emcj Posté(e) 6 avril 2013 Posté(e) 6 avril 2013 Je fais actuellement les bilans de mes élèves pour le 2ème trimestre et je me trouve confrontée à un problème: Sur une même compétence du BO un élève qui avait Acquis par exemple au premier trimestre se trouve maintenant avec en cours d'acquisition au second trimestre. En conjugaison, on peut prendre le cas du verbe à trouver dans la phrase par exemple. Au premier trimestre, on avait vu que les verbes représentaient principalement des actions. Dans les phrases où trouver le verbe, celui-ci pouvait être facilement "mis en scène". Au second trimestre on a travailler sur les verbes être et avoir. En évaluation, parmi les phrases dont il fallait trouver le verbe, j'ai mis des phrases avec être et avoir. Et là, pas loupé il y en a plein qui se sont plantés.... Autre exemple, on a travaillé le déterminant et le nom au premier trimestre, mais par la suite on a continué à voir ces notions puisqu'on a fait l'accord dans le groupe verbal. Lors de l'évaluation du second trimestre, nombreux sont ceux qui n'ont plus su entourer le déterminant et souligner le nom.... Alors était-ce bien acquis au premier trimestre? Que dois-je donc faire à présent? Les parents ont les évaluations des enfants sous les yeux. Je ne vais pas marquer qu'une notion est acquise maintenant alors que ce n'est plus le cas.... Merci de votre aide.
LouisBarthas Posté(e) 7 avril 2013 Posté(e) 7 avril 2013 Je fais actuellement les bilans de mes élèves pour le 2ème trimestre et je me trouve confrontée à un problème: Sur une même compétence du BO un élève qui avait Acquis par exemple au premier trimestre se trouve maintenant avec en cours d'acquisition au second trimestre. En conjugaison, on peut prendre le cas du verbe à trouver dans la phrase par exemple. Au premier trimestre, on avait vu que les verbes représentaient principalement des actions. Dans les phrases où trouver le verbe, celui-ci pouvait être facilement "mis en scène". Au second trimestre on a travailler sur les verbes être et avoir. En évaluation, parmi les phrases dont il fallait trouver le verbe, j'ai mis des phrases avec être et avoir. Et là, pas loupé il y en a plein qui se sont plantés.... Autre exemple, on a travaillé le déterminant et le nom au premier trimestre, mais par la suite on a continué à voir ces notions puisqu'on a fait l'accord dans le groupe verbal. Lors de l'évaluation du second trimestre, nombreux sont ceux qui n'ont plus su entourer le déterminant et souligner le nom.... Alors était-ce bien acquis au premier trimestre? Que dois-je donc faire à présent? Les parents ont les évaluations des enfants sous les yeux. Je ne vais pas marquer qu'une notion est acquise maintenant alors que ce n'est plus le cas.... Merci de votre aide. Vous démontrez très bien l'absurdité de ces livrets de compétences et leur logique tout juste bonne à rentrer des données dans un ordinateur alors que les apprentissages scolaires ne se font pas sur ce mode. L'école n'est pas faite pour acquérir des compétences mais pour apprendre à maîtriser des savoirs. Ces notions de compétences sont issues du monde de l'entreprise où un travailleur est censé devenir compétent pour exécuter une tâche déterminée. Cela ne devrait en rien concerner le monde de l'école. Les compétences sont finies, les savoirs sont sans limites. Je ne vois pas comment vous aider parce qu'il n'y a pas de solution à un problème sans issue si on accepte le principe des compétences. La seule manière de nous libérer de cette tyrannie des livrets de compétences serait de revenir au type d'évaluation qui existait auparavant et que j'ai connu jusqu'à la fin du XXe siècle : évaluer nos élèves selon nos propres critères, adaptés au contenu réel - et donc variable - de notre enseignement. Et comme il est hors de question pour les libéraux culturels de la gauche progressiste, pour qui tout pas en avant est nécessairement bon, de revenir en arrière, cela n'est pas près d'arriver car ce serait ôter leur pouvoir aux experts, "scribes de nos nouvelles servitudes" (Roland Gori), qui s'imaginent pouvoir gérer l'école comme on gère les entreprises.
sophsoph Posté(e) 7 avril 2013 Posté(e) 7 avril 2013 Pour les bilans, peut-être pourrais-tu y mettre un mot explicatif à destination des parents. Du type "notez que les compétences sont acquises dans un certain contexte. Une compétence qui était acquise à un moment T, peut ne plus l'être à un moment T+1. Il s'agit d'une photographie de l'état des compétences à un moment donné." Ha, le bon vieux temps... quand on ramenait un jour un 8 en maths et le lendemain un 20... et qu'on nous reprochait de travailler irrégulièrement. Je préfère savoir (et que l'élève et les parents sachent): X est capable d'ordonner les nombres de 0 à 1 000, mais il n'est pas encore capable de les décomposer. C'est plus parlant en termes d'apprentissages, non? Après, les livrets de compétences sont imparfait, c'est absolument certain. C'est aussi pourquoi on ne les remplit jamais en cours de parcours mais à la fin d'un palier, parce qu'on ne sait pas comment s'en dépatouiller. Faire du "par rapport à sa classe" me dérange. Et quand les élèves se retrouvent confrontés à d'autres en 6ème, ça donne quoi? Qui sait faire quoi? quels repères? Vaste et intéressante réflexion...
mamiebrossard Posté(e) 7 avril 2013 Posté(e) 7 avril 2013 Personnellement j'ai expliqué en début d'année 2 choses : - je peux travailler une compétence de base au 1er trimestre et l'approffondir au 2eme trimestre ce qui fait qu'elle ets peut être acquise pour la base et à renforcer ou en cours d'acquisition pour l'approfondissement ! - J'ai aussi dit que lorsqu'on fait une évaluation, c'est à un moment T et que cela donne une photographie mais qu'à un moment T+1, la photo ne sera plus la même et que donc on pourra sur une même compétence (sans modification) avoir 2 résultats différents ! J'ai fait le parrallèle avec nous quand on découvre un nouveau mot compliqué : si on nous demande le mot et sa def quelques jours après, on le saura mais quelques mois après, il y a des chances qu'on ait oublié pour peu qu'on ne revoie plus ce mot ! C'est pour ça que je fais beaucoup de rituels le matin sur les notions déjà vues afin qu'elles s'inscrivent durablement en mémoire !
LouisBarthas Posté(e) 7 avril 2013 Posté(e) 7 avril 2013 Pour les bilans, peut-être pourrais-tu y mettre un mot explicatif à destination des parents. Du type "notez que les compétences sont acquises dans un certain contexte. Une compétence qui était acquise à un moment T, peut ne plus l'être à un moment T+1. Il s'agit d'une photographie de l'état des compétences à un moment donné." Ha, le bon vieux temps... quand on ramenait un jour un 8 en maths et le lendemain un 20... et qu'on nous reprochait de travailler irrégulièrement. Je préfère savoir (et que l'élève et les parents sachent): X est capable d'ordonner les nombres de 0 à 1 000, mais il n'est pas encore capable de les décomposer. C'est plus parlant en termes d'apprentissages, non? Après, les livrets de compétences sont imparfait, c'est absolument certain. C'est aussi pourquoi on ne les remplit jamais en cours de parcours mais à la fin d'un palier, parce qu'on ne sait pas comment s'en dépatouiller. Faire du "par rapport à sa classe" me dérange. Et quand les élèves se retrouvent confrontés à d'autres en 6ème, ça donne quoi? Qui sait faire quoi? quels repères? Vaste et intéressante réflexion... Oui, je regrette ce temps. L'imaginaire progressiste du capitalisme révolutionnaire qui tend à dénigrer, effacer des mémoires et finalement détruire toutes les formes héritées du passé a tellement envahi les consciences qu'il devient impossible, pour la plupart, de concevoir que certains aspects de la vie pouvaient être meilleurs avant. L'exemple que vous prenez concernant l'ordonnancement des nombres et leur décomposition n'a pas attendu les livrets de compétences pour être évalué même si l'élève qui sait ordonner les nombres sans savoir les décomposer ne maîtrise pas grand-chose de la numération, et c'est de ce grand-chose qu'aucun livret de compétences ne saura jamais rendre compte. Je ne me prononcerai pas sur le "travailler irrégulièrement" mais le 8 et le 20 de votre exemple correspondaient bien à des exercices et signifiaient que le niveau de cet élève était moyen en mathématiques. Je n'ai jamais mis une note à un élève que les parents n'en pussent vérifier l'origine. Concernant la nécessaire mesure de ce que nous enseignons, il faut un programme cohérent que tout le monde devra respecter puis faire confiance aux enseignants qui auront été recrutés en ce sens. Le corps des inspecteurs est là pour y veiller. L'homme se différencie des animaux par sa liberté et sa responsabilité, conditions d'une société décente. Je n'ai pas eu besoin, pendant la majeure partie de ma carrière, de la gangue absurde des livrets de compétences pour faire décemment mon travail. Vous reconnaissez vous-même la difficulté à les utiliser. L'élève abstrait des livrets de compétences possède un cerveau d'ordinateur dans lequel le courant ne passe par une porte que si la précédente a déjà été franchie. Il s'ensuit que plus on découpera le savoir en tranches évaluables et mieux on connaîtra l'élève. Cette conception positiviste d'un homme-machine ne correspond pas à la réalité humaine pour laquelle on peut penser plusieurs choses en même temps et où il est possible de revenir sur une chose en la comprenant différemment.
galouba Posté(e) 7 avril 2013 Posté(e) 7 avril 2013 Moi ça ne me pose aucun problème !!! Les parents sont prévenus depuis la petite section qu'une compétence est évalué à un temps T, que l'exigence sur cette compétence va évolué en cours d'année (et même de cycle) et qu'il est donc possible qu'elle passe d'acquise à en cours.
emcj Posté(e) 7 avril 2013 Auteur Posté(e) 7 avril 2013 Je m'interroge comme tous sur la meilleure façon de faire. Vos avis en tout cas me confortent dans l'idée que je ne dois pas indiquer comme "acquise" au second trimestre une compétence juste parce qu'elle l'a été au premier et tant pis si certains parents râlent pensant que ce qui a été acquis doit le rester... L'histoire des compétences dans les livrets est en effet difficile à mettre en oeuvre si l'on s'en tient strictement à ce qu'il y a écrit dans les programmes. Et puis surtout qui peut dire qu'une compétence est réellement acquise à l'instant T. Si l'on regarde pour nous, adultes, je sais que certains n'ont compris le pourquoi des retenues dans la multiplication, la soustraction ou la division qu'en arrivant à l'IUFM, leur connaissance des techniques opératoires s'est encore améliorée! Etait-elle vraiment acquise auparavant? Quand considère-t-on une compétence acquise? En fait, souvent tout dépend des exercices donnés, le contexte, etc... C'est un large débat sur l'évaluation... Ne voulant pas trancher, je garde sur les copies un encadré avec les compétences à acquérir et un autre avec une note qui permet aux élèves de voir leur "taux" de réussite global à l'évaluation. Les parents auront avec le bilan des compétences les évaluations. Ils pourront voir pourquoi telle compétence n'est plus "acquise" maintenant. Disant cela je me rend compte de la "vacuité" de ce mot "acquis"....
LouisBarthas Posté(e) 7 avril 2013 Posté(e) 7 avril 2013 Je m'interroge comme tous sur la meilleure façon de faire. Vos avis en tout cas me confortent dans l'idée que je ne dois pas indiquer comme "acquise" au second trimestre une compétence juste parce qu'elle l'a été au premier et tant pis si certains parents râlent pensant que ce qui a été acquis doit le rester... L'histoire des compétences dans les livrets est en effet difficile à mettre en oeuvre si l'on s'en tient strictement à ce qu'il y a écrit dans les programmes. Et puis surtout qui peut dire qu'une compétence est réellement acquise à l'instant T. Si l'on regarde pour nous, adultes, je sais que certains n'ont compris le pourquoi des retenues dans la multiplication, la soustraction ou la division qu'en arrivant à l'IUFM, leur connaissance des techniques opératoires s'est encore améliorée! Etait-elle vraiment acquise auparavant? Quand considère-t-on une compétence acquise? En fait, souvent tout dépend des exercices donnés, le contexte, etc... C'est un large débat sur l'évaluation... Ne voulant pas trancher, je garde sur les copies un encadré avec les compétences à acquérir et un autre avec une note qui permet aux élèves de voir leur "taux" de réussite global à l'évaluation. Les parents auront avec le bilan des compétences les évaluations. Ils pourront voir pourquoi telle compétence n'est plus "acquise" maintenant. Disant cela je me rend compte de la "vacuité" de ce mot "acquis".... Vous mettez en lumière ce qu'aurait dû rester le métier d'instituteur (je n'aime pas le terme de "professeur des écoles" qui égalise les conditions du métier d'enseignant), à savoir un artisanat exercé avec pragmatisme et bon sens, reposant sur l'observation par l'enseignant de ses propres élèves.
Archilecture Posté(e) 9 avril 2013 Posté(e) 9 avril 2013 Moi ça ne me pose aucun problème !!! Les parents sont prévenus depuis la petite section qu'une compétence est évalué à un temps T, que l'exigence sur cette compétence va évolué en cours d'année (et même de cycle) et qu'il est donc possible qu'elle passe d'acquise à en cours. Pourquoi est-ce que l'idée même d'une évaluation, quelle que soit sa forme, en petite section, me donne froid dans le dos ?
galouba Posté(e) 9 avril 2013 Posté(e) 9 avril 2013 Je suis d'accord mais il n'empêche qu'on nous demande de remplir des livrets d'évaluation dès la petite section.
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