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Parents agressifs et injustes, que faire ?


prunella

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Voilà ce qui m'amène :

Vendredi dernier jai été agressée verbalement par une maman qui m'a dit quelle ne voulait plus que je moccupe de sa fille, que j'étais une mauvaise enseignante et que désormais toute communication passerait par mon directeur.

Je n'avais rien vu venir. Certes, sa fille est en très grande difficulté, problème de déficience. Elle est arrivée dans ma classe cette année après un maintien en CP. Très vite, je me suis rendue compte que les choses ne seraient pas simples. J'ai fait une demande d'aide auprès du RASED et auprès de la psychologue scolaire. Après de nombreuses « tractations » avec la famille, nous avons fini par monter une équipe éducative. Les tests passés par la gamine, montrent un réel retard et des difficultés qui relèvent de la CLIS. Les parents, très méfiant au départ ont finalement accepté l'idée de la classe spécialisée mais ils doivent m'en vouloir

Vendredi dernier, je parlais à cette maman des devoirs. Je lui disais qu'il fallait continuer malgré tout. J'aménage le travail de cette élève, elle a un cahier de lecture particulier car elle n'est plus capable de suivre le manuel de la classe, idem pour les mathématiques, cela m'occasionne un surplus de travail mais bon ça fait partie du métier !

Donc vendredi dernier, la maman me jurait qu'elle faisait les devoirs tous les soirs (propos démentis par la fillette), je lui rappelais donc la nécessité de conforter chaque acquis pour sa fille etc. ... La maman se sentant certainement prise en défaut, s'est mise tout à coup à me tutoyer pour me dire quelle avait des soucis et patati et patata.

Ma réaction a été immédiate et impulsive, j'ai été très surprise, pour ne pas dire « choquée ». Je lui ai demandé assez sèchement d'utiliser le vouvoiement, car c'était comme cela que je procédais avec tous les parents.

Le soir, elle a attendu que les autres parents soient partis et a vidé son sac méchamment et gratuitement.

Se faire traiter de mauvaise enseignante parce qu'on a refusé un tutoiement ?????????????

En fait, je sais que le problème se situe ailleurs mais pour moi, c'est maintenant un peu compliqué d'envisager la suite. Cette gamine me pose vraiment soucis, jai l'impression d'y laisser beaucoup d'énergie au détriment des autres élèves pour un résultat quasi nul, alors si maintenant la famille me dénigre !

Je n'ai plus envie de m'en occuper, j'espère même qu'elle sera absente mardi, je sais c'est horrible mais je ny peux rien.

Avez-vous déjà vécu une situation similaire ? Comment l'avez-vous gérée ?

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L'échec entraîne de l'agressivité, m'avait dit un jour l'inspecteur face à une mère qui m'avait aussi dit que j'étais une mauvaise instit. Ca a fini par une équipe éducative. La mère est tout sourire maintenant quand elle me voit.

Cette année je commence un remplacement qui se passe mal, aussi, en particulier pour un élève que je ne "saurais pas prendre" (mais que des on-dit qui passent par le maire). Bon, l'enfant n'avait pas apprécié l'ATSEM l'an dernier non plus. Bref, personne ne sait le prendre.

Ne pas te laisser démonter (je sais, pas facile) et ne recevoir les parents qu'avec un témoin (le directeur), au moins porte ouverte. Et si ça s'envemine, ...je ne sais pas.

Mais c'est toujours très dur à porter, ces histoires. Moi, ça me mine.

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Prunella,

J'ai vécu exactement la même chose que toi en fin de première période avec une de mes élèves, qui a le même profil que la tienne : officiellement en CP mais au mieux avec des acquis de début de MS et en attente de notification MDPH pour partir dans le spécialisé.

Après une agression verbale des parents un vendredi soir, j'ai fait un mail à mon inspecteur sous couvert de ma directrice en lui relatant les faits. Il m'a assuré de son soutien et de son intervention immédiate en cas de récidive, ce qui n'a pas tardé le lundi matin.

L'après midi même, l'inspecteur a convoqué les parents à l'école pour leur rappeler ce qu'ils encourraient en cas de diffamation (ils affirmaient à tous que je ne m'occupais pas de leur fille et qu'elle faisait du coloriage toute la journée) ou de menaces et les a informé qu'il faisait une information au procureur (famille connue posant pb à l'enseignante de leur fille chaque année).

Parallèlement, l'inspecteur m'a demandé d'ouvrir un dossier auprès de l'autonome de solidarité.

Depuis, les parents se sont "calmés" (ils n'en pensent surement pas moins mais le gardent pour eux).Et je ne fais plus chaque sortie la boule au ventre en me demandant ce qui m'attend aujourd'hui.

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Merci pour ta réponse,

j'ai effectivement pensé à en faire part à mon inspecteur, je vais rédiger un mail et je verrai avec mon directeur mardi matin.

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Nous avons aussi eu des soucis avec des parents qui ont insinué que leur enfant était en danger dans l'école, que nous ne surveillions pas la cour, ... Et bizarrement, ce sont des parents que j'ai rencontré peu de temps avant pour leur dire que leur fils n'avait pas un comportement adéquat à l'école, qu'il perturbait la classe.... Depuis le début de l'année ils cherchent des excuses pour nous em... en nous prenant la tête avec des histoires de chaussons (car les élèves doivent mettre des chaussons avant de rentrer en classe, cela dérange ces parents car cela leur fait perdre du temps de récré, alors que nous avons rallongé la récré de 5 min exprès)... Dès que nous avons senti que ces parents nous enquiquineraient, nous avons prévenu l'IEN, de manière à ce qu'elle n'apprenne rien par les parents.

Il y a 2 mois, ils ont carrément déposé plainte auprès de la gendarmerie pour défaut de surveillance dans la cour (car ils voient bien la cour d'où ils habitent) car la mère a un jour sauté sur son fils à 13h30 en hurlant que les autres étaient en train de l'étrangler... Alors qu'ils jouaient gentiment.

Du coup, l"IEN rencontre les parents vendredi pour mettre les choses au clair.

La chose primordiale à faire est de toujours informer l'IEN avant que les parents ne le fassent car les IEN n'aiment pas du tout être pris au dépourvu.

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Ce qui serait bien, c'est que dès maintenant, tu ne lui parles plus directement, lui demande de passer par le directeur, et que celui-ci lui rappelle ce qui est correct et ce qui ne l'est pas.

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En tout cas, ne culpabilise pas si tu ressens l'envie de ne plus t'escrimer pour la gamine. C'est humain.

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Oh oui c'est humain. Je sais qu'on est là pour aider les enfants mais au bout d'un moment j'ai cessé de me tuer à la tâche pour des familles qui n'avaient aucune reconnaissance, bien au contraire.

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Ces situations sont très fatigantes, pour toi parce que tu as le sentiment de travailler plus pour moins de résultats que ceux que tu attends, et ces enfants font des progrès minimes et souvent en dent de scie : 3 pas en avant 2 pas en arrière, MAIS à chaque mouvement cet enfant fait un pas de plus vers les apprentissages. C'est dur, c'est démotivant. L'agressivité des familles de ces élèves est très souvent liée à la difficulté pour elles d'accepter la différence de leur enfant voire son handicap, c'est je pense une réelle souffrance. Imaginons nous à leur place 2 secondes....

Avant j'étais en maternelle et du coup le 1er maillon hors famille pour amorcer les démarches liées à la MDPH. Les 1ères années je pestais contre ses parents "qui quand même exagèrent", et j'ai ensuite compris qu'il fallait du temps. Du coup je me suis calmée, et j'ai vraiment essayé de comprendre leur difficulté à accepter la situation. Un exemple : j'avais l'an dernier dans ma classe une poulette qui relève clairement de l'ASH, elle était en PS, la famille n'entendait pas, j'ai fait mon boulot prévenu, rencontré, posé les difficultés. J'ai changé d'école, la collègue qui a pris la suite "s'y est "collée, le temps a fait son oeuvre et la famille entame aujourd'hui les démarches. Ce qui compte au final, c'est que cette gosse soit un jour autonome, puisse avoir un boulot, une vie..

Accroche toi, tu apportes à cette élève au quotidien sois en certaine, tu ne le vois pas tous les jours j'en conviens, la famille est désagréable j'en conviens. Mais ton boulot avec cette gosse lui permet d'avancer, et même l'altercation avec la mère la fait avancer elle aussi. Quant à toi protège toi, pas de rendez-vous sans la présence du dirlo ou d'un collègue.

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