ce n'est pas le métier en lui même qui me fait péter les plombs,même si j'avoue que je n'irai pas dire aujourd'hui que c'est le grand amour entre moi et la classe mais ça n'a pas toujours été le cas... Mon problème c'est que j'ai été lobotomisée à l'IUFM, à être un bon petit soldat, à faire des fiches de prép, fiches séquence etc hyper détaillées, à monter des supers projets bien tordus, alors qu'au final ce n'est pas applicable sur le terrain à moins d'y passer ses jours et ses nuits! En appliquant ce que j'ai appris à l'IUFM je me suis retrouvée noyée sous une masse de boulot infernale, je devais en plus apprendre à bien tenir les rênes de la classe (puisque ça on ne nous l'apprend pas et qu'on n'a pas eu assez de pratique!), jongler avec les responsabilités, suivis et évaluations des élèves, l'administration complètement aberrante, les formateurs qui nous mettent la pression et nous disent tout et son contraire... On a beau avoir la vocation, on a de quoi être découragés et désillusionnés quand on ramasse tout ça dans la figure. Ceux qui arrive à couper et prendre du recul tiennent, ceux qui comme moi sont perfectionnistes et manquent de confiance en eux se prennent les pieds dans le tapis. Enfin, ce n'est que mon avis...

+1000. Mais je rejoins les précédents commentaires sur le fait que j'ai croisé cette année des master contractuels plus motivés par le statut de fonctionnaire que par le métier. Sans compter pour certains des lacunes en orthographe monstrueuses qu'on ne voyait pas à l IUFM il y a quelques années et une désinvolture dans la tenue de la classe. Je pense qu'avec ces futures recrues, l école française est bien mal partie.

Ceci dit, je suis certaine qu'un grand marché de l éducation voulu par nos sociétés libérales est en train de se dessiner en France avec l approbation tacite de nos politiciens de gauche comme de droite. Pour ceux qui oseront sortir du système de l éducation nationale, il va avoir beaucoup d argent à se faire... Acadomia et ses confrères ont déjà concu une offre pour la classe moyenne.

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Oui c'est sûr vu comme ça... On va dire que je n'ai pas été entourée de personnes voulant être prof juste pour le salaire et les vacances, ceux-là se sont faits éjecter dès le premier semestre à l'IUFM. Pour le niveau des candidats c'est sûr que c'est parfois assez inquiétant, mais encore une fois dans ma promotion certains avaient un niveau pas terrible et glandaient... ils ont eu le master, par contre pour le concours c'était loupé. La stratégie de beaucoup d'entre eux était d'aller passer le concours dans les académies qui ont un niveau plus bas.

Posté(e)
Mais je rejoins les précédents commentaires sur le fait que j'ai croisé cette année des master contractuels plus motivés par le statut de fonctionnaire que par le métier. Sans compter pour certains des lacunes en orthographe monstrueuses qu'on ne voyait pas à l IUFM il y a quelques années et une désinvolture dans la tenue de la classe. Je pense qu'avec ces futures recrues, l école française est bien mal partie.

Dans mon école, on a déjà vu passer 4 contractuels via Pôle Emploi avec zéro expérience dans la gestion de groupes d'enfants (non, on en est même pas à parler d'enseignement...). Et 3 sur 4 font ce métier "en attendant" "pour bouffer" sans aucune vélléité de passer le concours. Tous ont d'immenses lacunes en culture générale de base : on ne parle même pas de pédagogie là mais de nommer les planètes du système solaire ou de savoir ce qu'est l'écriture cursive. Et aucun n'avait idée du boulot demandé en enseignant en primaire (deux sont tombés des nues quand on leur a dit que oui il faut surveiller les récréations, que oui il faut préparer la classe en dehors des 24h devant les élèves, que non on ne peut pas laisser sa classe à 9h pour faire ses photocopies, etc etc.)

Résultat c'est le bocson dans leurs classes et ça demande du boulot (et du temps) à l'équipe pour redresser la barre, c'est du désapprentissage chez les élèves (quand ce n'est pas de la mise en danger dans le pire des cas) et ça demande du boulot (et du temps) à l'équipe pour former les vacataires qui veulent bien nous écouter.

Mais l'EN préfère encore ces recrues-là qu'annoncer aux parents qu'il n'y aura plus d'enseignant jusqu'à la fin de l'année faute de personnel disponible (et volontaire) pour venir dans notre belle ZEP. Car chacun sait que nos parents de ZEP ne feront pas, eux, courrier sur courrier au DASEN s'ils tombent sur un pseudo-enseignant qui n'enseigne rien et met en danger leurs enfants. C'est une honte, mais une réalité.

Nous, on en est au point où on se dit que mieux vaut personne... quitte à répartir les élèves jusqu'à la fin de l'année.

Si c'est ça l'avenir de l'EN, c'est effectivement à désespérer. En tout cas, année horribilis ici.

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