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PES au bord de la démission


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Je n'irais pas jusqu'à dire que c'est une vocation mais il est clair que si on n'aime pas et ne croit pas un minimum en ce qu'on fait c'est même pas la peine, non seulement c'est ch**** pour les élèves et en plus c'est une torture pour le PE. Malheureusement c'est quelque chose que les gens ont du mal à comprendre... Combien de fois j'ai pas entendu "tu crois que tout le monde est content d'aller à son travail? C'est pareil pour les autres". Perso j'estime qu'il y a des métiers que l'on ne peut pas exercer (ou alors on y laisse des plumes) si on n'aime pas ce qu'on fait.

Et quand on rajoute "vous avez les vacances, les week ends, un bon salaire, de bons horaires et puis vous travaillez avec les enfants, c'est mignon les enfants!", j'ai juste envie de demander à ces gens-là pourquoi ils ne sont pas prof puisque c'est si idyllique et facile. J'aimerais les voir à notre place rien qu'une petite semaine pour rigoler un peu.

Ahahah la blague... ouep, qu'ils viennent dans nos classes les gens, on en reparle après.

Mais comme on dit à chaque fois, bizarrement quand on leur propose de passer le concours, il n'y a plus personne :getlost:

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Cette quinzaine, je me suis emportée deux fois devant des gens qui me parlaient de leurs enfants qui allaient passer le concours de PE "pour manger", comme si c'était un métier qu'on pouvait ne faire que pour ça.

Voilà le résultat des 80% d'une classe d'âge au BAC (maintenant presque 90) et du "Master pour tous", qui mène des jeunes à Bac+5 alors qu'ils n'ont pas les capacités de suivre des études de ce niveau réellement "débouchantes" et se retrouvent dans des voies de garage ... sauf s'ils passent le concours de PE !

C'est aussi le résultat du dénigrement perpétuel de notre métier, depuis 20 ans, qui laisse penser à tous que c'est très facile, très bien payé "pour ce qu'on fait" et que n'importe qui peut le faire !

Et bien, que n'importe qui le fasse !!!! Ces n'importe qui là se rendront bien vite compte de la réalité du métier, ce sera alors le moment de rire (jaune).

Mais c'est déjà ce qui est en train de se passer depuis une dizaine d'années.

Jamais auparavant je n'avais vu autant de collègues désillusionnés dès le début de carrière.

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Le problème de la désillusion vient surtout du fait que l'on n'est pas suffisamment bien formés pour affronter la réalité du terrain. On est mal informé sur les réalités du métier (à croire qu'on cherche à nous cacher des choses histoire de pouvoir recruter), les cours sont très théoriques, on a peu de stages (enfin peut-être plus avec la nouvelle formation je ne sais pas), et on se retrouve limite parachuté en classe du jour au lendemain sans aide réelle.
Moi ce n'est pas le métier en lui même qui me fait péter les plombs,même si j'avoue que je n'irai pas dire aujourd'hui que c'est le grand amour entre moi et la classe mais ça n'a pas toujours été le cas... Mon problème c'est que j'ai été lobotomisée à l'IUFM, à être un bon petit soldat, à faire des fiches de prép, fiches séquence etc hyper détaillées, à monter des supers projets bien tordus, alors qu'au final ce n'est pas applicable sur le terrain à moins d'y passer ses jours et ses nuits! En appliquant ce que j'ai appris à l'IUFM je me suis retrouvée noyée sous une masse de boulot infernale, je devais en plus apprendre à bien tenir les rênes de la classe (puisque ça on ne nous l'apprend pas et qu'on n'a pas eu assez de pratique!), jongler avec les responsabilités, suivis et évaluations des élèves, l'administration complètement aberrante, les formateurs qui nous mettent la pression et nous disent tout et son contraire... On a beau avoir la vocation, on a de quoi être découragés et désillusionnés quand on ramasse tout ça dans la figure. Ceux qui arrive à couper et prendre du recul tiennent, ceux qui comme moi sont perfectionnistes et manquent de confiance en eux se prennent les pieds dans le tapis. Enfin, ce n'est que mon avis...

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Le problème de la désillusion vient surtout du fait que l'on n'est pas suffisamment bien formés pour affronter la réalité du terrain. On est mal informé sur les réalités du métier (à croire qu'on cherche à nous cacher des choses histoire de pouvoir recruter), les cours sont très théoriques, on a peu de stages (enfin peut-être plus avec la nouvelle formation je ne sais pas), et on se retrouve limite parachuté en classe du jour au lendemain sans aide réelle.

Moi ce n'est pas le métier en lui même qui me fait péter les plombs,même si j'avoue que je n'irai pas dire aujourd'hui que c'est le grand amour entre moi et la classe mais ça n'a pas toujours été le cas... Mon problème c'est que j'ai été lobotomisée à l'IUFM, à être un bon petit soldat, à faire des fiches de prép, fiches séquence etc hyper détaillées, à monter des supers projets bien tordus, alors qu'au final ce n'est pas applicable sur le terrain à moins d'y passer ses jours et ses nuits! En appliquant ce que j'ai appris à l'IUFM je me suis retrouvée noyée sous une masse de boulot infernale, je devais en plus apprendre à bien tenir les rênes de la classe (puisque ça on ne nous l'apprend pas et qu'on n'a pas eu assez de pratique!), jongler avec les responsabilités, suivis et évaluations des élèves, l'administration complètement aberrante, les formateurs qui nous mettent la pression et nous disent tout et son contraire... On a beau avoir la vocation, on a de quoi être découragés et désillusionnés quand on ramasse tout ça dans la figure. Ceux qui arrive à couper et prendre du recul tiennent, ceux qui comme moi sont perfectionnistes et manquent de confiance en eux se prennent les pieds dans le tapis. Enfin, ce n'est que mon avis...

+1000. Mais je rejoins les précédents commentaires sur le fait que j'ai croisé cette année des master contractuels plus motivés par le statut de fonctionnaire que par le métier. Sans compter pour certains des lacunes en orthographe monstrueuses qu'on ne voyait pas à l IUFM il y a quelques années et une désinvolture dans la tenue de la classe. Je pense qu'avec ces futures recrues, l école française est bien mal partie.

Ceci dit, je suis certaine qu'un grand marché de l éducation voulu par nos sociétés libérales est en train de se dessiner en France avec l approbation tacite de nos politiciens de gauche comme de droite. Pour ceux qui oseront sortir du système de l éducation nationale, il va avoir beaucoup d argent à se faire... Acadomia et ses confrères ont déjà concu une offre pour la classe moyenne.

Posté(e)

Oui c'est sûr vu comme ça... On va dire que je n'ai pas été entourée de personnes voulant être prof juste pour le salaire et les vacances, ceux-là se sont faits éjecter dès le premier semestre à l'IUFM. Pour le niveau des candidats c'est sûr que c'est parfois assez inquiétant, mais encore une fois dans ma promotion certains avaient un niveau pas terrible et glandaient... ils ont eu le master, par contre pour le concours c'était loupé. La stratégie de beaucoup d'entre eux était d'aller passer le concours dans les académies qui ont un niveau plus bas.

Posté(e)
Mais je rejoins les précédents commentaires sur le fait que j'ai croisé cette année des master contractuels plus motivés par le statut de fonctionnaire que par le métier. Sans compter pour certains des lacunes en orthographe monstrueuses qu'on ne voyait pas à l IUFM il y a quelques années et une désinvolture dans la tenue de la classe. Je pense qu'avec ces futures recrues, l école française est bien mal partie.

Dans mon école, on a déjà vu passer 4 contractuels via Pôle Emploi avec zéro expérience dans la gestion de groupes d'enfants (non, on en est même pas à parler d'enseignement...). Et 3 sur 4 font ce métier "en attendant" "pour bouffer" sans aucune vélléité de passer le concours. Tous ont d'immenses lacunes en culture générale de base : on ne parle même pas de pédagogie là mais de nommer les planètes du système solaire ou de savoir ce qu'est l'écriture cursive. Et aucun n'avait idée du boulot demandé en enseignant en primaire (deux sont tombés des nues quand on leur a dit que oui il faut surveiller les récréations, que oui il faut préparer la classe en dehors des 24h devant les élèves, que non on ne peut pas laisser sa classe à 9h pour faire ses photocopies, etc etc.)

Résultat c'est le bocson dans leurs classes et ça demande du boulot (et du temps) à l'équipe pour redresser la barre, c'est du désapprentissage chez les élèves (quand ce n'est pas de la mise en danger dans le pire des cas) et ça demande du boulot (et du temps) à l'équipe pour former les vacataires qui veulent bien nous écouter.

Mais l'EN préfère encore ces recrues-là qu'annoncer aux parents qu'il n'y aura plus d'enseignant jusqu'à la fin de l'année faute de personnel disponible (et volontaire) pour venir dans notre belle ZEP. Car chacun sait que nos parents de ZEP ne feront pas, eux, courrier sur courrier au DASEN s'ils tombent sur un pseudo-enseignant qui n'enseigne rien et met en danger leurs enfants. C'est une honte, mais une réalité.

Nous, on en est au point où on se dit que mieux vaut personne... quitte à répartir les élèves jusqu'à la fin de l'année.

Si c'est ça l'avenir de l'EN, c'est effectivement à désespérer. En tout cas, année horribilis ici.

Posté(e)

Ta description est terrible. Merci de ce témoignage

Posté(e)

C'est sûr que vu comme ça... Je pensais pas qu'on était tombé aussi bas... Et dire qu'à côté ils harcèlent les stagiaires et certains titulaires, l'éducation nationale est vraiment en train de devenir n'importe quoi. J'en suis à me dire qu'ils ne vont pas tarder à donner le concours à tout le monde vu qu'il y a de moins en moins de personnes à vouloir faire ce métier et que ça commence à bien les embêter.

Posté(e)

Mais je rejoins les précédents commentaires sur le fait que j'ai croisé cette année des master contractuels plus motivés par le statut de fonctionnaire que par le métier. Sans compter pour certains des lacunes en orthographe monstrueuses qu'on ne voyait pas à l IUFM il y a quelques années et une désinvolture dans la tenue de la classe. Je pense qu'avec ces futures recrues, l école française est bien mal partie.

Dans mon école, on a déjà vu passer 4 contractuels via Pôle Emploi avec zéro expérience dans la gestion de groupes d'enfants (non, on en est même pas à parler d'enseignement...). Et 3 sur 4 font ce métier "en attendant" "pour bouffer" sans aucune vélléité de passer le concours. Tous ont d'immenses lacunes en culture générale de base : on ne parle même pas de pédagogie là mais de nommer les planètes du système solaire ou de savoir ce qu'est l'écriture cursive. Et aucun n'avait idée du boulot demandé en enseignant en primaire (deux sont tombés des nues quand on leur a dit que oui il faut surveiller les récréations, que oui il faut préparer la classe en dehors des 24h devant les élèves, que non on ne peut pas laisser sa classe à 9h pour faire ses photocopies, etc etc.)

Résultat c'est le bocson dans leurs classes et ça demande du boulot (et du temps) à l'équipe pour redresser la barre, c'est du désapprentissage chez les élèves (quand ce n'est pas de la mise en danger dans le pire des cas) et ça demande du boulot (et du temps) à l'équipe pour former les vacataires qui veulent bien nous écouter.

Mais l'EN préfère encore ces recrues-là qu'annoncer aux parents qu'il n'y aura plus d'enseignant jusqu'à la fin de l'année faute de personnel disponible (et volontaire) pour venir dans notre belle ZEP. Car chacun sait que nos parents de ZEP ne feront pas, eux, courrier sur courrier au DASEN s'ils tombent sur un pseudo-enseignant qui n'enseigne rien et met en danger leurs enfants. C'est une honte, mais une réalité.

Nous, on en est au point où on se dit que mieux vaut personne... quitte à répartir les élèves jusqu'à la fin de l'année.

Si c'est ça l'avenir de l'EN, c'est effectivement à désespérer. En tout cas, année horribilis ici.

Je ne sais pas dans quelle académie tu es petitloir mais si cela se diffuse en dehors de ka région parisienne où on recrute n importe qui, c est très inquiétant.

Posté(e)

Le problème de la désillusion vient surtout du fait que l'on n'est pas suffisamment bien formés pour affronter la réalité du terrain. On est mal informé sur les réalités du métier (à croire qu'on cherche à nous cacher des choses histoire de pouvoir recruter), les cours sont très théoriques, on a peu de stages (enfin peut-être plus avec la nouvelle formation je ne sais pas), et on se retrouve limite parachuté en classe du jour au lendemain sans aide réelle.

C'est une partie du problème, mais pas seulement.

Je pense qu'avant tout ça, il y a l'image du métier qui est fausse, donc les concours attirent des personnes pour de mauvaises raisons.

Mais également, ce que sanctionne le concours favorise ces personnes par rapport à d'autres moins "intellectuelles" mais qui ont la vocation.

Il me semble qu'un concours bien plus centré sur les connaissances de base requises pour enseigner en primaire, et des oraux beaucoup plus destinés à tester la motivation, permettrait moins de désillusion.

J'ai trouvé cela criant quand il y avait des PE1 en stage d'observation dans les écoles (donc avant le concours).

Souvent, les personnes qui ME semblaient le plus faites pour le métier n'étaient pas forcément celles qui avaient le plus de chances de réussir le concours (dixit les PEMF) et inversement, et c'est encore plus regrettable, des personnes qui me semblaient clairement non faites pour le métier réussissaient le concours car elles avaient "le bagage" pour, et savaient bachoter pour cela, trouver les bons mots.

Posté(e)

Pour l'histoire du concours on en revient encore au manque de pratique. Quand j'ai passé le concours je m'attendais à être interrogée sur mes motivations et ça n'a pas été le cas. Ce que je trouve encore plus drôle c'est qu'on reconnaisse que la formation et le concours n'ont "rien à voir" avec le terrain mais qu'on ne fasse pas en sorte de changer tout cela.
Le problème qu'il y a eu aussi avec ma formation (la masterisation), c'est qu'il n'y avait plus de sélection pour entrer à l'IUFM, on arrivait avec des cursus différents, des niveaux différents... Il a fallu refaire une remise à niveau pour tout le monde au niveau des savoirs, résultat ça laissait moins de place à la pratique.
Je ne sais pas quelle serait la meilleure manière de faire, s'il faudrait rétablir une sélection ou non... Peut-être qu'un entretien pour tester la motivation de chacun ne serait pas une mauvaise idée. MAIS BON on y est pas arrivé vu qu'ils sont en train de faire les fonds de tiroirs pour trouver des remplaçants!

Après moi par rapport à mon expérience, je le redis, ceux qui ont été reçu le méritaient vraiment mais je sais que certains l'ont eu tout simplement parce qu'ils ont eu la chance de tomber sur les rares sujets qu'ils avaient bossé.

Posté(e)

Il est quand même fou de devoir "remettre à niveau" des étudiants ayant un Master ... pour enseigner en primaire !

L'orthographe, la grammaire, la conjugaison, le calcul, la numération de base, ..., ils devraient les maîtriser, en principe, avec ce niveau d'études, non ?

On devrait juste leur apprendre à apprendre, leur faire connaître les principaux textes de la fonction publique qu'ils vont devoir respecter, leur apprendre le fonctionnement des écoles, à mener une rencontre avec les parents, le rapport entre les différentes personnes avec lesquelles ils vont être amenés à travailler, ..., tout cela accompagné d'u peu de psychologie.

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