bulledoseur Posté(e) 31 mars 2015 Posté(e) 31 mars 2015 Je suis bien d'accord avec ça. Une fiche de prép, un CJ, ça doit être utile pour l'enseignant avant tout et ça doit être une trace pour les éventuels collègues qui te remplacent. S'il faut y coller tout un binz ("le maître dit.... l'élève répond..."), je ne vois pas l'intérêt. Ahahah, je rigole bien car j'ai encore vécu ça en formation à l'ESPE il y a 3 semaines. En groupe (déjà la pertinence de nous faire élaborer des prep en groupe alors qu'on a pas du tout tous les même idées / les mêmes conceptions / les mêmes envies... passons) nous devions créer la fiche de prep d'une séance dont nous connaissions juste l'objectif et les tenants et aboutissants. Ensuite nous devions aller observer une PEMF mettre en œuvre sa séance et comparer notre prep avec la sienne. La séance en question c'était une séance de dictée qui avait pour objectif de travailler les accords à l'intérieur du GN & sujet-verbe au CE1. Et ben on s'est fait défoncer par une formatrice hystérique car on avait prévu une mise en commun dans notre séance et qu'on avait pas écrit et anticipé toutes les réponses possibles données par les élèves. 8) Quand j'étais à l'IUFM, certains formateurs exigeaient de nous que nous recensions les réponses erronés possibles parce que grâce à certaines réponses, on pouvait rebondir pour aider les élèves. Prévoir les erreurs permet d'anticiper des difficultés classiques, de comprendre rapidement où l'élève veut en venir pour pouvoir l'aider à progresser. Quand on a l'habitude d'une classe, j'imagine que c'est inutile. Je sais que quand je fais une fiche de prep, je prévois quelques difficultés possibles avec une aide pour pouvoir saisir rapidement le raisonnement et aider les élèves. Mais je ne recense jamais toutes les réponses possibles (dans le lot, il y en a certaines qui ne sont pas pertinentes ou qui ne pose pas un problème généralisé ...) Juste pour dire que ce n'est pas d'emblée inutile de faire ce petit travail de préparation ... Enfin en tout cas c'est le genre de chose dont je me sers (mais je me sers énormément de mes fiches de prep, qui ne sont pas très académiques mais qui m'aident).
Goëllette Posté(e) 31 mars 2015 Posté(e) 31 mars 2015 Je pense que la chose principale à mettre dans une fiche de prép, hormis le matériel nécessaire, c'est "Où est-ce que je veux en venir ?", "Où ça va mener mes élèves ?" à court terme et à long terme. En gros, les objectifs machin-chouettes, mais avec des mots compréhensibles. Car dans certaines pratiques actuelles, j'avoue que c'est souvent les questions que je me pose : Pourquoi tout ça pour en arriver là ?
Japet Posté(e) 1 avril 2015 Posté(e) 1 avril 2015 Je pense que la chose principale à mettre dans une fiche de prép, hormis le matériel nécessaire, c'est "Où est-ce que je veux en venir ?", "Où ça va mener mes élèves ?" à court terme et à long terme. En gros, les objectifs machin-chouettes, mais avec des mots compréhensibles. Car dans certaines pratiques actuelles, j'avoue que c'est souvent les questions que je me pose : Pourquoi tout ça pour en arriver là ? c'est ce que j'ai mis du temps à comprendre en fait... sûrement qu'ils expliquent mal à l'iufm. C'est suite à ma 1ère inspection, une CPC est venue me voir plusieurs fois et c'est là que j'ai vraiment compris (donc en T2!)
astro52 Posté(e) 1 avril 2015 Posté(e) 1 avril 2015 Je suis bien d'accord avec ça. Une fiche de prép, un CJ, ça doit être utile pour l'enseignant avant tout et ça doit être une trace pour les éventuels collègues qui te remplacent. S'il faut y coller tout un binz ("le maître dit.... l'élève répond..."), je ne vois pas l'intérêt. Ahahah, je rigole bien car j'ai encore vécu ça en formation à l'ESPE il y a 3 semaines. En groupe (déjà la pertinence de nous faire élaborer des prep en groupe alors qu'on a pas du tout tous les même idées / les mêmes conceptions / les mêmes envies... passons) nous devions créer la fiche de prep d'une séance dont nous connaissions juste l'objectif et les tenants et aboutissants. Ensuite nous devions aller observer une PEMF mettre en œuvre sa séance et comparer notre prep avec la sienne. La séance en question c'était une séance de dictée qui avait pour objectif de travailler les accords à l'intérieur du GN & sujet-verbe au CE1. Et ben on s'est fait défoncer par une formatrice hystérique car on avait prévu une mise en commun dans notre séance et qu'on avait pas écrit et anticipé toutes les réponses possibles données par les élèves. 8) Mais comment est-il seulement possible de prévoir toutes les réponses possibles des élèves ? La formatrice, elle pourrait elle-même donner sa liste, et qu'on aille vérifier dans la classe de la PEMF si toutes les réponses des élèves étaient bien dans la liste ? Parce que si elle ne sait pas le faire elle-même, comment elle peut le demander à ses stagiaires ? De plus, ça n'a de sens que si on va encore bien plus loin ; un sens en tant qu'exercice dans la formation des apprentis enseignants, pas pour le mettre dans une fiche de prep. Une fois que l'élève aura répondu un truc qui était prévu dans une liste, ça avanvera à quoi de savoir que c'était dans la liste ? A rien, si on n'a pas prévu les raisons pour lesquelles il a pu répondre chacune des réponses possibles... C'est plus une fiche, c'est un pavé. L'exercice peut être intéressant en grand groupe, mais sûrement pas en le présentant comme un truc à écrire dans ses fiches de prep, ce qui en plus d'être irréalisable serait même néfaste dans la logique de formation (car la situation réelle sera toujours celle qu'on n'a pas prévu, donc il faut aussi apprendre à lacher sa fiche, ce qui peut être difficile pour un enseignant débutant). D'ailleurs c'est un exercice difficile à la fois à faire pour les stagiaires, et à exploiter pour le formateur, qui devra faire admettre à beaucoup de participants que leur interprétation en " L'élève a confondu avec + ****jargon abstrait d'adulte****. " n'a absolulement rien à voir avec le fonctionnement d'une intelligence d'enfant et avec les raisons pour lesquelles l'enfant a répondu ce qu'il a répondu. Il n'y a que dans une animation du "grand groupe" que le formateur pourra trouver dans le groupe lui-même des relais pour dépasser les fortes résistances que la problématique abordée va soulever. Pas en faisant des sous-groupes. Et je peux continuer longtemps, car tout est improbable dans cette formation, absolument tout : - La logique du dispositif : Préparer une fiche de prep non pas pour faire une séance, mais pour la comparer, non pas avec une autre fiche de prep, mais avec une séance réelle. Ca n'a aucun sens. Si on prépare une séance c'est pour la faire ; si on observe une séance, c'est pour comparer avec une séance qu'on a faite. La séance faite par le PEMF n'a d'ailleurs sûrement pas été préparée en suivant la même forme que la préparation du stagiaire, car c'est quelqu'un de beaucoup plus expérimenté. Donc au final, la comparaison est infaisable, et ne renseigne pas le stagiaire sur sa propre capacité à mettre en pratique ce qu'il a préparé. - La gestion du feed-back : La théorie étant plus facile que la pratique, il est tout à fait possible que le stagiaire prépare quelque chose de supérieur à ce que le PEMF a fait. A ce moment-là, le formateur dira quoi ? Il valide la supériorité du stagiaire, ou pas ? C'est très embêtant comme situation, car là encore, si on compare théorie "contre" théorie, ou pratique "contre" pratique, on peut faire un choix argumenté. Mais ici, c'est théorie "contre" pratique, sans connaître la capacité du stagiaire à mettre en pratique ce qu'il a écrit, et qui pourrait s'écrouler totalement à l'épreuve de feu (et le stagiaire lui-même ne le saurait pas, n'ayant pas pu se tester non plus). - La consigne : "une séance de dictée qui a pour objectif de travailler les accords à l'intérieur du GN & sujet-verbe au CE1" impose à la fois les objectifs et les moyens, objectifs formulés avec un verbe très imprécis mais qu'on peut très vraisemblablement remplacer par "apprendre", et un moyen imposé qui est de base un moyen d'évaluation et non d'apprentissage... Donc on a deux inepties dans la même consigne : celle qui consiste à imposer à la fois le moyen et le but, au lieu de fixer seulement le but, ce qui empêche donc de réfléchir réellement sur le moyen ; et celle qui consiste à ce que le moyen imposé soit à 90% en contradiction avec le but. Au final, il n'y a quasiment qu'une réponse possible, gérer la contradiction en bricolant une sorte de dictée négociée ou à deux jets. Mais dans une telle activité, les productions orales des enfants dépendent beaucoup de ce qui a été fait ou pas avant, et de comment ça a été fait. Si on ne sait pas ce qui s'est passé avant, on ne peut ni savoir si c'est le moment d'utiliser cette technique, ni anticiper les réponses des élèves. Il aurait été bien plus efficace et porteur de sens que le formateur arrive dans la salle en disant "aujourd'hui je vais vous apprendre les techniques de dictée négociée ou à deux jets", que de mettre en place une parodie de méthode active pour la préparation. Ensuite, il y aura toute la partie concernant l'animation des moments de collecte, de circulation de la parole des enfants, de synthèse... et là il faudra mettre les stagiaires en activité car c'est la façon dont on le fait qui compte, et pas la théorie ou la façon dont on le prépare. Vouloir utiliser des méthodes actives pour former les enseignants à travailler en méthodes actives, c'est très bien sur le papier. Mais ça implique d'être soi-même irréprochable dans la façon de mettre en place ces méthodes actives dans ses propres formations. Dans les souvenirs d'IUFM, c'était tout le contraire. Ce qui écroule tout. Quand on est formé pour devenir formateur d'enseignants, c'est ce qu'on apprend. Malheureusement, l'éducation nationale ne gère pas de formations pour apprendre à former des enseignants. Ca ne résoudrait pas tout, mais ça limiterait ce genre de contradiction. Nous (dans la sécurité routière) on a un vrai examen et un diplôme d'état de formateur d'enseignants. Si on arrive à l'examen pour dire aux stagiaires qu'il faut enseigner comme ça, comme ça, comme ça, tout en n'étant pas en train de le faire soi-même, c'est directement "merci, à l'année prochaine.".
Nao Posté(e) 1 avril 2015 Posté(e) 1 avril 2015 Je suis bien d'accord avec ça. Une fiche de prép, un CJ, ça doit être utile pour l'enseignant avant tout et ça doit être une trace pour les éventuels collègues qui te remplacent. S'il faut y coller tout un binz ("le maître dit.... l'élève répond..."), je ne vois pas l'intérêt. Ahahah, je rigole bien car j'ai encore vécu ça en formation à l'ESPE il y a 3 semaines. En groupe (déjà la pertinence de nous faire élaborer des prep en groupe alors qu'on a pas du tout tous les même idées / les mêmes conceptions / les mêmes envies... passons) nous devions créer la fiche de prep d'une séance dont nous connaissions juste l'objectif et les tenants et aboutissants. Ensuite nous devions aller observer une PEMF mettre en œuvre sa séance et comparer notre prep avec la sienne. La séance en question c'était une séance de dictée qui avait pour objectif de travailler les accords à l'intérieur du GN & sujet-verbe au CE1. Et ben on s'est fait défoncer par une formatrice hystérique car on avait prévu une mise en commun dans notre séance et qu'on avait pas écrit et anticipé toutes les réponses possibles données par les élèves. 8) Mais comment est-il seulement possible de prévoir toutes les réponses possibles des élèves ? La formatrice, elle pourrait elle-même donner sa liste, et qu'on aille vérifier dans la classe de la PEMF si toutes les réponses des élèves étaient bien dans la liste ? Parce que si elle ne sait pas le faire elle-même, comment elle peut le demander à ses stagiaires ? De plus, ça n'a de sens que si on va encore bien plus loin ; un sens en tant qu'exercice dans la formation des apprentis enseignants, pas pour le mettre dans une fiche de prep. Une fois que l'élève aura répondu un truc qui était prévu dans une liste, ça avanvera à quoi de savoir que c'était dans la liste ? A rien, si on n'a pas prévu les raisons pour lesquelles il a pu répondre chacune des réponses possibles... C'est plus une fiche, c'est un pavé. L'exercice peut être intéressant en grand groupe, mais sûrement pas en le présentant comme un truc à écrire dans ses fiches de prep, ce qui en plus d'être irréalisable serait même néfaste dans la logique de formation (car la situation réelle sera toujours celle qu'on n'a pas prévu, donc il faut aussi apprendre à lacher sa fiche, ce qui peut être difficile pour un enseignant débutant). D'ailleurs c'est un exercice difficile à la fois à faire pour les stagiaires, et à exploiter pour le formateur, qui devra faire admettre à beaucoup de participants que leur interprétation en " L'élève a confondu avec + ****jargon abstrait d'adulte****. " n'a absolulement rien à voir avec le fonctionnement d'une intelligence d'enfant et avec les raisons pour lesquelles l'enfant a répondu ce qu'il a répondu. Il n'y a que dans une animation du "grand groupe" que le formateur pourra trouver dans le groupe lui-même des relais pour dépasser les fortes résistances que la problématique abordée va soulever. Pas en faisant des sous-groupes. Et je peux continuer longtemps, car tout est improbable dans cette formation, absolument tout : - La logique du dispositif : Préparer une fiche de prep non pas pour faire une séance, mais pour la comparer, non pas avec une autre fiche de prep, mais avec une séance réelle. Ca n'a aucun sens. Si on prépare une séance c'est pour la faire ; si on observe une séance, c'est pour comparer avec une séance qu'on a faite. La séance faite par le PEMF n'a d'ailleurs sûrement pas été préparée en suivant la même forme que la préparation du stagiaire, car c'est quelqu'un de beaucoup plus expérimenté. Donc au final, la comparaison est infaisable, et ne renseigne pas le stagiaire sur sa propre capacité à mettre en pratique ce qu'il a préparé. - La gestion du feed-back : La théorie étant plus facile que la pratique, il est tout à fait possible que le stagiaire prépare quelque chose de supérieur à ce que le PEMF a fait. A ce moment-là, le formateur dira quoi ? Il valide la supériorité du stagiaire, ou pas ? C'est très embêtant comme situation, car là encore, si on compare théorie "contre" théorie, ou pratique "contre" pratique, on peut faire un choix argumenté. Mais ici, c'est théorie "contre" pratique, sans connaître la capacité du stagiaire à mettre en pratique ce qu'il a écrit, et qui pourrait s'écrouler totalement à l'épreuve de feu (et le stagiaire lui-même ne le saurait pas, n'ayant pas pu se tester non plus). - La consigne : "une séance de dictée qui a pour objectif de travailler les accords à l'intérieur du GN & sujet-verbe au CE1" impose à la fois les objectifs et les moyens, objectifs formulés avec un verbe très imprécis mais qu'on peut très vraisemblablement remplacer par "apprendre", et un moyen imposé qui est de base un moyen d'évaluation et non d'apprentissage... Donc on a deux inepties dans la même consigne : celle qui consiste à imposer à la fois le moyen et le but, au lieu de fixer seulement le but, ce qui empêche donc de réfléchir réellement sur le moyen ; et celle qui consiste à ce que le moyen imposé soit à 90% en contradiction avec le but. Au final, il n'y a quasiment qu'une réponse possible, gérer la contradiction en bricolant une sorte de dictée négociée ou à deux jets. Mais dans une telle activité, les productions orales des enfants dépendent beaucoup de ce qui a été fait ou pas avant, et de comment ça a été fait. Si on ne sait pas ce qui s'est passé avant, on ne peut ni savoir si c'est le moment d'utiliser cette technique, ni anticiper les réponses des élèves. Il aurait été bien plus efficace et porteur de sens que le formateur arrive dans la salle en disant "aujourd'hui je vais vous apprendre les techniques de dictée négociée ou à deux jets", que de mettre en place une parodie de méthode active pour la préparation. Ensuite, il y aura toute la partie concernant l'animation des moments de collecte, de circulation de la parole des enfants, de synthèse... et là il faudra mettre les stagiaires en activité car c'est la façon dont on le fait qui compte, et pas la théorie ou la façon dont on le prépare. Vouloir utiliser des méthodes actives pour former les enseignants à travailler en méthodes actives, c'est très bien sur le papier. Mais ça implique d'être soi-même irréprochable dans la façon de mettre en place ces méthodes actives dans ses propres formations. Dans les souvenirs d'IUFM, c'était tout le contraire. Ce qui écroule tout. Quand on est formé pour devenir formateur d'enseignants, c'est ce qu'on apprend. Malheureusement, l'éducation nationale ne gère pas de formations pour apprendre à former des enseignants. Ca ne résoudrait pas tout, mais ça limiterait ce genre de contradiction. Nous (dans la sécurité routière) on a un vrai examen et un diplôme d'état de formateur d'enseignants. Si on arrive à l'examen pour dire aux stagiaires qu'il faut enseigner comme ça, comme ça, comme ça, tout en n'étant pas en train de le faire soi-même, c'est directement "merci, à l'année prochaine.". Pour utiliser et apprendre des méthodes dites actives, je pense maintenant qu'il faut avoir un minimum d'expérience de terrain, savoir comment fonctionne un enfant, savoir où on veut l'emmener, avoir une vue d'ensemble des différentes exigences sur toutes les années de primaire, avoir soi même patouillé et essayé de mettre en place des méthodes actives. J'écris cela parce qu'il y a une dizaine d'années, je me sentais incapable de rentrer dans une méthode active, j'avais déjà du mal à avoir une vue d'ensemble sur une progression, une programmation, etc. Aujourd'hui, j'apprécierais fortement que ce genre de formation existe dans le PAF , parce que là je sais ce dont j'ai besoin, je ne suis plus débutante. Mais ah ah ah.... le PAF n'existe plus pour nous, pauvres petits vermisseaux enseignants. Quant aux formations continues, c'est pas avec le distanciel que l'on va apprendre à être actifs, hein.
Sycosis Posté(e) 1 avril 2015 Posté(e) 1 avril 2015 Et je peux continuer longtemps, car tout est improbable dans cette formation, absolument tout :- La logique du dispositif : Préparer une fiche de prep non pas pour faire une séance, mais pour la comparer, non pas avec une autre fiche de prep, mais avec une séance réelle. Ca n'a aucun sens. Si on prépare une séance c'est pour la faire ; si on observe une séance, c'est pour comparer avec une séance qu'on a faite. La séance faite par le PEMF n'a d'ailleurs sûrement pas été préparée en suivant la même forme que la préparation du stagiaire, car c'est quelqu'un de beaucoup plus expérimenté. Donc au final, la comparaison est infaisable, et ne renseigne pas le stagiaire sur sa propre capacité à mettre en pratique ce qu'il a préparé. - La consigne : "une séance de dictée qui a pour objectif de travailler les accords à l'intérieur du GN & sujet-verbe au CE1" impose à la fois les objectifs et les moyens, objectifs formulés avec un verbe très imprécis mais qu'on peut très vraisemblablement remplacer par "apprendre", et un moyen imposé qui est de base un moyen d'évaluation et non d'apprentissage... Donc on a deux inepties dans la même consigne : celle qui consiste à imposer à la fois le moyen et le but, au lieu de fixer seulement le but, ce qui empêche donc de réfléchir réellement sur le moyen ; et celle qui consiste à ce que le moyen imposé soit à 90% en contradiction avec le but. Au final, il n'y a quasiment qu'une réponse possible, gérer la contradiction en bricolant une sorte de dictée négociée ou à deux jets. Mais dans une telle activité, les productions orales des enfants dépendent beaucoup de ce qui a été fait ou pas avant, et de comment ça a été fait. Si on ne sait pas ce qui s'est passé avant, on ne peut ni savoir si c'est le moment d'utiliser cette technique, ni anticiper les réponses des élèves Disons que les formateurs semblent être en recherche de nouveaux moyens de nous faire préparer les séances d'observation... Ils ne savent plus quoi nous faire faire. On a pas mal bloqué au début, car effectivement on ne savait pas ce que les élèves avaient fait avant, où était sensée être située la séance dans la séquence. Puis le fait qu'il s'agisse forcément d'une dictée faisait que la préparation était très fermée, il n'y avait pas grand chose à élaborer au final : juste la forme de la dictée et les modalités de travail et de mise en commun. On n'avait pas de consigne écrite mais on avait écouté un enregistrement audio de la PEMF qui décrivait en gros l'objectif de la séance, en fait ce qu'elle voulait c'est surtout que les élèves se posent des questions sur la façon dont on doit écrire le mot (et donc les accords). Mais bon c'est vrai que du coup il nous a semblé qu'il nous manquait vraiment une connaissance de la façon de travailler de la maitresse et de ce que les élèves avaient déjà fait. Ne serait-ce que pour proposer des mots connus dans la dictée afin que le questionnement des élèves porte bien sur l'accord et non sur l'orthographe du mot en général. (bon au final c'était une dictée à trous pour éviter ce problème). Au final la séance qu'on avait proposé était la même que celle de la MF au niveau du dispositif mais ça ne nous a pas paru très enrichissant comme exercice tout ça ^_^ (même si les observations en classe sont toujours très intéressantes). Si on arrive à l'examen pour dire aux stagiaires qu'il faut enseigner comme ça, comme ça, comme ça, tout en n'étant pas en train de le faire soi-même, c'est directement "merci, à l'année prochaine.". C'est tout le temps... "Faites ce que je dis, pas ce que je fais". Je ne te dis pas la rigolade quand ils nous ont envoyés à plusieurs reprises filmer des séances dans les classes de PEMF : Il y avait toujours un TD prévu quelque temps après pour l'exploitation et l'analyse de la séance. Et ben c'est arrivé plusieurs fois que le formateur n'ait pas récupéré la vidéo avant le TD... Du coup il la découvrait et la commentait au fur et à mesure. Niveau d'analyse zéro... à part commenter ce qui a marché et ce qui n'a pas marché il n'y avait rien de rien. Visiblement ça ne les dérange pas de venir en cours sans avoir préparé, eux ! xD (Si, certains avaient préparé un topo magistral sur le geste professionnel en question dans la séance mais bon ça ne remplaçait pas du tout le travail d'analyse qu'on aurait du faire...).
Chichile Posté(e) 4 avril 2015 Posté(e) 4 avril 2015 On a haussé la formation au niveau mastère mais tout le monde l obtient. Le concours d entrée à l IUFM faisait souvent office de remise à niveau en français et mathématiques. La semaine dernière mon conjoint avait dans sa classe une EAp sciences de l éducation en l3 qui ne savait ni poser une division ni tracer des droites parallèles. Certes le bas salaire n attire pas les candidats de qualité mais dévaluer à ce point le niveau des futurs enseignants est une catastrophe à cours terme. Nous sommes assez sujets à critique sans donner des armes aux parents. Entre nous, si j apprends dans trois ans que mon fils doit avoir une pes comme enseignante ( c est le cas depuis la réforme chaque année), je ferai pression pour qu'on le change de classe. Et si on me le refuse, je je mettrai dans le privé du village où l équipe pédagogique est stable depuis dix ans. Je ne remets pas en cause la bonne volonté de la plupart des pes mais je refuse de prendre le risque de le confier à une personne non formée et ayant de lourdes lacunes sur les bases. En tant que pes, j étais loin d être brillante pedagogiquement mais mon niveau scolaire est quand même suffisant pour enseigner en primaire. Je connais beaucoup de collègues qui évitent certaines écoles pour leurs enfants et les classes de pes. Cela prouve l étendue de leur malaise. Juste parce que TON fils a la PES alors il faut qu'il change de classe, non mais on croit rêver..... C'est vrai qu'il va passer le bac en PS! Et que PES=gros naze...Faut arrêter de mettre tout le monde dans le même sac! Va vite l'inscrire dans le privé alors... Fait attention: ils ont des PES aussi, ça arrive... Que penses-tu d'un parent qui lors de ta première année aurait voulu changer son enfant de classe car tu débutais? (désolée je reviens sur un vieux comm) Oh oui, je dirais meme que le privé est pire puisqu'ils embauchent des débutants depuis longtemps, eux! J'ai démissionné d'AVS pour enfin me lancer (4 fois que je passais le CRPE), donc j'ai envoyé un dossier au diocèse: le master suffit puisqu'ils manquent eux aussi de suppléants! Au bout de 3 semaines, en décembre, on m'a appelé un vendredi à 9h: à 13h30 j'avais les élèves, un double niveau à 28 avec 10 PPRE, 3 problèmes de comportement, je remplacais une T20 en depression, donc 3mois que les gosses n'avancaient pas (les CE2 avaient fait une seule lecon en histoire par exemple, le cahier du jour servait à coller les évals, tout était à la méthode des années 50), aucun affichage, ni progression etc. Donc c'était ma 1è année, j'ai bossé très dur mais je n'étais pas magicienne: à 45mn de chez moi, payée le smic, lachée seule (une seule visite et en fin d'année, positive quand même), j'ai quand même fait pas mal de mauvais trucs (je ne savais pas ce qu'était un cahier du jour du coup donc je faisais tout dans le cahier de brouillon, j'ai rattrapé comme j'ai pu le BO mais les CM1 se sont arretés aux fractions simples...), et je m'en veux encore d'avoir clairement flingué une de leurs années scolaires... Mais j'ai fait ce que j'ai pu, la faute en revient au système! Et pourtant, les gosses et moi avons passé une bonne année, et en PES ca a été plus simple, j'ai été parachuté pour l'année donc, mais j'avais une super MF donc l'année a été plus agréable malgré la pseudo formation de 10 jours... Et comme l'ont dit les autres, les titulaires experimentés peuvent être blasés, insultants... bref bien pires que les PES, donc oui ton post est choquant, surtout venant d'une PE...
Hyuga42 Posté(e) 4 avril 2015 Posté(e) 4 avril 2015 Ce qui te dérange, c'est que je réagisse en maman mais que j utilise mon réseau et mes compétences de PE pour optimiser la scolarité de mon enfant. Mais ca Chichile, tout le monde le fait en l avouant plus ou moins ouvertement depuis l école jusqu'au premier job de ton enfant en passant par le choix d'options pointues au collège. Tu as fait de ton mieux quand tu étais pes, j'ai aussi fait de mon mieux. Mais on ne remplace pas le manque de formation par de la bonne volonté. Les erreurs, les insuffisances sont là et ce sont les enfants qui trinquent . Je l ai encore constatées l année dernière quand on m'a parachutee en catastrophe sur une classe de pes. Les élèves n avaient quasiment rien appris pendant deux trimestres et surtout desappris le métier d élève. Donc oui, je l assume haut et fort. Comme toutes les mamans PE de mon entourage, je suis très bien renseignée sur l école et l équipe pédagogique susceptible d enseigner à mon enfant et je n hésiterai pas à utiliser mon réseau comme l ont fait mes collègues. Quant au privé, tu deformes mes propos. Je ne t'ai pas attendue pour savoir que le privé tourne aussi avec des vacataires mal formés. Il se trouve que chez moi, l équipe pédagogique est stable et tourne très bien (une de mes amies y enseigne d ailleurs). On ne retrouve pas le profil de classe que tu décris pas plus que dans le public d ailleurs. Le public susceptible de fréquenter l école à d ailleurs fait partie de nos critères pour acheter notre maison ici et nous a fait éviter une commune voisine. La seule chose sur laquelle je suis d accord avec toi, c'est qu'en tant que pe débutantes, nous avons fait ce que nous avons pu et que les dysfonctionnements sont la faute au système. Mais quand le système est abscons,les parents le détournent. Les héritiers n ont jamais été autant d actualité.
chocolat58 Posté(e) 7 avril 2015 Posté(e) 7 avril 2015 Chez nous 2 PES : une l'année dernière, une cette année. En CM2 toutes les 2. PES de qualité, volontaires, compétentes... Des erreurs elles en ont sans doute faites, mais elles sont toujours en recherche, prêtes à se remettre en cause. Aucun retour négatif sur le niveau des élèves de l'année dernière aujourd'hui en 6°. Je n'aurais quand à moi aucun souci à confier mon fils à ce genre de personne.
HappyPomme Posté(e) 7 avril 2015 Posté(e) 7 avril 2015 J'ai une collègue cette année qui est sur un poste fractionné et a une partie de ma classe de l'an dernier dans une des ses écoles. J'en ai discuté avec elle et je suis contente de constater qu'ils sont toujours aussi mignons et que le niveau est bon. J'ai fait des erreurs (et comme j'ai à nouveau ce niveau, ça m'évite de les refaire !) mais je ne les ai pas plantés. C'est rassurant
Agrippine57 Posté(e) 12 avril 2015 Posté(e) 12 avril 2015 PES l'an dernier en CE1 dans une autre école, j'ai parlé un peu avec la collègue de CE2 qui les a récupérés... Elle m'a félicitée pour leur niveau dans certaines matières, et le fait qu'ils n'aient pas oublié grand chose. Je suis soulagée. J'ai fait des erreurs c'est sûr, et si j'avais eu à nouveau un ce1 cette année, j'aurais changé plein de choses. Mais j'ai fait du mieux que j'ai pu, et c'est le cas de beaucoup de mes collègues PES. Je suis toujours un peu choquée par la manière dont les débutants sont reçus dans certaines écoles. Personnellement, l'an dernier et même cette année, en tant que T1, j'ai eu des collègues présents, à l'écoute et plein de bons conseils. C'est aussi cela qui a contribué au bon déroulement de mes deux premières années dans ce métier. Et comme le dit Chocolat58, je pense qu'en tant que PES on se remet un million de fois plus en question que des collègues expérimentés, et ça c'est un atout pour progresser. Après tout, dans notre métier, il faut se remettre en question sans cesse même quand on est T20... A entendre certains sur ce forum, les PES gâchent une année à leurs élèves ?!? C'est exagéré. Certes la formation n'est pas complète, exceptionnelle, mais nous n'arrivons pas là sans cervelle et sans réflexion. De plus, les PES sont plutôt bien suivis.
Goëllette Posté(e) 12 avril 2015 Posté(e) 12 avril 2015 Ce n'est pas parce qu'on n'est pas d'accord avec le système des PES responsables de classe qu'on les reçoit mal dans les écoles. Je n'ai vu ça nulle part, et pourtant, la couleuvre est grosse à avaler par tout le monde : les collègues reconvertis formateurs sans indemnité, les élèves qui n'ont pas le droit à un enseignant formé, le PES qu'on met en difficultés alors qu'il serait possible de trouver un moyen plus confortable d'entrer dans le métier. Parce que, soyons, clairs, comme vous l'écrivez, même si vous avez fait de votre mieux, vous ne feriez pas la classe en T1 de la façon dont vous l'avez faite en PES, signe que vos élèves, même s'ils n'ont pas été traumatisés, n'ont pas eu la même chance que leurs camarades d'autres classes. Un peu comme un patient opéré par un stagiaire chirurgien en première année, si on transposait le système à la médecine. Et le fait qu'il y ait de vieux collègues blasés ou déficients n'a rien à voir. Là aussi, il y a du travail, sans doute, mais ça ne rend pas plus acceptable les PES responsables de classe. 2
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