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Posté(e)

niveau de classe : PS-MS
localisation de l’école : rurale
1/Qu’est-ce qu’un enfant autiste pour vous ? Un enfant dont le mode de communication est très difficile à appréhender, et pour qui le monde extérieur et ses codes sociaux sont souvent sources d'angoisses.
2/Incluez- vous ou avez-vous déjà inclus un enfant autiste dans votre classe ?
oui
Seriez-vous prêt à en accueillir un dans votre classe ?
Sous certaines conditions: une formation, une personne supplémentaire (avs, intervention de professionnel pour expliquer les besoins repérés en amont), que ce soit un enfant qui ne crie pas et qui supporte le faire d'être entouré d'une trentaine d'enfants dans un espace réduit.
J'ajoute que la personne supplémentaire devrait être FORMEE elle aussi (la bonne volonté ne suffit pas) et que cet enfant puisse avoir la possibilité d'accéder à un autre espace plus calme en dehors de la classe (autre qu'un couloir...).
3/Comment préparez-vous ou prépariez-vous les activités ? Des adaptations pour l’enfant ? Donneriez-vous le même travail que les autres ? ou adapteriez-vous ce travail ? ou le travail serait entièrement personnalisé à l’enfant ?
Je prépare une batterie d'activités possibles, sachant qu'en fonction de l'heure de la journée, de ce qui s'est passé avant, de son état de fatigue, d'agressivité, de son niveau sonore (cris ou pas), tout tombe souvent à l'eau, rien de ce qui est possible un jour ne l'est forcément le lendemain. Il faut souvent improviser et faire "au moins mal". Le suivi d'une progression est difficile, et la maîtresse n'est pas disponible en permanence pour réajuster les activités en plein milieu d'une séance avec les autres élèves.
4/ Pensez-vous qu’il est possible d’inclure tous les enfants autistes en milieu ordinaire à l’heure actuelle ?
Non.
Pourquoi : ce sont des enfants qui nécessitent un personnel d'encadrement réellement formé, et ce n'est pas le cas. Dans ma classe, avec mes 30 autres élèves, une AVS non formée et qui n'écoute pas mes recommandations, aucun autre local pour "décompresser", des cris en permanence, l'accueil d'un enfant autisme, même qq heures par jour relève de la torture. Torture pour lui, pour moi, pour les autres enfants.

5/ Pensez-vous que le professeur des écoles en milieu ordinaire possède des moyens pour inclure un élève autiste dans sa classe ? non
expliquer votre réponse : formation ultra courte (2 jours après 2 ans d'accueil d'un premier enfant autiste... ), pas d'AVS tant que l'autisme n'est pas reconnu, et là, c'est une démarche parentale difficile à faire admettre et il se passe souvent encore au moins une année avant que le diagnostique soit posé.
En maternelle, nous sommes souvent les 1ers adultes à alerter les parents, on passe souvent pour des "méchantes" (les médecins de famille ne jouent pas leur rôle, et je suis en colère contre ce manque de courage, un des enfants que j'ai accueilli avait un comportement largement alertant dès ses 2 ans).
Les locaux (taille des classes, autre lieu plus calme) ne sont pas adaptés ou inexistants en milieu rural.
Pas assez de communication entre les structures accueillantes (sessad, ...) et l'école, et on leurre souvent les parents par cette intégration, on leur donne de faux espoirs. Non, ils n'ont pas un enfant comme les autres, et pour certains enfants autistes profonds, la scolarité en milieu ordinaire ne sera que provisoire (à la maternelle), en attendant une place dans une structure plus adaptée. Nous ne sommes donc qu'un moyen de garde, souvent maltraitant pour l'enfant.

Désolée d'avoir brossé un tableau aussi négatif, mais je suis fatiguée de n'être considérée que comme une salle d'attente, une nounou gratuite, un droit sans conditions, un "diagnostiqueur", pouvant proposer 1000 activités différentes à la seconde, pouvant élaborer par avance 15 0000 parcours différents et individualisés pour mes 31 élèves, bref, après 2 intégrations d'enfants autistes (dont une en cours), j'ai perdu mes illusions et mon énergie. Et mes tympans.

Posté(e)

J'ai oublié d'ajouter que pour réussir une intégration, il ne faut pas que la classe accueillante ait 30 élèves à la base. Si je n'avais eu que 20 élèves, mon attitude et mon bilan n'auraient peut-être pas été les mêmes. Mais intégrer à tout prix et à n'importe quel prix, c'est du grand n'importe quoi. En plus d'une présence nécessaire d'une AVS, il faudrait que les effectifs de la classe soient systématiquement allégés (et pas de 2 ou 3 élèves !).

Posté(e)

+1

C'est aussi pour ça que j'ai patrlé de l'importance du fait que l'enfant ne crie pas, accepte la proximité des autres par ce qu'en ce moment c'est plus que jamais la mode de nous mettre des effectifs chargés en maternelle dans des locaux non extensibles avec au final des conditions de promiscuité rendant insupportable la moindre crise d'un enfant pour tous...

Posté(e)

Et j'ajoute qu'un enfant autiste n'est pas forcément bruyant qu'en cas de crise... il peut l'être en permanence, d'où l'usure de la maîtresse... :(

Posté(e)

Ah, ça je ne savais pas: du coup oui il faut vraiment un effectif diminué à une vingtaine en plus d'une AVS car le bruit en maternelle c'est déjà difficile en situation classique alors s'il y en a en permanence même pendant les temps de langage, le stemps de recherches, les comptines, l'histoire, la sieste ... ça peut devenir terriblement usant pour tous enfants comme adultes.

Posté(e)

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