indy87 Posté(e) 3 mai 2013 Posté(e) 3 mai 2013 Bonjour, Je viens d'avoir les résultats officieux du mouvement et je devrais obtenir une CLIS. Je suis actuellement T1 et je souhaiterais avoir des témoignages rassurants de votre part sur vos débuts en CLIS... Pour l'instant, je n'ai eu que du cycle 3 avec des inclusions d'élèves de CLIS très autonomes.
petitelaura Posté(e) 3 mai 2013 Posté(e) 3 mai 2013 je suis depuis ma T1 en clis c'était un réel souhait, je n'ai jamais voulu etre maitresse ordinaire tu as demander la clis par envie? pour avoir un poste proche de chez toi (c'est souvent le cas c'est pour ca que je demande)? la jeunesse ne pose pas pb selon moi, à partir du moment ou tu sais mettre un cadre rassurant et cadrant dès le début.... n'hésite pas à poser des question si besoin
Tampopo Posté(e) 4 mai 2013 Posté(e) 4 mai 2013 Moi je trouve qu'il y a deux choses vraiment difficiles en arrivant en CLIS, le reste c'est juste des idées qu'on se fait et ça passe très vite : 1. accepter l'idée qu'il va falloir faire classe autrement que ce qu'on a appris à faire, autrement que ce que les gens s'attendent à nous voir faire, autrement que soi-même on s'imagine faire, autrement que ce qu'on voit dans les livres et manuels. C'est pas plus compliqué en soit, c'est juste différent. C'est comme quelqu'un qui passe d'un cours simple à une cours double ou de la maternelle au primaire, il faut changer sa façon de faire classe, là c'est pareil en un petit plus complexe. 2. Etre patient avec soi. On arrive toujours en voulant faire eau mieux pour les enfants, pour que ca tourne, pour que les parents apprécient. Seulement un CLIS c'est un cours pas double mais quintuple, sextuple,... Et c'est pas possible d'être directement au point dans toutes les matières à tous les niveaux, d'être au clair toutes les "théories" sur tous les handicaps, de savoir gérer la classe tant d'un point de vue pédagogique que d'un point de vue didactique. Donc, il ne faut pas se noyer et se laisser le temps. Être patient. Établir ses priorités pour l'année, pour la période et s'attacher à progresser sur ces points là. Parce que quand on essaye de progresser sur tout à la fois, on perd pied, on se sent nul, on désespère et à en plus on est fatigué et la classe tourne pas. Ah oui et.... 3. Bien dormir. Parce que on s'adapte à n'importe quel handicap quand on commence à connaître les enfants, mais pour être patient avec eux en classe quand ils n'avancent pas ou qu'ils pètent les plombs, faut pouvoir ne pas s'énerver et être calme, donc avoir bien dormi Et tu verras dans nos conversations ici, la plupart d'entre nous, on est arrivées en clis plus ou moins par hasard, on y est restées, heureuses d'y être (même si un peu fatiguées souvent) et on envisage plus de s'en aller !
indy87 Posté(e) 5 mai 2013 Auteur Posté(e) 5 mai 2013 Merci pour vos réponses ! Non, Petitelaura, ce n'était pas un réel désir, c'était l'un de mes derniers voeux pour être sûre d'avoir quelque chose vu mon petit barème. en tout cas, je pense que ça doit être une expérience très enrichissante ! Je vous tiens au courant car je dois encore attendre le résultat officiel de la CAPD...
FoxyFox Posté(e) 5 mai 2013 Posté(e) 5 mai 2013 Grincheux a déjà su t'apporter de précieux conseils. En tant qu'enseignante en SEGPA j'ai été amenée à travailler avec des collègues de clis et des enfants issus de ces classes, je pourrais donc ajouter ceci : - en clis tu auras certes plus de travail de préparation car plusieurs niveaux à gérer mais très peu de travail de correction (tu as été en CM1, tu vois de quoi je parle...), - pas de parents élitistes, casse-pieds, relevant la moindre erreur, demandant plus ou moins de devoirs...ici seulement des gens qui ont besoin d'être rassurés, avec lesquels tu devras beaucoup parler et créer un climat de confiance en paraissant rassurante et enthousiaste. Ils sont en général très respectueux. - tes élèves progressèront moins vite que les autres, mais ils progrèsseront quand même. Dans le spécialisé, il faut relever chaque réussite, aussi maigre soit-elle, et parfois s'en contenter, - en clis pas de pression avec le "programme", tes élèves ont le droit d'avancer à leur rythme. D'ailleurs presonne ne te fera de reproche parce qu'ils n'avancent pas assez vite. Ce qui compte c'est qu'ils ne perdent pas leur temps en venant en classe, c'est tout. Les inspecteurs sont souvent très bienveillants avec les jeunes enseignants nommés dans le spécialisé. Les notes sont souvent bien meilleures que dans l'ordinaire. - cette liberté qui t'est ainsi accordée te permettra de mettre en place des projets originaux impossibles à suivre avec 30 élèves et un programme important, - enfin, tu auras très peu d'élèves et probablement une AVS pour t'aider ce qui simplifie le travail différencié. Il existe un grand nombre de sites consacrés aux Clis qui te renseigneront mieux que moi. Bon courage,
ritamoutarde Posté(e) 7 mai 2013 Posté(e) 7 mai 2013 Je suis en CLIS depuis la T1 moi aussi et ce n'était pas un choix! J'y suis toujours 4 ans plus tard et j'ai voulu passer le CAPA-SH. Je pense que tu vas sans doute tâtonner les premiers mois. Si tu connais quelqu'un qui a ou a déjà eu une CLIS, demande lui des conseils surtout au niveau des projets individuels et du fonctionnement des inclusions. Pour ma part, nous fonctionnons autour de projets qui rythment l'année et c'est cela qui m'a plus en CLIS. De la même manière, pouvoir travailler avec un petit effectif permet de mettre en place des choses qui auraient été impossibles avec une classe du cycle ordinaire. Le rapport avec l'élève est plus approfondi,on respecte son rythme et cela est assez plaisant. Je pourrais te trouver de nombreux avantages à travailler en CLIS, mais je suis sûre que tu vas les découvrir par toi-même.
petitelaura Posté(e) 8 mai 2013 Posté(e) 8 mai 2013 Grincheux a déjà su t'apporter de précieux conseils. En tant qu'enseignante en SEGPA j'ai été amenée à travailler avec des collègues de clis et des enfants issus de ces classes, je pourrais donc ajouter ceci : - en clis tu auras certes plus de travail de préparation car plusieurs niveaux à gérer mais très peu de travail de correction (tu as été en CM1, tu vois de quoi je parle...), - pas de parents élitistes, casse-pieds, relevant la moindre erreur, demandant plus ou moins de devoirs...ici seulement des gens qui ont besoin d'être rassurés, avec lesquels tu devras beaucoup parler et créer un climat de confiance en paraissant rassurante et enthousiaste. Ils sont en général très respectueux. - tes élèves progressèront moins vite que les autres, mais ils progrèsseront quand même. Dans le spécialisé, il faut relever chaque réussite, aussi maigre soit-elle, et parfois s'en contenter, - en clis pas de pression avec le "programme", tes élèves ont le droit d'avancer à leur rythme. D'ailleurs presonne ne te fera de reproche parce qu'ils n'avancent pas assez vite. Ce qui compte c'est qu'ils ne perdent pas leur temps en venant en classe, c'est tout. Les inspecteurs sont souvent très bienveillants avec les jeunes enseignants nommés dans le spécialisé. Les notes sont souvent bien meilleures que dans l'ordinaire. - cette liberté qui t'est ainsi accordée te permettra de mettre en place des projets originaux impossibles à suivre avec 30 élèves et un programme important, - enfin, tu auras très peu d'élèves et probablement une AVS pour t'aider ce qui simplifie le travail différencié. Il existe un grand nombre de sites consacrés aux Clis qui te renseigneront mieux que moi. Bon courage, si j peux me permettre je nuance ce propos mes parents d'élèves sont en général pas contents certains car je donne trop de devoirs d'autres pas assez certains car je suis de mèche avec les services sociaux (ben oui dans ma classe je tourne en moyenne a 4 signalements par an) d'autres parceque j'incare le handicap de leur enfant et pourtant je créer un climat de confiance mais dans certaines clis, comme la mienne, le handicap est social exclusivement..... ou presque
Mouette29 Posté(e) 8 mai 2013 Posté(e) 8 mai 2013 si j peux me permettre je nuance ce propos mes parents d'élèves sont en général pas contents certains car je donne trop de devoirs d'autres pas assez certains car je suis de mèche avec les services sociaux (ben oui dans ma classe je tourne en moyenne a 4 signalements par an) d'autres parceque j'incare le handicap de leur enfant et pourtant je créer un climat de confiance mais dans certaines clis, comme la mienne, le handicap est social exclusivement..... ou presque Je suis d'accord avec toi ! Cette année j'ai eu des soucis avec des parents : - un papa parce que j'ai essayé de régler les problèmes récurrents de son fils sur la cour (il tape, crache, insulte... tous les jours) : le papa s'est mis en tête que j'avais pris son fils en grippe, il a décidé de déménager et donc de changer d'école à son fils mais pendant un mois, il n'a pas arrêté d'appeler mon directeur (qui m'a soutenu je vous rassure) et l'ancienne école de son fils en demandant un témoignage comme quoi c'était depuis qu'il était dans ma classe qu'il avait des problèmes et que donc c'était de MA faute ! (sauf que tout le monde lui a rit au nez car non, les problèmes n'ont pas commencé avec moi, j'ai juste essayé d'y mettre fin !) mais il m'a pourri la vie et finalement, j'étais bien contente qu'il(s) déménage(nt)! - une maman ne se rend absolument pas compte du degré de difficulté de sa fille et qui trouve qu'elle n'avance pas (en 3 ans, elle a quand même appris à lire, écrit de mieux en mieux et progresse en math même si ça reste encore dur) : elle m'a fait une scène en début d'année à cause des devoirs (trop faciles alors que les mêmes exos fait en classe sont fait avec un peu d'aide pour sa fille), elle s'est renseignée pour la mettre dans une classe "normale", elle m'a quasiment agressée devant l'école en m'interdisant de refaire une séance de brossage de dents (on travaillait sur la dentition), elle rigole au nez quand je téléphone pour demander si elle peut nous accompagner en sortie (alors qu'elle ne travaille pas et que l'accompagnateur initial a eu un accident) et me dit qu'on fait trop de sortie mais qu'on ne travaille pas assez (on fait le journal de la classe donc les sorties et autres servent de support aux activités d'écriture/lecture)... J'appréhende beaucoup l'ESS qui va arriver car je sais déjà que ça va mal se passer... et je n'ai pas encore osé parler de l'orientation qui va se décider l'an prochain car je sais déjà que ça va clasher... Donc les parents en CLIS peuvent aussi être pénibles ! (heureusement qu'il y en a certains qui sont supers !)
petitelaura Posté(e) 8 mai 2013 Posté(e) 8 mai 2013 ben cette année j'en ai que 2 de bien et encore c'est parcequ'il s me foutent la paix une maman a des difficultés mais accepte notre aide les autres non je n'ai jamais été aussi remis en cause et agressée que cette année!
FoxyFox Posté(e) 8 mai 2013 Posté(e) 8 mai 2013 Voilà de quoi rassurer notre jeune collègue... Tout ce que vous racontez je l'ai vécu de près ou de loin en SEGPA mais comme nous sommes une équipe tout est plus simple. J'avoue que la plupart du temps ces comportement me passent au-dessus. Ces parents râlent, menacent de contacter l'inspection...mais ils n'ont jamais gain de cause. Quand leur merveille grandit, elle prend le dessus et ces parents viennent pleurer dans le bureau du directeur car ils n'en viennent plus à bout. Ce processsus est quasi systématique. Il faut prendre un peu de recul et se souvenir que ce sont eux les premières victimes de leur comportement (et hélas bien sur leur enfant...). Relativisez donc (je sais sur le moment c'est difficile) en pensant que nous avons beaucoup de chance (un revenu confortable, de beaux enfants....) et que ces parents sont dans des situations extrêmement difficiles qu'ils traduisent parfois par de l'agressivité. En tant qu'enseignant spécialisé vous incarnez le handicape de leur enfant. C'est aussi pour toutes ces raisons que je préfère que les parents puissent refuser l'orientation en clis. Une orientation mal vécue, mal préparée est un échec. Pour finir, un des aspects qui m'ont fait fuire l'enseignement ordinaire ont été les interventions déplacées des parents de mes élèves.
indy87 Posté(e) 8 mai 2013 Auteur Posté(e) 8 mai 2013 Voilà de quoi rassurer notre jeune collègue... Pour finir, un des aspects qui m'ont fait fuire l'enseignement ordinaire ont été les interventions déplacées des parents de mes élèves. Cette année, je suis dans une école plutôt favorisée et j'avoue que les parents dépassent souvent les limites ! Je comprends par vos témoignages et celui de ma collègue de CLIS ce qui est différent en CLIS. Ma collègue, par exemple, est confrontée à des parents qui pensent que leur fils ne fait rien en CLIS et nombreux sont démissionnaires. Sinon, elle me dit qu'elle est quand même moins "embêtée" que nous dans l'école...
petitelaura Posté(e) 9 mai 2013 Posté(e) 9 mai 2013 ben l'avantage c'est qu'ils viennent en taxi! on les voit pas après je me dis que je n'enseigne pas aux parents mais aux enfants qui eux en général me le rendent bien... ils sont souvent bien plus reconnaissants que leurs parents! leurs réactions quand ils ont compris quelque chose, ou l'enthousiasme de certains quandil y a un truc nouveau: j'adore! le problème de ma classe c'est qu'elle représente pour une grande partie le seul endroit ou ils ont des règles et sont en sécurité... et parfois on a l'impression de se battre contre des moulins à vent!
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