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J'ai le sentiment pour répondre à la question posée que l'on va vers la disparition du directeur d'école. En tout cas, ce serait d'autant plus le cas si on comptait sur moi pour remplir cette fonction... D'ailleurs, j'ai déjà entendu parler de réquisition de collègue pour faire office de directeur dans des écoles où aucun n'est nommé... J'espère bien que cela ne m'arrivera jamais...

Pour l'avoir déjà évoqué dans un post, je serais pour qu'il n'y ait que des directeurs entièrement déchargés, quitte à ce qu'ils gèrent plusieurs établissements si le nombre de classe ne suffit pas à la décharge. Personnellement, j'en ai marre de voir débarquer à chaque RE les élèves du collègue ainsi que ceux du directeur dans ma classe alors que je n'ai pas de place pour les asseoir. Quand ce n'est pas une RE, c'est une réunion à l'inspection, et n'oublions pas les absences non remplacées... Je pense que lui aussi en a marre de ne pas pouvoir s'occuper correctement de sa classe avec ces réunions qui viennent perturber son emploi du temps et les coups de téléphones impromptus qui interrompent ses cours.

Pour ma part, je trouve le travail de direction et d'enseignant incompatibles.

On pourrait déjà descendre le quota pour l'attribution des décharges POUR TOUS (ZEP, pas ZEP, mater, élém), et s'occuper du nombre d'élèves et d'adultes à gérer et non du nombre de classes.

Est-il normal qu'un directeur de 3 classes (entre 75 et 90 élèves), n'ait pas de décharge ?

Est-il normal qu'un directeur de 9 classes (entre 225 et 270 élèves), n'ait qu'un jour de décharge ?

Est-il normal qu'un directeur de 13 classes (entre 325 et 390 élèves), n'ait qu'une demi-décharge ?

Est-il normal, CETTE ANNÉE, qu'il ait été si facilement accepté localement par les représentants syndicaux représentés en CAPD que les quarts de décharge soient effectués par des M2, sans expérience, qui auraient besoin d'accompagnement, d'autant plus qu'on sait qu'ils seront absents une partie de l'année, et qu'on va imposer un jour de décharge aux directeurs, voire même leur faire changer leur niveau de classe ? :noelblush:

De plus, bien souvent, c'est dans ces écoles (pour faciliter le travail de messieurs-mesdames les PIUFM et PEMF), qu'on a imposé des PES !

Il n'y aura pas de changement de niveau car les M2 peuvent être affectés sur tous les niveaux et également en éducation prioritaire. Et c'est moins scandaleux que de laisser des PES en entière responsabilité sans formation.

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Posté(e)

J'ai le sentiment pour répondre à la question posée que l'on va vers la disparition du directeur d'école. En tout cas, ce serait d'autant plus le cas si on comptait sur moi pour remplir cette fonction... D'ailleurs, j'ai déjà entendu parler de réquisition de collègue pour faire office de directeur dans des écoles où aucun n'est nommé... J'espère bien que cela ne m'arrivera jamais...

Je ne crois pas cependant pas à la disparition du directeur d'école. Mais la volonté de le voir se transformer en simple gestionnaire existe (dans l'imaginaire de certains, c'est déjà le cas d'ailleurs...). Je me demande juste ce qui restera de relations humaines si effectivement, un jour, on nous pond le super-gestionnaire qui s'occupera de plusieurs EPEP (car, même si ce projet a provisoirement été remisé dans un placard, rien ne dit qu'on ne va pas l'en resortir un jour....). Un gestionnaire qui n'aura jamais été enseignant, qui ne sait pas ce qu'est une école, les élèves, la pédagogie, les collègues.... oui, le dirlo existera encore longtemps, mais plus du tout sous sa forme actuelle....

On a déjà des IEN qui ne viennent pas de l'Education Nationale, alors on peut cauchemarder sec, parce que si, effectivement, on en arrive à avoir des dirlos qui ne sont pas des enseignants, il y aura du souci à se faire pour l'avenir de l'Ecole. D'ici là, perso, j'airai quitté le navire.

Bah tu vois qu'on peut être d'accord. Oui, à termes, c'est ce qui risque d'arriver : un directeur non enseignant, un gestionnaire qui aura plusieurs écoles à gérer selon la taille de celles-ci, chargé d'évaluer le travail des enseignants et le niveau des élèves (c'est ce qu'on appelle le pilotage). Apparemment, certains en seraient pas contre. Moi, j'y suis fermement opposé !

Posté(e)

Je reviens sur ce billet après quelques jours d'absence, j'étais trop pris entre ma classe, les admissions, le projet d'école, et tutti quanti. Juste pour dire à ceux qui évoquent des choses intelligentes et connaissent la fonction de direction -ils se reconnaitront- que je les admire de supporter l'omniprésence de gens qui racontent n'importe quoi sur un sujet qu'ils ne connaissent pas, tout en restant anonymes bien sûr. L'anonymat est la garantie la plus sûre de ne bien sûr pas se faire chambrer par ses propres collègues, mais elle est d'une telle lâcheté que dès mon premier accès ici je me suis bien entendu inscrit sous mon vrai nom. Mon parcours professionnel, après trente-cinq ans de carrière, est simple à connaître, je n'ai pas à en rougir loin de là: les années d'école normale, une quinzaine d'années de remplacement -brigade stage, ça ne date pas d'hier, j'ai connu l'époque où nous n'avions ni IRL ni frais de déplacement- en brigade puis en ZIL en secteur ZEP, quelques années en élémentaire puis en maternelle, directeur depuis douze ans, uniquement en maternelle, dans deux écoles différentes dont une en ZUS, passé de cinq classes à deux aujourd'hui par le biais des fermetures de classes... Je n'ai pour ma part rien à cacher, je suis parfaitement identifiable, j'assume chacun de mes propos, je suis fier d'être directeur d'une école publique française et d'assumer ma fonction d'enseignant six heures par jour quatre jours par semaine, tout en donnant de mon temps quotidiennement après mes heures de classe aux familles et à mon école. J'étais ce matin mercredi à 6h30 sur Base-Elèves, vous comprenez bien chers collègues directrices et directeurs ce que je veux signifier, et que certains feignent d'ignorer afin de se goberger dans leur petit confort égocentrique. Je suis par ailleurs membre du bureau du GDiD, dans lequel j'investis le peu d'énergie qui me reste. Qu'on puisse raconter n'importe quoi sur moi m'indiffère totalement, ayant depuis belle lurette passé l'âge de répondre aux jaloux comme aux ignorants, ou aux imbéciles. Qu'on puisse raconter n'importe quoi sur les directeurs d'école dans un forum que ces derniers fréquentent m'est en revanche une parfaite source d'étonnement: qui croit-on convaincre, et de quoi? Qu'on raconte qu'on a été directeur, ce qui est tout de même fort douteux quand on relit les propos du personnage -ou alors il faut avoir été tellement nul ou incompétent que d'une façon ou d'une autre la mission en question s'est dérobée sous nos pieds-, pourquoi pas. Mais les propos nauséabonds tenus sur la mission que personnellement je place très haut ne peut qu'arriver à l'effet contraire de celui que l'on recherche, à savoir passer pour un imbécile ignorant -deux choses pourtant fort distinctes-, éloigner encore un peu plus les directeurs de la nomenklatura des pseudo-syndicats qui ne représentent plus qu'eux-mêmes et leurs pantoufles hors la classe, et conforter les directrices et directeurs d'école dans l'idée que leur situation ne peut pas perdurer, et qu'il est largement temps que les directeurs des écoles publiques françaises obtiennent un statut. C'est ce pourquoi je me bats, je continuerai à me battre, pour que ceux qui derrière moi viendront assumer notre mission ne se retrouvent pas dans la même m... que nous. Parce que je suis persuadé que nos élèves méritent mieux que ce que nous arrivons à grand peine à leur donner aujourd'hui.

Je donnerais beaucoup pour avoir le personnage douteux que vous savez en face de moi, physiquement s'entend. Je le laisserais avec bonheur en proie à mes trente loupiots de quatre et cinq ans, et après six heures à celle de mes parents d'élèves, qui sauraient allègrement lui démontrer que la mission de direction n'est pas qu'une mission administrative. Je l'imagine assez bien essayant de parler tchetchène... Vous aussi chers collègues vous avez des familles non-francophones, évidemment, nous nous comprenons.

Posté(e) (modifié)

C'est parce que justement, le directeur ne doit pas se transformer en simple administratif que je souhaiterais vivement que son travail soit reconnu au plan institutionnel. Perso, je n'ai jamais eu envie de devenir le sous-fifre du principal d'à côté, et encore moins d'évaluer mes adjoints. Il n'empêche.....

Il n'empêche que mes responsabilités, ma charge de travail, ne font qu'augmenter année après année avec, en contre-partie, des clopinettes et les gros yeux de la hiérarchie au moindre problème.

Mais tout ça, c'est aussi, à mon humble avis, parce que l'Ecole Primaire n'existe pas au plan juridique : pas de statut, pas d'existence à proprement dite, elle ne fonctionne que par les bonnes volontés municipales d'une part, et les orientations prises tout là-haut, par la Sainte Education Nationale d'autre part. Entre les deux, comme garde-fou désigné, interlocuteur premier, c'est qui, mmmmm ? Effectivement, "on" a désigné comme responsable du fameux pilotage, les directeurs.... et oui, ça existe déjà, sauf que, le pilote, il est à la barre d'un bateau sans moteur, sans voile, il avance au gré du vent, sans autre cap que "l'acquisition du socle commun", avec son cortège de compétences qui sont, soit validés, ou pas validés, entre les deux, rien, comme si, d'un coup hop, en trois coups de cuillères à pot, les apprentissages se faisaient de façon linéaire et surtout immédiate. Quelle vaste fumisterie !

Je plains mes deux adjointes de CM2 qui se sont coltinées la réunion avec le collège ce matin, emportant avec elles leurs dossiers d'entrées en 6è : j'espère qu'elles avaient un chariot à roulettes pour transporter les tonnes de papier nécessaires à la constitution des dossiers, avec au sommet de la pile, le LPC, les attestations vaseuses du savoir utiliser un tournevis ET, invention divine, les PPRE passerelle, combien d'heures passées à gratter du papier et surtout pourquoi ? Et en amont, la dirlette que je suis qui a passé des heures sur Affelnet, à tirer les volets 1 et 2, les compléter, les corriger, les faire signer, et les coups de fil aux parents indécis, à la DASEN..... et si les dossiers d'entrée en 6è ne sont pas conformes au cahier des charges, c'est Bibi qui prendra, comme toujours. C'est donc ça, un pilote aux yeux de la hiérarchie ? Un gugusse qui transmets les desiratas papivores et chronophages, à savoir remplir des cases et pratiquer l'évaluationite aigue pour satisfaire des quotas, des stats et faire croire au bon peuple que, grâce à toutes ces merveilleuses inventions, LPC, socle PPRE, B2i et attestation diverse, on va vaincre l'échec scolaire ?

Ubu est roi aujourd'hui. Le fameux pilote, non seulement on lui demande de barrer un bateau ivre, mais en plus, on lui lie les mains et les pieds.... Des tonnes de responsabiltés, de la bureaucratie et peu de possibiltés d'initiative.... D'ailleurs, aujourd'hui, même les redoublements, discutés et décidés en conseil des maîtres, sont revus et corrigés par la hiérarchie qui nous demande systématiquement de justifier, encore par des kilos de papier, le pourquoi du comment.

Conclusion : si on voulait bien nous donner les moyens de bosser correctement, si on voulait bien reconnaitre le taf de chacun, en espèces sonnantes et trébuchantes d'une part et en reconnaissance statutaire d'autre part, si l'Ecole Publique était un peu plus libre de ses mouvements, (dans le privé, il y a davantage de marge de manoeuvre, c'est un comble !), s'il y avait de la confiance, ben déjà, le bateau tanguerait beaucoup moins....

PS : oui oui oui donc à un statut de directeur, et ça ira bien avec une vraie refondation de l'Ecole de la République.....

Modifié par Polythene Pam
Posté(e)

La vérité, c'est que ma feuille de paye et ma qualité de vie se sont améliorées depuis que je suis passé de directeur (4 classes) à TR. Chaque poste a ses spécificités (TR c'est pas rose tous les jours) mais ne pas reconnaître celles des directeurs ( impossible d'être un simple gratte-papier) c'est aboutir à des situations où les directions sont occupée par des collègues volontaires désignés d'office alors que ce devrait être des postes attractifs parce que valorisants.

D'accord avec Polytheme, l'école pimaire française fonctionne encore trop grâce au bénévolat de certains personnels. Il ne faut pas se plaindre ensuite si on se fait imposer tout et n'importe quoi dans lintérédèzenfan...

Posté(e)

Une anecdote : lors d'une réunion de directeurs, notre ien a dit :"je suis consciente de votre charge de travail, mais vous avez la reconnaissance des parents". Réaction de l'auditoire : des rires...

Effectivement, il vaut mieux en rire.

Posté(e)

Et quand le directeur est aussi instit de CM2 .... ce qui est mon cas, on a double effet kiss cool

Posté(e)

J'ai bien connu la direction et les cm2, trop bien, en effet...

Posté(e)

Heu, en même temps, sans vouloir vous offenser, vous êtes un peu masos puisque,en tant que directeurs, vous pouvez choisir votre classe. OK, je prenais CE2-CM... Faites ce que je dis pas ce que je faisais. :smile:

Posté(e)

Officiellement, peut choisir notre niveau. Mais, quand on procède ainsi, on nous traite de chefaillon... :(

Posté(e)

J'ai le sentiment pour répondre à la question posée que l'on va vers la disparition du directeur d'école. En tout cas, ce serait d'autant plus le cas si on comptait sur moi pour remplir cette fonction... D'ailleurs, j'ai déjà entendu parler de réquisition de collègue pour faire office de directeur dans des écoles où aucun n'est nommé... J'espère bien que cela ne m'arrivera jamais...

Pour l'avoir déjà évoqué dans un post, je serais pour qu'il n'y ait que des directeurs entièrement déchargés, quitte à ce qu'ils gèrent plusieurs établissements si le nombre de classe ne suffit pas à la décharge. Personnellement, j'en ai marre de voir débarquer à chaque RE les élèves du collègue ainsi que ceux du directeur dans ma classe alors que je n'ai pas de place pour les asseoir. Quand ce n'est pas une RE, c'est une réunion à l'inspection, et n'oublions pas les absences non remplacées... Je pense que lui aussi en a marre de ne pas pouvoir s'occuper correctement de sa classe avec ces réunions qui viennent perturber son emploi du temps et les coups de téléphones impromptus qui interrompent ses cours.

Pour ma part, je trouve le travail de direction et d'enseignant incompatibles.

On pourrait déjà descendre le quota pour l'attribution des décharges POUR TOUS (ZEP, pas ZEP, mater, élém), et s'occuper du nombre d'élèves et d'adultes à gérer et non du nombre de classes.

Est-il normal qu'un directeur de 3 classes (entre 75 et 90 élèves), n'ait pas de décharge ?

Est-il normal qu'un directeur de 9 classes (entre 225 et 270 élèves), n'ait qu'un jour de décharge ?

Est-il normal qu'un directeur de 13 classes (entre 325 et 390 élèves), n'ait qu'une demi-décharge ?

Est-il normal, CETTE ANNÉE, qu'il ait été si facilement accepté localement par les représentants syndicaux représentés en CAPD que les quarts de décharge soient effectués par des M2, sans expérience, qui auraient besoin d'accompagnement, d'autant plus qu'on sait qu'ils seront absents une partie de l'année, et qu'on va imposer un jour de décharge aux directeurs, voire même leur faire changer leur niveau de classe ? :noelblush:

De plus, bien souvent, c'est dans ces écoles (pour faciliter le travail de messieurs-mesdames les PIUFM et PEMF), qu'on a imposé des PES !

Il n'y aura pas de changement de niveau car les M2 peuvent être affectés sur tous les niveaux et également en éducation prioritaire. Et c'est moins scandaleux que de laisser des PES en entière responsabilité sans formation.

Pas partout. Dans certains endroits, pas de CM2 ou de CP, pas de cours double, ... ni pour les M2 ni pour les PES !

Posté(e)

Bon j'ai même un CM1-CM2 et l'an prochain une partie des CE2 dans une école à 5 classes. Là j'ai le nez dans le guidon..... Mais j'aime le cycle 3 et le multiniveaux. Ce qui tue c'est la paperasse infernale et inutile. (Paperasse que je ne confierai pas à un contrat précaire : faut pas exagérer)

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