Hyuga42 Posté(e) 23 mars 2015 Posté(e) 23 mars 2015 On a haussé la formation au niveau mastère mais tout le monde l obtient. Le concours d entrée à l IUFM faisait souvent office de remise à niveau en français et mathématiques. La semaine dernière mon conjoint avait dans sa classe une EAp sciences de l éducation en l3 qui ne savait ni poser une division ni tracer des droites parallèles. Certes le bas salaire n attire pas les candidats de qualité mais dévaluer à ce point le niveau des futurs enseignants est une catastrophe à cours terme. Nous sommes assez sujets à critique sans donner des armes aux parents. Entre nous, si j apprends dans trois ans que mon fils doit avoir une pes comme enseignante ( c est le cas depuis la réforme chaque année), je ferai pression pour qu'on le change de classe. Et si on me le refuse, je je mettrai dans le privé du village où l équipe pédagogique est stable depuis dix ans. Je ne remets pas en cause la bonne volonté de la plupart des pes mais je refuse de prendre le risque de le confier à une personne non formée et ayant de lourdes lacunes sur les bases. En tant que pes, j étais loin d être brillante pedagogiquement mais mon niveau scolaire est quand même suffisant pour enseigner en primaire. Je connais beaucoup de collègues qui évitent certaines écoles pour leurs enfants et les classes de pes. Cela prouve l étendue de leur malaise.
Vic7211 Posté(e) 23 mars 2015 Posté(e) 23 mars 2015 Le problème de la désillusion vient surtout du fait que l'on n'est pas suffisamment bien formés pour affronter la réalité du terrain. On est mal informé sur les réalités du métier (à croire qu'on cherche à nous cacher des choses histoire de pouvoir recruter), les cours sont très théoriques, on a peu de stages (enfin peut-être plus avec la nouvelle formation je ne sais pas), et on se retrouve limite parachuté en classe du jour au lendemain sans aide réelle. Moi ce n'est pas le métier en lui même qui me fait péter les plombs,même si j'avoue que je n'irai pas dire aujourd'hui que c'est le grand amour entre moi et la classe mais ça n'a pas toujours été le cas... Mon problème c'est que j'ai été lobotomisée à l'IUFM, à être un bon petit soldat, à faire des fiches de prép, fiches séquence etc hyper détaillées, à monter des supers projets bien tordus, alors qu'au final ce n'est pas applicable sur le terrain à moins d'y passer ses jours et ses nuits! En appliquant ce que j'ai appris à l'IUFM je me suis retrouvée noyée sous une masse de boulot infernale, je devais en plus apprendre à bien tenir les rênes de la classe (puisque ça on ne nous l'apprend pas et qu'on n'a pas eu assez de pratique!), jongler avec les responsabilités, suivis et évaluations des élèves, l'administration complètement aberrante, les formateurs qui nous mettent la pression et nous disent tout et son contraire... On a beau avoir la vocation, on a de quoi être découragés et désillusionnés quand on ramasse tout ça dans la figure. Ceux qui arrive à couper et prendre du recul tiennent, ceux qui comme moi sont perfectionnistes et manquent de confiance en eux se prennent les pieds dans le tapis. Enfin, ce n'est que mon avis... +1000. Mais je rejoins les précédents commentaires sur le fait que j'ai croisé cette année des master contractuels plus motivés par le statut de fonctionnaire que par le métier. Sans compter pour certains des lacunes en orthographe monstrueuses qu'on ne voyait pas à l IUFM il y a quelques années et une désinvolture dans la tenue de la classe. Je pense qu'avec ces futures recrues, l école française est bien mal partie.Ceci dit, je suis certaine qu'un grand marché de l éducation voulu par nos sociétés libérales est en train de se dessiner en France avec l approbation tacite de nos politiciens de gauche comme de droite. Pour ceux qui oseront sortir du système de l éducation nationale, il va avoir beaucoup d argent à se faire... Acadomia et ses confrères ont déjà concu une offre pour la classe moyenne. Ah bon, ben pour le beaucoup d'argent à se faire, il faudra m'expliquer.... parce que les organismes de soutien dont tu parles, je me suis renseignée, paient environ 10 ou 11E de l'heure quand tu enseignes à des élèves d'âge primaire ! !!!!!!!!!!!!!!
Kity.K Posté(e) 23 mars 2015 Posté(e) 23 mars 2015 Il est quand même fou de devoir "remettre à niveau" des étudiants ayant un Master ... pour enseigner en primaire ! L'orthographe, la grammaire, la conjugaison, le calcul, la numération de base, ..., ils devraient les maîtriser, en principe, avec ce niveau d'études, non ? On devrait juste leur apprendre à apprendre, leur faire connaître les principaux textes de la fonction publique qu'ils vont devoir respecter, leur apprendre le fonctionnement des écoles, à mener une rencontre avec les parents, le rapport entre les différentes personnes avec lesquelles ils vont être amenés à travailler, ..., tout cela accompagné d'u peu de psychologie. Ben le truc c'est qu'on a tous des cursus différents et qu'il n'y a plus de concours d'entrée, résultat tout le monde arrive avec des lacunes différentes donc il faut tout reprendre. Pour ma part ce qui m'a posé des soucis ce sont les maths par exemple, ayant un cursus littéraire j'ai passé le bac de maths en 1ere! Par contre j'avais pris toutes les options "remise à niveau" à la fac ce qui m'a beaucoup aidée... Mais bon c'est pas avec 2h de maths dans un amphi de 70 personnes qu'on peut faire des miracles. C'est ce qui a fait de ma formation "master" une sorte de "fourre tout" car on avait des cours de remise à niveau mais aussi les autres choses que tu cites, la préparation du mémoire, des rapports de stage, du brevet informatique... Ca fait beaucoup de contenu sur une semaine et deux années. Les cours d'histoire par exemple était une véritable horreur, on passait 2h à gratter à en avoir mal aux mains parce qu'il fallait aller vite, il fallait boucler la période sur les 2h et pas de temps pour déborder ou poser des questions. J'ai toujours été studieuse mais franchement la deuxième année quand j'ai vu qu'ils avaient décidé de nous remettre ça, qu'on repartait encore sur des répétitions de choses qu'on avait déjà vues l'année d'avant ou qu'on aurait quand même dû maîtriser à ce moment-là, j'ai décidé d'aller qu'aux cours que je jugeais utile et de sécher le reste pour préparer le concours en solo... J'ai du sécher la moitié du dernier semestre et j'ai eu 15... C'est dire à quel point leurs cours sont utiles, j'en ai appris plus dans les livres que sur ma chaise à l'IUFM. Tout a été bâclé avec cette masterisation. Pour ce qui est de mener une rencontre avec les parents, s'occuper des élèves qui ont des troubles (les repérer + les connaitre + savoir comment s'adapter à ces troubles), l'autorité (qu'on a appris grâce à Freud, Platon, et co... on va loin avec ça), les évaluations... on a dû avoir 4h de cours là-dessus sur tout le master. Pour ce qui est de la psycho on a eu pas mal de cours, et pour les histoire de fonction publique, fonctionnement de l'école, partenaires... on était bien obligé de le savoir vu que c'est une des épreuves du concours... Mais encore une fois ça restait superficiel et on nous faisait avaler tout ça à coup de lance pierre. Je dis pas que tout était nul, loin de là, mais même nos formateurs se sont sentis démunis face à cette réforme car eux aussi étaient obligés de courir après leur programme et se retrouvaient à gérer des étudiants qui avaient de grosses lacunes. On a haussé la formation au niveau mastère mais tout le monde l obtient. Le concours d entrée à l IUFM faisait souvent office de remise à niveau en français et mathématiques. La semaine dernière mon conjoint avait dans sa classe une EAp sciences de l éducation en l3 qui ne savait ni poser une division ni tracer des droites parallèles. Certes le bas salaire n attire pas les candidats de qualité mais dévaluer à ce point le niveau des futurs enseignants est une catastrophe à cours terme. Nous sommes assez sujets à critique sans donner des armes aux parents. Entre nous, si j apprends dans trois ans que mon fils doit avoir une pes comme enseignante ( c est le cas depuis la réforme chaque année), je ferai pression pour qu'on le change de classe. Et si on me le refuse, je je mettrai dans le privé du village où l équipe pédagogique est stable depuis dix ans. Je ne remets pas en cause la bonne volonté de la plupart des pes mais je refuse de prendre le risque de le confier à une personne non formée et ayant de lourdes lacunes sur les bases. En tant que pes, j étais loin d être brillante pedagogiquement mais mon niveau scolaire est quand même suffisant pour enseigner en primaire. Je connais beaucoup de collègues qui évitent certaines écoles pour leurs enfants et les classes de pes. Cela prouve l étendue de leur malaise. Le master (encore une fois "de mon temps" car maintenant j'en sais rien) était donné je trouve oui... Ceux qui ne sont pas passés avaient de grosses lacunes, mais de bons glandeurs ont réussi à l'obtenir sans trop se fatiguer... Par contre ils se sont tous plantés dès les épreuves écrites du concours et le reste de la sélection a bien été faite aux oraux. Quand j'ai passé le concours, si je me souviens bien, il fallait avoir au moins 13 ou 14 de moyenne pour être sur liste principale. Le souci c'est que ceux qui savent qu'ils vont avoir du mal à l'avoir vont tenter leur chance ailleurs : ceux qui galéraient dans ma promo ou s'étaient plantés plus d'une fois au concours avaient choisi de partir sur Créteil ou Versailles (je confonds toujours les deux désolée je ne sais plus) où là il suffisait apparemment d'avoir 8 pour passer. Je ne sais pas comment je réagirai si mon enfant avait un stagiaire comme enseignant, je pense qu'il ne faut pas oublier que quelque soit le métier on galère au début et qu'on a tous dû commencer un jour. Il y a des stagiaires qui sont très bien aussi! En maternelle je n'irais pas râler parce bon... ils ne vont pas louper leur bac s'ils ont eu une année moyenne (sauf pour la GS là oui c'est un peu plus embêtant pour la préparation au CP), et du moment que la sécurité est garantie... Après en élémentaire je ne sais pas, c'est sûr que si la personne fait n'importe quoi ça risque de poser des soucis, mais je suis pour qu'on laisse leur chance aux stagiaires. Et puis il y a aussi des titulaires qui sont mauvais, désolée de le dire... Je pense qu'on a tous connu des profs qui faisaient des cours catastrophiques que leurs collègues devaient rattraper l'année suivante. A choisir je préfère encore un stagiaire qui va peut-être galérer mais sera investi dans ce qu'il fait.
Goëllette Posté(e) 23 mars 2015 Posté(e) 23 mars 2015 Il est quand même fou de devoir "remettre à niveau" des étudiants ayant un Master ... pour enseigner en primaire ! L'orthographe, la grammaire, la conjugaison, le calcul, la numération de base, ..., ils devraient les maîtriser, en principe, avec ce niveau d'études, non ? On devrait juste leur apprendre à apprendre, leur faire connaître les principaux textes de la fonction publique qu'ils vont devoir respecter, leur apprendre le fonctionnement des écoles, à mener une rencontre avec les parents, le rapport entre les différentes personnes avec lesquelles ils vont être amenés à travailler, ..., tout cela accompagné d'u peu de psychologie. Ben le truc c'est qu'on a tous des cursus différents et qu'il n'y a plus de concours d'entrée, résultat tout le monde arrive avec des lacunes différentes donc il faut tout reprendre. Pour ma part ce qui m'a posé des soucis ce sont les maths par exemple, ayant un cursus littéraire j'ai passé le bac de maths en 1ere! Par contre j'avais pris toutes les options "remise à niveau" à la fac ce qui m'a beaucoup aidée... Mais bon c'est pas avec 2h de maths dans un amphi de 70 personnes qu'on peut faire des miracles. C'est ce qui a fait de ma formation "master" une sorte de "fourre tout" car on avait des cours de remise à niveau mais aussi les autres choses que tu cites, la préparation du mémoire, des rapports de stage, du brevet informatique... Ca fait beaucoup de contenu sur une semaine et deux années. Les cours d'histoire par exemple était une véritable horreur, on passait 2h à gratter à en avoir mal aux mains parce qu'il fallait aller vite, il fallait boucler la période sur les 2h et pas de temps pour déborder ou poser des questions. J'ai toujours été studieuse mais franchement la deuxième année quand j'ai vu qu'ils avaient décidé de nous remettre ça, qu'on repartait encore sur des répétitions de choses qu'on avait déjà vues l'année d'avant ou qu'on aurait quand même dû maîtriser à ce moment-là, j'ai décidé d'aller qu'aux cours que je jugeais utile et de sécher le reste pour préparer le concours en solo... J'ai du sécher la moitié du dernier semestre et j'ai eu 15... C'est dire à quel point leurs cours sont utiles, j'en ai appris plus dans les livres que sur ma chaise à l'IUFM. Tout a été bâclé avec cette masterisation. Pour ce qui est de mener une rencontre avec les parents, s'occuper des élèves qui ont des troubles (les repérer + les connaitre + savoir comment s'adapter à ces troubles), l'autorité (qu'on a appris grâce à Freud, Platon, et co... on va loin avec ça), les évaluations... on a dû avoir 4h de cours là-dessus sur tout le master. Pour ce qui est de la psycho on a eu pas mal de cours, et pour les histoire de fonction publique, fonctionnement de l'école, partenaires... on était bien obligé de le savoir vu que c'est une des épreuves du concours... Mais encore une fois ça restait superficiel et on nous faisait avaler tout ça à coup de lance pierre. Je dis pas que tout était nul, loin de là, mais même nos formateurs se sont sentis démunis face à cette réforme car eux aussi étaient obligés de courir après leur programme et se retrouvaient à gérer des étudiants qui avaient de grosses lacunes. Logiquement, quand même, vous êtes sensés avoir le Bac, donc maîtriser parfaitement l'orthographe de base, la grammaire, la conjugaison, le calcul, ... Ah oui, j'oubliais la baisse régulière des programmes depuis 1995 (avec le summum en 2002) et les 80% d'une classe d'âge au Bac ... Quant à la psycho ou à la connaissance du droit de la fonction publique, des textes, on ne devrait pas mettre ça au concours mais l'enseigner à l'Espé.
Argon Posté(e) 23 mars 2015 Posté(e) 23 mars 2015 Logiquement, quand même, vous êtes sensés avoir le Bac, donc maîtriser parfaitement l'orthographe de base, la grammaire, la conjugaison, le calcul, ... Là, tu retardes un peu. A ce tarif, autant dire la même chose du Certif' ! Ah oui, j'oubliais la baisse régulière des programmes depuis 1995 (avec le summum en 2002) et les 80% d'une classe d'âge au Bac ... C'est malheureusement un peu plus ancien que ça encore. Les effets des réformes des années 70 ont commencé à se faire sentir au fil des années 80, avec une dégradation progressive qui s'est salement accélérée dans les années 2000. L'évolution la plus récente, me semble-t-il, porte moins sur le niveau proprement dit des bacheliers, mais sur leur perception de ce niveau. Avec l'explosion des mentions — y compris des mentions "Très Bien", voire des « moyennes » supérieures à 20/20 — on se retrouve avec des étudiants auxquels on a toujours dit qu'ils étaient très bons et qui ne comprennent pas qu'on critique leurs compétences de base.
Hyuga42 Posté(e) 23 mars 2015 Posté(e) 23 mars 2015 Le problème de la désillusion vient surtout du fait que l'on n'est pas suffisamment bien formés pour affronter la réalité du terrain. On est mal informé sur les réalités du métier (à croire qu'on cherche à nous cacher des choses histoire de pouvoir recruter), les cours sont très théoriques, on a peu de stages (enfin peut-être plus avec la nouvelle formation je ne sais pas), et on se retrouve limite parachuté en classe du jour au lendemain sans aide réelle. Moi ce n'est pas le métier en lui même qui me fait péter les plombs,même si j'avoue que je n'irai pas dire aujourd'hui que c'est le grand amour entre moi et la classe mais ça n'a pas toujours été le cas... Mon problème c'est que j'ai été lobotomisée à l'IUFM, à être un bon petit soldat, à faire des fiches de prép, fiches séquence etc hyper détaillées, à monter des supers projets bien tordus, alors qu'au final ce n'est pas applicable sur le terrain à moins d'y passer ses jours et ses nuits! En appliquant ce que j'ai appris à l'IUFM je me suis retrouvée noyée sous une masse de boulot infernale, je devais en plus apprendre à bien tenir les rênes de la classe (puisque ça on ne nous l'apprend pas et qu'on n'a pas eu assez de pratique!), jongler avec les responsabilités, suivis et évaluations des élèves, l'administration complètement aberrante, les formateurs qui nous mettent la pression et nous disent tout et son contraire... On a beau avoir la vocation, on a de quoi être découragés et désillusionnés quand on ramasse tout ça dans la figure. Ceux qui arrive à couper et prendre du recul tiennent, ceux qui comme moi sont perfectionnistes et manquent de confiance en eux se prennent les pieds dans le tapis. Enfin, ce n'est que mon avis... +1000. Mais je rejoins les précédents commentaires sur le fait que j'ai croisé cette année des master contractuels plus motivés par le statut de fonctionnaire que par le métier. Sans compter pour certains des lacunes en orthographe monstrueuses qu'on ne voyait pas à l IUFM il y a quelques années et une désinvolture dans la tenue de la classe. Je pense qu'avec ces futures recrues, l école française est bien mal partie.Ceci dit, je suis certaine qu'un grand marché de l éducation voulu par nos sociétés libérales est en train de se dessiner en France avec l approbation tacite de nos politiciens de gauche comme de droite. Pour ceux qui oseront sortir du système de l éducation nationale, il va avoir beaucoup d argent à se faire... Acadomia et ses confrères ont déjà concu une offre pour la classe moyenne. Ah bon, ben pour le beaucoup d'argent à se faire, il faudra m'expliquer.... parce que les organismes de soutien dont tu parles, je me suis renseignée, paient environ 10 ou 11E de l'heure quand tu enseignes à des élèves d'âge primaire ! !!!!!!!!!!!!!! Je ne parle pas des cours d aide aux devoirs payés une misère. Je parle d enseignants qui montent leurs boîte sur le modèle acadomia, recrutent souvent leurs propres élèves dans des stages de remise à niveau. Ce n est pas le prof pion de base qui se fait de l argent mais celui qui gère la structure. Beaucoup de profs du secondaire se regroupent dans ce type d entreprise avec l autorisation du rectorat. Personnellement, je suis une ancienne admissible au capes, je suis capable d enseigner le français (où la demande est importante) et l histoire géo jusqu'au bac plus tout le programme du primaire. Si aujourd'hui j avais la possibilité d intégrer ce type de structure, je tenterai l expérience pour voir autre chose que l EN et être correctement rémunérée.
Enehel84 Posté(e) 23 mars 2015 Posté(e) 23 mars 2015 Bonjour, je suis PES à 100% cette année. J'ai passé le concours à plusieurs reprises en candidate libre et ai toujours été retenue aux écrits avec de bonnes voire de très bonnes notes dans certaines matières. (En passant, je pense que c'était à ce moment-là que les connaissances de bases étaient "vérifiées". ) Seulement, j'ai toujours eu énormément de difficultés aux oraux, ayant très peu de "clés" sur les compétences demandées lors de ces épreuves-ci (la première fois, je ne savais même pas qu'il était interdit d'avoir des notes pendant l'exposé préparé). Pourtant, j'avais passé des années en classe en tant qu'AVS à observer ce métier, j'ai pu échanger avec des enseignants (souvent perdus dans les dispositifs changeant du concours donc qui pouvait pas bien m'aider sur ce point-là) et la motivation était toujours là. Mais je dois avouer que c'était un crève-cœur de voir que j'avais échoué au concours contrairement à d'autres personnes que j'avais pu rencontrer lors des épreuves qui tenaient des discours comme : "si j'ai pas le concours du premier coup, mon département, une école à 20 minutes de chez moi,... je laisse tomber", "j'ai passé trop de temps à travailler cette année pour avoir le concours, je pourrais pas le repasser ça fait trop de boulot" (donc ça veut dire qu'une fois que tu l'auras tu vas te tourner les pouces ?). Et que dire des "La personne qui venait me voir quand j'étais contractuelle n'avait rien à me reprocher, je faisais un travail parfait alors elle inventait des trucs à écrire dans son rapport" (pour ma part,la CPC qui venait me voir me donnait des clés pour m'améliorer et mieux gérer ma classe, je l'appréciais et je ne pense pas qu'on puisse être un enseignant parfait alors en début de carrière...) des nouveaux PES rencontrés cette année. Comme je le disais au début, je suis PES 100% ce qui veut dire que j'ai été parachutée dans une classe à la rentrée sans autre formation que mon année de contractuelle et la préparation que j'ai faite seule au concours. On m'a donné la pire classe de l'école (les enseignants qui était là depuis un certain temps ont mis dans ma classe ou celle des autres venus les élèves qu'ils ne supportaient plus d'avoir dans leur classe, et étant la dernière arrivée, j'ai pas eu le choix de niveau ni rien). On a eu une formation de 10 jours entre septembre et décembre couvrant diverses matières, chaque module se résumant pour la plupart du temps en une séquence clé en main présentée par des formateurs peinés de ne pouvoir faire mieux avec le temps qu'il leur était imparti. Certains outils était très intéressants mais comment mettre en place certaines chose dans sa classe quand on apprend leur fonctionnement en décembre, qu'on ne peut plus faire de commandes, etc ? Il est quand même fou de devoir "remettre à niveau" des étudiants ayant un Master ... pour enseigner en primaire ! L'orthographe, la grammaire, la conjugaison, le calcul, la numération de base, ..., ils devraient les maîtriser, en principe, avec ce niveau d'études, non ? On devrait juste leur apprendre à apprendre, leur faire connaître les principaux textes de la fonction publique qu'ils vont devoir respecter, leur apprendre le fonctionnement des écoles, à mener une rencontre avec les parents, le rapport entre les différentes personnes avec lesquelles ils vont être amenés à travailler, ..., tout cela accompagné d'u peu de psychologie. J'aurais voulu également apprendre tout ça, le travailler. Paradoxalement au fait qu'on n'a pas été formés, on nous a demandé d'être opérationnels immédiatement! En début d'année scolaire (septembre), ma tutrice est venue me voir et elle m'a littéralement incendiée sur mon travail, notamment sur mon cahier journal et mon manque de fiches de prép. Mais j'avais jamais été formée à ce genre de support, je pensais naïvement qu'elle m'aiderait. Au lieu de ça, elle m'a signalée... J'ai eu la chance de pouvoir faire une petite formation supplémentaire qui m'a été grandement utile et j'ai pu aussi montrer ma capacité à évoluer (je pense). Bref, je suis PES, je ne suis pas au bord de la démission mais je subis une sacrée désillusion quant aux mécanismes d'entrée dans ce métier quand même
lulutte Posté(e) 23 mars 2015 Posté(e) 23 mars 2015 On a haussé la formation au niveau mastère mais tout le monde l obtient. Le concours d entrée à l IUFM faisait souvent office de remise à niveau en français et mathématiques. La semaine dernière mon conjoint avait dans sa classe une EAp sciences de l éducation en l3 qui ne savait ni poser une division ni tracer des droites parallèles. Certes le bas salaire n attire pas les candidats de qualité mais dévaluer à ce point le niveau des futurs enseignants est une catastrophe à cours terme. Nous sommes assez sujets à critique sans donner des armes aux parents. Entre nous, si j apprends dans trois ans que mon fils doit avoir une pes comme enseignante ( c est le cas depuis la réforme chaque année), je ferai pression pour qu'on le change de classe. Et si on me le refuse, je je mettrai dans le privé du village où l équipe pédagogique est stable depuis dix ans. Je ne remets pas en cause la bonne volonté de la plupart des pes mais je refuse de prendre le risque de le confier à une personne non formée et ayant de lourdes lacunes sur les bases. En tant que pes, j étais loin d être brillante pedagogiquement mais mon niveau scolaire est quand même suffisant pour enseigner en primaire. Je connais beaucoup de collègues qui évitent certaines écoles pour leurs enfants et les classes de pes. Cela prouve l étendue de leur malaise. Juste parce que TON fils a la PES alors il faut qu'il change de classe, non mais on croit rêver..... C'est vrai qu'il va passer le bac en PS! Et que PES=gros naze...Faut arrêter de mettre tout le monde dans le même sac! Va vite l'inscrire dans le privé alors... Fait attention: ils ont des PES aussi, ça arrive... Que penses-tu d'un parent qui lors de ta première année aurait voulu changer son enfant de classe car tu débutais?
Hyuga42 Posté(e) 23 mars 2015 Posté(e) 23 mars 2015 On a haussé la formation au niveau mastère mais tout le monde l obtient. Le concours d entrée à l IUFM faisait souvent office de remise à niveau en français et mathématiques. La semaine dernière mon conjoint avait dans sa classe une EAp sciences de l éducation en l3 qui ne savait ni poser une division ni tracer des droites parallèles. Certes le bas salaire n attire pas les candidats de qualité mais dévaluer à ce point le niveau des futurs enseignants est une catastrophe à cours terme. Nous sommes assez sujets à critique sans donner des armes aux parents. Entre nous, si j apprends dans trois ans que mon fils doit avoir une pes comme enseignante ( c est le cas depuis la réforme chaque année), je ferai pression pour qu'on le change de classe. Et si on me le refuse, je je mettrai dans le privé du village où l équipe pédagogique est stable depuis dix ans. Je ne remets pas en cause la bonne volonté de la plupart des pes mais je refuse de prendre le risque de le confier à une personne non formée et ayant de lourdes lacunes sur les bases. En tant que pes, j étais loin d être brillante pedagogiquement mais mon niveau scolaire est quand même suffisant pour enseigner en primaire. Je connais beaucoup de collègues qui évitent certaines écoles pour leurs enfants et les classes de pes. Cela prouve l étendue de leur malaise. Juste parce que TON fils a la PES alors il faut qu'il change de classe, non mais on croit rêver..... C'est vrai qu'il va passer le bac en PS! Et que PES=gros naze...Faut arrêter de mettre tout le monde dans le même sac!Va vite l'inscrire dans le privé alors... Fait attention: ils ont des PES aussi, ça arrive... Que penses-tu d'un parent qui lors de ta première année aurait voulu changer son enfant de classe car tu débutais? Figure-toi que c est arrivé et que ca arrive régulièrement chaque année. Et vu les lacunes pédagogiques que j avais en pes, je n aurais pas laissé mon propre enfant dans ma classe. C est totalement tabou dans l éducation nationale de reconnaître qu'on ne veut pas mettre son enfant dans telle école ou qu'il ait telle enseignant. J'ai travaillé en école d application, j'ai vu des PEMF tuteurs dire en salle des maîtres qu'ils ne voulaient pas confier leurs enfants à des pes. Plus on connaît les lacunes d un système, plus on joue de son réseau pour le contourner. Et, la PS n est pas une année anodine, elle est essentielle dans la construction du métier d'élève. Je pense d ailleurs qu'il est plus difficile de gérer un groupe de cycle un que d élémentaire et je tire mon chapeau aux collègues de maternelle. J étais sûre que mon message allait déclencher ce type de réaction. Encore une fois, je ne critique pas la motivation et l investissement de nombreux pes mais les conditions de leur formation qui détruisent les jeunes enseignants et les élèves.
Hyuga42 Posté(e) 23 mars 2015 Posté(e) 23 mars 2015 On a haussé la formation au niveau mastère mais tout le monde l obtient. Le concours d entrée à l IUFM faisait souvent office de remise à niveau en français et mathématiques. La semaine dernière mon conjoint avait dans sa classe une EAp sciences de l éducation en l3 qui ne savait ni poser une division ni tracer des droites parallèles. Certes le bas salaire n attire pas les candidats de qualité mais dévaluer à ce point le niveau des futurs enseignants est une catastrophe à cours terme. Nous sommes assez sujets à critique sans donner des armes aux parents. Entre nous, si j apprends dans trois ans que mon fils doit avoir une pes comme enseignante ( c est le cas depuis la réforme chaque année), je ferai pression pour qu'on le change de classe. Et si on me le refuse, je je mettrai dans le privé du village où l équipe pédagogique est stable depuis dix ans. Je ne remets pas en cause la bonne volonté de la plupart des pes mais je refuse de prendre le risque de le confier à une personne non formée et ayant de lourdes lacunes sur les bases. En tant que pes, j étais loin d être brillante pedagogiquement mais mon niveau scolaire est quand même suffisant pour enseigner en primaire. Je connais beaucoup de collègues qui évitent certaines écoles pour leurs enfants et les classes de pes. Cela prouve l étendue de leur malaise. Juste parce que TON fils a la PES alors il faut qu'il change de classe, non mais on croit rêver..... C'est vrai qu'il va passer le bac en PS! Et que PES=gros naze...Faut arrêter de mettre tout le monde dans le même sac!Va vite l'inscrire dans le privé alors... Fait attention: ils ont des PES aussi, ça arrive... Que penses-tu d'un parent qui lors de ta première année aurait voulu changer son enfant de classe car tu débutais? Figure-toi que c est arrivé et que ca arrive régulièrement chaque année. Et vu les lacunes pédagogiques que j avais en pes, je n aurais pas laissé mon propre enfant dans ma classe. C est totalement tabou dans l éducation nationale de reconnaître qu'on ne veut pas mettre son enfant dans telle école ou qu'il ait telle enseignant. J'ai travaillé en école d application, j'ai vu des PEMF tuteurs dire en salle des maîtres qu'ils ne voulaient pas confier leurs enfants à des pes. Plus on connaît les lacunes d un système, plus on joue de son réseau pour le contourner. Et, la PS n est pas une année anodine, elle est essentielle dans la construction du métier d'élève. Je pense d ailleurs qu'il est plus difficile de gérer un groupe de cycle un que d élémentaire et je tire mon chapeau aux collègues de maternelle. J étais sûre que mon message allait déclencher ce type de réaction. Encore une fois, je ne critique pas la motivation et l investissement de nombreux pes mais les conditions de leur formation qui détruisent les jeunes enseignants et les élèves.
Chrismir Posté(e) 23 mars 2015 Posté(e) 23 mars 2015 je suis pes... et je trouverais dommage que des elèves soient reirés de ma classe juste parce que je suis Pes... j'ai beaucoup à
marluchette Posté(e) 23 mars 2015 Posté(e) 23 mars 2015 Quand je vois ma collègue qui a 30 ans d'ancienneté, et bein perso c'est à elle que je ne laisserai pas mon gamin Elle ne suit même pas le programme, ça fait 20 ans qu'elle a le même niveau et qu'elle passe une semaine fin août à photocopier toutes ses fiches des années 90... Et il faut voir comment elle parle aux élèves...même un chien je lui parle mieux Je n'ai pas été pes, mais pe2, et mes petits cm2 de l'époque avaient tous eu plus de 90% de réussite aux égal nationales (c'étaient des perles, mais je n'ai pas ruiné leur année de cm2 quoi!!) La titulaire que j'ai remplacée 3 semaines en cp était ravie des projets que j'avais mené, et j'avais des rapports tops de mes formateurs... Ce n'est pas la formation que j'ai reçue à l'IUFM qui a comblé mes lacunes pédagogiques (quand je pense qu'on est censé faire anglais dans nos classes, je pouffe de rire, je suis nulle, je n'ai même pas l'habilitation!) mais certains collègues, ceux et celles qui font des blogs au top! J'ai rencontré des pes géniaux, d'autres pas doués, mais comme les titulaires quoi Âprès, on a tous commencé un jour, et nos élèves ne sont pas tous devenus des cancres... Si je mets mes enfants dans le public, c'est pour les mêmes raisons que j'y travaille, c'est par conviction
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