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Je vous fais part des propos d'un homme intelligent qui dit clairement que l'école souffre... que nous ne sommes plus que des gardiens d'enfants, soumis au bon vouloir des élèves, à la monarchie absolue de l'enfant et du vide. Soumis à la pédagogie du rien, où les recherches ne sont plus que des copier-coller !!!

Un article puis une interview dont voici les liens et quelques passages !

"La gauche est coupable d’avoir retiré toute autorité aux enseignants, en les coinçant entre une administration dont on exige qu’elle ne punisse pas, et des associations consuméristes de parents d’élèves qui s’arrogent le pouvoir de juger les enseignants, de leur apprendre leur métier. Moins on entend parler d’un établissement, mieux son chef est considéré, c’est l’inverse de la prime au rendement : la prime au silence. Donc pas de vagues. La gauche est coupable d’avoir dessaisi les enseignants de leur métier en leur imposant les recettes de la cuisine pédago officielle."

"faits : les élèves de ma fille lui ont tranquillement expliqué que, dans les incidents de vie de classe, ce sont eux que les parents croient, pas les profs"

"Voulez-vous améliorer le fonctionnement de l'école, de la maternelle à l'université ? Commencez par « foutre la paix » aux enseignants. C'est à cette condition que vous pourrez en exiger beaucoup. Redonnez leur l'initiative et la responsabilité de leur métier. C'est à cette condition que vous pourrez aussi sanctionner utilement les carences et les manquements. Redéfinissons simplement les missions des enseignants : connaître pour éduquer, vous redonnerez légitimité et respectabilité à l'école. Bien sûr, c'est là un long chemin, car on ne forme pas des hommes en deux ou trois ans. C'est plus difficile que de prendre quelques mesures spectaculaires et électoralistes. Mais la France a désormais le dos au mur : perdre son seul atout économique véritable, c'est-à-dire la qualification et la compétence de ses travailleurs, ou bien en revenir au sérieux d'un vieux mot aujourd'hui lui aussi si décrié : l'instruction."

"Il est temps aussi de redonner l'initiative de leur métier aux enseignants, de cesser de leur imposer des méthodes officielles, de les enchaîner par des dispositifs de contrôle relevant du management. Un enseignant prépare ses cours, se recycle pour être capable d'enseigner demain, corrige les exercice de ses élèves. Dans l'enseignement primaire et dans certaines disciplines du secondaire, on lui impose de passer plus de temps à justifier ce qu'il fait qu'à le faire, en le contraignant à remplir des fiches sans lien effectif avec la réalité, rédigées dans un jargon moliéresque qui n'a d'autre sens que de formater les esprits, pour satisfaire des inspecteurs érigés en managers,le tout au détriment du travail écrit des élèves.


« Vous ne seriez pas ici si vous aviez fait des études »

Remettons le savoir au cour de l'enseignement car c'est lui qui forme la véritable légitimité de l'enseignant. Et cette légitimité est perdue. Comme ont dit à ma fille (qui, outre les concours, a tout de même soutenu sa thèse), ses élèves du neuf trois : « vous ne seriez pas ici si vous aviez fait des études ». Voilà l'image sociale actuelle des enseignants : des gens sans savoir, donc sans qualification, donc sans autorité ni légitimité"

Et voici les liens : http://www.humanite.fr/education/tribune-la-gauche-et-leducation-par-jean-robelin-517062

http://ragemag.fr/jean-robelin-lecole-garderie-est-en-marche/

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Bien triste portrait... Mais j'y trouve beaucoup de poncifs et ne me retrouve pas forcément dans cet état des lieux (Attention, je ne dis pas que tout va bien, hein?). Mais désigner tel mouvement ou tel corps comme responsable de la situation actuelle me paraît un peu facile.

Aux recettes pédago officielles j'opposé ma liberté pédagogique.

Au manque d'autorité généralisé j'oppose mon expérience personnelle (loin d'être isolée) d'enseignant en ZEP, RRS, zone violente depuis une dizaine d'année qui n'a jamais été confronté au moindre manque de respect de la part d'élève.

A la priorité du récit de l'enfant sur celui de l'adulte, j'oppose la communication avec les parents, régulièrement et pas seulement en cas d'incidents.

A foutre la paix aux enseignants (voeu pieux) j'oppose ceci : Les gouvernements passent et moi je reste en place. Mes projets décriés sous un quinquennat sont adoubés sous le suivant, donc, je fais ce qui me paraît le plus utile pour mes élèves quitte à m'exposer à une inspection moins flatteuse (ce qui ne m'empêchera pas de dormir, loin de là).

A l'image sociale de l'enseignant j'oppose la reconnaissance des parents et de mes anciens élèves qui viennent spontanément me saluer des années plus tard.

Tout ça pour dire que, certes la machine est lourde, que l'administratif me bouffe, qu'en 13 ans d'enseignement, j'ai vu défiler 5 inspecteurs dans ma circo, mais rien de tout cela ne m'empêche de faire mon boulot comme je l'aime.

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Article très intéressant et combien vrai !

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Je vous fais part des propos d'un homme intelligent qui dit clairement que l'école souffre... que nous ne sommes plus que des gardiens d'enfants, soumis au bon vouloir des élèves, à la monarchie absolue de l'enfant et du vide. Soumis à la pédagogie du rien, où les recherches ne sont plus que des copier-coller !!!

Un article puis une interview dont voici les liens et quelques passages !

"La gauche est coupable d’avoir retiré toute autorité aux enseignants, en les coinçant entre une administration dont on exige qu’elle ne punisse pas, et des associations consuméristes de parents d’élèves qui s’arrogent le pouvoir de juger les enseignants, de leur apprendre leur métier. Moins on entend parler d’un établissement, mieux son chef est considéré, c’est l’inverse de la prime au rendement : la prime au silence. Donc pas de vagues. La gauche est coupable d’avoir dessaisi les enseignants de leur métier en leur imposant les recettes de la cuisine pédago officielle."

"faits : les élèves de ma fille lui ont tranquillement expliqué que, dans les incidents de vie de classe, ce sont eux que les parents croient, pas les profs"

"Voulez-vous améliorer le fonctionnement de l'école, de la maternelle à l'université ? Commencez par « foutre la paix » aux enseignants. C'est à cette condition que vous pourrez en exiger beaucoup. Redonnez leur l'initiative et la responsabilité de leur métier. C'est à cette condition que vous pourrez aussi sanctionner utilement les carences et les manquements. Redéfinissons simplement les missions des enseignants : connaître pour éduquer, vous redonnerez légitimité et respectabilité à l'école. Bien sûr, c'est là un long chemin, car on ne forme pas des hommes en deux ou trois ans. C'est plus difficile que de prendre quelques mesures spectaculaires et électoralistes. Mais la France a désormais le dos au mur : perdre son seul atout économique véritable, c'est-à-dire la qualification et la compétence de ses travailleurs, ou bien en revenir au sérieux d'un vieux mot aujourd'hui lui aussi si décrié : l'instruction."

"Il est temps aussi de redonner l'initiative de leur métier aux enseignants, de cesser de leur imposer des méthodes officielles, de les enchaîner par des dispositifs de contrôle relevant du management. Un enseignant prépare ses cours, se recycle pour être capable d'enseigner demain, corrige les exercice de ses élèves. Dans l'enseignement primaire et dans certaines disciplines du secondaire, on lui impose de passer plus de temps à justifier ce qu'il fait qu'à le faire, en le contraignant à remplir des fiches sans lien effectif avec la réalité, rédigées dans un jargon moliéresque qui n'a d'autre sens que de formater les esprits, pour satisfaire des inspecteurs érigés en managers,le tout au détriment du travail écrit des élèves.

« Vous ne seriez pas ici si vous aviez fait des études »

Remettons le savoir au cour de l'enseignement car c'est lui qui forme la véritable légitimité de l'enseignant. Et cette légitimité est perdue. Comme ont dit à ma fille (qui, outre les concours, a tout de même soutenu sa thèse), ses élèves du neuf trois : « vous ne seriez pas ici si vous aviez fait des études ». Voilà l'image sociale actuelle des enseignants : des gens sans savoir, donc sans qualification, donc sans autorité ni légitimité"

Et voici les liens : http://www.humanite.fr/education/tribune-la-gauche-et-leducation-par-jean-robelin-517062

http://ragemag.fr/jean-robelin-lecole-garderie-est-en-marche/

Excellent article !

Posté(e)

Bien triste portrait... Mais j'y trouve beaucoup de poncifs et ne me retrouve pas forcément dans cet état des lieux (Attention, je ne dis pas que tout va bien, hein?). Mais désigner tel mouvement ou tel corps comme responsable de la situation actuelle me paraît un peu facile.

Aux recettes pédago officielles j'opposé ma liberté pédagogique.

Au manque d'autorité généralisé j'oppose mon expérience personnelle (loin d'être isolée) d'enseignant en ZEP, RRS, zone violente depuis une dizaine d'année qui n'a jamais été confronté au moindre manque de respect de la part d'élève.

A la priorité du récit de l'enfant sur celui de l'adulte, j'oppose la communication avec les parents, régulièrement et pas seulement en cas d'incidents.

A foutre la paix aux enseignants (voeu pieux) j'oppose ceci : Les gouvernements passent et moi je reste en place. Mes projets décriés sous un quinquennat sont adoubés sous le suivant, donc, je fais ce qui me paraît le plus utile pour mes élèves quitte à m'exposer à une inspection moins flatteuse (ce qui ne m'empêchera pas de dormir, loin de là).

A l'image sociale de l'enseignant j'oppose la reconnaissance des parents et de mes anciens élèves qui viennent spontanément me saluer des années plus tard.

Tout ça pour dire que, certes la machine est lourde, que l'administratif me bouffe, qu'en 13 ans d'enseignement, j'ai vu défiler 5 inspecteurs dans ma circo, mais rien de tout cela ne m'empêche de faire mon boulot comme je l'aime.

Je suis aussi d'accord avec ce que tu dis mais je crois que Jean Robelin est également conscient de cela... Et mon expérience est quelque peu différente de la tienne. Bien sûr, j'ai eu des élèves reconnaissants, motivés, des parents également, des projets et une pédagogie plus ou moins personnelle (sans que l'inspecteur ne sache tout sur tout). Mais dernièrement une de mes collègues a claqué la porte face à des parents l'accusant de maux terribles et diffamants, une autre est en dépression, des élèves de ma collègue ravis de l'avoir fait partir, des élèves discutant toute sanction, rois dans le cercle scolaire (en milieu ECLAIR). Une élève de ma soeur la traitant de sale p*** et ma soeur obligeant de la gifler. Je me suis également battue contre une réforme 'coup d'épée dans l'eau' qui malheureusement va voir le jour dans une indifférence publique inquiétante. Je me suis vue faire des réunions en tout genre où je n'étais pas importante, j'ai vu une collègue humiliée par l'inspectrice qui lui a refusé un double niveau pour l'année suivante alors que cela fait des années qu'elle avait des CP/CE1... C'est l'autoritarisme du supérieur présent une heure tous les trois ans.

J'ai eu des collégiens présents, mais complètement désintéressés, irrespectueux, des parents absents, une hiérarchie impuissante.

J'ai eu moi-même des enseignants 'old school' avec lesquels on 'bossait'...

Je ne dis pas que TOUT va mal mais ce qu'on veut changer, ce n'est pas ce qu'il faudrait changer.

Posté(e)

Et bien moi, je trouve cet article bien injuste. Ce n'est pas "la gauche" qui est coupable de cela. Je trouve même, de mon point de vue subjectif, que 10 ans de droite ont fait beaucoup plus de mal sur notre image, notamment des ministres dont un qui nous payait pour changer des couches, l'autre qui a amené bien plus de management type l'Oréal dans notre administration que de préoccupation des élèves, avec l'image que nous n'en branlons pas une. Sans oublier les suppressions de postes, les projets à rendre, les tableaux de suivi et d'objectifs (!!!) Tout ça, la gauche? On m'aurait caché que Jospin et Royal ont gagné leurs élections?

A moins qu'on parle de la gauche post-soixante-huitarde? Alors, celle de Pompidou ou de Giscard?? Non, parce que la gauche qui a tout corrompu après 1968, ça m'a toujours fait marrer. Ou alors, on parle de Mitterrand? Marrant, j'étais à l'école sous sa présidence, du début à la fin. Je ne me souviens pas de l'ambiance que tu décris...

Trouver un coupable me semble fort risqué, et très démagogique. Ni la gauche, ni la droite, mais un mélange des deux. Du coup, je trouve l'article pas du tout objectif et populo, un réquisitoire sans preuves.

Sinon, j'aurais pu écrire le message de Papy Rico.

J'édite: Je viens de voir que l'article n'était pas cité en son entier. Cela change un tout petit peu, mais pas grandement, mon avis. Ici.

Posté(e)

J'ai peut-être mal lu mais je ne l'ai pas senti ainsi.

J'ai plutôt ressenti le désespoir de tous ceux qui pensaient qu'avec la gauche, ce serait différent, et qui se souviennent également de la période 1988-2002.

Ceux que tu cites ont quand même été au gouvernement, et à l'EN, en plus ...

Posté(e)

Trouver un coupable me semble fort risqué, et très démagogique. Ni la gauche, ni la droite, mais un mélange des deux.

Les personnes citées l'étaient pour modérer le propos, en mode ironique, à lire l'article, on dirait que la gauche sévit depuis 30 ans alors qu'il me semblait que les deux personnes citées avaient perdu les présidentielles. Suis-je plus claire? :blush:

Posté(e)

Oui. :)

Mais bon, de 1981 à 2013, il y a ... 32 ans (clairsemées, certes) ! :tongue:

Et les deux que tu cites ne nous ont pas franchement aidés !

Posté(e)

SI vous lisez bien l'article, Jean Robelin dit bien que la droite a fait 'pis'... Ce n'est donc pas tant pour critiquer la gauche ou pas (car d'ailleurs, ce clivage ridicule droite-gauche n'a aucun sens) mais pour dire que depuis 30 ans, l'Education décline, d'une parce que les pédagogies nouvelles n'ont pas amené que du bon et de deux parce que la société change. Il faudrait ouvrir les yeux et pour ma part, ce qu'il dit, je le ressens profondément et pourtant je n'enseigne que depuis 6 ans. Je passerai dans le secondaire l'an prochain (normalement) et suis toujours portée par un idéal que Jean Robelin considère bien d'ailleurs. Il dit que c'est entre autres grâce à cette énergie des enseignants que les choses parviennent à perdurer quand même... ce soupçon d'élan vers un mieux.

Je ne souhaite pas critiquer tel ou tel bord, et pense que cela n'amène à rien, preuve en est que nos politiques n'ont aucun argument pour faire mieux les choses si ce n'est de critiquer ce que font ou ne font pas les autres.

La réforme de 2013 ou 2014 me laisse incrédule, ne comprenant même pas comment elle a pu passer... Je reste lucide, je crois, ni trop tolérante ni pas assez. Je suis un peu idéaliste, mais aussi réaliste, un peu critique car je ne veux pas fonctionner envers et contre tout même si je suis fonctionnaire.

Les gens se disant de gauche, pour le social et la mixité mais qui mettent leurs enfants dans le privé m'interloquent (et pourtant il y en a beaucoup de ceux-là). Il faut être honnête. Le privé, surtout au collège est une voie plus sereine d'un point de vue des apprentissages non pas parce qu'ils sont meilleurs mais parce que le public accueilli est différent. L'éducation publique souffre d'une impossible discipline dans certains établissements. Je l'ai vécu... On fait avec en tant que professeur mais je ne souhaiterais pas que mes enfants souffrent du comportement des autres dans leurs études. Une élève, très studieuse et douée, perdue dans une classe plus qu'agitée me dit un jour : "j'ai l'habitude, c'est comme ça depuis la sixième'. Cela fait réfléchir. C'est injuste.

La gauche n'est pas responsable. C'est la politique menée depuis plus de 30 ans qui l'est. Une pente déclinante (donc ceux qui ont grandi dans les années 80 n'en avaient pas encore tout à fait conscience, normal) qui décline encore.

Voilà pourquoi j'ai ouvert ce sujet. Pour me libérer d'un poids que personne n'entend, pour comprendre comment certaines choses peuvent être ce qu'elles sont. Pour me soulager et pour avancer.

Cela ne sert sûrement à rien... mais bon, je trouverai certainement des façons de faire bouger les choses. Je fais partie d'une association pour l'éducation des filles à l'étranger, je compte être une bonne enseignante et professeure. Pour le reste, j'espère aussi que la société va se réveiller...

Posté(e)

Mais bon, de 1981 à 2013, il y a ... 32 ans (clairsemées, certes) ! :tongue:

:tongue: T"es dans le détail, là! :D

Allez, pour le fun: dont 15 ans de gouvernement de gauche!

Moite-moite...

Ou alors, depuis 1968: 30 ans de droite et 15 ans de gauche...

Ou alors, depuis la Vème République: 40 ans de droite et 15 ans de gauche...

:rolleyes: Je m'égare!! :sort:

Mais, tessa, Papy Rico dit des choses très justes pour faire changer les choses.

Bien triste portrait... Mais j'y trouve beaucoup de poncifs et ne me retrouve pas forcément dans cet état des lieux (Attention, je ne dis pas que tout va bien, hein?). Mais désigner tel mouvement ou tel corps comme responsable de la situation actuelle me paraît un peu facile.

Aux recettes pédago officielles j'opposé ma liberté pédagogique.

Au manque d'autorité généralisé j'oppose mon expérience personnelle (loin d'être isolée) d'enseignant en ZEP, RRS, zone violente depuis une dizaine d'année qui n'a jamais été confronté au moindre manque de respect de la part d'élève. (Ok, un gros une fois, mais bon, ce gosse ne relevait pas de l'ordinaire)

A la priorité du récit de l'enfant sur celui de l'adulte, j'oppose la communication avec les parents, régulièrement et pas seulement en cas d'incidents.

A foutre la paix aux enseignants (voeu pieux) j'oppose ceci : Les gouvernements passent et moi je reste en place. Mes projets décriés sous un quinquennat sont adoubés sous le suivant, donc, je fais ce qui me paraît le plus utile pour mes élèves quitte à m'exposer à une inspection moins flatteuse (ce qui ne m'empêchera pas de dormir, loin de là).

A l'image sociale de l'enseignant j'oppose la reconnaissance des parents et de mes anciens élèves qui viennent spontanément me saluer des années plus tard.

Tout ça pour dire que, certes la machine est lourde, que l'administratif me bouffe, qu'en 13 ans d'enseignement, j'ai vu défiler 5 inspecteurs dans ma circo, mais rien de tout cela ne m'empêche de faire mon boulot comme je l'aime.

Posté(e)

SI vous lisez bien l'article, Jean Robelin dit bien que la droite a fait 'pis'... Ce n'est donc pas tant pour critiquer la gauche ou pas (car d'ailleurs, ce clivage ridicule droite-gauche n'a aucun sens) mais pour dire que depuis 30 ans, l'Education décline, d'une parce que les pédagogies nouvelles n'ont pas amené que du bon et de deux parce que la société change. Il faudrait ouvrir les yeux et pour ma part, ce qu'il dit, je le ressens profondément et pourtant je n'enseigne que depuis 6 ans. Je passerai dans le secondaire l'an prochain (normalement) et suis toujours portée par un idéal que Jean Robelin considère bien d'ailleurs. Il dit que c'est entre autres grâce à cette énergie des enseignants que les choses parviennent à perdurer quand même... ce soupçon d'élan vers un mieux.

Je ne souhaite pas critiquer tel ou tel bord, et pense que cela n'amène à rien, preuve en est que nos politiques n'ont aucun argument pour faire mieux les choses si ce n'est de critiquer ce que font ou ne font pas les autres.

La réforme de 2013 ou 2014 me laisse incrédule, ne comprenant même pas comment elle a pu passer... Je reste lucide, je crois, ni trop tolérante ni pas assez. Je suis un peu idéaliste, mais aussi réaliste, un peu critique car je ne veux pas fonctionner envers et contre tout même si je suis fonctionnaire.

Les gens se disant de gauche, pour le social et la mixité mais qui mettent leurs enfants dans le privé m'interloquent (et pourtant il y en a beaucoup de ceux-là). Il faut être honnête. Le privé, surtout au collège est une voix plus sereine d'un point de vue des apprentissages non pas parce qu'ils sont meilleurs mais parce que le public accueilli est différent. L'éducation publique souffre d'une impossible discipline dans certains établissements. Je l'ai vécu... On fait avec en tant que professeur mais je ne souhaiterais pas que mes enfants souffrent du comportement des autres dans leurs études. Une élève, très studieuse et douée, perdue dans une classe plus qu'agitée me dit un jour : "j'ai l'habitude, c'est comme ça depuis la sixième'. Cela fait réfléchir. C'est injuste.

La gauche n'est pas responsable. C'est la politique menée depuis plus de 30 ans qui l'est. Une pente déclinante (donc ceux qui ont grandi dans les années 80 n'en avaient pas encore tout à fait conscience, normal) qui décline encore.

Voilà pourquoi j'ai ouvert ce sujet. Pour me libérer d'un poids que personne n'entend, pour comprendre comment certaines choses peuvent être ce qu'elles sont. Pour me soulager et pour avancer.

Cela ne sert sûrement à rien... mais bon, je trouverai certainement des façons de faire bouger les choses. Je fais partie d'une association pour l'éducation des filles à l'étranger, je compte être une bonne enseignante et professeure. Pour le reste, j'espère aussi que la société va se réveiller...

Il y a beaucoup de collègues qui pensent comme toi.

A propos de la phrase mise en gras, c'est on ne peut plus vrai. Enfin, une certaine gauche, un poil bobo. Pour moi la gauche, c'est autre chose.

Je me souviens d'une discussion de salle des maîtres, en ZEP, quand le collège de secteur a décidé de faire des classes européennes et bilingues, dans le but que tous les enfants du quartier restent ou reviennent.

"Quel scandale, l'hétérogénéité, il n'y a que ça de vrai ! C'est enrichissant, et puis un bon élève travaillera bien partout, même dans une classe pourrie ... Patati, patata ...

Avec les autres, nous nous sommes faits traiter de fascistes parce qu'on soutenait que pour un enfant d'enseignant ou de cadre, peut-être, mais que pour un enfant d'ouvrier ou d'immigré, ça le maintiendrait vers le bas.

Et devinez quoi ?

En grattant bien, sur les quatre collègues en question, deux avaient (ou ont), dès le primaire, demandé une dérogation de secteur et mis leurs enfants dans une école n'étant ni leur lieu d'exercice ni leur lieu d'habitation, et ils sont allés ... en classe bilingue d'un autre collège, un autre a demandé une dérogation pour le collège au prétexte de l'apprentissage de l'Allemand (élèves concentrés dans la même classe d'élite bien sûr) et le quatrième ... l'a inscrit en 6è dans le Privé par la suite ...

Donc faites ce que je dis mais pas ce que je fais ...

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